ETUDE GEOLOGIQUE DU GISEMENT DE MALIKOUNDI

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Les modèles lithologiques, structuraux et géodynamiques

Les modèles lithologiques

Plusieurs études sur la succession lithostratigraphique des unités métavolcaniques et métasédimentaires ont été menées dans le COA. Ainsi trois principaux modèles lithostratigraphiques ont été proposés.
 le modèle « anglophone » proposé par Junner (1940), repris plus tard par Milési et al. (1992) et Feybesse et Milési (1994) opte pour :
• un birimien inférieur à dominante sédimentaire, constitué de phyllites, de tufs et de grauwackes ;
• un birimien supérieur à dominante volcanique, comprenant des roches volcaniques et pyroclastiques ;
• le tarkwaien constitué de formations fluviodeltaïques qui serait discordant sur le birimien (Kesse, 1986) ou faisant partie intégrante du Birimien (Cahen et al, 1984). Ce modèle est également adopté en Côte d’Ivoire (Lemoine et al., 1985 ; Fabre et al., 1989), au Sénégal (Milési et al., 1986) et au Burkina Faso (Zonou et al, 1985).
 le modèle « francophone » est proposé au Sénégal par Witschard (1965) et Bassot (1966, 1987 et 1997), en Côte d’Ivoire par Tagini (1971), Vidal (1987) et au Niger par Pouclet et al. (1990) Ces auteurs optent pour une succession lithostratigraphique inversée suggérant l’antériorité du Birimien supérieur (volcanique) par rapport au Birimien inferieur (sédimentaire).
Au Sénégal, les données pétrogénétiques de Dioh (1986), Ndiaye (1986), Diallo (1983 et 1994), Ngom (1985 et 1995) ainsi que les données géochronologiques et géochimiques obtenues par Abouchami et al. (1990), Boher et al. (1992), Diallo et al. (1993), Ndiaye et al. (1993), Dia et al. (1997), Diallo (1994 et 2001), Gueye et al. (2007) confirment l’hypothèse d’un birimien inferieur à dominante volcanique et un birimien supérieur à dominante sédimentaire.
 un troisième modèle intermédiaire proposé par Leube et al. (1990); Taylor et al. (1992) ; Hirdes et al. (1992) ; Davis et al. (1994) montre des intercalations entre les termes volcaniques et les termes sédimentaires, favorisant l’hypothèse d’une variation latérale de faciès.

