Evaluation agro-morphologique de lignées de sorgho [Sorghum bicolor (L.) Moench]

Généralités sur le sorgho

Le sorgho est une céréale d‟importance mondiale en raison de son adaptation aux zones arides auxquelles les autres céréales majeures ne sont pas très adaptées (Smith & Frederiksen, 2000). Le sorgho est généralement adapté aux conditions chaudes et sèches dû à son système racinaire plus étendu et fibreux qui lui permet d‟obtenir plus d‟humidité en profondeur. Le sorgho requiert moins d‟humidité pour sa croissance contrairement aux autres céréales cultivées comme le maïs et a un cycle de maturité compris entre 90 et 140 jours selon les variétés (House, 1985).

La date de domestication du sorgho ne fait pas consensus dans la communauté scientifique principalement en raison de peu d‟indices archéologiques disponibles (Labeyrie, 2013). Trois principales hypothèses ont été proposées concernant cette date. La première est celle d‟une domestication précoce (Labeyrie, 2013). En effet, Murdock (1959) fait l‟hypothèse d‟une domestication en Afrique de l‟Ouest aux alentours de 4500 ans avant J.C. par les populations Mandé qui auraient ensuite connu une expansion et auraient introduit le sorgho au Soudan vers 4000 ans av. J.C., mais cette hypothèse est peu soutenue. La seconde est que plusieurs études suggèrent plutôt une domestication dans la zone du Soudan et de l‟Ethiopie (Doggett, 1988) aux alentours de 6000 ans av. J.C. Des restes de sorgho carbonisés datant de 8000 ans ont été découvert au sud de l‟Egypte (Wendorf et al., 1992 ; (Smith & Frederiksen, 2000), mais le doute persiste concernant leur statut sauvage ou domestiqué (Labeyrie, 2013). La dernière hypothèse fait l‟objet d‟une domestication plus tardive. autour de 1000 ans av. J.C. et soutient que les plus anciennes et irréfutables preuves archéologiques de culture du sorgho domestiqué datent de cette époque (Stemler, 1980).

Taxonomie

Le sorgho (Sorghum bicolor [L.] Moench) appartient à la famille des Poacées. Suivant une classification basée sur la notion de pool génique définie par Harlan et de Wet (1971) (figure 1), le genre Sorghum est divisé en cinq sections dont la section Sorghum composée de trois espèces, deux pérennes (S. halepense L. Pers. et S. propinquum [Kunth.] Hitchc.) et une annuelle (S. bicolor [L.] Moench). C‟est cette dernière qui comprend les sorghos domestiqués. L‟espèce S. bicolor est subdivisée en trois sous-espèces, ssp. bicolor (la forme cultivée), ssp. verticilliflorum (la forme sauvage apparentée) et ssp. drummondii (la forme adventice). Chacune des trois sous-espèces est subdivisée en races. Sur la base de critères morphologiques de structure de l‟épillet à maturité et de forme de la panicule (Barnaud, 2007) la ssp. bicolor est divisée en cinq races principales et 10 intermédiaires Harlan et de Wet (1972).

Diversité

Trois sous-espèces de sorgho sont rencontrées en Afrique. Il y a d‟une part Sorghum bicolor ssp. bicolor et Sorghum bicolor ssp. Verticilliflorum qui ont le même nombre chromosomique (2n=20), sont en contact et se croisent spontanément. Et d‟autres part Sorghum bicolor ssp. drummondii qui est une sous espèce hybride issue de ce croisement (Chantereau & Nicou, 1991). En Asie on retrouve un sorgho sauvage diploïde (2n = 20) pérenne et rhizomateuse : Sorghum propinquum qui donne naissance à une espèce de sorgho tétraploïde (2n = 40) à rhizomes : Sorghum halepense. Cependant cette dernière est une espèce adventice du sorgho cultivé partiellement nuisible. Elle est plus connue en Europe sous le nom de sorgho d‟Alep et aux États-Unis sous le nom de Johnson grass (Chantereau & Nicou, 1991).

Diversité variétale et culture du sorgho au Sénégal 

Au Sénégal le sorgho est cultivé depuis les années 1950 (Mauboussin et al. 1977) et l‟ISRA a développé 11 variétés de sorgho : CE 145-66 , CE 151-262 , CE 180-33 , CE 196-7-2-1 , F2- 20 , Faourou , Nguinte , Nganda . Darou (ISRA, 2012) , Payenne et Golobe (Cisse, 2015). Elles ont toutes été sélectionnées au centre national de recherches agronomiques (CNRA) de Bambey. Ces variétés appartiennent toutes à la race caudatum. En effet, les 5 premières variétés ont une teneur en acide tannique comprise entre 0,01 et 0,3% par contre les autres variétés à savoir Faourou, Nguinte, Nganda et Darou sont sans tannin (ISRA, 2012). Au Sénégal la culture du sorgho pluviale est essentiellement pratiquée dans le Centre-Sud et le Sud-Est, et en décrue il est cultivé le long de la vallée du fleuve Sénégal (Comas & MacPherson, 2002). Le sorgho est également cultivé au Sud du Sine Saloum. Au centre Nord il est la principale céréale dans les terrains argileux (sol-dék) (Mauboussin et al.,1977). En plus des contraintes climatiques et de fertilité des sols, les rendements du sorgho sont aussi limités par divers bio agresseurs, comme des maladies fongiques et bactériennes, des insectes ravageurs, des oiseaux ainsi que le striga, une plante parasite très présente en Afrique.

