Etude sur la reconnaissance et impact du feu sur les graminees

Jadis, Madagascar présentait une couverture forestière importante, ceci est dû à son isolement biogéographique au cours des temps géologiques [KOECHLIN et al., 1974] [20]. Les variétés des climats et reliefs y ont favorisé le développement d’une faune et flore unique au monde [46]. De par sa richesse floristique, on lui devait le nom d’« île verte » [CLAUDE et ROCH, 1989] [9]. Ultérieurement, l’Homme y est arrivé et a commencé à modifier son environnement, par la manipulation de la hache et l’utilisation du feu, cette couverture forestière a été détruite rapidement et ne représente plus qu’environ 22 % de la surface du territoire [RAKOTOVAO, 1998] [32].

Ainsi, toutes les grandes forêts, qui sont généralement fragiles, ont été touchées, fragmentées et morcelées en îlots plus ou moins éparpillés à l’intérieur d’immenses superficies herbeuses vertes en saison de pluie et jaunes en saison sèche [37]. Ce constat est particulièrement remarquable dans l’Ouest et sur les Hautes Terres malgaches [ROGER, 1986] [41]. Par cette destruction et diminution de la couverture forestière, Madagascar est devenu actuellement un pays de savane constitué en majeur partie par des Graminées. Les études faites par FARAMALA en 1988 [13] montrent que les surfaces actuelles de savane seraient de 397.404 km², soit 68% de la surface de l’Ile. Comme toute autre formation végétale, les savanes ont aussi leur menaces entre autres le feu. En effet, les feux de savane parcourent annuellement une vaste surface pastorale de Madagascar. Ils sont devenus un événement commun dans les régions de savane. Il est estimé qu’en moyenne 435 000 hectares de savanes sont brûlées tous les ans [RANAIVOARIVELO et RASAMBAINARIVO, 2004] [34]. Ces feux de savane, le plus souvent intentionnels, détruisent et font disparaître les forêts qui se trouvent à proximité et contribuent à une extension des surfaces défrichées estimées à 300 000 hectares par an [LANGRAND et WILME, 1995] [23]. Les feux de brousse sont le plus souvent pratiqués au cours de la dernière partie de la saison sèche (août-octobre) [RANAIVOARIVELO et MILLEVILLE, 2001] [33]. Généralement, on attribue aux éleveurs l’origine des feux car ils tirent un certain avantage en faisant pâturer leurs zébus sur les repousses après feux qui sont des herbes vertes disponibles en pleine saison sèche.

Il faut cependant noter que cet avantage est éphémère car la repousse est de faible quantité et se flétrit rapidement du fait que ceci se fait durant la saison sèche [35]. A part cela, suite à des lessivages, les feux occasionnent de nombreuses pertes en ressources naturelles, entre autres, le sol et la végétation [KULL, 2004] [22]. D’ailleurs, la grande quantité de fumées favorise la diminution de la pluviométrie entraînant ainsi l’assèchement du climat et du sol [MENAUT, 1993] []. Les feux de brousse entraînent aussi des maladies pulmonaires chez la population et chez les cheptels bovins, cas d’arbovirose [14].

Toutefois, la régénération de certaines plantes dépend de la présence du feu en particulier chez certaines espèces de graminées, on parle dans ce cas de graminées pyrophytes [FROST et ROBERTON, 1987 ; KULL, 2002] [15] [21]. A part les herbes pyrophytes, il y a également des herbes adaptés aux feux et sont résistants suite aux passages répétés de ces derniers. En effet après passage du feu, ces graminées peuvent encore survivre et se développer. Pourtant cette intervention du feu dans la vie de ces plantes reste encore méconnue par beaucoup de gens les entraînant ainsi à utiliser le feu à tord et à travers. Ainsi, l’ambition d’éduquer les gens sur les plantes herbacées et sur le rôle du feu sur ces herbes nous a poussé à traiter ce présent mémoire d’autant plus que la connaissance des Graminées revêt à Madagascar une importance considérable du fait qu’il est un pays d’élevage [BOSSER, 1969] [5].