Les modèles structuraux

Concernant l’évolution tectonique des formations birimiènnes du COA, les travaux lithostructuraux et géochronologiques de Milési et al. (1986 et 1989), Ledru et al. (1989); Feybesse et al. (1989), Boher et al. (1992) suggèrent une évolution polycyclique de l’orogenèse éburnéenne :
 le cycle Burkinien affectant les terrains Dabakaliens a été daté entre 2,19 et 2,14 Ga (Lemoine et al., 1985 ; Abouchami et al., 1990 ; Boher et al., 1992);
 le cycle Eburnéen affectant les terrains birimiens a été daté entre 2,12 et 2,07 Ga (Feybesse et al., 1989 ; Abouchami et al., 1990).
Trois phases successives de déformation (D1, D2 et D3) ont été identifiées dans le domaine Baoulé-Mossi et dans la Boutonnière de Kédougou-Kéniéba :
 une phase de déformation tangentielle D1 : elle est responsable de grandes structures chevauchantes et serait liée d’une part aux événements collisionnels marquant les limites entre les formations archéennes et le domaine protérozoïque (Ledru et al., 1989).
 une phase de déformation transcurrente D2 responsable d’une première génération de décrochement senestre de direction N-S, et de la formation de grands plis régionaux (Bassot et Dommanget, 1986; Pons et al., 1992).
 une phase de déformation transcurrente D3, définie au Burkina Faso (Feybesse et al., 1989). Elle est responsable de décrochements dextres de direction subméridienne. Elle réactive par endroit les structures décrochantes D2. Au Sénégal, les travaux récents menés dans la boutonnière de kédougou-Kéniéba (Gueye et al., 2008, Dabo et Aifa, 2011, Diène et al., 2012) ont permis d’identifier cette phase de déformation transcurrente D3.
D’autres auteurs (Einsenlohr et Hirdes, 1992 ; Blenkinsop et al., 1994 et Gasquet et al., 2003) proposent une phase unique de déformation progressive qui commence par un raccourcissement régional NW-SE et qui se poursuit au sein des zones de cisaillement bien connues dans l’ensemble du domaine Baoulé-Mossi (in Seta, 2007).
Les divers modèles sur la lithostratigraphie ainsi que l’évolution tectonique des formations birimiennes du COA ont permis à certains auteurs de proposer des modèles lithostructuraux. Ainsi, sur la base d’une synthèse des travaux antérieur (Junner, 1935 ; Dabowski, 1972, Comeliu, 1974…), Kesse (1985) propose une succession lithostructurale pour l’ensemble du COA (in Ndiaye, 1994) :
 un ensemble B1 sédimentaire, flyschoïde, comprenant des volcanites et plutonites basiques tholéitiques à la base, une séquence argileuse et silto-gréseuse surmontée par des grès et conglomérats. Cet ensemble serait affecté par les trois phases de déformation D1 (tangentielle), D2 et D3 (transcurrente).
 un ensemble B2 à dominante volcanique à volcanosédimentaire qui serait affecté uniquement par les déformations transcurrentes D2 et D3.
Au Sénégal un model lithostructural est proposé par Ledru et al. (1989) :
 un birimien inferieur B1 essentiellement sédimentaire qui serait affecté par les phases de déformation D1 et D2.
 un birimien supérieur à dominante volcanique et plutonique affecté uniquement par la phase de déformation transcurrente D2.
Les travaux récents de Diène (2012) dans le supergroupe de Mako suggèrent deux évènements tectono-magmatiques dans la ceinture volcanique de Mako :
 un premier évènement marquant le début de l’orogenèse éburnéenne correspondrait à la D1 identifiée par Feybesse et al. (2006). Les manifestations de cet évènement caractérisé par une tectonique chevauchante affecteraient les faciès amphibolo-gneissiques et basaltiques dans le secteur de Sandikounda ;
 un deuxième événement caractérisé par une tectonique transcurrente correspondrait à la phase D2-D3 identifié par Feybesse et al. (2006) au Ghana. Cette phase serait contemporaine à la mise en place des complexes plutoniques lités de Sandikounda et de Laminia-Kaourou.

Les modèles géodynamiques

Le contexte d’accrétion des formations birimiennes du COA a été abordé sous différents angles par certains auteurs. Ainsi, deux modèles d’accrétion ont été proposés :
 un premier modèle d’accrétion suggère un contexte de plateau océanique, (Abouchami et al., 1990) ou de plateau océanique (Boher et al., 1989 ; Ngom, 1995). Ces auteurs comparent le volcanisme tholéiitique birimien du Craton Ouest Africain à des basaltes de plateau océanique.
 un deuxième modèle d’accrétion suggère un contexte d’accrétion crustale par morcellement le long des grands cisaillements éburnéens avec des empilements de plateaux basaltiques. Ces derniers seraient alimentés par des panaches mantelliques suite à une tectonique transcurrente affectant les terrains birimiens dans un domaine océanique. Ce modèle produirait une croûte continentale par différentiation lors d’un évènement collisionnel (Bassot, 1987 ; Pouclet et al., 1996 ; Vidal et al., 1996 ; Doumbia et al., 1998 ; Pouclet et al., 2006).
Les formations paléoproterozoiques de la Boutonnière de Kédougou-Kéniéba entreraient dans un contexte d’arc insulaire et de convergence lithosphérique (Dia, 1988 et Diallo, 1994).

