Évaluation de la performance agro-pédologique des formules de fumures

Fumure organique

Les matières organiques utilisées dans la fertilisation des sols sont de nature et de forme variées (Diallo, 2002). Elles sont composées du compost, de fumier, de résidus de cultures, de déchets et d’engrais vert etc. Suivant leur stade d’évolution, on distingue: les matières organiques libres fraîches, les produits transitoires et l’humus (Delville, 1996; Pousset, 2000). Les matières organiques améliorent le milieu radiculaire (physique et chimique), influencent la nutrition des plantes en leur offrant la possibilité de mieux profiter à la fois de la fertilité naturelle du sol et des apports d’engrais. Les matières organiques contribuent aussi à l’amélioration des propriétés biologiques, physiques, chimiques et hydriques du sol. Elles se caractérisent par leur rapport C/N qui traduit le degré de richesse ou de disponibilité azotée et la teneur en lignine(Bado,1994;Falisse et al.,1994; Pousset,2000).En outre au niveau des végétaux, l’humus ou plus largement la matière organique du sol favorise la croissance et la résistance des plantes par une bonne alimentation en éléments majeurs( N,P,K) et par une disponibilité suffisante en éléments secondaires et oligo éléments ainsi qu’en divers activateurs (Soltner, 2003).Tout comme les engrais minéraux, les matières organiques fournissent beaucoup d’éléments nutritifs à la plante ( Pieri, 1989; FAO,1997).Les matières organiques en particulier l’humus augmentent la capacité du sol à fixer les éléments minéraux, ils améliorent la capacité de rétention de l’eau (hydrophile) et accroissent la capacité d’échange cationique. Des expérimentations de longue durée ont montré que des apports de fumier bien décomposé (C/N voisin de 10) permettent d’éviter, ou au moins de limiter l’acidification des sols, d’augmenter le niveau de rendements et de retrouver l’efficience des engrais (Delville, 1996; Pousset, 2000). De même des études portant sur des doses de matières organiques montrent que des doses de 7,3t ha » et fortes à 12,5t ha-1 peuvent être appliquées en apport unique tous les quatre (4) ans (Hien,1990). La disponibilité et la restitution des matières organiques constituent un problème chez la majorité des producteurs (Sedogo, 1983; Ouattara, 1991; Lompo et al., 1993). En conclusion, les matières organiques sont la base de la fertilité, de la conservation des sols et de la qualité des productions végétales.

La fumure minérale

Au Burkina Faso, de nombreuses études ont été menées depuis l’introduction des engrais chimiques, dans le but d’adapter l’utilisation des engrais aux exigences des cultures en éléments nutritifs au regard de la valeur nutritive des sols. Les travaux de Pichot et al.(1981) ; Bado et al.(1991) sur l’efficacité des engrais minéraux ont montré que l’azote et le phosphore sont les deux premiers facteurs limitants les rendements, mais pour une courte période de trois(3) ans maximum. En effet, l’engrais minéral est indisponible mais n’est pas recommandé pour une production à long terme. Il peut à long terme entraîner une acidification des sols d’où des risques de toxicité aluminique (Sedogo, 1993; Bado et al., 1994; Soltner, 2003). Un chaulage ou un complément de fumure organique corrige la baisse du pH, du carbone et de la CEC du sol (Sedogo, 1981 et 1993; Bado, 1994). Il atténue les effets acidifiants de l’engrais. La vulgarisation propose pour le sorgho et le mil de 37 Kg N/ha à 60 Kg N/ha en fonction du niveau d’intensification. Pour le maïs elles vont de 60 Kg à 120 Kg N/ha (Sedogo et al., 1991).

