Les causes de l’inaccessibilité aux aliments riches chez les enfants et adultes vivants avec le VIH

INTRODUCTION

     Au niveau mondial, on estime que trente-six virgule neuf millions de personnes vivaient avec le VIH en 2017 et que sur ce nombre plus de la moitié vivent en Afrique Sub Saharienne. Au Sénégal, l’épidémie est de type concentré, avec une basse prévalence dans la population générale, contrastant avec des prévalences élevées à plus de 19% dans les populations les plus exposées. Cette prévalence connait également des disparités géographiques. C’est notamment au niveau des régions de Kolda (1.5%), de Ziguinchor (1.5%) qu’on retrouve les prévalences les plus élevées. Il apparait également que ces régions font partie de celles qui sont les plus vulnérables à l’insécurité alimentaire; la prévalence dépasse par endroit 45%. L’épidémie de VIH/sida a eu des conséquences catastrophiques sur la santé, la nutrition, la sécurité alimentaire et le développement socio-économique en général dans les pays les plus touchés par cette maladie. Elle touche des populations où la malnutrition est déjà endémique. L’état nutritionnel est un déterminant important de l’incidence et de la gravité des infections liées au VIH, comme la tuberculose ou la diarrhée et, d’autre part, celles-ci ont aussi des conséquences graves sur la nutrition en précipitant l’anorexie, la perte de poids et l’émaciation. Le diagnostic et le traitement rapide de ces états pathologiques, au besoin avec une thérapie antirétrovirale (TARV), contribuera à améliorer la santé et l’état nutritionnel. Dans beaucoup de pays Sub saharien, le support nutritionnel aux Personnes vivants avec le VIH (PvVIH) reste encore le maillon faible de la prise en charge alors que la dénutrition apparait comme une complication fréquente de l’infection par le VIH. Une plus grande attention apportée à l’alimentation et à la nutrition pourrait améliorer l’acceptabilité, l’observance et l’efficacité des traitements antirétroviraux [5]. En 2005, Face à la problématique de la nutrition chez les PvVIH, l’assemblée mondiale de la santé s’était réunie à Durban et a invité les états membres à titre prioritaire à appliquer des politiques et des pratiques de nature à promouvoir notamment l’intégration de la nutrition dans une riposte globale au VIH/SIDA [6]. En 2006, le Sénégal avait élaboré un guide pour mettre en œuvre le PISEN (paquet intégré de services essentiels pour la prise en charge nutritionnelle) des PvVIH avec différentes composantes :
 Surveillance du statut nutritionnel des PvVIH
 Conseils spécifiques sur les pratiques alimentaires adaptés sur la base de l’évaluation
 Interventions alimentaires en faveur des PvVIH
 Supplémentation en fer et en vitamine A et déparasitage systématique de PvVIH
 Conseils d’hygiène alimentaire, corporelle et du milieu
 Appui aux initiatives pour la sécurité alimentaire et à l’accès aux services sociaux de base
 Réhabilitation nutritionnelle des PvVIH
 Prise en charge nutritionnelle des problèmes liés au VIH et au traitement ARV
Toutefois, aucune étude n’avait été menée pour mesurer la vulnérabilité à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition des personnes vivant avec le VIH. C’est dans ce cadre que la DLSI appuyée par le PAM a décidé de mener une étude dont l’objectif principal est d’évaluer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages et des personnes vivant avec le VIH au Sénégal.

Rôle de l’alimentation et de la nutrition vis-à-vis du VIH/SIDA

     Le VIH détériore progressivement le système immunitaire, ce qui rend la personne réceptive à toute une série d’infections et de maladies opportunistes : perte de poids, fièvre et diarrhée. Ces affections peuvent aussi amoindrir la consommation de denrées alimentaires, car elles provoquent une perte d’appétit et perturbent la capacité du corps à absorber de la nourriture. Comme pour l’ensemble de la population, un bon régime apportant toute la gamme des nutriments essentiels est important pour la santé des personnes vivant avec le VIH et peut aider à préserver le système immunitaire, dynamiser les niveaux d’énergie et maintenir le poids corporel. Les adultes et les enfants contaminés par le VIH ont des besoins énergétiques accrus (nombre de calories) par rapport à ceux qui ne le sont pas. Chez les adultes et les enfants séropositifs asymptomatiques, on constate une majoration de 10 % des besoins énergétiques. Pour les adultes présentant un stade plus avancé de la maladie, les ressources énergétiques nécessaires augmentent de 20 à 30 % pour satisfaire les besoins fondamentaux et maintenir le poids corporel. Chez les enfants séropositifs qui perdent du poids, la demande d’énergie augmente de 50 à 100 %.

Technique de sondage chez les adultes

     Un sondage aléatoire stratifié a été réalisé pour cette étude. Les variables de stratification sont les suivantes : aire géographique avec deux catégories (« Dakar » et « hors de Dakar »), sexe avec deux catégories (« masculin » et « féminin ») et type de structure de prise en charge avec deux catégories (« hôpital ou centre spécialisé » et « centre de santé »). La représentation des participants dans les différentes catégories de chaque strate a reflété la représentation de la population des PVVIH sous ARV au Sénégal dans ces différentes strates. C’est ainsi que dans notre échantillon, 60% de la population a été recrutée à Dakar et 40% hors de Dakar ; 50% de la population a été recrutée à partir des hôpitaux et centres spécialisés alors que 50% a été recruté à partir des centres de santé. Notre échantillon a été également constitué de deux fois plus de femmes que d’hommes. Au total, Dans un premier temps, une liste des régions par axe a été établie. Au niveau de chaque axe une région a été tirée au sort. Dans chaque région, un hôpital et un centre de santé ont été tirés au sort.