Les périodes métallogeniques du birimien

D’importants gisements (Fer, Nickel, Or, Cuivre, …) se sont mis en place au précambrien dans le COA. Dans le COA l’essentiel des gisements d’or, majoritairement de type orogénique, sont encaissés dans les formations d’âge paléoproterozoique et se sont mis en place au cours de l’orogénèse Eburnéenne. Cette orogenèse est à l’origine d’un cycle métallogénique aboutissant à des styles de minéralisations à or et métaux de base (Fer, Nickel, Or, Cuivre, …) différents. Milési et al. (1989) ont classés ces gisements en 5 types de minéralisations primaires basées sur la nature de la roche encaissante ainsi que sur la structure, la géométrie et la paragenèse minérale du gisement :
 minéralisation de type 1 : mise en place dans des turbidites tourmalinisées ;
 minéralisation de type 2 : mise en place au sein de sulfures disséminés dans des roches volcaniques ou plutoniques ;
 minéralisation de type 3 : mise en place dans les conglomérats aurifères ;
 minéralisation de type 4 : constituée de veines d’arsénopyrites aurifères ;
 minéralisation de type 5 : constituée de veines de quartz à or natif et sulfures polymétalliques.
La géodynamique globale joue un rôle important dans la formation de diverses classes de gisements (Pirajno, 2001). Milési et al. (1992) ont proposé une classification beaucoup plus générale des minéralisations durant le cycle métallogenique Eburnéen comportant trois phases et s’étendant sur près de 150 Ma :
 une première phase pré-orogénique (pré-D1) comprenant des grès tourmalinisés. Ces formations gréseuses porteuses de minéralisations stratiformes epigéniques sont contrôlées par un hydrothermalisme important ou par des « stockwerk » de petites veines de quartz-pyrite-arsénopyrite-pyrrhotite-chalcopyrite.
 une seconde phase syn-orogénique (post-D1) qui est marquée par des minéralisations contenues dans les colonnes discordantes à sulfures disséminés. Cette phase est liée aux déformations transcurrentes (D2 et D3) synchrones à la mise en place de granitoïdes.
 une troisième phase liée aux stades cassants tardi-orogéniques D2, D3, marquée par des minéralisations mésothermales : colonnes à arsénopyrite aurifère disséminée, puis filons de quartz à or natif et paragenèse à Cu-Pb-Zn-Ag-Bi.
Une grande partie de la production d’or mondiale (environs 30%) provient de gisements mésothermaux ou gisements d’or orogénique. L’Afrique de l’ouest participe activement dans la production mondiale avec cinq gisements aurifères orogéniques.

LA BOUTONNIERE DE KEDOUGOU-KENIEBA

Présentation de la Boutonnière de Kédougou-Kéniéba

La Boutonnière de Kédougou-Kéniéba (BKK) se trouve dans la partie Sud-Est du Sénégal et l’Ouest du Mali. Elle dessine un pseudo-triangle dont les côtés sont limités à l’ouest par la chaine des Mauritanides, au Sud et à l’Est par les formations épicontinentales d’âge protérozoïque supérieur et paléozoïque du bassin intracratonique de Taoudeni.

Géologie de la Boutonnière de Kédougou-Kéniéba

La Boutonnière de Kédougou-Kéniéba est constituée de formations paléoproterozoïques qui affleurent de part et d’autre de la Falémé. Ces formations birimiennes présentent un ensemble plissé et métamorphisé où l’on distingue des roches volcaniques et des roches sédimentaires. Ces roches ont subi diverses phases de granitisation. De nombreux travaux y ont été menés, notamment sur la lithostratigraphie, l’évolution tectonique mais aussi sur les minéralisations qu’elle renferme.

Lithostratigraphie de la Boutonnière de Kédougou-Kéniéba

Defini pour la première fois par Bassot (1986), le schéma géologique de la Boutonnière a évolué notamment avec les travaux de Milesi (1978), ceux de l’équipe de recherche géologique au Sénégal oriental (Diallo, 1983 ; Ngom, 1985 ; Dioh, 1986 ; Dia, 1988) et Theveniaut et al. (2010). Ces formations birimiennes de la Boutonnière de kédougou-kéniéba sont reparties en deux supergroupes séparés par un accident tectonique majeur, la MTZ (Main Transcurent Zone). Il s’agit du supergroupe de Mako et du supergroupe de Dialé-Daléma (figure 2).

