Évaluation de la viabilité des populations de lémuriens

Evaluation de la viabilité des populations de lémuriens

   Les lémuriens de l’écorégion Ala Maiky sont bien reconnus et constituent un patrimoine inestimable pour la biodiversité malgache. Aussi bien au niveau scientifique qu’au niveau touristique, les lémuriens instaurent un emblème typique de Madagascar au niveau mondial. A titre illustratif, bon nombre de personnes identifient facilement un « maki » avec sa queue en rayure qui vit dans l’écorégion Ala Maiky en général et dans la forêt galerie en particulier. Les interviews semi-structurées au niveau de la population ont affirmé la présence des forêts dans tout le territoire au nord de Tuléar, suivant l’axe Tuléar – Morombe, dans les 10 – 15 ans passés. En ces temps là, les lémuriens ont été bel et bien présents que l’on peut les retrouver à proximité des villages. Le recul actuel des forêts emmène dans leur passage les populations de lémuriens qui autrefois faisaient partie de la vie quotidienne des habitants des villages. Dorénavant, les lémuriens sont seulement visibles dans les forêts se trouvant plus ou moins éloignées des zones d’habitation. Les lémuriens vivent bien dans les forêts galeries. Une vingtaine de lémuriens, constitués par 13 maki regroupés en 3 troupes et 8 sifaka se présentant individuellement et en groupe, ont répondu présents à l’inventaire forestier mené par le consultant dans la forêt galerie le long du fleuve Onilahy. Par contre, ils étaient absents du côté de Manombo car ils se campent, paraît-il dans les forêts galeries plus reculées. La vulnérabilité actuelle des forêts galeries aurait pu causer une menace aux populations de lémuriens de l’écorégion Ala Maiky. Ils y vivent relativement bien malgré le dérangement causé par le passage fréquent des voitures des miniers, des charbonniers, des exploitants forestiers ou encore des chercheurs, des agents de conservation. Il semble que ces animaux souffrent et se trouvent obliger de suivre le recul des forêts suite à des pressions extérieures que ce soit anthropique ou climatique. Dans le cas extrême où la déforestation est généralisée, les lémuriens vont se sentir dépayser par la disparition de leurs habitats.Par contre, la disparition de 20 à 30% des espèces végétales se traduit par la réduction d’espaces vitaux aux lémuriens aussi bien en nourriture qu’en territoire occupé par les groupes. Cette réduction de l’espace vital induit corollairement et inévitablement à une réduction de la population de lémuriens. Ainsi, la viabilité des populations de lémuriens est fortement déterminée et conditionnée par la capacité de résistance et de résilience des forêts galeries aux effets du changement climatique. Il se peut que la migration des espèces des lémuriens soit envisageable pour une lutte contre les effets du changement climatique. De ce fait, il est d’une priorité de considérer dans l’avenir proche le maintien de cette population de lémuriens qui vit en étroite dépendance des forêts galeries de l’écorégion Ala Maiky Ainsi, la viabilité des populations de lémuriens est fortement déterminée et conditionnée par la capacité de résistance et de résilience des forêts galeries aux effets du changement climatique (WWF, Tuléar).

Détermination de la diversité de lémuriens

   Des recensements de lémuriens à partir des observations systématiques nocturnes et diurnes ont été menés le long d’une piste préétablie dans chaque site. Lors des recensements, l’identification des espèces de lémuriens a été faite pour observation visuelle ou par écoute des cris. Une sortie nocturne et quatre diurnes ont été effectués le long de chaque piste en prenant soin de changer de sens de déplacement pour les deux visites consécutives. Les observations nocturnes ont été effectuées pendant les premières heures d’obscurité (18 à 20 heures environ) tandis que les observations diurnes ont eu lieu le matin entre 6h30mn à 11h00. Une lampe frontale de faible intensité a été utilisée afin de les repérer par reflet lumineux de leurs yeux pendant les visites nocturnes. Une fois l’animal repéré, d’autres lampes beaucoup plus puissantes ont été utilisées pour identifier l’espèce. A chaque observation systématique qu’il soit diurne ou nocturne, les informations suivantes ont été enregistrées : l’espèce, le nombre d’individus, la hauteur de l’individu, la distance de l’individu par rapport à la piste, le comportement de l’animal. L’existence des indices de présence (nids, trace d’activité) et la rencontre avec des lémuriens en dehors de la piste d’observation systématique sont aussi notées. Afin de compléter les informations sur la présence éventuelle d’espèce de lémuriens dans chaque site, on a fait des enquêtes auprès des assistants. Pour cela, nous avons montré des photos d’espèce de lémuriens que pourraient être probablement présentes dans la zone (Randrianambinina et al., 2010).

Quantification des différents types de pressions

   La caractérisation écologique des fragments forestiers s’est faite le long des transects d’observation tout en tenant compte de la qualité de l’habitat et les pressions humaines qui existent (trace de coupe de bois, zébu, traces de feu, trous d’extraction de tubercule dans le sol). Des fiches techniques préétablies sont déjà disponibles en ce sens pour la collecte de données. Les relevés des pressions anthropiques ont été effectués sur les pistes d’observation des lémuriens à tous les 40m. Les pressions sont ainsi évaluées en pourcentage en tenant compte de la présence qui sera affectée du chiffre un (01) et l’absence affectée du chiffre zéro (0). Par exemple, si tous les points de relevés présentent le même type de pression sur une piste, le pourcentage est donc de 100% pour ce type de pression. Le type de pression est jugé faible si le pourcentage de relevés est compris entre 0 et 30% : [0 – 30[. Le type de pression est jugé moyen si le pourcentage de relevés est compris entre 30 et 60% : [30 – 60 [. Le type de pression est jugé fort si le pourcentage de relevés est supérieur ou égal à 60% : ` 60.

