Etude environnementale sur les impacts potentiels des activités pétrolières et gazières

Les hydrocarbures peuvent constituer une ressource vitale pour les pays ouest africains, mais l’histoire de ceux-ci en Afrique est jalonnée de problèmes sociaux et environnementaux. Les écosystèmes marins et côtiers sont souvent endommagés par les activités pétrolières et gazières en Afrique, comme c’est le cas pour le delta du Niger au Nigeria (senat.fr, 2012) (Site web consulté le 10/04/2020). Depuis les années 1980, on n’assiste à une accélération de l’exploration et de la production de nouveaux gisements d’hydrocarbures notamment en offshore et particulièrement dans les pays ouest africains qui n’ont jamais produit auparavant (Philippe et al, 2006). La Mauritanie, depuis la découverte du champ de Chinguetti en 2001, est sur le point d’entrer dans une ère d’exploration et de production à grande échelle des hydrocarbures en offshore. Les principales réserves d’hydrocarbures découvertes se trouvent dans les écosystèmes côtiers et marins du pays.

Ainsi, dans cette dynamique de recherche et de découverte des hydrocarbures en offshore, la Mauritanie a octroyé de nombreux permis de recherche à des compagnies étrangères . Déjà, plusieurs entreprises font présentement de la prospection d’hydrocarbures tandis que d’autres sont en phase imminente d’exploitation du pétrole et du gaz Mauritanien.

PRESENTATION DU CONTEXTE DE L’ETUDE 

Généralité

La Mauritanie se situe sur la côte Ouest de l’Afrique. Bordée par l’océan Atlantique à l’ouest, le pays est délimité au sud et à l’est par le Mali, au sud par le Sénégal et au nord par l’Algérie, à l’ouest par le Maroc et le Sahara Occidental (Figure 1). La Mauritanie a une superficie de 1 030 700 km². Au point de vue administratif, le territoire de la Mauritanie est divisée en 15 wilayas (régions). Selon le dernier recensement général on estime que la population totale de la Mauritanie s’élève à 3 537 368 personnes (ONS, 2015).

Historique du Parc National du Diawling (PND) 

La vallée du fleuve Sénégal compte parmi les zones humides les plus étendues et les plus riches d’Afrique de l’ouest. Toutefois la sécheresse des années 1970 a eu un important impact sur le régime du fleuve Sénégal. Les débits se sont affaiblis occasionnant la remontée des eaux salées marines de plus en plus importantes. Dans ce contexte de péjoration climatique, la maîtrise de l’eau est considérée comme le facteur fondamental du développement du bassin du fleuve Sénégal. De ce fait, la vallée du fleuve Sénégal a évolué dans le sens d’une artificialisation de plus en plus prononcée. L’étape la plus importante a été la décision prise par les gouvernements de la Mauritanie, du Sénégal et du Mali de créer en 1972, l’Organisation de Mise en Valeur de fleuve Sénégal (OMVS) et de lancer la construction de deux grands barrages que sont le barrage de Manantali et celui de Diama. Le barrage de Manantali au Mali, mis en service en 1988, permet de contrôler environ 50 % des écoulements du bassin du fleuve .

La construction, du barrage de Diama qui a occasionné des impacts positifs, a eu aussi de graves conséquences environnementales et socio-économiques : maladies hydriques, plantes envahissantes, pollution des eaux, salinisation des nappes, etc. Le barrage de Diama, depuis son implantation, ne permet plus les échanges entre l’eau douce en amont et l’eau salée en aval. L’hydro système s’est artificialisé, le milieu biophysique s’est alors fortement dégradé et les activités socio-économiques qui en découlent ont pratiquement disparu. La plaine inondable du Bas Delta mauritanien s’est donc progressivement asséchée pendant près de dix ans. En 1980, une étude d’impact environnemental des barrages de Diama et Manantali financée par l’USAID (United States Agency for International Development) a recommandé la création d’un estuaire artificiel dans la partie mauritanienne du Bas Delta afin d’atténuer les effets négatifs engendrés par ces deux barrages sur le fleuve Sénégal. Cette initiative a rapidement obtenu le soutien des partenaires de la Mauritanie au développement (UICN, AFD…) qui ont souscrit à l’idée de restaurer les anciennes plaines d’inondation du Bas Delta, naguère soumises à l’alternance de l’eau douce et saumâtre ce qui leur donnait un caractère estuarien unique en Mauritanie. Les différents biotopes, qui composaient ce milieu, avaient subi de fortes perturbations écologiques consécutives aux décennies de sécheresse qui ont frappé les pays du Sahel en général et la Mauritanie en particulier, ainsi qu’aux aménagements hydrauliques sus indiqués qui ont fondamentalement modifié le fonctionnement hydraulique de la zone (Daf, 2000). Les effets cumulés de ces deux fléaux avaient conduit à un exode massif des populations qui tiraient l’essentiel de leurs revenus de l’exploitation des ressources naturelles et à une perte de diversité biologique liée à la dégradation des habitats de la faune sauvage (Daf, 2000 ; Diagana, 2017). Pour remédier à ces conséquences dramatiques, le Parc National du Diawling (PND) a été créé en 1991. Il s’inscrit dans une vision systémique de la gestion des zones humides où les activités des populations locales ne sont pas considérées comme des entraves à la conservation de la nature, mais au contraire comme les garants d’une bonne gestion de l’écosystème (PAG, 2018 ; PND, 2019). Il constitue, ainsi, un exemple unique dans l’histoire des aires protégées. En effet, celles-ci sont généralement créées sur des sites possédants une diversité biologique importante et exceptionnelle ; tandis que le PND a été créé sur un site dégradé soumis à régime hydrique artificiel en vue de restaurer ses écosystèmes (PAG, 2018 ; PND, 2019).