Le Supergroupe de Mako

Le supergroupe de Mako (SGM), situé dans la partie occidentale de la Boutonnière Kédougou-Kéniéba, est constitué d’une bande de roches vertes de direction NNE-SSW large d’une vingtaine de kilomètres. Il comprend trois complexes épimetamorphiques plissés et granitisés (Diallo ,1994 ; Ngom, 1995 ; Dia et al., 2008) : un complexe volcanique associé à des termes plutoniques et hypovolcaniques, un complexe volcanosédimentaire et un complexe sédimentaire. Ces formations ont été intrudées par des granitoïdes syntectoniques et des massifs syn à tarditectoniques. Théveniault et al. (2010) précisent que le supergroupe de Mako comprend des formations à dominante volcaniques et des formations à dominante sédimentaires.
Les différentes formations birimiennes du supergroupe de Mako sont regroupées en trois complexes :
 un complexe volcano-plutonique constitué par des amphibolites et gneiss affectés par un métamorphisme méso à catazonale, des métabasaltes en pillow-lavas ou en coulées massives, associés à des pyroclastites et plus localement à des péridotites, pyroxénites, gabbros et dolérites (Diallo, 1994 ; Ngom, 1995 ; Dia et al., 2008 ; Gueye et al., 2008).
 un complexe volcanosédimentaire comprenant des tufs, cinérites, grauwackes.
 un complexe sédimentaire constitué de schistes, grès, grauwackes, conglomérats
polygéniques et quartzites.
Les intrusions plutoniques du SGM, d’âges et de compositions différentes, sont représentées par le batholite de Badon-Kakadian, les plutons granitiques syntectoniques de Dioumbalou, Bouroumbourou et les granites tardi à post-tectoniques de Sambarabougou, Tinkoto, Diakhali et Soukouta.

Le supergroupe de Dialé-Daléma

Le supergroupe du Dialé-Daléma représente la partie orientale de la Boutonnière de Kédougou-Kéniéba et est séparé de celui de Mako par la MTZ. Comme son nom l’indique, ce supergroupe comprend deux séries (la série du Dialé et celle de la Daléma) séparées par le batholite syntetonique de Saraya daté à 2.08 Ga (Hirdes et Davis, 2002). Le supergroupe de Dialé-Daléma comprend essentiellement un ensemble sédimentaire constitué de métasédiments turbiditiques et carbonatés, recoupés par un complexe volcanique et hypovolcanique calco-alcalin essentiellement andésitique (Bassot., 1987), daté entre 2099 ± 4 Ma et 2072 Ma (Milési et al., 1989 ; Hirdes et Davis, 2002).

La série du Dialé

La série du Dialé se situe entre le supergroupe de Mako et la bordure occidentale du batholite de Saraya. L’ensemble sédimentaire de la série du Dialé comprend des formations épimétamorphiques à caractère épicontinental constituées de conglomérats, quartzites, schistes, pélites et cipolins. Bassot (1966) propose la succession suivante de bas en haut :
 une série de cipolins-quartzites, schistes graveleux, schistes graphiteux
 une série de type flysch dont la base correspondrait, à l’ouest, à des conglomérats.
La mission Sénégalo-Soviétique (1973), de par ses travaux, a permis de subdiviser la série du Dialé en un domaine inférieur, de type épicontinental, à dominante arkosique et un domaine supérieur, à dominante grauwackeuse (in Ngom, 1985).

