EVALUATION DE LA PREVALENCE DE LA BILHARZIOSE UROGENITALE DANS LES DISTRICTS SANITAIRES DE TAMBACOUNDA, BAKEL ET GOUDIRY

DEFINITION

    La bilharziose à Schistosoma haematobium ou bilharziose uro-génitale est une affection à transmission indirecte, dont l’une des manifestations majeures est l’hématurie à la période d’état. C’est une maladie endémique, sévissant surtout dans les zones tropicales. C’est une maladie liée à l’eau, posant ainsi à la fois un problème socio-économique dans les pays en développement.

Cycle évolutif

     La chaine que constitue le cycle évolutif de S, haematobium (fig. 4) se déroule chez deux hôtes : un hôte intermédiaire qui est un mollusque d’eau douce du genre Bulinus et un hôte définitif, l’homme.
 Chez l’hôte définitif : les furcocercaires pénètrent chez l’homme en 10mm environ à travers la peau ramollie par un séjour dans l’eau. Une fois dans l’organisme humain, elles perdent leur queue et se transforment en schistosomules. Celles-ci passent dans la circulation sanguine, gagnent le cœur droit, les poumons, puis le foie et parviennent dans la veine porte où elles deviennent adultes. Les vers adultes après leur accouplement, migrent à contre courant vers le plexus péri vésical qui est leur lieu de ponte. Arrivés, dans les veinules de ce plexus, la femelle quitte le mâle pour s’engager dans les fines ramifications veineuses de la paroi de la vessie où elle commence sa ponte. Les œufs traversent la paroi de ces organes creux et tombent alors dans la lumière, ce qui favorise leur dispersion dans le milieu extérieur à l’occasion de la miction.
 Chez l’hôte intermédiaire : pour poursuivre son développement dans le milieu extérieur, l’œuf doit impérativement tomber dans de l’eau douce. Si la température est suffisante (20-28° C), l’œuf se gonfle, la membrane ovulaire se fend et le miracidium (fig. 5) s’échappe ; ce dernier est un petit organisme cilié de 200 à 250µm qui ressemble à une paramécie. Ce miracidium nage dans l’eau douce à la recherche du mollusque spécifique, le bulin (fig.6) pour pouvoir poursuivre son évolution. Dans le mollusque, le miracidium se transforme en sporocystes primaires contenant des cellules germinatives qui bourgeonnent et se transforment en sporocystes secondaires qui quittent le sporocyste I et gagnent l’hépatopancréas du mollusque. Dans les sporocystes II, les nouvelles cellules bourgeonnent et se transforment en furcocercaires (fig.7) qui quittent le sporocyste II par effraction puis le corps du mollusque et passent dans l’eau où elles sont attirées par les animaux à sang chaud.

Facteurs favorisants

     Ce sont les facteurs permettant l’existence et le maintien de l’endémie et ceux favorisant son extension ; Les causes permettant l’existence d’une endémie bilharzienne sont climatiques, écologiques, socio-économiques et culturelles.
 Causes climatiques : les températures de l’eau supérieure à 25°C permettant le développement du cycle parasitaire.
 Causes socio-économiques et culturelles : liées aux activités domestiques et professionnelles qui favorisent les contacts homme-eau les pêcheurs, les agriculteurs, les riziculteurs, les ouvriers entretenant les canaux d’irrigation paient un lourd tribut à la bilharziose. Les femmes qui se rendent quotidiennement dans les collections d’eau pour leurs travaux ménagers sont exposées. Les enfants et les adolescents affectionnant les baignades tout au long de la journée et de préférence aux heures chaudes. L’absence de réseau de distribution d’eau qui s’explique par le bas niveau socio-économique fait des points d’eau des lieux très fréquentés.
 Les causes favorisant l’extension de l’endémie bilharzienne sont essentiellement la création de collection d’eau artificielle et de réseaux d’irrigation dans un but de mise en valeur agricole (bassins de rétention) les grands barrages hydroélectriques jouent un rôle prépondérant

