ETUDE ECOLOGIQUE DE L’ESPECE

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Température

La température moyenne annuelle est de 26C à Maintirano, mais elle peut atteindre jusqu’à 32C pendant la saison de pluie. Le mois le plus froid semble être le mois de juillet pour les deux stations, durant lequel la température peut descendre au-dessous de 20°C (figure 4 (a)). Par contre, les mois de novembre et décembre sont les plus chauds.

Précipitation

La station météorologique de Maintirano donne une luviométriep moyenne annuelle de 882 mm répartis en 72 jours (figure 4(b)). Cependant, dans la zone d’étude entre 2002 et 2003, la précipitation moyenne annuelle est 827 mm pour 51 jours de pluie (figure 4(c)). Les mois de janvier et février sont considérés comme slemois les plus arrosés.

CONTEXTE SOCIO-ECONOMIQUE

Les Sakalava constituent la principale ethnie peuplant la zone d’étude. Ils pratiquent quelques cultures et élevage extensif de zébus ainsi que desrizicultures aux bords des lacs. Masoarivo et Trangahy sont les plus grands villages voisinant du complexe des trois lacs. Mais les populations locales ont l’habitude de se regrouper dans des nouveaux petits villages permanents ou non, suivant leurs activités vivrières. De plus comme le complexe de trois lacs forme un site favorable à la pêche, des gens campent aux bords des lacs pendant la période de pêche (juin – novembre). Après cette période, il nereste que quelques campements qui se trouvent du coté des lacs dont un par lac : Antsakoramby (Soamalipo), Ankirangato (Befotaka) et Ankilimaro (Ankerika).

CHOIX DU SITE

Le site d’étude est choisi par deux raisons :
– comme il s’agit d’un site Ramsar par sa richesse en biodiversité donnant une énorme valeur pour l’homme.
– l’espèce choisie s’y trouve abondante, les connaissances acquises sur le Milan Noir à bec jaune pourraient apporter des renseignements indispensables pour la préservation de ce site Ramsar.

Historique et morphologie de l’espèce

Au début, Milonet al.(1973); Brown et Amadon (1989) et Langrand (1995) considéraient qu’il n’y a qu’une seule espèce de Milan à Madagasc ar, le Milan Noir Milvus migrans, qui est représenté par une sous-espèceM. migrans parasitus. Ferguson et al (2001), affirmaient aussi que la Grande île possède une des six sous-espèces de Milvus migrans. Précisons que ces 6 sous espèces existent dans le monde. La sous espècela plus similaire au Milvus migrans parasitus est celle de M. m. aegyptius qui se trouve dans la région Nord et Nord-Est de l’Afrique. Cependant, les travaux de Morris et Hawkins (1998) rangeaient les Milans Noirs de Madagascar comme étant une autre espèce :Milvus aegyptius. La même année, Sinclair et Langrand (1998) ont affirmé que Madagascar présentedeux espèces de Milan Noir : Milvus aegyptius et M. migrans.
En plus de leur large distribution, Milvus aegyptius ne se distingue morphologiquement du M. migrans que par un seul caractère : la couleur jaune du bec. En effet Morris et Hawkins en 1998 ont décrit le Milan Noir à bec jaune Milvus aegyptius comme ayant une tête brune légèrement striée de sombre, l’iris brun et la cirejaune. Le dessus du corps et les ailes se colorent en brun sombre. La queue est longue et légèrement fourchue. Les pattes ont une coloration jaune. Les jeunes Milvus aegyptius ont le bec noir qui les différencientdes adultes. Le mâle ressemble à la femelle avec un léger avanta ge de cette dernière à la taille (Ferguson-Lees et Christie, 2001).
Durant cette étude, le nom Milvus aegyptius est adopté pour les raisons suivantes : les quatre genres de Milvus du monde sont groupés en deux selon l’aspect général de leur coloration : rosâtre pour le Milan Royal Milvus milvus et le Milan de Cap vert M. fasciicauda ; brunâtre pour les Milans Noirs M. migrans et M. aegyptius. La couleur du bec aide encore à les ranger en deux groupes distincts à savoir : bec noir pour M ilvus migrans et M. fasciicauda ; bec jaune pour M. aegyptius et M. milvus. D’après Ferguson-Lees et Christie (2001), ces Milans ont une répartition géographiquebien connue : Milvus milvus se trouve largement en Europe, M. fasciicauda est strictement endémique de l’île de Cap vert, M. aegyptius se répartit en Afrique australe et dans l’Océan Indien tandis que M. migrans est une espèce commune en Afrique, Asie et Australie.