LES GRAMINEES 

Définition

Les graminées sont des plantes herbacées, souvent de petite taille, mais parfois aussi très développées et pouvant atteindre quelques mètres de haut. Leur durée de vie est variable. Certaines sont annuelles, accomplissant tout leur cycle de la graine à la graine en une seule saison [BOSSER, 1969]. A l’opposé, une herbe est dite pérenne ou vivace si elle prolonge son développement pendant de nombreuses années, pouvant fleurir et grainer tous les ans ou seulement de temps en temps, dans certaines circonstances. Si elle ne vit que 2 ans ou un nombre restreint d’années, elle est dite bisannuelle ou pluriannuelle. [WHITE et al., 1966].

Systématique de la famille des Graminées 

Règne : VEGETAL
Embranchement : SPERMAPHYTES
Sous-embranchement : ANGIOSPERMES
Classe : LILIOPSIDA
Sous-classe : COMMELINIDAE
Ordre : GRAMINALES
Famille : Poaceae (Graminaceae) [CAMUS, 1945] .

Morphologie générale
Un pied de graminée se compose des racines, de tiges garnies de feuilles, toutes ou certaines terminées par des inflorescences, celles-ci formées du groupement de divers éléments inflorescentiels : les épillets.

La tige

La tige des graminées est de structure homogène. Elle se présente comme un long cylindre, parfois un peu comprimé diamétralement, formé d’une succession de nœuds plus ou moins nombreux et d’entre- nœuds plus ou moins longs. Les nœuds sont décelés extérieurement par une zone annulaire, souvent brune ou noirâtre, qui est située immédiatement au-dessus du nœud luimême. La tige au niveau du nœud est toujours pleine. Les ramifications des tiges, le bourgeonnement de racines adventives se fait toujours aux nœuds. La partie de la tige comprise entre 2 nœuds constitue l’entre-nœud, dont la partie axiale est, soit remplie de moelle, soit vide.

On distingue 3 sortes de tige selon leur caractéristique :
❖ Les chaumes : tiges aériennes dressées, florifères à leur sommet.
❖ Les stolons : tiges aériennes couchées sur le sol, sans inflorescence à leur extrémité.
❖ Les rhizomes : tiges souterraines .

CONCEPTS ET REPRESENTATION DU FEU A MADAGASCAR 

Définition

Selon le dictionnaire Le petit Larousse (1992), le mot feu vient du latin « focus », qui veut dire foyer. C’est un dégagement simultané de chaleur, de lumière et de flamme, produit par la combustion vive de certains corps, tels que le bois et le charbon. Quant aux feux de brousse le décret du 25 janvier 1930, titre VII, article 58 de la législation malgache les définissent comme tout feu allumé volontairement ou involontairement. On a aussi définit les feux de brousse comme feux de végétation selon l’ordonnance n°60-127 du 03 octobre 1960, titre I section 2 par l’article fixant le régime de défrichement et des feux de végétation. Actuellement, les feux de brousse proprement dits connaissent la même définition que les feux sauvages .Selon l’article 60-127 du 1960, ils comprennent les feux de forets, les feux de reboisement, les feux de prairie et de savane.

Les types de feux et leurs causes

Il existe 2 types de feu [MINENFEV/JICA, 2003] :
– Les feux accidentels qui se produisent d’une manière involontaire et
– Les feux intentionnels qui sont allumés volontairement.

Chaque type de feu connait plusieurs causes.

Causes des feux accidentels

Cause naturelle : la foudre
La foudre peut engendrer des flammes qui sont capables de provoquer un feu de forêt mais vite éteint par les averses. A Madagascar les feux provoqués par la foudre sont rares [GIEFB, 1980] .

