Soutenance mémoire
L’oignon (Allium cepa 1.) occupe une place importante dans le monde, panni les légumes frais. Selon D’ALESSANDRO et SOUMAH (2008), l’oignon est un des légumes crus les plus commercialisés dans le monde grâce à sa durée de conservation relativement longue. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO 2006, cité par D’ALESSANDRO et SOUMAH, 2008), la production mondiale d’oignon a augmenté d’environ 60 % au cours des 10 dernières années, avec une production qui dépasse 64 millions de tonnes. En 2011, la production mondiale de l’oignon était de l’ordre de 86,34 millions de tonnes. Cela fait de l’oignon le deuxième produit horticole le plus important après la tomate. Plus de 175 pays produisent des oignons sur environ 3,6 millions d’hectares de terres cultivables (D’ALESSANDRO et SOUMAH, 2008 ; FAOSTAT, 20 Il).
En Afrique, l’oignon est un produit agricole important pour un grand nombre de pays. Selon FAOSTAT (2008), la production totale de l’oignon en Afrique, estimée à 5,3 millions de tonnes, a presque triplé pendant les trois dernières décennies. En Afrique de l’Ouest, l’oignon est couramment consommé et représente 10 à 25 % de la consommation de légumes (FAIVRE DUPAIGRE et al., 2006). La production annuelle moyenne d’oignon, estimée à 1,1 million de tonnes environ, représente moins de 2 % de la production mondiale d’oignon. Le plus grand producteur de la région, le Nigéria, est également le plus grand importateur net à cause de sa forte population, qui consomme toute la production annuelle du pays, évaluée à 618000 tonnes. Le Niger, considéré comme le premier et plus important producteur de l’espace UEMOA, a produit 447 000 tonnes en 2008 (ORO/AOC, 2008 cité par D’ALESSANDRO et SOUMAH, 2008), tandis que la production du Sénégal a atteint 137000 tonnes pendant la saison 2006-2007 (D’ALESSANDRO et SOUMAH, 2008). Selon la même source, en termes d’exportation, le Niger et le Burkina Faso sont les deux seuls pays en Afrique de l’Ouest qui produisent des oignons en quantité suffisante pour satisfaire la demande intérieure et pour exporter leur excédent.
Au Burkina Faso, la filière oignon occupe une place de choix parmi les filières porteuses retenues par les autorités et qui figuraient dans le document de stratégie de développement rural (SDR) à l’horizon 2015. En effet, le secteur des fruits et légumes est apparu déjà depuis les années 1990 dans les analyses, comme une source de croissance agricole importante et de réduction de la pauvreté (DGPSA, 2007). L’oignon est la principale culture maraîchère pratiquée en saison sèche. La filière est inscrite au rang des filières porteuses car elle procure des revenus substantiels aux producteurs et aux commerçants. L’engouement pour la culture de l’oignon est aussi dû à un ensemble de mesures prises au bénéfice des filières fruits et légumes, même si celles-ci ne sont pas spécifiques à l’oignon seul (MAFAP, 2013). L’irrégularité de la disponibilité en semences de bonne qualité, en engrais, en produits de traitement de maladies et nuisibles, et d’autres facteurs de production entravent considérablement la capacité des producteurs à répondre efficacement et à satisfaire la demande du marché sous régional (D’ALESSANDRO et SOUMAH, 2008).
Généralités sur l’oignon
L’oignon (Allium cepa L.) est un légume très apprécié qui entre dans la composition de diverses préparations culinaires. Les jeunes plants (oignon vert) et les bulbes sont consommés crus ou cuits. L’oignon a également des vertus thérapeutiques. Sa présence dans l’alimentation peut jouer un rôle dans la prévention des maladies cardiaques et d’autres infections (HANLEY et FENWICK, 1985 ; AUGUST!, 1990).
Origine et distribution
L’oignon est une plante potagère cultivée pour ses bulbes, de saveur et d’odeur forte. Le bulbe est constitué d’écailles charnues concentriques entourées de tuniques papyracées, le tout étant réuni à la base par un plateau aplati représentant la tige (TARPAGA, 2012). Selon HANELT (1990) l’oignon provient de la zone géographique comprenant la Turquie, l’Iran, l’Irak et le Pakistan. L’espèce A. cepa n’a pas été retrouvée à l’état spontané. Son parent le plus proche, A. vavilovii Popov et Vved., peut encore être observé à l’état spontané dans la région comprise entre l’Iran, le Turkménistan et la Mongolie (HANELT, 1990 ; FOURY et SCHWEISGUTH, 1992). Les traces des peintures sur les anciennes tombes égyptiennes témoignent que l’histoire de l’oignon remonte à au moins 3200-2800 avant Jésus-Christ. Ainsi, l’oignon était déjà une source de nourriture importante pour les habitants de l’Egypte Ancienne (BOULINEAU et al., 2006). Selon ROUAMBA et al. (2001), les variétés de l’oignon d’Afrique tropicale ont pu être introduites à partir du sud de l’Egypte ou de l’Inde, via le Soudan, vers l’Afrique Centrale et Occidentale sous forme de graines ou de lots de bulbes génétiquement hétérogènes, et ensuite sélectionnés par les agriculteurs locaux pour fournir des oignons mieux adaptés aux conditions écologiques de ces régions et des besoins des populations.