Traitement médical

     Le praziquantel® (biltricide), est l’unique produit disponible sur le marché actuellement, il est efficace sur toutes les formes de bilharziose. Le praziquantel® est un dérivé pyrazino-iso quinoléine. Après administration per os, le taux sérique maximal est obtenu en une heure à trois heures. La métabolisation s’effectue dans le foie et les produits du catabolisme sont éliminés en majorité, dans les urines 80% de la dose étant excrétée dans les 24 premières heures. Il agit en provoquant la migration intra hépatique des bilharzies et la destruction préférentielle des vers femelles. Il est aussi efficace sur les schistosomules de moins de 15jours et au moins expérimentalement sur les œufs présents dans les tissus. Il entraine une dépolarisation des cellules musculaires du parasite avec contraction et paralysie spastique. Il faciliterait peut-être aussi l’action des anticorps sur les vers. Le praziquantel® est présenté en comprimés sécables dosés à 600mg. La posologie est en fonction de la taille, celle-ci déterminée à l’aide d’une toise (fig.9). Le praziquantel® a une excellente tolérance et son taux de guérison se situe entre 80 et 95%. Une courte corticothérapie est administrée préalablement au traitement anti-bilharzien en phase d’invasion dans la forme aiguë immuno-allergique. Dans la bilharziose aiguë ou invasive certains auteurs utilisent d’abord les corticoïdes, puis le praziquantel®, d’autres ne traitent pas pendant cette phase aiguë et attendent l’état adulte des parasites.[3] L’immunologie est utile au suivi de l’évolution post-thérapeutique.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS SUR LA BILHARZIOSE URO GENITALE
1. DEFINITION
2. EPIDEMIOLOGIE
2.1.Agent Pathogène
2.1.1.Classification
2.1.2.Morphologie
2.1.2.1.Adulte
2.1.2.2.Les œufs
2.1.1.1.Cycle évolutif
2.2.Hôte intermédiaire
2.3.Réservoir de parasite
2.4.Hôte réceptif
2.5.Mode de contamination
2.6.Facteurs favorisants
2.7.Répartition géographique
3. PHYSIOPATHOLOGIE
4. SYMPTOMATOLOGIE
4.1.Phase de pénétration
4.2.Phase d’invasion
4.3.Phase d’état
5. DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
5.1.Diagnostic direct
5.1.1.Prélèvement
5.1.1.1.L’urine
5.1.1.2.Biopsie rectale
5.1.2.Recherche dans l’urine
5.1.2.1.Examen macroscopique
5.1.2.2.Examen microscopique
5.1.2.2.1. après centrifugation
5.1.2.2.2.après filtration
5.1.3.Biopsie rectale
5.1.4.Identification des œufs
5.2.Diagnostic indirect
5.2.1.Technique des bandelettes réactives Hémastix®
5.2.2.Méthodes immunologiques
5.2.2.1. Réactions utilisant le parasite vivant
5.2.2.2. Réactions utilisant des antigènes solubles
6. TRAITEMENT
6.1.Traitement médical
6.2. Traitement chirurgical
7. PROPHYLAXIE DE LA BILHARZIOSE URO-GENITALE
7.1.Stratégie de lutte
7.1.1. Dépistage
7.1.1.1.Technique parasitologique
7.1.1.2.Nouvelles méthodes d’évaluation rapide
7.1.1.3.Les méthodes séro-immunologiques
7.1.1.4.L’échographie
7.1.2.Chimiothérapie préventive
7.1.2.1.Objectifs
7.1.2.2.Stratégie de traitement
7.1.3. Information – Education – Communication
7.1.4.Approvisionnement et Assainissement en eau
7.1.5.Lutte contre les mollusques
7.1.5.1.Objectifs
7.1.5.2.Méthodes de lutte
7.1.5.3.lutte écologique
7.1.5.4.lutte biologique
7.1.5.5.Lutte chimique
