Etude typologique des elevages porcins de jagoo (Dakar) et proposition d’une amelioration du cadre de vie des eleveurs

MODE D’ELEVAGE

    Dans le mode d’élevage nous abordons le système extensif, semi-intensif et intensif.
SYSTEME TRADITIONNEL Ce système est en général de type extensif. Il est pratiqué par les petites unités de production où le porc est laissé en divagation totale. Le porc erre autour des maisons où il se nourrit de ce qu’il trouve. Les porcs peuvent recevoir à l’occasion un complément alimentaire à faible valeur nutritive en fonction des disponibilités (Sambou, 2008). Dans ce système, la race locale est la plus exploitée car elle supporte plus les aliments de moins bonne qualité et résiste plus aux maladies. Les éleveurs consentent un minimum d’investissement et d’intervention pour maintenir la rentabilité de leur exploitation (Bulgen et al., 1994). Selon Missohou et al. (2001) pendant la période où tous les animaux doivent être immobilisés pour empêcher les dommages dans les champs (période des cultures et des récoltes de juillet à décembre au Sénégal), les porcs sont, soit enfermés dans la porcherie si elle existe, soit attachés au piquet (Figure 1et 2). D’après Ndiaye (2007), le porc de ce système représente chez l’éleveur un fond de prévoyance et d’assurance qui pourrait permettre de régler les problèmes liés à l’achat d’engrais, aux frais de scolarité, à l’achat de semences, aux fêtes et cérémonies, etc. La reproduction des porcs n’est pas contrôlée. Les traits communs à tous ces animaux sont leur grande rusticité et leur importante capacité d’adaptation à des conditions alimentaires difficiles. Ce système d’élevage en liberté est de plus en plus limité par l’augmentation des surfaces cultivées et l’extension des zones urbaines. C’est pourquoi l’élevage semi intensif s’organise en zone urbaine.
SYSTEME SEMI-INTENSIF Les animaux sont élevés en enclos avec apport de nourriture par l’éleveur. Ce système est pratiqué par les éleveurs qui peuvent immobiliser leurs porcs ou construire une porcherie avec des barrières en bois et des murs en ciment, pierre ou en banco. Les porcs sont soit enfermés soit attachés la plupart du temps. Ils ne sont libérés que pendant un moment dans la journée pour diminuer les coûts liés à l’achat d’aliment (son, tourteaux, etc.). Par la suite, ces porcs sont complémentés avec les restes des repas collectés et/ou des sous-produits agricoles. Pour la reproduction c’est le verrat de l’élevage ou d’un élevage voisin qui est utilisé. En plus des races locales, on rencontre dans ce système d’élevage, des produits de croisement entre les races indigènes et exotiques (Ndiaye, 2007).
SYSTEME INTENSIF D’après Ayssiwede (2004), il se rencontre autour des centres urbains. C’est un élevage tourné vers la production commerciale de porcs avec des unités comprenant des troupeaux de 40 à 1000 têtes. Le système intensif n’est pas très développé au Sénégal. Il n’est pratiqué que par les éleveurs qui ont les moyens pour construire une porcherie moderne. Dans ce système, c’est surtout les races améliorées (métis) et les races exotiques qui sont exploitées (Sambou, 2008).

COMPORTEMENT DU PORC VIS-A-VIS DE SON HABITAT

     D’après Delate (1994), dans les conditions idéales, l’individu doit avoir une sensation de bien-être lorsqu’il se trouve à l’intérieur dans son habitat. Les études sur le comportement animal montrent que ce phénomène est transposable à beaucoup d’espèces animales dont le porc. Le porc est un animal omnivore, qui dispose d’une denture non spécialisée, mais efficace, associée à une ossature et une musculature puissantes. Par ailleurs, son développement musculaire important et la forme conique de la partie antérieure de son corps lui confèrent une grande force (Delate, 1994). Ce qui revient à dire qu’il est capable de détruire à peu près n’importe quel type d’équipement ou de bâtiment, s’il n’a pas été spécialement conçu pour cet usage. Le porc est un animal qui aime jouer et ce phénomène s’accentue lorsqu’il est en groupe. Ceci a des conséquences importantes sur les bâtiments, car il faudra intégrer des notions d’espaces disponibles par animal, d’acoustique des salles, de conception des loges et des matériaux. Faute de respecter ces conditions, les porcs s’exposent aux préjudices suivants:
– caudophagie, cannibalisme, diminution des rendements,
– destruction des systèmes de fermetures, des sols et des parois.