Evaluation qualitative des pressions

   Les types de pressions seront ensuite évalués et classés selon leur durée, leur intensité et leur importance pour chaque site visité et ceci à partir des pourcentages obtenus, mais aussi en tenant compte des informations générales sur le terrain avec les données des enquêtes effectuées auprès des villageois.

Discussion

   D’ après les recensements réalisés sur le terrain, le nombre d’individus est insuffisant. Ainsi, nous avons réalisé que le groupe est inferieur à quatre (4). Cela s’explique en partie par la chasse, la déforestation ou d’autres groupes sont période de formation. On peut citer par exemple : Propithecus verreauxi ayant des groupes de 6 à 7 individus, Lemur catta et Eulemur rufus qui forment des groupes de 6 à 24 membres. La densité du Lemur catta récolté est grande d’ après nos calculs réalisés par la méthode de Müller et al., 2000. Celle de Lemur Catta varie entre 7,5 et 16,26 individus par km2 . Mais nos transects ne nous ont pas permis d’obtenir des estimations fiables pour les densités de Propithecus verreauxi et Mirza coquiereli. D’après notre étude effectuée dans l’aire protégée de Ranobe, on note une diminution de la densité de Microcebus spp 11,88 individus par km2 par rapport à l’étude effectuée par Charlie et al., 2009 dans le même site qui est de 1,078 à 54,6 individus/km2. Cela veut dire que cette forêt est dégradée. L’exploitation du bois concerne surtout les espèces végétales ayant atteint un stade de maturité, ainsi que les espèces possédant les qualités requises pour la construction de cases. Kremen et coll. (1997) ont remarqué que l’utilisation humaine des espèces végétales a un impact important sur la conservation de la biodiversité et sur les ressources naturelles tant à l’intérieur, qu’à l’extérieur des réserves naturelles. Toutefois la plupart des écosystèmes terrestres sont plus ou moins affectés par la dégradation due à l’exploitation dirigée vers les espèces particulières (Rakotondratsima, 1995). D’après Walters et Holling (1990) on peut prédire, avec une certaine certitude, ni les effets écologiques des activités humaines, ni l’efficacité des mesures de régulation ou de réduction de ces effets spécifiques de la chasse, de la présence des clairières, de la fragmentation des forêts et des autres formes de la fragmentation des forêts et des autres formes de perturbations parce qu’il existe des corrélations entre tous ces facteurs et parce qu’ils varient d’un site à l’autre (Ferrari et Lopes, 1996). Actuellement, dans les principes de base d’Ala maiky écorégion ; il y a l’humanisation de la conservation, c’est-à-dire impliquer les populations locales aux actions de protection des forêts.

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Table des matières

INTRODUCTION
Première partie : PRESENTATION DE CADRE D’ETUDE
1. WWF : Missions et objectifs
2. Historique du « WWF »
3. Organigramme du WWF à Tuléar
4. Zone d’étude
4.1. Contexte du complexe forestier
4 .2. Présentation du site d’étude
4.2.1. Température et pluviométrie
4.2.2. Lémuriens
4.2.3 Socio-économique
4.2.4. Santé
4.2.5. Education
4.2.6. Caractéristique des flores
5 .Rappel Bibliographique
5.1. Objectifs du programme de conservation
5.2. Stratégies de conservation
5.3. Facteurs anthropogéniques
5.4 .Evaluation de la viabilité des populations de lémuriens
Deuxième partie : MATERIELS ET METHODES
1. Phase de préparation
2. Phase de travaux sur terrain
2.1. Détermination de la diversité de lémuriens
2.2. Caractérisation écologique des forêts
2.2.1. Quantification des différentes de pressions
2.2.2. Evaluation qualitative des pressions
2.2.3. Réunion
2.2.4. Enquêtes sociales
2.2.5. Echantillonnage
3. Méthode d’analyse de données
3.1. Estimation quantitative des lémuriens
3.1.1. Abondance relative
3.1.2. Densité : Méthode de Müller et al.2000
Troisième partie : RESULTATS
1. Diversité spécifique
2 .Description des lémuriens de PK32 Ranobe
2.1. Famille des LEMURIDAE
2.2. Famille des INDRIDAE
2.3. Famille des CHEIROGALEIDAE
3. Abondance
4 .Densité des lémuriens suivant la formule de Müller et al. (2000)
5 .Moyenne des pressions exprimées en pourcentage
6 .Evaluation des pressions anthropiques sur les fragments forestiers et les caractéristiques des menaces anthropiques sur lémuriens et sur leur habitat des lémuriens
Quatrième partie : DISCUSSIONS
CONCLUSION ET SUGGESTIONS

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Comments (1)

  1. Je suis intéressée par cet article car je vais mener une étude similaire sur les nuisances du tourisme sur les lémuriens. J’aimerai connaître en détail la méthodologie