Soutenance mémoire
Le Plan National d’Aménagement du Territoire (PNAT) avait prévu en 1991 la création d’un pôle régional s’appuyant sur l’axe Matam-Ourossogui, afin d‘améliorer la hiérarchie des établissements humains. Il a également préconisé d’ériger progressivement aux rangs de Relais Communaux, certains villages centres chefs lieux d’Arrondissement et de Communauté Rurale et le réaménagement des limites administratives issues de la réforme de 1984. C’est dans ce cadre que le Sénégal a mis progressivement en place un réseau de Communes capables de polariser leur hinterland et d’offrir aux populations les équipements et infrastructures nécessaires à leur épanouissement. Malgré ces efforts, au Sénégal, on constate que les Communes d’une manière générale et Ranérou en particulier n’ont pas les ressources humaines et financières nécessaires pour répondre aux besoins fondamentaux des populations.
De plus, le découpage de la Commune de Ranérou a été fait de manière arbitraire c’est pourquoi aujourd’hui elle empiète sur les deux (2) Réserves de Faune du Ferlo (nord et sud) qui sont pourtant des zones classées du Domaine National. Or, en matière de déclassement, le Ministre chargé des eaux et forêts veille à ce qu’un équilibre soit respecté entre les intérêts nationaux, des collectivités et ceux des particuliers. Il s’y ajoute que pour le cas de Ranérou, il n’a pas été promulgué un décret de déclassement de la zone ; ce qui constitue une violation des textes. Par ailleurs, Ranérou se trouve dans la zone sahélienne avec une pluviométrie qui dépasse rarement 500 mm. Cette situation fait que l’agriculture et l’élevage qui sont les principales activités socioéconomiques de la Commune sont en crise, d’où l’exode des jeunes vers d’autres zones économiquement plus prospères. Du fait de l’enclavement et de l’impraticabilité des routes, la Commune de Ranérou est difficile d’accès.
Ranérou se distingue aussi par l’inexistence d’un réseau d’assainissement individuel et collectif. La collecte des déchets solides est également inefficace, d’où la prolifération des dépotoirs sauvages d’ordures dans les rues de la ville.
LE MILIEU PHYSIQUE DE LA COMMUNE DE RANEROU
La Commune de Ranérou, comme tout l’Ouest du Ferlo, région naturelle dans laquelle elle se trouve ; est localisée dans l’unité géologique appelée bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien. Ce bassin est une cuvette qui va du NO de la Guinée-Bissau à l’Ouest de la Mauritanie et intéresse aussi tout l’Ouest du Sénégal. Cette cuvette sera envahie par les eaux, du Crétacé supérieur à l’Eocène, et sera le siège de divers types de sédimentation. L’épisode transgressif se termine à la fin de l’Eocène, et une nouvelle nappe détritique appelée Continental Terminal s’y dépose de l’Oligocène au Pliocène. Cette évolution géologique, résumée, explique le relief et la géologie du milieu.
LA GEOLOGIE ET L’HYDROGEOLOGIE
La commune de Ranérou est localisée dans le bassin sénégalo-mauritanien qui occupe la majeure partie du pays. Les formations sont composées de roches et de sédiments ; et les séries du bassin renferment des eaux à plusieurs niveaux.
Le bassin du Secondaire et du Tertiaire
Les formations vont du Secondaire au Tertiaire.
Les formations du Secondaire
Elles sont du Jurassique supérieur et du Crétacé. Les faciès caractéristiques sont les sables, les graviers, les grès, les calcaires et les argiles. Le sommet du Crétacé est représenté par le Maestrichtien à faciès gréseux.
Les formations du Tertiaire
Les faciès les plus courants sont du Lutétien inférieur et sont constituées de calcaires, de marnes et de niveaux phosphatés. Le substrat géologique de la quasi-totalité de cette zone est presque entièrement constitué par les formations gréso-argileux bariolées du Continental Terminal. Les niveaux d’argile ont une épaisseur variable qui atteint 150 mètres dans le Ferlo central. Ces formations sont couvertes d’une cuirasse ferrugineuse. Dans la partie orientale, ces formations sont plus ou moins démantelées et sédimentées par une cuirasse gravillonnaire ou conglomératique sur lesquelles reposent parfois les sables du Quaternaire; ce qui permet de distinguer deux Ferlo : le Ferlo sableux et le Ferlo cuirassé. Au Quaternaire, une succession de périodes sèches et humides coïncidant avec des phases de transgression et de régression marine ont favorisé des accumulations de sables et de calcaires. Les sables donnent les formations de dunes orientées OSO-ENE.
