Etudes ecologiques de quatre especes endemiques et menacees de la famille des fabaceae

L’un des grands atouts de Madagascar est la valeur de ses écosystèmes, de sa faune et de sa flore, ainsi que sa réputation mondiale qualifiée de hotspot pour la biodiversité et de Pays de mégadiversité (MITTERMEIER et al., 2000). En effet, la grande Ile dispose plus de 12 000 espèces de plantes dont le taux d’endémicité spécifique monte à 90 % (MITTERMEIER et al., 2000). Madagascar est un vrai sanctuaire de la nature, pauvre en économie monétaire mais riche en ressources naturelles. La biodiversité de Madagascar représente une source de fierté nationale et sa préservation est un devoir pour le bénéfice des générations actuelles et futures.

Cependant, ces ressources fragiles se heurtent à des menaces de différentes origines (cataclysmes naturels, actions anthropiques dues aux feux, aux défrichements et à la croissance démographique galopante). La surface forestière malgache n’arrête pas de diminuer malgré les efforts déjà effectués par les organismes nationaux et internationaux œuvrant dans la protection de l’environnement. Selon l’Office National pour l’Environnement, le couvert forestier malgache diminue d’un taux de 8,6 % de sa superficie entre 1990 -2000 (ONE, 2003).

Pour remédier à cette situation alarmante, le gouvernement malgache lors du congrès Mondial sur les Parcs à Durban en 2003 s’est engagé à tripler la surface de Aires Protégées, actuellement de 1,7 millions d’ha à 6 millions d’ha pour atteindre le 1/10 du territoire national. Ainsi, Conservation International Madagascar (CIMAD) contribue à cet effort national à travers 14 zones prioritaires pour la préservation de la biodiversité.

Les massifs d’Ibity et d’Itremo font partie de ces zones prioritaires. Des espèces endémiques y existent et aussi des espèces rares qui ne se rencontrent plus nulle  part dans d’autres régions ni dans d’autres Pays du monde. Cela explique la valeur exceptionnelle de ces deux massifs comme habitats rares et uniques pour Madagascar. Pourtant, ils ne sont pas encore inclus dans le système des Aires Protégées nationales. Nombreuses sont les espèces menacées dans ces zones. C’est le cas de certaines espèces de la famille des FABACEAE comme Tephrosia ibityensis R. VIG. DU PUY & LABAT et des LAMIACEAE (Orthosiphon ellipticus A.J. PATON & HEDGE, Stachys rubella HEDGE et Tetradenia herbacea PHILLIPSON.

Ainsi, le Département de Biologie et Ecologie Végétales et l’Association RENIALA ont travaillé en étroite collaboration avec Conservation International Madagascar sur cette étude intitulée « Etude bioécologique de quatre espèces endémiques et menacées de la famille des FABACEAE (Tephrosia ibityensis R. VIG. DU PUY & LABAT) et des LAMIACEAE (Orthosiphon ellipticus A.J. PATON & HEDGE, Stachys rubella HEDGE et Tetradenia herbacea PHILLIPSON) dans les massifs d’Ibity et d’Itremo ».

MILIEU PHYSIQUE

Situation géographique

Notre zone d’étude fait partie des massifs quartziques des Hautes Terres malgaches: les massifs d’Ibity et d’Itremo.

•Ibity
Le massif d’Ibity se trouve dans la province autonome d’ANTANANARIVO, Région de VAKINANKARATRA, sous préfecture d’Antsirabe et commune rurale d’Alatsinainy Ibity. Cette commune s’étend sur une surface de 45 Km². Elle est composée de huit Fokontany dans lesquels se trouve la montagne satellite Kiboy (Antanifotsy) (RASOAFARANAIVO, 2005). Le massif d’Ibity est un terrain domanial situé sur les Hautes Terres malgaches. Il est compris entre 46°50’ et 47°15’ longitude Est, 20°00’ et 20°10’ latitude Sud. Ce massif est limité à l’Est par la route nationale n° 7 et la rivière Manandona, à l’Ouest par les affluents de la rivière Manandona, au Nord par la Commune Urbaine d’Antsirabe et au Sud également par la rivière Manandona (carte 1).
• Itremo
Le massif d’Itremo se trouve dans la province autonome de FIANARANTSOA, Région d’AMORON’I MANIA, sous préfecture d’Ambatofinandrahana et commune rurale Itremo. Cette commune rurale présente sept Fokontany qui s’étendent sur une superficie de 971 Km² et comprise entre 46°30’-46°38’ de longitude Est et 20°47’-20°48’ de latitude Sud. Elle se situe à 35 Km d’Ambatofinandrahana traversé par la route nationale n° 35 reliant IvatoMalaimbandy (carte 2).

