Evaluation de l’activité antifongique des extraits des plantes aromatiques et médicinales

Extraction par solvant volatil (Ethanol, Méthanol) :

L’extraction par Soxhlet est une méthode simple et convenable permettant de répéter infiniment le cycle d’extraction avec du solvant frais jusqu’à l’épuisement complet du soluté dans la matière première (figure 10). Dans le montage, l’extracteur est placé sur un ballon contenant le solvant d’extraction (300 ml). Le ballon est chauffé afin de pouvoir faire bouillir son contenu. La cartouche contenant le solide à extraire (60g) est insérée dans l’extracteur, au dessus duquel est placé un réfrigérant servant à liquéfier les vapeurs du solvant. Le ballon étant chauffé, le liquide est amené à l’ébullition, les vapeurs du solvant passent par le tube de distillation et rentrent dans le réfrigérant pour être liquéfier. Ensuite, le condensat retombe dans le corps de l’extracteur sur la cartouche, faisant ainsi macérer le solide dans le solvant. Le solvant condensé s’accumule dans l’extracteur jusqu’au niveau du sommet du tube-siphon, suivi par le retour dans le ballon du liquide de l’extracteur accompagné de substances extraites. Ainsi le solvant dans le ballon s’enrichit progressivement en composants solubles. L’extraction continue jusqu’à épuisement de la matière solide chargée dans la cartouche. La séparation du solvant de l’extrait est faite à l’aide d’un appareil appelé Rotavapor (figure11). Dans cet appareil on réalise une évaporation sous vide en utilisant une pompe à vide avec une vanne de contrôle. Pendant l’évaporation le ballon est mis en rotation et plongé dans un bain liquide chauffé. L’appareil est muni d’un réfrigérant avec un ballon de récupération de condensat. La rotation du ballon crée une surface d’échange plus grande et renouvelée permettant donc d’effectuer une évaporation rapide. L’abaissement de la pression permet d’évaporer le solvant à température réduite, évitant ainsi la dégradation thermique éventuelle des composés extraits. C’est une méthode d’évaporation simple, utile, douce et rapide.

Technique de macrométhode en milieu liquide :

L’activité antifongique des différents extraits de plantes sur la croissance des levures a été évaluée par la technique de macrométhode en milieu liquide selon les recommandations de la NCCLS (National Committee for Clinical Laboratory Standards) M38P pour les levures [18]. Dans des tubes à hémolyse contenant 200 μl de la suspension fongique mère, préalablement préparée et ajustée à 2.103 levures/mm3 Les témoins négatifs ont été préparés par ajout des souches testées aux milieux adéquats sans EP. Le comptage des tubes témoins s’est fait à l’aide de la cellule de Malassez pour déterminer le nombre de levures/mm, on ajoute 10 μl de l’extrait de plante (EP) à tester puis homogénéisée au mixeur Vortex. Ensuite on ajoute 10 μl de DMSO 10% puis une deuxième homogénéisation est effectuée. Enfin, les tubes sont complétés par la quantité suffisante de sérum glycosé 5% pour avoir un volume final de 1 ml pour chaque tube. Le screening des extraits a été réalisé sur C. albicans 5 par addition de 10 μl d’EP à 2 mL de la suspension fongique mère. 3 à T0. Chaque test a été réalisé deux fois dans les mêmes conditions expérimentales et les résultats indiqués représentent la moyenne de ces deux tests. L’ensemble des tubes à hémolyse, hermétiquement fermés, sont incubés à 37°C pendant 48 heures sous agitation continue en utilisant l’agitateur à plaques ELISA (figure 14) qui réalise des secousses vibratoires réglées à une fréquence de 1350 tours/min. Après 48h d’incubation à 37°C, chaque tube est homogénéisé au mixeur Vortex puis le nombre de levures est déterminé par comptage à la cellule de Malassez. Sont considérés comme efficaces, les extraits dont le taux d’inhibition est supérieur à 80%. Le taux d’inhibition est calculé comme suit :

Généralités sur les huiles essentielles :

Les HE ont, à toutes époques, occupé une place importante dans la vie quotidienne des Hommes qui les utilisaient autant pour se parfumer, aromatiser la nourriture ou même se soigner. La connaissance des HE remonte à fort longtemps puisque l’Homme préhistorique pratiquait déjà, à sa manière, l’extraction des principes odorants des plantes. La vapeur dégagée entrainait les molécules volatiles, puis le tout était recueilli à l’aide d’une peau d’animal dont l’essorage donnait quelques gouttes d’HE [19]. Au fil des siècles, l’extraction et l’usage des principes odorants des plantes sont développés, notamment par les civilisations arabe et égyptienne, qui leurs attribuent avant tout un usage religieux [20]. Puis progressivement, les HE se font connaitre pour leurs vertus thérapeutiques et deviennent alors des remèdes courants des médecines traditionnelles. En guise d’exemple, à l’époque des grandes épidémies dans la Grèce Antique, les principes odorants de certaines plantes aromatiques étaient répandus par fumigation dans les rues des villes pour combattre la propagation des maladies infectieuses. La fumigation des personnes malades est en effet l’une des plus anciennes techniques thérapeutiques [21].