Souvent, l’origine de ces dégradations est la conséquence de périodes ludiques. Le porc est un animal curieux qui cherche à identifier tout ce qui est nouveau en faisant intervenir son groin ou sa bouche. Si le matériel utilisé présente la moindre faiblesse (modification après pression ou changement de texture), et en l’absence de désagrément (goût désagréable ou électricité), il devient alors une source possible de jeux qui entraînera sa dégradation rapide. Ce phénomène s’accentue en fonction de l’âge, c’est ainsi qu’en post-sevrage et en début d’engraissement, les porcelets arrivent à détruire tous les matériaux qui sont dans leur environnement (CIRAD, 1993). Il faut également tenir compte du fait qu’à l’état sauvage, le porc est un animal fouisseur, il fouille le sol avec son groin à la recherche de sa nourriture. En quelques mois, des truies sont capables de perforer des murs en blocs de béton (non enduits). Des porcs à l’engraissement sont capables de détériorer une dalle en ciment. En plein air, les animaux utilisent cette capacité pour creuser des cavités dans le sol. Ce sol en se remplissant d’eau leur permet de se baigner et le plus souvent près des murs, ce qui fragilise ces derniers. Le grillage non électrifié est un matériel à proscrire, car les animaux jouent rapidement avec et le détruisent en peu de temps. Ils aiment également se frotter sur des surfaces rugueuses. Ainsi compte tenu de leur poids et de leur puissance, ils arrivent avec le temps à détruire des murs mal faits. Il faut signaler que les verrats aiment jouer avec les portes métalliques. Ces verrats produisent un bruit dérangeant et détruisent les portes (si la conception ou le système de fixation sont mauvais). Sambou (2008) insiste sur le fait que le bâtiment d’élevage doit être le plus économique possible tout en satisfaisant des exigences minimales de confort et d’hygiène. Ces exigences sont :
-un environnement thermique neutre pouvant permettre aux animaux de maintenir leur production de chaleur métabolique à un niveau minimal,
-une densité d’occupation adéquate en fonction des types de production présents dans l’exploitation,
-un sol facilement nettoyable et permettant l’évacuation du lisier,
-une bonne orientation du bâtiment qui est souvent perpendiculaire au vent dominant permettant ainsi une bonne ventilation,
-et la proximité d’une source d’abreuvement.
Tous ces éléments sont en faveur d’une étude approfondie de l’habitat porcin en milieu tropical qui doit d’abord débuter par la connaissance des caractéristiques de ce milieu.

Importance du bâtiment pour la vie du porc reproducteur

      Les reproducteurs sont des animaux dont la vocation est de transmettre les caractères génétiques que 1‘éleveur souhaite multiplier. Ils représentent donc un investissement relativement important et ne sont pas facilement interchangeables. Leur gestion devra donc être adaptée. La croissance doit privilégier un développement harmonieux de l’ensemble de l’animal et plus particulièrement du squelette (CIRAD, 1993). Il faut, en effet que l’appareil locomoteur soit fonctionnel et résistant (qualité des aplombs, des onglons; absence de problèmes articulaires). Les points importants relatifs à l’habitat qu’il faut surveiller sont :
– la qualité des sols des bâtiments et le confort des animaux.