Fumure organo-minérale

La nécessité d’utiliser à la fois les fertilisants organiques et minéraux pour assurer la durabilité de la fertilité des sols et de la production agricole a été reconnue. Cela est dû à des interactions positives et complémentaires entre ces deux types de fertilisants (Vanlauwe et al., 2001). L’une des bases de cette complémentarité est que les fertilisants organiques améliorent les teneurs du sol en matières organiques et des aspects associés à la fertilité des sols, tandis que les fertilisants minéraux fournissent les nutriments limitants. Sedogo (1981) résume: «le maintien ou l’augmentation des rendements à un niveau élevé et à moindre coût dans une agriculture intensive, passe par l’adjonction de la fumure organique à la fumure minérale». Ce mélange permet d’améliorer en effet les propriétés physico-chimiques et biologiques du sol. Ainsi, la fumure organo-minérale pourra augmenter les  (Bado et al., 1991) et par conséquent réduire le coût de la fertilisation. Les fumures organo minérales permettent l’obtention du meilleur bilan azoté, un bilan positif en calcium et une stabilité ou une augmentation du taux de matière organique et de la CEC (Kambiré, 1994). La fumure organo-minérale est celle qui donne un bilan positif, avec un excédant d’azote de 5,76 kg/haJan restant théoriquement dans le sol (Sedogo, 1993). Selon le même auteur l’apport du fumier permet de compenser le déséquilibre constaté avec l’engrais. En effet, Bado et al. (1991) étudiant les effets des fumures à long terme sur le sol et les rendements du maïs ont montré qu’après neuf années d’utilisation de l’engrais minéral seul la teneur en carbone organique a baissé de 50%. Par contre, l’engrais minéral combiné avec le fumier n’entraîne qu’une perte de 25% du stock organique du sol. L’apport de fumier à doses moyennes (7,3 t/ha) et fortes (12,8t) en apport unique pour quatre(4) ans limite les baisses du niveau de carbone, atténue l’acidité et diminue les teneurs en aluminium échangeable (INERA/ORN/SP, 1999). Ces doses augmentent les teneurs en azote total hydrolysable du sol notamment la fraction non distillable d’origine microbienne (ORN/SP, 1999).

Impact du phosphate naturel du Burkina Faso (BP)

La récapitulation du P des sols peut se faire au moyen de l’application de d’importe quel type d’engrais phosphatées (TSP, SSP, PN, autres etc.) Toutefois les Phosphates naturels ont des avantages bien spécifiques. En effet le phosphate de fond s’est montré efficace sur la productivité d’un sol ferrallitique et a augmenté les rendements durant huit (8) années de culture de maïs quelle que soit la formule fumure annuelle utilisée. Pour l’usage d’une fertilisation minérale annuelle, le Kg de phosphore (P) investi dans le phosphatage de fond sous forme de BP rapporte en moyenne 6 Kg ha-I de maïs grain chaque année pendant huit (8) ans (Lompo et al.,1994). Le phosphate naturel améliore les propriétés chimiques du sol, augmente le P disponible et le Calcium échangeable du sol. Il diminue par contre l’aluminium échangeable du sol en augmentant le pH du sol (Bado et al., 1997). Le phosphatage de fond améliore l’efficacité de la fumure minérale. En effet les rendements sont significativement élevés avec la fumure minérale associée au phosphatage qu’avec la fumure minérale seule. Il est nécessaire pour corriger la carence en P et relever le niveau de productivité des sols (Mokwunge, 1996). Le faible niveau de P et l’acidité du sol et son caractère acide expliquent probablement l’efficacité du phosphatage naturel sur les rendements (Sedogo et al., 1986). Pour Sedogo et al.(l991)), la dose optimale du phosphore pour le sorgho et le mil est d’environ 13,2 Kg Plha.. Pour le maïs la dose optimale se situe à 26,4 Kg P, pour les variétés à haut potentiel de rendements.

La situation géographique et climatique

La province de la Tapoa,d’une superficie de 14594 Km/.soit 32% de la superficie totale de l’est et 5,4% de celle du Burkina Faso, est la plus vaste Province de la région de l’est. Elle s’étend entre 11°22′ et 12°50′ de latitude nord et 1°10′ et 2°25′ de longitude Ouest. La Province est limitée au nord et à l’est par la république du Niger, au sud par le Bénin, à l’ouest par les provinces du Gourma, de la Kompienga et de la Komondjari. Diapaga le chef lieu est situé à 216 Km de Fada. Le village de Kotchari est quant à lui est localisé par les coordonnées Il °50’22 » de latitude Nord, et 1°54′ 59″ de longitude Est. Il est situé à 18 km environ de son chef lieu de département, Tansarga, dans la province de la Tapoa (INERA, 2006). Pentinga fait partir intégrante de la commune rurale de Tambaga (partie sud de la dite province) qui est 34 Km de Diapaga. Fantou quant à lui est situé à 20 km de Botou, chef du département dans la Province de la Tapoa . Dans la classification phytogéographique réalisée par Fontès J. et Guinko S. (1995), la zone Est du Burkina appartient au climat de type nord soudanienne. Située dans la zone agroclimatique sud-soudanienne (>900mm), les pluviométries moyennes atteignent 880 mm en une cinquantaine de jours/an. Les variations interannuelles et intra-annuelles des pluies sont consignées dans les figures 1 et 2, respectivement. Deux saisons rythment cette zone dont, la plus longue est la saison sèche d’octobre à mai et la plus courte, la saison pluvieuse qui s’étend de Juin à Septembre. La campagne agricole 2007-2008 a été marquée par des phases d’inondations alternées à des poches de sécheresse et surtout par l’arrêt brutal des pluies. Les températures varient de 16° à 40°C avec les minima oscillant entre 16° et 26°C et les maxima de 32° à 40°C. L’insolation moyenne est de 7 à 8,2 h/jour qui influence l’évaporation voire l’humidité de l’air.