Taxonomie
L’oignon (Allium cepa L.) appartient à la classe des monocotylédones, au super ordre des Liliiflorae, à l’ordre des Asparagales, à la famille des Alliacae, à la tribu des Alliae et au genre Allium (BREWSTER, 1994). Trois sous genres dont Rhizirideum, Allium et Melanocrommum émanent du genre Allium (B.D.P.A., 1993). L’espèce Allium cepa est une espèce diploïde (2n=16 chromosomes) qui appartient au sous genre Allium (HANELT, 1990).
Exigences climatiques et édaphiques
L’oignon exige des températures froides et une humidité abondante pendant les premières étapes de la croissance avant la bulbification, sinon de nouvelles racines ne se forment pas. La future plante aura ensuite besoin de températures plus élevées, un environnement plus sec au cours de la bulbification et de la maturation. Du fait de la longueur du cycle de l’oignon, les hautes températures et longues photopériodes (12 à 16 heures de lumière) sont nécessaires pour la formation du bulbe. La plante peut pousser dans plusieurs types de sols, mais l’idéal est un sol qui retient suffisamment l’humidité, assez friable pour permettre l’expansion du bulbe. Le sol doit être riche, contenant de la matière organique bien décomposée; le pH doit être compris entre 5,8 et 6,5. L’oignon a également besoin de fertilisants minéraux pour un meilleur développement (CAMARA, 1997).
Caractéristiques botaniques
Morphologie
La plante est constituée d’une tige très courte ou plateau, localisée dans le sol et du centre de laquelle sont émises les feuilles de façon alternée de l’extérieur vers l’intérieur et formant deux (02) rangées opposées à 1800 (Figure 1). Les gaines cylindriques souterraines encore appelées écailles, s’emboitent les unes dans les autres. Le limbe des feuilles présente une cavité interne. La plante produit entre 12 et 20 feuilles, mais ce nombre est influencé par la date de semis et le type variétal. Les racines adventives émergent au fur et à mesure qu’apparaissent de nouvelles feuilles, en perçant la base des gaines des feuilles les plus âgées. L’enracinement de l’oignon est superficiel, concentré dans les 20 premiers centimètres du sol (TARPAGA,2012).
|
Table des matières
Introduction Générale
Première Partie: Revue bibliographique
1- Généralités sur l’oignon
LI Origine et distribution
1.2 Taxonomie
1.3 Exigences climatiques et édaphiques
lA Caractéristiques botaniques
104.1 Morphologie
104.2 Croissance et développement
104.2.1 Graine et germination
1.4.2.2 Croissance et développement
1.4.3 Biologie de la reproduction de l’oignon
10404 Mode de production des graines
10404.1 Cycle de production bisannuel
1.404.2 Cycle de production annuel (Seed to seed)
1.5 Diversité variétale
11- Culture de l’oignon en Afrique de l’Ouest
II.1 Zones de production et sols
II.2 Superficie exploitée et production de l’oignon bulbe par région au Burkina Faso
II.3 Types de culture
lIA Fertilisation et irrigation
11.5 Entretien et protection phytosanitaire
11.6 Récolte et conservation des bulbes d’oignon
11.7 Contraintes liées à la production de l’oignon
111- Intérêts socio-économiques de la filière oignon
IV- Méthodes de sélection des Alliums : cas de l’oignon (Allium cepa L.)
IV.l Les critères de sélection de l’oignon (Allium cepa L.)
IV.2 Techniques de sélection et d’amélioration de cultivar
IV.2.1 Sélection massale
IV.2.2 Sélection de lignée
IV.2.3 Hybrides
IV.3 Contrôle de la pollinisation en sélection
Deuxième Partie: Etude expérimentale
1- Matériel et méthodes
1.1 Matériels
1.1.1 Site de l’étude
1.1.2 Matériel végétal
1.2 Méthodes
1.2.1 Dispositif expérimental
1.2.2 Conduite de la culture
1.2.2.1 Semis en pépinière
1.2.2.2 Opérations culturales
1.2.2.3 Irrigation
1.2.3 Méthodes de collecte des données
1.2.3.1 Les données morphologiques
1.2.3.2 Les données agronomiques
1.2.4 Analyse des données
11- Résultats et discussion
II.l Résultats
II.l.l Analyse des performances des accessions
11.1.1.2 Analyse morphologique des accessions
II.l.l.3 Comparaison des accessions de la collection avec le témoin
II.l.l.4 Analyse des relations entre les caractères
II.l.l.5 Structuration de la variabilité des accessions
a) Regroupement des accessions par ACP
b) Regroupement des accessions par CAU
c) Caractérisation des groupes
11.2 Discussion
II.2.1 Variabilité intra-accession
II.2.2 Variabilité inter-accession
II.2.3 Variabilité morphologique
II.2.4 Relations entre les caractères
11.2.5 Regroupement des accessions
II.2.6 Comparaison avec le témoin
Conclusion et perspectives
Références bibliographiques
ANNEXES
Télécharger le rapport complet