Le climat impose un type de bâtiment adapté qui tient compte des variations de température, de la pluviométrie, des vents et de l’ensoleillement. En effet, ces paramètres influencent grandement les performances de la truie ou du verrat. Mais nous pouvons heureusement les contrôler grâce à la conception de bâtiments adaptés. L’autre point spécifique est le confort des adultes. Il faut savoir que la chaleur diminue l’appétit; si ceci n’est pas très important pour les verrats et truies gestantes dont les rations ne sont pas très volumineuses de l’ordre de 2,5 kg par jour, il en est différemment des truies en lactation qui doivent arriver à une consommation de l’ordre de 7 kg d’aliment par jour. Il s’agira donc de trouver un compromis entre le confort des porcelets et celui de la mère, en agissant sur la structure du bâtiment. Pour les adultes en général, il faut que le bâtiment puisse disposer d’une ventilation statique satisfaisante qui génère des flux d’air, ce qui procure un certain confort aux animaux. La présence de parcs non couverts est inutile car le soleil est néfaste (coups de soleil et brûlures), de plus il diminue la spermatogenèse des verrats et peut être responsable d’embryolétalité en début de gestation. En revanche, pour les femelles gestantes, des parcs en plein air sont recommandés, chaque fois que la structure du sol et la superficie de l’exploitation le permettent. Les truies peuvent ainsi avoir une activité physique qui améliore l’appareil locomoteur et régénère la corne des onglons. A signaler qu’en plein air, les porcs aiment se baigner dans les flaques d’eau qu’ils transforment rapidement en mares de boue, ce qui semble beaucoup leur plaire. Ce phénomène qui peut sembler anecdotique, a une grande incidence sur les bâtiments car les animaux fouillent le sol sont capables de dégager les fondations des murs qui peuvent alors s’effondrer (Delate, 1994; Serres., 1992). Il est évident que la qualité des constructions varie en fonction du niveau économique de l’éleveur, des matériaux disponibles localement (brique en terre, brique cuite, blocs de béton, planches, pieux, taules, grillages, futs déroulés, branches tressées, etc.) mais aussi des caractères sociaux et culturels. Nous allons décrire l’habitat porcin en tenant compte de trois types de bâtiments rencontrés en milieu tropical.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : ELEVAGE PORCIN EN ZONE TROPICALE
1.1. MODE D’ELEVAGE
1.1.1. SYSTEME TRADITIONNEL
1.1.2. SYSTEME SEMI-INTENSIF
1.1.3. SYSTEME INTENSIF
1.1.4. SYSTEME «PLEIN AIR »
1.1.5. SYSTEME INTEGRE
1.2. RACES
1.2.1. RACES LOCALES
1.2.2. RACES AMELIOREES
1.2.2.1. Races blanches
1.2.2.2. Autres races améliorées
1.2.3. METIS
1.3. PERFORMANCES ZOOTECHNIQUES
1.3.1. CAS DES RACES LOCALES TROPICALES
1.3.2. CAS DES RACES AMELIOREES
CHAPITRE II : BATIMENT PORCIN EN MILIEU TROPICAL
2.1. COMPORTEMENT DU PORC VIS-A-VIS DE SON HABITAT
2.1.1. CARACTERISTIQUES DU MILIEU TROPICAL