La Série de la Daléma

Cette série constitue la partie orientale du supergroupe de Dialé-Daléma, à l’est du batholite de Saraya. Du point de vue lithostratigraphique, elle présente des analogies avec la série du Dialé. La série de la Daléma comprend en plus de l’ensemble sédimentaire, un complexe volcano-plutonique et hypovolcanique mis en place autour de 2,072 Ga (Milési et al., 1989).
Les formations sédimentaires de la série de la Daléma comprennent une alternance de pélites, de grès, de quartzites, de grauwackes souvent tourmalinisés et de marbres. Les roches volcaniques comprennent des pyroclastites (tufs, agglomérats, brèches) et des laves (andésites, rhyodacites). Les microdiorites, les microgranodiorites et albitites se mettent en place sous forme de filons et correspondent aux roches hypovolcaniques. Les termes plutoniques se rapportent aux granitoïdes de Boboti en intrusion dans l’encaissant volcano-sédimentaire (Dabo et Aifa, 2013).
Théveniaut et al., 2010 proposent une succession lithologique générale qui montre de la base vers le sommet :
 une importante formation flyschoïde à niveaux de cherts et épiclastes ;
 un niveau de grès et de conglomérat à tourmaline minéralisés en or ;
 une formation carbonatée associée à des siltites, des conglomérats, des épiclastites et des volcanites et pyroclastites, recoupée par des dykes calco-alcalin datés à 2,072 Ga (Clavez, 1989);
 des pyroclastites andésito-basaltiques à rares blocs de basaltes tholéitiques précèdent localement les pyroclastites rhyodacitiques et dacitiques.
L’ensemble des formations du supergroupe de Dialé-Daléma est affecté par des phénomènes d’hydrothermalisme avec un plutonisme essentiellement granitique. Les phénomènes d’altérations post-magmatiques sont essentiellement dominés par une albitisation, une tourmalinisation et une propyllitisation (chloritisation, saussuritisation, biotisation, carbonatation, oxydation, martitisation etc.), (Bassot, 1987 ; Ndiaye, 1994). Soule De Lafont (1955) pense que la présence de micas (biotite) dans les faciès grauwackeux ou pélitiques, au contact des granites, pourrait être dû à l’interférence de deux métamorphismes (métamorphisme régional et métamorphisme de contact) (in Bessole, 1977). Gueye et al. (2008) décrivent un métamorphisme de haut degré atteignant le faciès granulitique dans le complexe amphibolo-gneissique de Sandikounda.

Evolution tectonique de la Boutonnière de Kédougou-Kéniéba

Les formations de la Boutonnière de Kédougou-Kéniéba ont été affectées par l’orogenèse éburnéenne caractérisée par un évènement polycyclique (Milési et al., 1989). De nombreux travaux réalisés dans la BKK ont permis de distinguer deux phases majeures de déformation : une première phase D1 synchrone d’un métamorphisme schiste vert, affecte les formations à dominantes sédimentaires du birimien inferieur B1 (Lemoine 1982). La deuxième phase D2 transcurente, est à l’origine des décrochements régionaux N-S à NE-SW généralement senestre (Bassot et Dommanget, 1986). Deux principales zones de cisaillement découlent de ses déformations : il s’agit de l’accident tectonique appelé MTZ : Main transcurent Zone (Ledru et al 1989 ; Bassot et Dommanget., 1986), et la faille Sénégalo- Malienne ou Senegalo- Malian Shear Zone (Bassot et Dommanget, 1986).
La MTZ sépare le supergroupe de Mako de celui de Dialé-Daléma. Cet accident tectonique correspond à une grande zone de cisaillement ductile à mouvement sénestre orientée globalement NE-SW à N-S (Milési et al., 1989). Le gisement de Massawa se trouve dans cette zone.
La faille Sénégalo Malienne, située à l’Est, correspond à la limite entre la série de la Daléma et la formation de Koffi. Elle a une orientation générale N-S à NNE-SSW et correspond également à une zone de cisaillement majeure à mouvement senestre. Elle concentre plusieurs gisements localisés essentiellement dans la partie Malienne (Yalea, Loulo…).
Hormis les deux principaux accidents tectoniques (MTZ et FSM), d’autres failles telles que celle de Sabadola (Ngom, 1985),celle de Léoba-Moussala (Gueye, 2001) ainsi que des systèmes de failles de type Riedel (Diène et al., 2012) ont été distingués dans la Boutonnière de Kédougou-Kéniéba.