Climat 

Les données climatiques d’Antsirabe, datées de 1990 à 2000 ont été considérées pour Ibity et celles d’Ambatofinandrahana de 1970-1980 pour Itremo. Ces données ont été obtenues auprès du service météorologique d’Ampandrianomby.

Température 

• Ibity
La température moyenne mensuelle d’Antsirabe est de l’ordre de 17,5°C. Le mois le plus chaud est le mois d’octobre (27,29°C) tandis que le mois le plus frais est le mois de juin avec une température minimale de 5,5°C.

• Itremo
Les températures moyennes mensuelles d’Ambatofinandrahana sont relativement élevées par rapport à celles d’Antsirabe. Elles sont en moyenne de 18,2°C. Le mois le plus chaud est le mois de septembre (30,6°C). Le mois le plus frais est le mois de juin (3,3°C).

Bioclimat 

Selon Cornet (1974), Ibity et Itremo ont un bioclimat subhumide avec une saison sèche atténuée par des brouillards .

Vent
L’alizé, vent du sud-est, souffle en permanence dans les deux zones. Après avoir déversé une forte humidité, elle se dessèche peu à peu pour perdre complètement toute l’humidité. Arrivée sur les Hautes Terres, l’humidité s’affaiblit et se présente sous forme de brouillard épais ou de pluies très fines (crachin).

Relief et topographie 

Les massifs d’Ibity et d’Itremo se différencient en relief par leur altitude et la forme de leurs crêtes. Ainsi le massif d’Ibity est le deuxième parmi les sommets rocailleux les plus élevés dans la province d’Antananarivo culminant entre 1500 à 2254 m d’altitude. Le massif d’Itremo avec une altitude variant de 1400 à 1923 m se trouve sur un plateau mamelonné et formé d’une succession complexe des vallées et des crêtes aux sommets arrondis (GUILLAUMET et al., 1973).

Géologie et pédologie 

Ibity : le massif d’Ibity est composé de schistes quartzitiques et d’une surface restreinte de granite sur la pente Nord-est. Le massif est entouré d’une bande de micaschiste, des roches migmatites à l’Est et des cipolins à l’Ouest et au sud (BIRKINSHAW et al., 2004). Ces formations sont séparées par des lames d’alvéoles sableux de quartz (BOURGEAT, 1972). La carte 3 représente la carte géologique d’Ibity. Selon RIQUIER (1960), plusieurs types de sol couvrent la région d’Ibity :
→ sols ferralitiques sur socle cristallin, avec des horizons A et B peu profonds et pauvres en matières organiques mais riches en sables grossiers ;
→ lithosols sur quartzite enrichis en minéraux bruts peu altérables.

Itremo : le massif est composé des schistes quartzitiques avec des zones de cipolins (un type de marbre) restreintes affleurant sur la pente orientale du massif (BIRKINSHAW et al., 2004). Ce groupe de substratum se trouve souvent en discordance avec des granites intrusifs très anciens particulièrement développés au centre et sur la bordure occidentale du massif (DELUBAC & RANTOANINA, 1962 ; BESAIRIE, 1964). La carte 4 montre la carte géologique d’Itremo. Trois types de sols sont distingués dans la région d’Itremo :
→ sols ferralitiques anciens et profonds riches en apports organiques des eaux de ruissellement dans les vallées et bas fonds (RIQUIER, 1960 ) ;
→ sols bruts pénévolués d’érosions sur socle cristallin ou sur roche sédimentaire à texture sablo-argileuse formant des grandes nappes d’épandage au pied de reliefs ruiniformes (RIQUIER, 1960) ;
→ sols squelettiques sur basalte, grès et calcaire masqués souvent par des sols d’apport fluvial ( HERVIEU, 1967 ; RAKOTOARISOA, 2000 ).