Niveau de connaissance des PvVIH sur les aliments bons pour leur santé

       L’analyse des entretiens a permis de révéler que chez les PvVIH aussi bien hommes que femmes, le niveau de connaissance des aliments nutritifs est satisfaisant. Huit hommes et onze femmes ont répondus favorablement et ont cités des aliments tels Fruits et légumes « salades, concombres, melons, orange, pommes, bananes, mangues, haricots, légumes verts, diakhatou, pastèque, aubergine… » « Lentilles, petits pois, niébé… » « Poissons séchés, poisson braisé, foie, poulets, œufs, kéthiakh, biiroukhar … » « Lait, fromage » « Pâtes, couscous » Par rapport aux types d’aliments que doivent manger les PvVIH, les interviewés, 9 femmes et 8 hommes avaient un bon niveau de connaissance. Les aliments locaux faits d’un mélange de produits marins séchés et/ou de viande, et /ou d’arachide et/ou de feuilles vertes ont été préconisés chez les femmes « dakhine, thieboukéthiakh, mafféguerté, Mbakhalousaloum, soupe kandia, sauce feuilles…, » Chez les hommes, en plus des aliments énumérés plus hauts, un intervenant a cité « beaucoup d’eau et de fruits hydratant » « bouillie de céréales ». Les gardiennes d’enfants ont également un bon niveau de connaissance par rapport au type d’aliments que doit manger les enfants atteints du VIH. En plus des aliments sus cités, « boire de l’eau potable » et « manger des aliments chauds » « Lakhoubissap » qui est un aliment riche fait de mélange de mil brisé, poisson séché, viande et arachide, ont été préconisées.

Prévention de la malnutrition chez les PvVIH

     Les hommes pensent que pour prévenir la malnutrition chez les PvVIH : « Il faut bien manger et suivre le traitements antirétroviral » « Suivre les conseils nutritionnels » «ne pas boire de l’alcool ni fumer des cigarettes » « manger sainement ». Les femmes également, pensent qu’en plus d’avoir une « bonne hygiène alimentaire », et une bonne hygiène vestimentaire « il faut changer les habits », la diversification alimentaire est aussi importante pour prévenir la malnutrition. Une participante disait « il ne faut pas manger la même chose à chaque fois » Quant aux gardiennes d’enfants, elles pensent qu’en plus de donner des aliments riches et variés, il faut « manger 3 repas plus la collation », « respecter le suivi de l’enfant » ; « déparasiter » « avoir un sommeil suffisant » « prendre les médicaments à heure régulière »

Les causes de l’inaccessibilité aux aliments riches chez les enfants et adultes vivants avec le VIH

      Aussi bien pour les hommes, les femmes que les gardiennes d’enfants, le manque de moyens, le chômage, la crise » constituent principalement des barrières identifiées comme  l’accès aux aliments riches. La cherté de la vie a été évoquée par une gardienne d’enfant. « Il y’a le manque de moyen mais aussi les aliments riches en vitamines sont très chers, pour en avoir beaucoup c’est difficile ». Une femme parlait de l’incapacité fonctionnelle avec la maladie. « J’ai parfois de l’argent pour pouvoir acheter, mais avec la maladie je ne peux pas me lever et aller chercher de quoi manger ». Une autre parlait de stress Le veuvage également a été cité comme cause de l’inaccessibilité aux aliments chez une femme. « Quand-on est confronté à la maladie, et que tu n’as pas de mari pour te prendre en charge tu risques gros. » La suppression des kits alimentaires autrefois distribués au centre hyacinthe Thiandoum et Synergie pour l’Enfance a été identifié par les hommes et les gardiennes d’enfants comme bloquant l’accès aux aliments riches. « On ne distribue plus de dons alimentaires »

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Table des matières

INTRODUCTION
1 ETAT DES CONNAISSANCES
1.1 Rôle de l’alimentation et de la nutrition vis-à-vis du VIH/SIDA
1.2 Allaitement maternel dans le contexte du VIH
1.3 Situation de l’insécurité alimentaire au Sénégal
1.4 Situation nutritionnelle au senegal
1.4.1 Prévalence de la malnutrition aiguë
1.4.2 Prévalence de la malnutrition chronique
1.5 Facteurs de risques de la survenue de malnutrition et d’insécurité alimentaire chez les PVVIH
1.6 Cadre conceptuel de la malnutrition et de l’insécurité alimentaire
2 METHODOLOGIE
2.1 Cadre d’étude
2.2 Questions de l’évaluation
2.3 Buts et objectifs de l’évaluation
2.3.1 But
2.3.2 Objectif général
2.3.3 Objectifs spécifiques
2.4 Méthodes
2.4.1 Méthodologie quantitative
2.4.2 Méthodologie qualitative
3 RESULTATS
3.1 Résultats quantitatifs
3.1.1 Etude descriptive
3.1.2 Étude analytique
3.2 Analyse qualitative
4 DISCUSSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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