Minéralisation de la Boutonnière de Kédougou-Kéniéba

Les formations birimiennes renferment d’importants gisements d’or mis en place au cours du cycle métallogenique éburnéen. Les minéralisations aurifères birimiennes sont en générale tardi-eburnéennes et essentiellement contrôlées par la tectonique avec la réactivation des structures chevauchantes par celles décrochantes tardives. La Boutonnière de Kédougou-Kéniéba, province birimienne du COA, comprend des concentrations aurifères relativement importantes localisées aux abords des accidents tectoniques majeurs (MTZ et FSM) :
Dans le supergroupe de Mako, le principal gisement est celui de Massawa, contrôlé par la MTZ. Le gisement de Sabodala (2,7 Moz) actuellement en exploitation, est encaissé dans les formations volcaniques de Mako (Sylla et Ngom, 1997). C’est un gisement sulfuré formé par des filons de quartz aurifères d’origine hydrothermale associé à des roches volcano-détritiques acides dans un ensemble basique.
Dans le supergroupe de la Dialé-Daléma, la minéralisation est essentiellement contrôlée par l’accident tectonique Sénégalo-Malien. Les gisements les plus importantes à l’heure actuelle sont dans la région malienne avec Sadiola (13,3 Moz), Loulo (5,2 Moz), Gounkoto (3 Moz), Yatéla (3,2 Moz), Yaléa (2,4 Moz) et plus récemment Fekola (3.5 Moz). Le gisement de Loulo, l’un des rares gisements pré-orogéniques, est encaissé dans des grès tourmalinisés. Le gisement de Yalea est encaissé dans des unités mylonitiques (N-S) et grauwackeuses (NNE-SSW).
Dans la partie sénégalaise, les travaux de prospection basés entre autres sur des sondages et des analyses géochimiques sont actuellement réalisés par des sociétés minières telles qu’IAMGOLD Corporation et Randgold Resources. Le projet Boto (IAMGOLD) renfermant le gisement de Malikoundi semblerait appartenir aux gisements tardi-orogénique comme la plus part des gisements situés sur le même corridor. Le style de minéralisation du gisement de Boto est détaillé dans le chapitre suivant.

CONTEXTE GEOLOGIQUE LOCAL (secteur de Boto) A/ PRESENTATION DU SECTEUR D’ETUDE

CADRE GEOGRAPHIQUE

Localisation et environnement du secteur d’étude

Le secteur d’étude (permis de Daorala-Boto) se trouve au Sénégal oriental dans la région administrative de Kédougou, département de Saraya à environs 800 km de la capitale Dakar (figure 3). La zone de recherche du permis Daorala-Boto couvre une superficie de 236 km2. Ce permis comme son nom l’indique, comprend deux secteurs séparés par le permis de Bambadji. Les secteurs de Daorala au Nord et de Boto au Sud du permis couvrent respectivement des superficies de 88 km2 et 148 km2. La figure 4 indique les limites de la zone de recherche du permis de Daorala-Boto pour l’or et les substances connexes.
Les caractéristiques physiques de la région de Kédougou en font une zone particulière au Sénégal.
Le relief de la région est le plus accidenté du pays avec un point culminant à 581 m au Sud. Ce relief est entrecoupé par des plateaux cuirassés et des vallées qui constituent les principales zones de culture. Les types de sols prédominant dans la région sont les sols peu évolués d’érosion gravillonnaire et les sols ferrugineux tropicaux.
Le climat de la région est de type soudano-guinéen. Les températures sont généralement élevées avec des maxima variant entre 34° et 42° et des minima de 21° à 25°. Elle est l’une des régions les plus pluvieuses du pays avec au moins 1300 mm/an. La saison des pluies dure environ six (6) mois, de Mai à Octobre, avec une saison sèche de six (06) mois également allant de Novembre à Mai. Le réseau hydrographique est dense et dépend très fortement de la pluviométrie. La Falémé est le principal cours d’eau de la zone.
Le couvert végétal est bien représenté dans la zone avec une végétation organisée en savane arborée dense et en galeries forestières le long des cours d’eau. La faune elle, est représentée par des mammifères, des reptiles, des oiseaux…
Les principales activités économiques de la région sont : l’agriculture, l’orpaillage et l’élevage.

Présentation du permis de Boto et du prospect de Malikoundi

Le secteur de Boto qui couvre une superficie de 148 km2 se trouve au point triple des frontières entre le Sénégal, le Mali et la Guinée Conakry. Après les 720 km de route bitumée séparant Dakar de Saraya, l’accès au secteur de Boto est d’abord assuré par un chemin de terre bien entretenu, ensuite par une piste de brousse.
La grille Est du permis de Boto, à la frontière avec le Mali, est la mieux connue du secteur en matière d’exploration. La grille comprend plusieurs prospects ou cibles dont Boto 2, Boto 4, Boto 5, Boto 6. La nouvelle cible Malikoundi est la plus importante et se trouve au Nord de Boto 2.