Hydrologie

Ibity : en tant que zone de montagne rocheuse, la région d’Ibity est pauvre en hydrographie. En effet, la rivière Manandona occupe toutes les zones basses du côté Est et Sud de la région et c’est dans la partie occidentale que se trouve la rivière Ihasy.
Itremo : contrairement à ceux d’Ibity, les réseaux hydrographiques sont abondants aux alentours du massif d’Itremo. Ainsi, les flancs abrupts du massif sont drainés par de nombreuses rivières : l’Imorona avec ses affluents à l’Est, les affluents de Matsiatra au Nord et au Sud, la rivière Ikoly au Sud et Volamena au Nord. De plus, les rivières Imasoandro au Sud et Maharivo au Nord constituent principalement les grands affluents qui alimentent la rivière d’Ikoly.

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Table des matières

INTRODUCTION
Première partie : MILIEU D’ETUDE
I- MILIEU PHYSIQUE
I-1- Situation géographique
I-2- Climat
I-2-1- Température
I-2-2-.Précipitation
I-2-3- Courbe ombrothermique
I-2-4- Bioclimat
I-2-5- Vent
I-3- Relief et topographie
I-4- Géologie et pédologie
I-5- Hydrologie
II- MILIEU BIOTIQUE
II-1- Végétation et flore
II-1-1- Végétation
II-1-2- Flore
II-2- Faune
II-3- L’homme et ses activités
Deuxième partie : MATERIELS ET METHODES
I- MATERIELS D’ETUDE
I-1- Description des familles
I-1-1- FABACEAE Lindl
I-1-2- LAMIACEAE Juss
I-2- Description des espèces étudiées
I-2-1- Tephrosia ibityensis
I-2-2- Tetradenia herbacea
I-2-3 -Orthosiphon ellipticus
I-2-4- Stachys rubella
II – METHODOLOGIE
II-1-Etudes préliminaires
II-1-1- Prospections bibliographiques
II-1-2- Choix et localisation des sites d’études
II-2- Etude des formations végétales
II- 2 -1- Choix des sites d’étude
II- 2 -2- Etude de la structure de la végétation
II-2-2-1- Structure verticale
II-2-2-2- Structure horizontale
II-3- Caractérisation écologique des espèces étudiées
II-3-1- Evaluation de l’abondance numérique
II-3-2- Etude de la distribution géographique des espèces cibles
II-3-2-1- Elaboration des cartes de distribution
II-3-2-2- Analyse de la carte de distribution
II-3-3- Etude de la flore associée
II-3-4- Etude de la régénération naturelle
II-3-5- Phénologie des espèces cibles
II- 4 – Utilisation et menaces
II- 5 – Risques d’extinction
Troisième partie : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
I- DESCRIPTION DES FORMATIONS VEGETALES
I-1- Caractéristiques générales des formations végétales des sites d’étude
I-1-1- Forêt sclérophylle
I-1-2- Savane arbustive
I-1-3- Savane herbeuse
I-1-4- Végétation rupicole
I-2- Description des habitats des espèces cibles
I-2-1- Habitat de Tetradenia herbacea
I-2-2- Habitat de Tephrosia ibityensis
I-2-3- Habitat de Orthosiphon ellipticus
I-2-4- Habitat de Stachys rubella
I-2- Conclusion partielle
II- CARACTERISATION ECOLOGIQUE DES ESPECES ETUDIEES
II-1- Abondance numérique
II-2- Distribution géographique
II-3- Etudes de la flore associée
II-2-1- Flore associée à Tetradenia herbacea
II-2-2- Flore associée à Tephrosia ibityensis
II-2-3- Flore associée à Orthosiphon ellipticus
II-2-4- Flore associée à Stachys rubella
II-4- Potentialité de régénération
II-4-1- Structure de la population
II-4-1-1- Structure de la population de Tetradenia herbacea
II-4-1-2- Structure de la population de Tephrosia ibityensis
II-4-1-3- Structure de la population de Orthosiphon ellipticus
II-4-1-4- Structure de la population de Stachys rubella
II-4-2- Taux de régénération
II-4-3- Dispersion des graines
II-5- Etat phénologique des espèces cibles
III – UTILISATION ET MENACES
III-1- Utilisation
III-2- Menaces
IV- RISQUES D’EXTINCTION
CONCLUSION

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