Plus tard en France, il a été remarqué que les ouvriers parfumeurs et tanneurs, qui étaient en contact quotidiennement avec des HE, résistaient de manière quasi absolue aux épidémies de toutes sortes [22]. De nos jours, la médecine moderne utilise les vertus thérapeutiques des HE et de leurs constituants. En effet, de nombreux composés volatils sont aujourd’hui des ingrédients courants des préparations pharmaceutiques. Le thymol, par exemple, est employé en soins dentaires pour ses propriétés antiseptiques ou encore l’eugénol pour ses propriétés analgésiques [23]. Pour tenter de trouver de nouveaux remèdes aux fléaux actuels, la communauté scientifique s’est récemment tournée vers les constituants des HE, car un nombre non négligeable de composés volatils, tels que les sesquiterpènes, ont montré des activités pharmacologiques remarquables contre les maladies comme le cancer [24]. Les HE constituent donc une source intéressante de nouveaux composés dans la recherche de molécules bioactives.

Selon la pharmacopée française, les HE ou huiles volatiles sont « des produits de composition généralement assez complexe renfermant les principes volatiles contenus dans les végétaux et plus ou moins modifiés au cours de la préparation pour extraire ces principes volatiles. Il existe divers procédés dont deux seulement sont utilisables pour la préparation des essences officinales : celui par distillation à la vapeur d’eau de plantes à essence ou de certains de leur organes et celui par expression des fruits des hespéridés ». Cette définition a été valable jusqu’à la huitième édition de la pharmacopée (1965) puisque les éditions suivantes ne référent plus qu’au terme d’HE. En 1998, AFNOR par sa norme AFNOR NF 75-006 définit une HE comme étant un « produit obtenu à partir d’une matière première végétale, soit par entrainement à la vapeur d’eau, soit par des procédés mécaniques, soit par distillation sèche. L’HE est ensuite séparée de la phase aqueuse par des procédés physiques pour les deux premiers modes d’obtention; elle peut subir des traitements physiques n’entrainant pas de changement significatif de sa composition [par exemple, redistillation, aération, …]

Contrairement à ce que le terme pourrait laisser penser, les HE ne contiennent pas de corps gras comme les huiles végétales. Le terme “huile” vient de leur caractère hydrophobe et de leur propriété de se solubiliser dans les graisses, alors que le terme “essentielle” fait référence à l’odeur dégagée par la plante productrice. Les HE sont biosynthétisées comme métabolites secondaires par des plantes odorantes, dites aromatiques. Ces plantes se caractérisent par la présence de structures sécrétrices des HE dans presque tous les organes du végétal (fleurs, graines, racines, feuilles, fruits…). Il s’agit de structures histologiques sécrétrices spécialisées qui diffèrent selon l’organe végétal considéré et qui sont souvent localisées sur ou à proximité de la surface de la plante. Ces structures sont également impliquées dans le stockage de ces huiles. Le rôle exact que jouent les HE dans la physiologie de la plante productrice reste encore mal connu. Il a été démontré qu’elles ont un effet attractif envers les animaux qui servent à la pollinisation [25] et à la dispersion des graines, un effet répulsif contre les herbivores [26], un effet allélopathique [27] et servent également de moyen de défense contre les organismes phytopathogènes.

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Table des matières

Introduction
Matériels et méthodes
I.Type et lieu d’étude
II.Matériels
1.Plantes sélectionnées
2.Matériel fongique
2-1Obtention des souches fongiques
2-2Collecte des levures
2-3Identification des souches
2-4Réisolement des levures
2-5Milieux de culture
3.Les antifongiques classiques
4.Autres matériels
III.Méthodes
1.Obtention des extraits
2.Conservation des extraits
3.Préparation de l’inoculum fongique
4.Méthodes d’évaluation de l’activité antifongique
5.Détermination de la concentration minimale inhibitrice
6.Evaluation de l’activité des antifongiques classiques
7.Analyse statistique des résultats
Résultats
I. Evaluation de l’activité antifongique des extraits des plantes aromatiques et médicinales : Etude descriptive
1.Screening des extraits de plantes à activité antifongique
2.Activité antifongique des huiles essentielles en présence du DMSO 10%
3.Evaluation de l’activité des antifongiques classiques
4.Etude de l’activité antifongique des huiles essentielles sur les autres souches de Candida.sp
5.Détermination de la concentration minimale inhibitrice
II.Evaluation de l’activité antifongique des extraits des plantes aromatiques et médicinales : Etude analytique
Discussion
I.Généralités sur les huiles essentielles
II.Aperçus sur les candidoses
III.Discussion des résultats
1.Résultats globaux
2.Résultats spéciaux
2-1Mentha pulegium
2-2Eucalyptus globulus
2-3Zingiber officinale Roscoe
2-4Origanum vulgare
2-5Myrtus communis
2-6Lavandula dentata
IV.Monographie des six plantes à activité antifongique
Conclusion
Annexe
Résumés
Bibliographie

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