HISTORIQUE DU PERMIS

Présentation de « IAMGOLD corporation »

IAMGOLD, International African Mining Gold est une société minière canadienne de rang intermédiaire basée à Toronto au Canada. Elle a une solide base d’actifs stratégiques en Amérique du Nord, Amérique du sud et en Afrique de l’Ouest. IAMGOLD possède cinq mines d’or en exploitation : la mine de ROSEBEL au Suriname, celle de Westwood au Canada, celle d’ESSAKANE au Burkina Faso et celles de SADIOLA et YATELA au Mali
Dans le but d’assurer le renouvellement des réserves et la croissance de l’entreprise dans le long terme, IAMGOLD possède de nombreux projets d’exploration dont certains sont dans un stade avancé. Le projet de développement Coté Gold dans le Nord de l’Ontario, est détenu à près de 65 % par IAMGOLD. Les projets d’exploration de Pitangui (Brésil), de Siribaya au Mali et de Boto (Sénégal) sont assez avancés et constituent une propriété exclusive d’IAMGOLD (figure  5). D’autres projets d’exploration intéressants comme celui de Monster Lake (Québec), Borosi Est (Nicaragua) sont détenus en coentreprises.
Le projet Daorala-Boto est dirigé par AGEM Sénégal Exploration SUARL, filiale appartenant entièrement à IAMGOLD.