La pratique agricole
Les gens utilisent les feux pour nettoyer leurs champs de culture et pour renouveler les pâturages, c’est-à-dire, éliminer les herbes sèches et les espèces ligneuses et favoriser la repousse des graminées.

Le feu de pâturage et le feu de nettoiement, soumis à une condition particulière se transforment en feux sauvages. Les feux de charbonnières qui se propagent en dehors des meules peuvent être une cause de feu de brousse. Un coup de vent brusque débouchant les évents, pouvant libérer des étincelles et les projeter à une certaine distance, peut provoquer un incendie. Lors du défournement, les braises incandescentes, presque invisibles en plaine soleil peuvent s’enflammer et déclencher un incendie.

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Table des matières

INTRODUCTION
Partie 1. GENERALITES ET CONCEPTS
1.1. LES GRAMINEES
1.1.1. Définition
1.2. CONCEPTS ET REPRESENTATION DU FEU A MADAGASCAR
1.2.1. Définition
1.2.2. Les types de feux et leurs causes
1.1. ASPECTS LEGISLATIFS DE LA REPRESSION DES ACTEURS DES FEUX DE BROUSSE A MADAGASCAR
1.3.1. Sous l’ancien royaume malgache
1.3.2. Sous la colonisation de 1896 à 1960
1.3.3. A partir de la première République
Partie 2. CARACTERISTIQUES DU MILIEU ET METHODE D’ETUDE
2.1. MILIEU D’ETUDE
2.1.1. Situation géographique
2.1.2. Historique de la commune
2.1.3. Contexte socio économique
2.1.4. Milieu économique
2.1.5. Milieu physique
2.1.6. Milieu biologique
2.2. METHODE D’ETUDE
2.2.1. Période d’étude
2.2.2. Approche académique: encadrement
2.2.3. Recherches bibliographiques
2.2.4. Elaboration de questionnaires
2.2.5. Méthode d’enquête
2.2.6. Stages sur la muséologie
2.2.7. Etude de la végétation graminéenne des savanes
2.2.8. Traitement et analyse des données et des résultats
2.2.9 Test statistique
Partie 3. RESULTATS
3.1. NOMBRE DE PERSONNES ENQUETEES
3.2. LES GENS ET LE ROVA
3.2.1. Les visiteurs du site
3.2.2. Les buts des visites
3.2.3. Le nombre de visite
3.2.4. Les intérêts des visites
3.3. LES GENS ET LES GRAMINEES
3.3.1. L’ « Herbe » selon les enquêtés
3.3.2. Endroits où poussent les herbes
3.3.3. Utilisations des herbes
3.3.4. Destiné des herbes non utilisés
3.3.5. Attirance aux herbes
3.3.6. Les herbes après passage du feu
3.4. LES GENS ET LE FEU
3.4.1. Utilisations des feux
3.4.2. Les raisons des feux de brousse
3.5. MOYEN D’INTEGRATION DE LA POPULATION DANS LA PROTECTION DES GRAMINEES EN VUE DE LA CONSERVATION DU ROVA
3.6 RESULTATS ET INTERPRETATIONS DES EXPERIENCES ET DE L’OBSERVATION ECOLOGIQUE
3.6.1. Observation écologique
3.6.2. Résultats des expériences
Partie 4. DISCUSSION ET INTERETS DU MEMOIRE
4.1. DISCUSSION
4.1.1. Discussions des expériences
4.1.2. Comparaison des résultats des expériences n°2 et n°3
4.2. INTERETS DU MEMOIRE
4.2.1. Intérêts écologiques et environnementaux du mémoire
4.2.2. Intérêts pédagogiques
4.2.3. Un moyen d’éducation
4.2.4. Mise en œuvre d’un musée à exposition itinérante
4.2.5. Importance dans la conservation d’Ambohimanga Rova
4.3 IMPACTS DU MUSEE
CONCLUSION

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