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Table des matières

Introduction
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique: Fertilisation organique, minérale, phosphatée
1.1. Fumure organique
1.2. La fumure minérale
1. 3. Fumure organo-minérale
1.4.Impact du phosphate naturel du Burkina Faso (BP)
Chapitre II: Sites d’étude
II.1. La situation géographique et climatique
11.2. Situation agro-pédologique
Il.2.1. Le relief
Il.2.2. Les sols
Il.2.3. Végétation
II.3. Système de production
Chapitre III: Méthodologie
111.1.1. Matériel végétal
111.1.2. Fertilisants minéraux
111.1.3. Types de sols utilisés
111.2. Méthodes
111.2.1. Les enquêtes
111.2.1.1. Objectifs des enquêtes
111.2.1.2. Principe de l’évaluation des formules de fumures
111.2.1.3. Déroulement des enquêtes
111.2.2. Tests agronomiques
III.2.2.1 .Dispositif expérimental
11I.2.2.2.Méthodologie et conduite des essais
111.2.3.Approche approximative de la rentabilité économique
111.2.4. Analyses chimiques de sol
111.2.4.1. Mesure du pH
111.2.4.2. Dosage du carbone
111.2.4.3. Dosage de l’azote total, du phosphore total et du potassium total
111.2.4.4. Analyses statistiques des données
Chapitre IV: Investigations sur la matière organique et le phosphate naturel (BP)
IV.l.Utilisation de phosphate naturel (BP)
IV 1.1.La pratique de la fertilisation phosphatée à base de BP
IV 1. 2. Contraintes liées à l’usage du phosphate naturel
IV 1.3. Perception paysanne de lafertilisation phosphatée à base de BP
IV 1.4. Discussion
IV 1.5. Conclusion
IV.2. La production de la matière organique
IV 2.1. Potentiels de production de la matière organique
IV2.2. Mode de gestion des résidus culturaux
IV2.3. Connaissance paysanne en matière de production et d’utilisation desfumures organiques
IV2.4. Discussion
IV2.5. Conclusion
Chapitre V: Evaluation de la performance agro-pédologique des formules de fumures
V.1. Effets agronomiques des formules de fumures sur la production des cultures
Vl.l. Résultats
V.l.l.l. Effets des formules de fumures sur la production des céréales
V.1.1.2. Effets des formules de fumures sur la production des protéagineuses
V.l.l.3. Conclusion
Vl.2. Discussions
V 1.3. Conclusion
V.2. Effets des formules de fumures sur les caractéristiques chimiques des sols
V.2.l. Résultats
V.2.1.1. Effets des formules de fumures sur le pH/acidité
V.2.1.2. Effets des formules de fumures sur la matière organique et l’azote
V.2.1.3 .Effets des formules de fumures sur le phosphore total (Pt)
V.2.1.4.Effets des formule de fumures sur le potassium total (Kt)
V.2.1.5. Conclusion
V2.2. Discussion
V2.3. Conclusion
V.3. Perceptions des formules de fumures expérimentées
V.3.I. Résultats
V.3 .1.1. Perceptions des producteurs des formules de fumures sur la culture du sorgho.
V.3.1.2. Perceptions des producteurs des formules de fumures sur la culture du mil.
Y.3.1. 3. Perceptions des producteurs des formules de fumures sur la culture du maïs
V.3.1A. Perceptions des producteurs des formules de fumures sur la culture du niébé
V.3.1.5. Perceptions des producteurs des systèmes de cultures sur les deux légumineuses.
V.3.1.6. Conclusion
V3.2. Discussion
V3.3. Conclusion
V.4. Evaluation agro-économique
V4.l. Résultats
VA.l.l. Evaluation de la performance des formules de fumures et de la productivité de la main d’œuvre sur le sorgho
V04.1.2. Evaluation de la performance des formules de fumures et de la productivité de la main d’œuvre sur le niébé
VA.l.3. Evaluation parcellaire de la performance des formules de fumures
V.4.1.4. Conclusion
V4.2. Discussion
V4.3. Conclusion
Conclusion générale
Références bibliographiques

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