Acquisition et évolution du permis de Daorala-Boto

Détenu par AGEM, le permis de Daorala-Boto pour or et substances connexes a été octroyé en 1994 par le décret N° 94-080/MEMI/DMG. Durant la première période de validité du permis (4 ans), les travaux d’explorations étaient gérés par les partenaires d’alors. En effet entre 1994 et 1995, ANMERCOSA Exploration, en accord de coparticipation avec AGEM, a mené des travaux de prospection axés sur des campagnes géophysiques et géochimiques à l’échelle régionale. De 1995 à 1998, ASHANTI GOLDFIELDS se lie à AGEM et exécute des travaux de prospection axés principalement sur la géochimie détaillée et sur des tranchées. Depuis Aout 1998, suite au retrait d’ASHANTI GOLDFIELDS, AGEM gère, finance et réalise ses propres programmes d’exploration. Le permis de Daorala-Boto est constitué de deux blocs distincts. Le bloc de Daorala (au Nord) fut dans un premier temps assujetti à une importante campagne de prospection consistant surtout en des travaux de sub-surface. Dans le secteur de Boto (au Sud), d’énormes travaux de recherche ont été réalisés depuis Mars 1999.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: PRESENTATION GENERALE DU PERMIS DE DAORALA-BOTO
CHAPITRE 1 : CONTEXTE GEOLOGIQUE REGIONAL
1 LE CRATON OUEST AFRICAIN
1.1 Présentation du Craton Ouest Africain
1.2 Les formations archéennes et paléoproterozoiques du Craton Ouest Africain
1.3 Les modèles lithologiques, structuraux et géodynamiques
1.4 Les périodes métallogeniques du birimien
2 LA BOUTONNIERE DE KEDOUGOU-KENIEBA
2.1 Présentation de la Boutonnière de Kédougou-Kéniéba
2.2 Géologie de la Boutonnière de kédougou-kéniéba
2.2.1 Lithostratigraphie de la Boutonnière de kédougou-kéniéba
2.2.2 Evolution tectonique de la Boutonnière de Kédougou-Kéniéba
2.3 Minéralisation de la Boutonnière de kédougou-kéniéba
CHAPITRE 2 : CONTEXTE GEOLOGIQUE LOCAL (SECTEUR DE BOTO)
A / PRESENTATION DU SECTEUR D’ETUDE
1 CADRE GEOGRAPHIQUE
1.1 Localisation et environnement du secteur d’étude
1.2 Présentation du permis de Boto et du prospect de Malikoundi
2 HISTORIQUE DU PERMIS
2.1 Présentation de « IAMGOLD corporation »
2.2 Acquisition et évolution du permis de Daorala-Boto
B- CONTEXTE GEOLOGIQUE LOCAL (SECTEUR DE BOTO)
1 SYNTHESE DES TRAVAUX SUR LE SECTEUR DE BOTO
1.1 Etudes géochimiques
1.2 Etudes géophysiques
1.3 Cartographie régolitique
2 CONTEXTE LITHOSTRUCTURAL
3 ALTERATION HYDROTHERMALE ET MINERALISATION
4 RESERVES ACTUELLES
CONCLUSION PARTIELLE
DEUXIEME PARTIE : ETUDE GEOLOGIQUE DU GISEMENT DE MALIKOUNDI
CHAP ITRE 1 : METHODE DE TRAVAIL ET PRESENTATION DES SECTIONS
1 METHODOLOGIE DE TRAVAIL
2 PRESENTATION DES SECTIONS D’ETUDES
CHAP ITRE 2 : ETUDE LITHOLOGIQUE DU GISEMENT DE MALIKOUNDI
1 LE PROFIL D’ALTERATION SUPERGENE
2 LES ROCHES SEDIMENTAIRES ET VOLCANO-SEDIMENTAIRES
CHAPITRE 3 : ETUDE STRUCTURALE DU GISEMENT DE MALIKOUNDI
1 LES STRUCTURES DE DEFORMATION CASSANTE
1.1 Les failles
1.2 Les diaclases et fentes de tensions
2 LES STRUCTURES DE DEFORMATION DUCTILE-CASSANTE
2.1 Les veines à magnétite-chlorite-calcite-pyrite
2.2 Les veines à quartz-tourmaline-pyrite
2.3 Les veines à calcite-hématite
2.4 Autres types de veines
3 LES STRUCTURES DE DEFORMATION DUCTILE
3.1 Les structures planaires
3.1.1 La schistosité
3.1.2 La foliation
3.2 Les structures linéaires
3.2.1 Les linéations minérales
3.2.2 Les linéations d’allongement
3.2.3 Les linéations de boudinage
3.3 Les zones de cisaillement
3.3.1 Les boudins
3.3.2 Les ombres de pression
3.3.3 Les structures en dominos
3.4 Les plis
CHAPITRE 4 : ETUDE LITHOGEOCHIMIQUE DES ROCHES MINERALISEES A MALIKOUNDI
1 LES FACIES MINERALISES
2 ETUDE GEOCHIMIQUE
2.1 Présentation de la méthode de fluorescence X
2.1.1 La fluorescence de rayons X à dispersion d’énergie (ED-XRF)
2.1.2 Présentation de l’appareil de mesure : L’analyseur X-5000
2.1.3 Etalonnage de l’appareil
2.1.4 Préparation de l’échantillon et mesures
2.2 Présentation des résultats d’analyse chimique
2.3 Description des résultats d’analyse XRF
2.4 Interprétation des résultats de l’analyse chimique XRF
2.5 Signature géochimiques des zones minéralisées
CHAPITRE 5 : CARACTERISATION DE LA MINERALISATION
1 LES ROCHES ENCAISSANTES
2 LES PHASES HYDROTHERMALES ET LEUR SIGNATURE GEOCHIMIQUE
3 LES STRUCTURES CONTROLANT LA MINERALISATION
CONCLUSION PARTIELLE
TROISIEME PARTIE : CORRELATION DES RESULTATS, SYNTHESE ET DISCUSSION
CHAP ITRE 1 : CORRELATION DES RESULTATS
1 RESULTATS DES DONNEES PETROGRAPHIQUES ET DONNEES XRF
2 LES MARQUEURS D’ALTÉRATION
CHAP ITRE2 : DISTRIBUTION DE LA MINERALISATION
1 CORRELATION ENTRE OR, LA SUSCEPTIBILITE MAGNETIQUE ET LES AUTRES ELEMENTS CHIMIQUES
2 RELATION ENTRE L’OR, L’ALTERATION ET LES STRUCTURES
CHAP 3 SYNTHESE ET DISCUSSION
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES :

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