L’hydrogéologie et l’écoulement de surface
Les séries sédimentaires du bassin renferment des eaux souterraines à plusieurs niveaux.
La nappe du Maestrichtien
Elle est constituée surtout par des grès et des sables du Maestrichtien. L’alimentation de la nappe s’effectue en partie par les crues du Sénégal et elle est parfois fossile. Elle est atteinte par les forages entre 100 et 350 mètres de profondeur et les débits d’exploitation sont élevés de l’ordre de (50 à 100 m3 /h).
Les nappes du Continental Terminal
Elles se trouvent dans les grès du Continental Terminal ou dans les calcaires de l’Eocène. Les puits des villages les atteignent entre 30 et 100 mètres de profondeur, et dans le Ferlo occidental le niveau se situe à environ 40 mètres. Ces puits sont généralement des sources d’approvisionnement en eau potable avec une très grande affluence en saison non pluvieuse ou en période de tarissement des mares.
Les nappes du Quaternaire
Ce sont des nappes phréatiques perchées, source importante d’eaux alimentant de nombreux villages dans le Ferlo. Le Ferlo n’a pas de réseau hydrographique organisé, l’eau de ruissellement s’accumule et donne des marigots à écoulement saisonnier, qui débouchent souvent dans la vallée fossile du fleuve Ferlo en cours de revitalisation à partir du Lac de Guiers (O. DEME, 2005). Ces eaux sont soumises à une forte évaporation.
– Les vallées fossiles : ce sont d’anciens cours d’eau asséchés du fait de la sècheresse persistante. Les fonds de vallées sont remplis de sables dunaires d’où l’appellation de vallées fossiles. Le ruissellement de surface est inexistant car le matériau sableux est très meuble donc incapable de retenir l’eau de surface.
– Les mares : ce sont des cuvettes ou de petites dépressions éparpillées dans la zone sylvo-pastorale. Ces dépressions ou cuvettes sont jalonnées d’un chapelet de mares où stagnent les eaux durant la saison pluvieuse. Ces eaux sont utilisées par les habitants et le bétail durant les trois ou quatre mois de saison pluvieuse. Les mares et les marigots constituent « un outil de marquage » de l’espace à travers différentes nominations : «dans le département de Ranérou se trouvent le Girde-Wendu, JabeCambuk-Fete, Fayaude, Thiangol-mangol» etc., qui sont des noms de mares ou de marigots.
LE RELIEF, LA GEOMORPHOLOGIE ET LE MODELE
Le relief est relativement plat, avec de petites collines peu élevées et des vallées fossiles. Le Ferlo appartient à des plateaux sableux très monotones s’étendant sur tout le bassin sédimentaire du Secondaire et du Tertiaire. On y distingue deux secteurs :
– Le Ferlo central et méridional, accidenté et latéritique (Ferlo boundou) : le modelé se présente sous forme d’un plateau sableux très uniforme constitué par les grès du Continental Terminal. Le plateau s’abaisse d’Ouest en Est jusqu’à 25 à 30 mètres. Dans sa partie orientale, il se termine par une petite cuesta au dessus des bordures de la vallée du Sénégal et des plaines de la basse Falémé. Ce plateau est incisé d’un réseau de vallées mortes du Ferlo et il est découpé en une série de buttes coiffées de cuirasses et dominant des glacis sableux.
– Le Ferlo septentrional a un modelé plus uniforme et d’altitude plus faible, ne dépassant que rarement 50 mètres. Il correspond à un erg de dunes longitudinales très émoussées entièrement fixées par la végétation. La géologie et l’hydrogéologie sont marquées par le bassin de deuxième degré et troisième degré.
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Table des matières
Introduction
Première partie : Les composantes physiques et démographiques de la Commune
CHAPITRE I : Le milieu physique de la Commune de Ranérou
CHAPITRE II : Les données démographiques
Deuxième partie: Etude des activités, niveau d’équipement et des compétences locales
CHAPITRE I : Les activités économiques et le niveau d’équipement de la Commune
CHAPITRE II : Les compétences locales et la gestion municipale
Troisième partie : La dynamique organisationnelle et les stratégies pour un développement durable
CHAPITRE I : Dynamique organisationnelle
CHAPITRE II : Les stratégies pour un développement durable de la Commune
Conclusion générale
Bibliographie
Liste des tableaux
Liste des cartes
Liste des figures
Liste des photos
Table des matières