Culture du sorgho

Il pousse dans des terrains secs, des sols détrempés ou à forte salinité et tolère bien la chaleur ; ces qualités lui confèrent un avantage considérable par rapport à d‟autres cultures céréalières dans les régions de la zone tropicale et semi-aride (Asiedu, 1991). Cependant sa production est confrontée à plusieurs contraintes qui entrainent des baisses de rendement. Parmi les contraintes, nous avons les irrégularités de la distribution des pluies, la faible fertilité des sols et diverses maladies et ravageurs des récoltes (Seguin & Soussana, 2008). Au Sénégal, parmi les actions en faveur de la sécurité alimentaire, figurent la création et/ou l‟introduction de nouveaux génotypes de sorghos adaptés à diverses zones agro-écologiques (Ndiaye et al., 2018). Il constitue une des bases de l‟agriculture vivrière de la population du Sénégal (Ba et al., 2010).

Importance du sorgho 

Production

Le sorgho est la cinquième céréale mondiale cultivée derrière le maïs, le riz, le blé et l‟orge (“FAOSTAT,” 2018). En Afrique, le sorgho est cultivé dans une large ceinture qui s’étend de l’Atlantique à l’Ethiopie et à la Somalie, bordée par le Sahara au nord et la forêt équatoriale au sud (Barnaud, 2007) .Les 5 premiers pays producteurs de sorgho en Afrique sont le Nigéria (6.,5 Mt), le Burkina Faso (1,9 Mt), le Mali (1,3 Mt), le Niger (1,3 Mt) et le Ghana (0,3 Mt) (COMMODAFRICA, 2016).

En 2018, la production mondiale de sorgho s‟élevait à 59 342 103 tonnes sur une superficie récoltée de 42 143 146 ha soit un rendement de 1,40 t/ha tandis qu‟en Afrique sur une superficie récoltée de 29 710 774 ha le continent avait une production de 29 782 406 tonnes soit un rendement de 1,00 t/ha (“FAOSTAT,” 2018). De ce fait le sorgho détient des potentiels pour assurer le développement économique de l‟Afrique (Kiprotich et al., 2015) entre autre le commerce des produits alimentaires issus de la transformation des grains et la production de boissons (Taylor, 2016) .

Les résultats provisoires de l‟ANSD de la campagne agricole 2019/2020 ont classé le sorgho en 3e position sur les céréales cultivées au Sénégal derrière le riz et le maïs en termes de rendement. En effet, sur une surface cultivée au niveau national de 238 833 ha, la production s‟élevait à 270 168 kg de Sorgho. Le rendement au niveau national est de 1131 kg/ha (ANSD, 2020).

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Table des matières

Introduction
Chapitre I- SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1. Généralités sur le sorgho
I.1.1. Taxonomie
I.1.2. Diversité
I.1.3. Culture du sorgho
I.2. Importance du sorgho
I.2.1. Production
I.2.2. Utilisation du sorgho
Utilisation du sorgho dans l‟alimentation humaine
Utilisation du sorgho dans l‟alimentation animale
Utilisation du sorgho dans l‟industrie et l‟habitat
I.3. Amélioration variétale du sorgho et son utilisation au Sénégal
I.4. Aspect nutritionnel du sorgho
Composition du Sorgho
Digestibilité des protéines du sorgho
Les facteurs exogènes
Facteurs endogènes
Facteurs génétiques
Chapitre II- MATERIELS ET METHODES
II.1. Matériels
II.2. Méthodes
II.2.1. Site de l‟expérimentation
II.2.2. Condition d‟expérimentation
II.2.3. Pluviométrie dans les sites de l‟essai
II.2.4. Méthode de collecte de données agro-morphologiques avant la récolte
II.2.5. Collecte de données agro-morphologiques post-récolte
II.2.6. Traitement et analyse de données
Chapitre III- RESULTATS ET DISCUSSION
III.1.1. Résultats de l‟analyse de variance des caractères mesurés des lignées dans les deux sites
III.1.2. Variabilité et performance des lignées dans les deux sites
III.1.3. Performance des variétés pour les variables étudiées
III.1.4. Comparaison de la performance des lignées pour le rendement dans les deux sites
III.1.5. Comparaison de la performance des lignées pour le rendement en grains en fonction du score moisissure à Bambey
III.1.6. Comparaison de la performance des lignées pour le rendement et la résistance aux moisissures des grains à Darou Pakathiar
III.1.7. Comparaison de données combinées du score moisissure en fonction du rendement dans les deux sites
III.1.8. Analyse sur les corrélations
III.1. DISCUSSION
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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