7.2.Vaccination
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
1.CADRE D’ETUDE 
1.1. Présentation de la Région de Tambacounda
1.1.1.Géographie
1.1.2.Potentialités économiques
1.1.3.Secteur Educatif
1.1.4.Secteur Sanitaire
1.1.4.1.Districts sanitaires
1.1.4.2.Infrastructures sanitaires
1.1.4.3.Le personnel médical
2.MATERIELS ET METHODES 
2.1.Déroulement des enquêtes
2.2.Matériels
2.2.1.Population cible
2.2.2.Choix des districts et critères
2.2.3.Choix des écoles et critères
2.2.4.Choix des classes et des enfants
2.2.5.Choix des sites sentinelles et Critères
2.3.Méthodes
2.3.1. Prélèvement
2.3.2. Recherche de l’hématurie macroscopique
2.3.3. Recherche de l’hématurie microscopique par les bandelettes réactives (Hématix®)
2.3.4. Examen par filtration
3.PRESENTATION DES RESULTATS 
3.1.Résultats obtenus en 2003
3.1.1. Caractéristique de la population étudiée
3.1.1.1 Nombre d’enfants examinés
3.1.1.1.1. Dans le district de Tambacounda
3.1.1.1.2. Dans le district de Bakel
3.1.1.1.3. Dans le district de Goudiry
3.1.1.1.4. Dans les trois districts
3.1.1.2 Age moyen des enfants examinés
3.1.1.2.1. Dans le district de Tambacounda
3.1.1.2.2. Dans le district de Bakel
3.1.1.2.3. Dans le district de Goudiry
3.1.1.2.4. Dans les trois districts
3.1.2. Taux de prévalence de la bilharziose urinaire obtenus par la méthode des bandelettes réactives
3.1.2.1.Taux de prévalence dans le district de Tambacounda
3.1.2.2.Taux de prévalence dans le district de Bakel
3.1.2.3.Taux de prévalence dans le district de Goudiry
3.1.2.4.Taux de prévalence dans l’ensemble des trois districts
3.1.2.4.1.Prévalence globale de la bilharziose urinaire dans l’ensemble des trois districts
3.1.2.4.2. Variation de la prévalence de la bilharziose urinaire selon le sexe dans l’ensemble des trois districts
3.1.3. Taux de prévalence de l’hématurie macroscopique
3.1.3.1.Taux de prévalence de l’hématurie macroscopique dans les écoles du district de Tambacounda
3.1.3.2. Taux de prévalence de l’hématurie macroscopique dans les écoles du district de Bakel
3.1.3.3. Taux de prévalence de l’hématurie macroscopique dans les écoles du district de Goudiry
3.1.3.4. Taux de prévalence de l’hématurie macroscopique dans l’ensemble des trois districts
3.1.4. Comparaison entre prévalence de l’hématurie macroscopique et prévalence de l’hématurie microscopique
3.1.4.1. Dans le district de Tambacounda
3.1.4.2.Dans le district de Bakel
3.1.4.3.Dans le district de Goudiry
3.1.5. Intensité de l’infestation à S. haematobium dans les écoles du district de Tambacounda
3.2.Résultats obtenus en 2008
3.2.1. Nombre d’enfants examinés dans les sites sentinelles
3.2.2. Répartition de la prévalence de la bilharziose urinaire par site sentinelle
3.2.3. Répartition des infestations massives dans les trois sites sentinelles
3.3.Résultats obtenus en 2010
3.3.1. Nombre d’enfants examinés dans les sites sentinelles
3.3.2. Nombre d’enfants examinés par sexe dans les sites sentinelles
3.3.3. Prévalence de la bilharziose à S. haematobium dans les sites sentinelles
3.3.4. Prévalence des infestations massives de la bilharziose à S. haematobium dans les sites sentinelles
DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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