Informations générales sur l’espèce

Le Milan Noir à bec jaune est une espèce volontairement grégaire et opportuniste (Langrand, 1995). Il peut effectuer une migration intercontinentale ou régionale chez d’autres Pays (Ferguson-Lees et Christie, 2001). Avec un régime très varié, Milvus aegyptius est capable de manger les rats dans les rizières. A Madagascar le Milan Noir à bec jaune est très commun dans le Centre et l’Ouest, un peu moins sur la côte Est et plus rare dans le Sud Ouest (Milon et al, 1973).
D’après Brown et Amadon (1989), le nid est construit souvent au dessus d’un arbre et rarement sur un rocher. La ponte se passe en octobre et la durée d’incubation est de 38 jours. Les poussins sont capables de manger seul mais toujours indépendant de leurs parents à l’âge de 33 jours de l’éclosion. Le premier envol s’effectue à l’âge de 42 jours. Le juvénile atteint le plumage de l’adulte au bout de deux ans environ.

ETUDE DE LA NIDIFICATION

L’étude a été effectuée pendant deux années biologiques successives : de juin 2002 en décembre 2002 et de mai 2003 en décembre 2003. La ollecte des données a été opérée depuis la formation du couple jusqu’à la dispersion des ju véniles.

Recherche du nid

Deux méthodes ont été appliquées pour localiser lesnids :
· Recherche systématique : la nichée est localisée soit par les cris des adultes, soit dans les lieux les plus fréquentés par l’espèc. La visite des arbres tout autour des endroits où les cris ont été entendus a permis ainsd’atteindre cet objectif. Cette méthode est employée tôt le matin (6h) car l’oiseau se trouve souvent à ce moment non loin du nid.
· Enquêtes auprès des villageois : il s’agit de questionner les villageois s’ils ont pu repéré un nid de Milan avant ou pendant cette étude.

Choix du nid à étudier

Le choix des nids à étudier, appelé nid cible, se aitf au hasard. Les nids se disposent dans cinq zones différentes (Ankivahivahy, Ankirangato Est, Ankirangato Ouest, Antsakoramby et Nosindambo) (Figure 5) et ils sont codés par une combinaison de deux chiffres. Le premier chiffre indique l’endroit où on peut trouver le nid (zone) et le second le rang ; par exemple : N 3.1 : signifie que ce nid a été trouvé dans la zone3 (Ankirangato Ouest) et c’est le premier nid observé dans cet endroit. Dans le cas où il y a trois chiffres, le premier chiffre indique toujours la zone, le second chiffre le rang et le troisième renseigne que ce nid est occupé au moins avec un autre nid dans un même territoire denidification, (ex : N 2.3.1, N 5.1.3).
Ces méthodes sont toujours utilisées durant la saison 2002 et 2003. Pourtant en 2003, un recensement de tous les nids autour de chaque lac a été fait. Les nids ainsi trouvés, appelé nids non cibles, ont été codés par le nom du lac suis avec un rang à côté, exemple : Soamalipo14, Befotaka8, Ankerika2.

Observation au niveau des nids

Durant cette étude, un télescope avec un objectif ed 30 à 50 a été utilisé pour les observations et pour identifier les types de nourritures apportées par le couple. Une paire de jumelles (842) a été également utilisée pour l’observation conti ues de tous les comportements dans le territoire de nidification.
Le suivi du nid cible a été effectué pendant tousesl stades de la reproduction du couple occupant. Pourtant il peut y avoir des suivis non complets, lorsque le couple a fini une partie de ses stades de reproduction. Les nids non cibles font l’objet d’observations non continues selon le temps disponible. Les données qui les concernent vont servir de vérifications des nids cibles.

