Soutenance mémoire
PRESENTATION DE LA PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE
Contexte de l’étude
Depuis quelques décennies, les pays du sahel à l’image du Sénégal traversent et subissent des crises telles que désertification, péjoration climatique, dégradation des ressources naturelles en matière d’environnement. Cette situation de crise est d’autant plus connue au Sénégal que l’essentiel de ses systèmes de production dépend fortement des ressources naturelles (terre, faune, flore, eau). Dans la globalité de cette crise, se pose à tous les niveaux de développement la problématique de l’eau douce de surface ; ressource qui ne cesse de se raréfier d’année en année. Ce phénomène s’explique dans sa généralité par le déficit pluviométrique très prononcé qu’a connu le pays durant ces dernières années : « on parle de planète assoiffée ». A cet effet, si Dakar et sa banlieue sont moins affectés par ce déficit hydrique car pouvant se lancer aisément dans les activités du secondaire et du tertiaire pour assurer leur survie, les campagnes sénégalaises ne font que subir continuellement les effets de la crise du moment où l’essentiel de leur économie (agriculture, élevage, cueillette) repose sur la disponibilité en eau douce et plus précisément sur l’eau de pluie. Aucune société au monde ne peut prétendre à un développement durable si elle ne résout pas a priori la problématique de la ressource d’eau douce aussi bien sur le plan de l’approvisionnement de sa population en quantité et en qualité ; que sur le plan de l’exploitation pour la pérennité de ses activités de production.
Depuis très longtemps, l’eau a toujours été au centre des préoccupations de l’humanité ; en ce sens qu’elle pose d’énormes difficultés tantôt par son abondance, parce qu’elle doit être endiguée ou laissée s’échappée ; tantôt par sa rareté car elle doit être cherchée par tous les moyens. En effet, pendant prés de cinq décennies, les effets du changement climatique qui a affecté la totalité du globe, ont fortement réduit les volumes du précieux liquide à l’échelle planétaire. Ainsi, les productions des campagnes sénégalaises, à l’image de l’Arrondissement de Fimela dont les activités sont largement tributaires de la disponibilité des pluies, ont considérablement baissé durant ces dernières années.
L’Arrondissement de Fimela est une circonscription administrative de la Région de Fatick, laquelle est créée par la loi 84-22 du 22 février 1984, divisant l’ex région du Sine-Saloum en deux entités distinctes : la région de Kaolack et la région de Fatick (cf. figure 1). Situé au Sud du Département de Fatick, l’Arrondissement de Fimela est limité au Nord par l’Arrondissement de Tattaguine (Région de Fatick), au Sud par le fleuve Saloum, à l’Est par l’Arrondissement de Djilor (Département de Foundiougne) et à l’Ouest par l’océan Atlantique et la Communauté Rurale de Nguèniène (Région de Thiès). Avec une superficie de 1.115 km 2, Fimela est le plus étendu des dix (10) Arrondissements que compte la Région de Fatick, soit 14,79 % de la superficie régionale (7.535 km2) et 42,13 % de la superficie départementale (2.646 km 2). Il est constitué du Nord au Sud par les quatre (4) Communautés Rurales de Loul-Sessène (au Nord), de Djilass, de Fimela, et de Palmarin-Facao (au Sud), qui concentrent une population de 49.075 habitants en 2002.
Par ailleurs, il est intéressant de noter que la CR de Djilass n’a vu le jour qu’en 1990 et qu’à l’intérieur de cette CR se trouve l’actuelle Commune de Diofior. Aujourd’hui, de par sa position géographique, l’Arrondissement de Fimela constitue la limite Nord de la Région des îles du Saloum (cf. figure 2) ; et se caractérise par un relief plat, des sols pauvres et une importante dégradation environnementale. Sur le plan climatique, on note une alternance entre une saison humide très courte et une saison sèche plus longue avec des températures très élevées et des vents forts.
LE TERROIR DE L’ARRONDISSEMENT DE FIMELA
LE CLIMAT
L’Arrondissement de Fimela appartient à la sous zone Soudano-sahélienne. Il est sous l’influence maritime du fait de la proximité de l’océan. L’année y est rythmée par deux saisons contrastées définies par les mouvements du Front Intertropical (FIT). Ainsi on distingue une saison sèche ou saison non pluvieuse beaucoup plus longue qui va de novembre à mai (7 mois) et une saison humide ou pluvieuse ou encore hivernage qui dure 4 à 5 mois (juin à octobre).
NB : Pour l’étude climatique, on a travaillé avec les données de la station de Fatick.