2.1.2. IMPORTANCE DU BATIMENT POUR LE PORC PENDANT CHAQUE ETAPE DE SA VIE
2.1.2.1. Importance du bâtiment pour la vie du porcelet nouveau né
2.1.2.2. Importance du bâtiment pour la vie du porcelet sevré
2.1.2.3. Importance du bâtiment pour la vie du porc à l’engrais
2.1.2.4. Importance du bâtiment pour la vie du porc reproducteur
2.2. BATIMENT TRADITIONNEL
2.3. BATIMENT SEMI MODERNE
2.4. BATIMENT MODERNE
2.5. MATERIAUX DE CONSTRUCTION DES BATIMETS PORCINS
2.5.1. UTILISATION DU BETON, CIMENT ET BOIS
2.5.2. UTILISATION DU METAL
2.5.3. MATERIAUX DE CONSTRUCTION DU SOL
2.5.3.1. Les sols en ciment
2.5.3.2. Les caillebotis en béton
2.5.3.3. Les caillebotis métallique
2.5.3.4. Les caillebotis plastiques
2.5.4. MATERIAUX POUR LES MURS ET LA TOITURE
2.5.4.1. Matériaux de la toiture
2.6. NORMES TROPICALES DE SURFACE PAR PORC DANS UNE PORCHERIE
CHAPITRE III : IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX EN ELEVAGE
3.1. ELEVAGE ET L’ENVIRONNEMENT
3.1.1. IMPACTS SUR LE CLIMAT
3.1.2. IMPACTS SUR L’AIR
3.1.3. IMPACTS SUR LES MILIEUX AQUATIQUES ET CONSOMMATION DE L’EAU
3.2. PARTICULARITES DE L’ELEVAGE PORCIN
3.2.1. POLLUTION DU SOL ET DE L’EAU
3.2.1.1. Les nitrates
3.2.1.2. Les phosphates
3.2.1.3. Le potassium
3.2.1.4. Le cuivre et le zinc
3.2.1.5. Les métaux
3.2.1.6. La pollution microbienne
3.2.2. POLLUTION DE L’AIR
3.2.2.1. L’ammoniac (NH3
3.2.2.2. Le protoxyde d’azote (N2O)
3.2.2.3. Le méthane (CH4)
3.2.2.4. Les gaz olfactifs
3.2.3. POLLUTION PAR LES DECHETS D’ABATAGE ET CADAVRES
DEUXIEMME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I: MATERIEL ET METHODES
1.1. SITE ET PERIODE DE TRAVAIL
1.2. ECHANTILLONNAGE
1.3. DEROULEMENT DE L’ENQUETE
1.3.1. PHASE PREPARATOIRE
1.3.2. ENQUETE
1.3.3. COLLECTE DE DONNEES
1.4. ANALYSES STATISTIQUES
CHAPITRE II: RESULTATS ET DISCUSSION
2.1. RESULTATS
2.1. 1. CARACTERISATION DES EXPLOITATIONS PORCINES DANS LE QUARTIER JAGOO
2.1.2. LES PRINCIPAUX TYPES D’ELEVAGES
2.1.2.1. Les élevages du profil 1
2.1.2.2. Les élevages du profil 2
2.1.3 PARAMETRES SUR LE BATIMENT D’ELEVAGE
2.1.3.1. Localisation et propriété
2.1.3.2. Les aménagements
2.1.4. PARAMETRES SUR L’ENVIRONNEMENT ET L’HYGIENE
2.1.4.1. Paramètres sur l’environnement
2.1.4.2. Paramètres sur l’hygiène
2.1.5. PARAMETRES SANITAIRES
2.1.5.1. Paramètres sanitaires relatifs aux animaux
2.1.5.2. Paramètres sanitaires relatifs aux éleveurs
2.2. DISCUSSION
2.2.1. MATERIEL ET METHODES
2.2.1.1. SITE ET DUREE DE L’ETUDE
2.2.2. PARAMETRES SUR LE BATIMENT D’ELEVAGE
2.2.3. LES PARAMETRES SUR L’ENVIRONNEMENT ET L’HYGIENE
2.2.4. LES PARAMETRES SANITAIRES
CHAPITRE III: RECOMMANDATIONS
3.1. AMENAGEMENT DES PORCHERIES
3.1.1. TYPE DE TOITURE
3.1.2. TYPE DE SOL
3.1.3. TYPE DE MUR
3.1.4. DELIMITATION DE L’AIR D’ELEVAGE
3.2. DECHETS D’ELEVAGE
3.3. SANTE DES ANIMAUX ET FORMATION DES ELEVEURS
3.3.1. SANTE DES ANIMAUX
3.3.2. FORMATION DES ELEVEURS
3.4. CHOIX DES PORCHERIES A AMENAGER
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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