Formation du couple

La formation du couple est considérée lorsque l’undes individus du couple commence à s’occuper de l’autre. De plus, une construction ou réparation du nid par les deux conjoints constitue la cohésion du couple. Deux individus prenant un bain de soleil fréquent à un endroit pourraient aussi indiquer l’installation du couple.

Accouplement

La durée d’un accouplement est comptée pendant la phase cloaque-cloaque. L’heure d’un accouplement est toujours prise même si un cri seulement est entendu dans le territoire suivi. Cette méthode permet d’établir la fréquence des accouplements observés durant une journée.

Ponte et incubation

Dès que la première ponte est constatée, on procèdeà la mesure et au pesage de l’œuf. Chaque nid cible sera ainsi visité tous les matinspour avoir le nombre et l’intervalle exacte de la ponte. La manipulation du premier œuf n’est reco mmencée qu’une fois le deuxième pondu. Lors de la mensuration du second œuf, on reprend la longueur et la largeur du premier œuf pour éviter la confusion entre eux. L’incubation est comptée à partir du jour qui suit la deuxième ponte jusqu’à l’éclosion des poussins. A ce stade, les adultes commencent à rester dans le nid à partir de ce moment.

Croissance des poussins

Pour suivre l’évolution de la croissance des poussins sans trop perturber la nichée, la mensuration se fait tous les trois jours pendant 36 jours au maximum. Au-delà de cette période, les jeunes commencent déjà à apprendre le vol et tentent de quitter leur nid. Mais pour avoir des mesures complètes pour chaque journée de 1 à 36 pour l’ensemble des nichées, la mensuration est procédée de façon à ce que chaque âge ait au moins 2 représentants. La mensuration concerne la tête, la patte, l’aile et el poids (Biggs et al., 1978) (ANNEXE 2).
Vers la dixième mensuration (30 jours), des bagues ont été mises sur les jeunes juste avant leur premier envol. Ces bagues sont en plastique de couleurs différentes (rouge et verte) et portent chacune un numéro spécifique. Il y a aussi des bagues non numérotées (rouge et jaune) combinées ou non avec les précédentes. L’objectif de cette combinaison est de pouvoir distinguer individuellement chaque poussin. Les bagues sont placées sur l’une ou les deux métatarses. Pour les nids non cibles, quelques mensurations ont été faites pour comparer avec les données obtenus sur les nids cibles dans le but desavoir leur âge relatif.
Tous les travaux effectués au niveau d’un nid que ce soit la vérification des œufs ou la mensuration des poussins, doivent être effectués leplus rapidement possible pour minimiser les dérangements.

Productivité

La productivité s’est définie comme le nombre de poussins dispersés par rapport aux nombres d’œufs éclos. Pour les nids non cibles cett e productivité est vérifiée après 30 jours de la première visite de chaque nid. Pour vérifier lenombre d’œufs exactes, une vérification est nécessaire tous les jours jusqu’au 5ième jour après la première ponte.

Détermination de l’âge probable des poussins

Pour estimer l’âge probable des poussins trouvés pendant le recensement des nids, le poids a été choisi comme référence lorsque les poussins sont encore couverts seulement par des duvets ( 11 jours). Quand les plumes poussent, la longueur des rémiges primaires et celle de la queue sont prises en compte. En effet, il convient de tenir compte de la corrélation entre l’âge et ces autres variables dans les deux tranche s d’âge : 1 à 10 jours (poids seulement) et 11 à 36 jours (poids, rémige primaire et queue). Les résultats de mensuration pris régulièrement dans les nids cibles ont servi de matrice à cette e stimation.