Les températures et l’insolation
L’évolution annuelle des températures dans l’Arrondissement de Fimela est caractérisée par des variations saisonnières très marquées. Les valeurs mensuelles maximales sont généralement atteintes au mois d’octobre avec environ 39,7°C ; alors que les valeurs minimales sont enregistrées entre les mois de janvier et décembre, qui constituent la période la moins chaude de l’année. La moyenne des températures s’établit à 28,1°C dans l’Arrondissement de Fimela. Toutefois, il est important de retenir que, les températures sont toujours plus élevées au Nord tandis qu’au Sud de l’Arrondissement elles sont plus ou moins atténuées. Cette situation est liée au fait que l’Arrondissement de Fimela se trouve à cheval entre le continent pour sa partie Nord et l’océan pour sa partie Sud.
L’insolation est très importante dans cette zone. La valeur maximale est généralement enregistrée en avril avec environ 315 heures, soit une moyenne de 10,5 heures par jour; alors que la valeur minimale est atteinte en août avec environ 212 heures, soit une moyenne de 6,8 heures par jour. Cette diminution de la durée de l’insolation est liée à l’augmentation de la nébulosité pendant l’hivernage.
Les vents
L’Arrondissement de Fimela est balayé par trois (3) vents (ou masses d’air) différents, d’une vitesse moyenne de 3,6 m/s et dont le déplacement est facilité par la platitude du relief. L’alizé maritime issu de l’anticyclone des Açores intervient de novembre à mars et contribue très largement de par sa fraîcheur au refroidissement général des températures durant cette période de la saison sèche. Ce flux de direction Nord à Nord-Ouest, est très connu dans les zones estuariennes et insulaires de l’Arrondissement. L’alizé continental ou harmattan, de direction Est à Nord-Est, issu de la cellule maghrébine souffle d’avril à juin. Avec une vitesse de 3 à 4 m/s, ce flux installe l’Arrondissement dans un climat chaud et sec, caractérisé par de hautes températures et des vents de poussière. La mousson, de direction Sud Ouest est issue de l’anticyclone de Sainte-Hélène. Avec une vitesse moyenne d’environ 2 m/s, ce flux chargé d’humidité donne l’essentiel des précipitations de juin à octobre dans l’Arrondissement de Fimela. Il faut retenir que les vents d’alizé soufflent pendant la saison sèche et n’apportent pas de précipitations, alors que le flux de mousson intervient en hivernage et donne d’importantes quantités d’eau.
Les précipitations
A l’exception des pluies hors saison (saison sèche) appelées « heug », les précipitations interviennent pour l’essentiel pendant l’hivernage où les mois de juin et d’octobre constituent respectivement le début et la fin normal(e). Cette période correspond au passage du Front Intertropical (FIT) vers le Nord des tropiques. Selon LEROUX (1983), Fimela est traversé par la Discontinuité d’alizé (Dal), induisant une alternance de vent entre l’alizé maritime et l’harmattan. Par ailleurs, l’Arrondissement de Fimela est situé dans la partie de la Région de Fatick qui se trouve entre les isohyètes 400 et 600 mm où l’essentiel des précipitations sont données par deux phénomènes particuliers :
– d’une part, les précipitations sont données par les lignes de grains (Lg) sous forme de pluies orageuses au début et au milieu de l’hivernage. Ces lignes de grains ont une direction Est-Ouest, ce qui fait souvent dire que les pluies viennent de l’Est.
– d’autre part, la mousson de direction Sud-Ouest est à l’origine des pluies abondantes et calmes qui se rabattent sur l’Arrondissement de Fimela au coeur de l’hivernage (Août — Septembre). Ce flux apporte la presque totalité de la lame d’eau précipitée durant cette période. Ce phénomène pluvieux est lié à la migration de l’Equateur Météorologique du Sud vers le Nord du pays.
|
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : LE TERROIR DE L’ARRONDISSEMENT DE FIMELA
CHAPITRE I : LE CADRE BIOPHYSIQUE
CHAPITRE II : LE CADRE DEMOGRAPHIQUE
CHAPITRE III : LE CADRE SOCIO-ECONOMIQUE
DEUXIEME PARTIE : MECANISMES CLIMATIQUES ET VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE DANS L’ARRONDISSEMENT DE FIMELA
CHAPITRE I : DYNAMIQUE DE LA CIRCULATION AEROLOGIQUE
CHAPITRE II : PARAMETRES CLIMATIQUES ET EVOLUTION MENSUELLE
CHAPITRE III : EVOLUTION ET VARIABILITE PLUVIOMETRIQUE
TROISIEME PARTIE : ETUDE HYDROLOGIQUE ET POTENTIALITES DANS LA VALLEE DE BOYARD
CHAPITRE I : CARACTERISATION DE LA VALLEE DE BOYARD
CHAPITRE II : POTENTIALITES ET STRATEGIES D’EXPLOITATION DANS LA VALLEE DE BOYARD
CHAPITRE III : ETUDE DES IMPACTS CLIMATIQUES ET ANTHROPIQUES DANS LA VALLEE DE BOYARD
CONCLUSION GENERALE
