Evaluation clinique de la sensibilité cornéenne

Evaluation clinique de la sensibilité cornéenne

Développement normal de la cornée 

La cornée possède une origine mixte ectodermique et mésenchymateuse mais dérive directement ou indirectement de l’ectoderme. En effet, d’une part, la couche épithéliale dérive directement de l’ectoderme de surface qui recouvre la vésicule optique durant toute sa différenciation. D’autre part, les couches stromale et endothéliale dérivent quant à elles indirectement de l’ectoderme puisqu’elles possèdent une origine mésenchymateuse ; mais contrairement au reste du corps où le mésenchyme se développe primitivement depuis le mésoderme, la région craniofaciale se démarque par une origine ectodermique de ses tissus de soutien que constitue le mésenchyme. Ainsi, au cours de la gastrulation, l’ectoderme prolifère crânialement pour former les plis neuraux qui progressivement se surélèvent et se rapprochent mutuellement. A la jonction entre ces plis neuraux et l’ectoderme de surface, une population cellulaire dite mésenchymateuse se différencie pour former la crête neurale vers le 17ème jour de gestation [2]. C’est la migration de ces cellules mésenchymateuses, induite à la fois par l’ectoderme de surface et la vésicule cristalline préformée, qui donnera naissance au stroma et à l’endothélium cornéen ainsi qu’à la majeure partie des structures du segment oculaire antérieur [3] (cf. figure 2). Chez le chien, l’endothélium cornéen se ferme entre le 30ème et le 35ème jour de gestation ; il sécrète parallèlement la membrane de Descemet qui délimite postérieurement le stroma [2]. Le diamètre de la cornée est déterminé lors du contact entre l’ectoderme de surface et la vésicule optique, dés le 17ème jour de gestation chez le chien [2]. De nombreux remaniements permettront à la cornée d’acquérir sa transparence et son épaisseur définitives d’ici à la fin de la gestation et jusque dans les six premiers mois de vie. Elles dépendent essentiellement de l’état d’hydratation du stroma, lui-même régulé par l’endothélium qui ne deviendra totalement fonctionnel qu’aux alentours de la 4ème semaine suivant l’ouverture des paupières (chez le chien, approximativement 14 jours après la naissance) [4]. Les mécanismes et la chronologie conduisant à l’innervation de la cornée sont encore très largement méconnus. Une croissance des fibres nerveuses concomitamment ou secondairement (par libération d’un gradient de facteurs neurotrophiques) à la migration centripète des cellules basales de l’épithélium depuis le limbe cornéen constitue les principales hypothèses .

Anatomie de la cornée 

La cornée représente environ un cinquième de la surface du bulbe oculaire qu’elle délimite antérieurement. Elle présente une forme elliptique avec un diamètre horizontal (variant de 13 à 17 mm chez le chien) plus grand que le diamètre vertical (12 à 16 mm) ; cette différence étant peu marquée, sa forme apparaît circulaire [7]. Son rayon de courbure, en moyenne de 8,5 mm chez le chien, lui confère une importante convexité [8]. Dans l’espèce canine, l’épaisseur de la cornée varie en fonction de l’âge, du sexe, de la conformation craniofaciale et du cadran cornéen. Ainsi, la pachymétrie ultrasonique révèle une épaisseur moindre de la cornée à son vertex (0,45 à 0,55 mm) qu’à sa périphérie (0,50 à 0,65 mm). De même, la cornée s’épaissit avec l’âge et semble significativement plus épaisse chez les mâles et les races brachycéphales [9]. Par nature, la cornée est transparente et constitue le premier dioptre de l’oeil : elle réfracte la lumière avec un indice de 40 à 42 dioptries. Cette transparence est le résultat de facteurs anatomiques d’une part : la cornée est avasculaire, non pigmentée, non kératinisée ; d’autre part, des facteurs physiologiques tels que la régulation de l’état d’hydratation du stroma jouent un rôle prépondérant. Avasculaire donc, ses besoins métaboliques sont fournis par les larmes, les capillaires du limbe cornéen et l’humeur aqueuse. Elle est protégée de l’environnement extérieur par les paupières et la membrane nictitante [7]. D’un point de vue structurel, la cornée est constituée de quatre couches superposées (cf. figure 3). L’épithélium superficiel est la couche la plus externe, stratifiée, squameuse mais non kératinisée. Chez les carnivores domestiques, il mesure entre 25 et 40 μm d’épaisseur et repose sur une assise basale. Cette assise, régénérative, est surplombée par 4 à 6 autres assises cellulaires qui desquament progressivement. Les cellules de l’assise la plus superficielle présentent de nombreuses microvillosités favorisant l’attache de la couche mucinique du film lacrymal précornéen. Sous l’épithélium, le stroma forme la majeure partie de l’épaisseur cornéenne (près de 90 %). Il est composé de glycoprotéines, de glycosaminoglycanes (GAGs) et de fibres de collagène. Ces fibres sont empilées en lamelles et maintenues par des kératocytes, capables de se différencier en fibroblastes pour cicatriser une lésion stromale. Cette organisation spécifique et la déturgescence du stroma contribuent à la transparence de la cornée. La déturgescence stromale est une fonction assurée par la couche endothéliale sousjacente, et dans une moindre mesure par l’épithélium cornéen, grâce à la présence de pompes Na+ / K+ adénosine triphosphatase. La transition entre les couches stromale et endothéliale est matérialisée par une lame limitante postérieure, dite membrane de Descemet, sécrétée continuellement par l’endothélium cornéen ; de fait, cette membrane s’épaissit au fil du temps.

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PARTIE A : Neuroanatomie et anesthésie de la cornée chez le chien
A.I Innervation sensitive de la cornée
A.I.1 Neuroanatomie de la cornée
A.I.1.1 Développement normal de la cornée
A.I.1.2 Anatomie de la cornée
A.I.1.3 Innervation de la cornée
A.I.2 Homéostasie et innervation cornéenne
A.II Evaluation clinique de la sensibilité cornéenne
A.II.1 Esthésiométrie cornéenne
A.II.1.1 Historique de l’esthésiométrie cornéenne
A.II.1.2 Principe de l’esthésiomètre de Cochet-Bonnet
A.II.2 Facteurs de variation de la sensibilité cornéenne
A.II.2.1 Facteurs anatomiques
A.II.2.2 Facteurs physiologiques
A.II.2.3 Facteurs environnementaux
A.II.2.4 Facteurs pathologiques
A.II.2.4.1 Affections oculaires
A.II.2.4.2 Affections systémiques
A.II.2.5 Facteurs pharmacologiques
A.III Anesthésie cornéenne locale en collyre
A.III.1 Mécanisme d’action
A.III.2 Durée d’action
A.III.3 Effets secondaires
PARTIE B : Etude expérimentale sur l’anesthésie de la cornée chez le chien : matériel et méthodes
B.I Critères d’inclusion  
B.II Traitements
B.II.1 Protocole à une goutte de chlorhydrate d’oxybuprocaïne 0,4 %
B.II.2 Protocole de comparaison des collyres de chlorhydrate d’oxybuprocaïne 0,4 % et de tétracaïne 1 %
B.III Mesure de la sensibilité cornéenne
B.IV Analyse statistique
PARTIE C : Etude expérimentale sur l’anesthésie de la cornée chez le chien : résultats et discussion
C.I Résultats  
C.I.1 Résultats du protocole à une goutte de chlorhydrate d’oxybuprocaïne 0,4 %
C.I.2 Résultats du protocole de comparaison des collyres de chlorhydrate d’oxybuprocaïne 0,4 % et de tétracaïne 1
C.II Discussion  
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE  

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