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Table des matières

I- INTRODUCTION
II- ZONE D’ETUDE
II-1 SITUATION GEOGRAPHIQUE
II-2 CLIMAT
II-2.1 Température
II-2.2 Précipitation
II-3 MILIEU NATUREL
II-3.1 Végétation
II-3.2 Faune
II-4 POPULATION LOCALE
II-5 CHOIX DU SITE
III- METHODOLOGIE
III- 1 MATERIEL BIOLOGIQUE
III-1.1 Position systématique
III-1.2 Historique
III-1-3 Informations générales sur l’espèce
III-2 ETUDE DE LA NIDIFICATION
III-2.1 Recherche du nid
III-2.2 Choix du nid
III-2.3 Observation du nid
III-3 CAPTURE
III-4 ETUDE BIOLOGIQUE DE L’ESPECE
III-4.1 Formation du couple
III-4.2 Accouplement
III-4.3 Ponte et incubation
III-4.4 Croissance des poussins
III-4.5 Productivité
III-4.3 Détermination de l’âge probable des poussins
III-5 ETUDE ECOLOGIQUE DE L’ESPECE
III-5.1 Analyse de l’habitat
III-5.2 Délimitation du territoire de nidification
III-5.3 Comptage
III-5.4 Densité
III-5.5 Régime alimentaire
III- 6 ANALYSE STATISTIQUE
III- 6.1 Moyenne et Ecart-type
III-6.2 Test de Mann-Whitney
III-6.3 Corrélation de Spearman
III-6.4 Test de Chi-deux
IV- RESULTATS
IV-1 MORPHOLOGIE DE L’ESPECE
IV-1.1 Etude sur les adultes
IV-1.2 Etude des poussins
IV-1.2.1 Poids
IV-1.2.2 Croissance des plumes
IV-1.2.3 Détermination de l’âge probable des poussins
IV-1.2.4 Rapport de taille des poussins et des adultes
IV-2 TERRITOIRE DE NIDIFICATION
IV-3 CARACTERISTIQUES DU NID
IV- 3.1 Emplacement et nombre de nids cibles
IV-3.2 Nombre de nids recensés
IV-3.3 Matériaux de construction du nid
IV-3.4 Mensuration de nids
IV-3.5 Les espèces d’arbres utilisés pour nidifier
IV-5 BIOLOGIE DE REPRODUCTION
IV-5.1 Formation du couple
IV-5.2 Accouplement
IV-5.3 Ponte et incubation
IV-5.4 Productivité
IV-5.4.1 Nids cibles
IV-5.4.2 Nids non cibles
IV-5.4.3 Autres facteurs agissant sur la productivité
IV-6 ECOLOGIE
IV- 6.1 Comptage et densité des individus
IV- 6.2 Caractéristiques de l’habitat
IV- 6.3 Régime alimentaire
IV-7 ETHOLOGIE
IV- 7.1 Formation du couple
IV-7.2 Utilisation du territoire de nidification
IV- 7.3 Reconstruction et construction du nid
IV- 7.4 Accouplement
IV- 7.5 Incubation
IV- 7.6 Elevage des poussins
IV- 7.7 Comportement des jeunes
IV- 7.8 Dispersion des juvéniles
IV- 7.9 Autres comportements
IV-7.9.1 Comportement de chasse
IV-7.9.2 Livraison de proies
IV-7.9.3 Agressivité
IV- 7.9.4 Bain de soleil
IV-7.9.5 Cris
V- DISCUSSION
V- 1 TAILLE DE L’ESPECE
V- 2 FORMATION DU COUPLE
V- 3 CONSTRUCTION ET RECONSTRUCTION DU NID
V- 3.1 Emplacement du nid
V- 3.2 Matériaux de construction
V- 3.3 Durée de la construction
V- 3.4 Occupation du nid
V- 4 ACCOUPLEMENT
V- 5 PONTE ET INCUBATION
V- 5.1 Ponte
V- 5.2 Incubation
V- 5.3 Ponte de remplacement
V- 6 MENSURATION ET PESAGE DES JEUNES
V- 7 ELEVAGE DES POUSSINS
V- 8 DISPERSION DES JUVENILES
V- 9 PRODUCTIVITE
V- 9.1 Réussites des poussins
V- 9.2 Autres facteurs agissants sur la productivité
V- 10 HABITAT
V- 11 FIDELITE AU TERRITOIRE DE NIDIFICATION
V- 12 CHASSE ET REGIME ALIMENTAIRE
V- 13 SAISON DE REPRODUCTION
V- 14 MOUVEMENT DE L’ESPECE
V- 15 RELATIONS INTRA ET INTERSPECIFIQUE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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