Présentation du Parc National du Diawling

Situé à 230km au sud de Nouakchott, dans la Wilaya de Trarza, Moughataa de Keur Macéne, Commune de N’Diago, le PND est un établissement Public à caractère administratif, créé en 1991 dans le but de restaurer les valeurs écologiques antérieures du bas delta mauritanien .

Son décret de création (91-005 du 14 janvier 1991) lui assigne trois objectifs fondamentaux :
– la conservation et l’utilisation durable des ressources naturelles d’un échantillon de l’écosystème du Bas Delta du fleuve Sénégal ;
– le développement harmonieux et permanent des activités traditionnelles et nouvelles des populations locales ;
– la coordination des activités piscicoles et pastorales menées sur son territoire.

La zone centrale du PND couvre une superficie de 16.000 ha répartis entre 3 bassins. Sa zone périphérique couvre 56 000 ha habités par environ 10 000 habitants (ONS, 2013) répartie en plus de 33 villages dont les principales localités se trouvent à N’Diago, Birette, Ebden et Ziré. Depuis 1994, le PND régule artificiellement l’inondation des plaines de la région au moyen d’un système hydrologique artificiel et performant constitué d’infrastructures hydrauliques (digues, ouvrages hydromécaniques et un réseau hydraulique pour le contrôle de la qualité physico-chimique de l’eau). Après plus de 25 ans d’efforts de restauration, grâce au système d’inondation artificielle, le Parc a su avec succès réhabiliter les écosystèmes et redevenir un site majeur en termes de biodiversité (PAG, 2018). Certes, la restauration partielle des écosystèmes a, entre autre, permis le regroupement de plusieurs familles dont certains membres avaient dû quitter leur village dans le but de diversifier les activités économiques du ménage. C’est pourquoi, la FAO a décerné, le 16 octobre 2005, un prix au PND (Médiale de la FAO) pour sa contribution à la lutte contre la pauvreté. Pour assurer le prolongement du continuum hydrologique, maintenir l’ensemble des fonctions écologiques de la zone, réduire les pressions croissantes sur les ressources et répondre aux enjeux internationaux et notamment à la conférence d’Aichi (Japon, 2010), le PND a lancé un projet d’agrandissement de ses limites en novembre 2015 dans le cadre de son Plan d’Aménagement et de Gestion 2013-2017 avec l’appui de la GiZ, en concertation avec les populations riveraines, à 59 000 ha.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I: PRESENTATION DU CONTEXTE DE L’ETUDE
1.1 Généralité
1.2 Historique du Parc National du Diawling (PND)
1.3 Présentation du Parc National du Diawling
1.4 Biodiversité du PND
1.5 Activités socio-économiques menées dans le PND
CHAPITRE II: METHODOLOGIE DE RECHERCHE
2.1 Cadre méthodologique
2.1.1 Revue documentaire
2.1.2 Stage à la SMHPM
2.1.3 Visite au PND
2.1.4 Enquêtes
2.2 Matériels utilisés
2.3 Contraintes
CHAPITRE III: GENERALITES SUR LA FORMATION ET L’EXTRACTION DES HYDROCARBURES
3.1 Conditions géologiques de la formation du pétrole et du gaz
3.2 Formation du pétrole et du gaz
3.3 Processus d’extraction des hydrocarbures
3.3.1 Recherche sismique de gisements
3.3.2 Forages d’exploration
3.3.3 Phase d’exploitation
3.3.4 Phase de fermeture
CHAPITRE IV : CADRE INSTITUTIONNEL ET JURIDIQUE
4.1 Cadre institutionnel
4.2 Cadre juridique
4.2.1 Lois et Réglementations nationales
4.2.2 Conventions et Accords internationaux
CHAPITRE V: RESULTATS ET DISCUSSION
5.1 Différents polluants issus des activités pétrolières et gazières
5.1.1. Effluents liquides
5.1.2 Déchets solides
5.1.3 Déchets alimentaires
5.1.4 Emission atmosphérique
5.1.5 Pollution sonore
5.1.6 Déchets dangereux
5.2 Impacts sur l’écosystème marin
5.3 Impacts sur la zone d’estuaire du PND
5.3.1 Bassin de N’Tiallakh
5.3.2 Impacts sur la mangrove
5.3.3 Impacts sur la commune de N’diago
5.4 Effets sociaux sanitaires
5.4.1 Impacts sociaux
5.4.2 Impacts sanitaires
CONCLUSION
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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