ETUDE DES SYSTEMES DE PRODUCTION AGRICOLES

LES VENTS

   Ils sont de trois types : l’alizé maritime flux issu de l’anticyclone des Açores prédomine dans la région littorale en saison sèche de direction nord à nord-est. L’alizé maritime est un vent constamment humide marqué par une faible amplitude thermique. Du fait de sa structure verticale qui bloque le développement des formations nuageuses, ce flux est inapte à déverser des précipitations. Cependant, son humidité peut déposer sous forme de rosée notamment la nuit. Il faut mentionner que les alizés maritimes sont aussi chargés d’embruns saturés en eau salée. L’alizé continental, saharien, envahit une partie de la basse Casamance pendant la saison sèche. Il est caractérise par une grande sécheresse liée à son long parcours continental et par des amplitudes thermiques importantes. Ce flux d’air peut être souvent à l’origine du transport de fines particules de sables et de poussières en suspension dans l’atmosphère. Les vents d’ouest ou du sud-ouest communément appelés moussons proviennent de l’alizé issu des anticyclones de saint Helene dans l’atlantique sud. Ce flux envahit l’ensemble de la Casamance en période estivale. Bénéficiant d’un très long parcours maritime, la mousson est un flux particulièrement humide marqué par une faible amplitude thermique avec cependant des températures globalement plus élevées que celles de l’alizé maritime. C’est le flux qui apporte la potentielle précipitation.

LE MIL, LE MAÏS ET LE SORGHO

   À côté du riz, le mil, le maïs et le sorgho sont également cultivés dans la Communauté rurale de Niamone. Ils ont une taille plus importante et plus épaisse par rapport au riz. Les paysans cultivent ces céréales dans des champs de 3 à 4 hectares dont la fertilisation est faite à l’aide du parcage des animaux. Ainsi parmi les ménages enquêtés, 98 % cultivent le mil, 18,2% le sorgho et 16,2% le maïs. Le démarrage des cultures est fonction de l’arrivée et de la régularité des pluies. Selon les ménages, pour un hivernage normal, les paysans souhaiteraient que les cultures s’effectuent à la mi-juin pour permettre aux récoltes de se faire dans le délai du calendrier agricole. Cependant, la division sexuelle du travail dans la CR de Niamone est inexistante. Les hommes et les femmes font les travaux agricoles en commun durant toute la période hivernale. Selon les ménages, le mil et l’arachide sont souvent cultivés en association. Il est également valable pour l’arachide et le sorgho, mais à moindre mesure. La production est destinée à l’autoconsommation. En effet, les graines de mil, de sorgho et de maïs déjà transformés en farine permettent aux populations de faire la bouillie et le couscous.

LES TECHNIQUES CULTURALES DU RIZ

   « Dans la CR de Niamone comme pour toute la basse Casamance, la riziculture est extrêmement ancienne. Elle comporte des techniques autochtones de labourer et de dessalement des sols, de repiquage et d’aménagement des casiers » La culture du riz comporte beaucoup de phases techniques selon les types de rizières. Le labour systématique des terres est pratiqué au niveau de la zone des rizières profondes. C’est une technique qui joue un grand rôle dans l’amélioration des aptitudes des sols. Ce labour se fait pendant la saison sèche. Les paysans appliquent cette technique dans les rizières basses. Il s’agit d’un labour profond en billons très larges séparés par des sillons très profonds qui s’accompagnent d’un enfouissement de matière organique destinée à améliorer la qualité du sol (Gourou, 1984). Après la récolte, les débris de paille et les herbes sont enlevés et enfouis dans le sol par un premier labour, ils s’y décomposent durant toute la période non-pluvieuse. Lors du labour suivant, les boues enrichies en humus, sont retournées en surface. Pour réussir ces travaux, les paysans utilisent un matériel rudimentaire, le kadiandou dont le maniement demande force physique, adresse et maîtrise. Des femmes regroupées en association se chargent de la fertilisation des rizières hautes avant les premières pluies. La fertilisation des sols est une technique très importante qui assure la régénération des sols. Le repiquage du riz est aussi une technique très importante dans la riziculture traditionnelle diola. Il permet d’économiser des semences, de sélectionner les plants dans les pépinières, de diminuer l’impact des oiseaux et de lutter contre les mauvaises herbes. C’est l’œuvre des femmes qui aménagent un territoire où elles établiront la pépinière. Le séjour en pépinière peut durer entre 4 à 8 semaines.

LE CALENDRIER DU TRAVAIL AGRICOLE

   Le travail agricole démarre d’abord dans la zone de plateau par le débroussaillage-brulis au mois de mai. Cette étape a pour objectif de nettoyer les champs avant les premières pluies. Les paysans procèdent au labour-semis vers la fin juin. Les hommes et les femmes font le labour et le semis quand la terre est suffisamment mouillée. Après les travaux de labour et de semis commence le sarclage des champs en fin juillet. Cette technique se fait quand les herbes envahissent les premiers pieds des plantes. Les paysans se consacrent au sarclage et à l’entretien jusqu’en mi-octobre. Le sarclage est l’opération culturale la plus longue. Au mois de septembre, la surveillance des champs d’arachide est entamée par les paysans qui ont terminé le travail de sarclage pour empêcher que les singes fassent des incursions et démolissent les graines d’arachide qui n’ont pas encore atteint l’âge de maturité. Les jeunes garçons assis sur les miradors assurent la surveillance des champs d’arachide. Lorsque les produits murissent, les paysans commencent les récoltes. Les récoltes du mil, du sorgho et de l’arachide se font en décembre. La récolte du mil et du sorgho se fait par la coupure des épis en mettant toutes les tiges à terre. Cependant celle d’arachide se déroule par le détachement des graines des pieds et s’en suit le vannage et le stockage en fin décembre. Par ailleurs, dans le domaine des rizières les paysans arrachent les arbustes et les mauvaises herbes qu’elles brûlent à l’intérieur des champs vers mijuin, une manière de renforcer la fertilité de ces champs. Il existe dans ce domaine, une riziculture aquatique et une autre en semis direct. Au niveau des zones aquatiques, le labour démarre en août, et le repiquage des pépinières plantées sur les bordures du plateau se passe à la fin du mois d’août, et septembre. Dans cette zone, le sarclage n’est pas impératif puisse que les champs restent inondés, ce qui ne permet pas aux herbes de se développer. Par contre, la riziculture en semis-direct, le labour et le semis se font au mois d’aout. Le sarclage est impératif dans la mesure où il sert à éliminer les mauvaises herbes qui font la concurrence au riz. La récolte, quant à elle, se déroule entre décembre et janvier. Par ailleurs, l’agriculture a toujours joué un rôle important dans l’activité d’élevage partout où les deux secteurs sont associés. Car les résidus issus de l’agriculture font objet d’une alimentation pour les races animales.

LA SALINISATION

   L’année 1973 marque l’avènement de la sécheresse dans tout le sahel. La Communauté rurale de Niamone en a connu les frais de la sécheresse. La salinisation des sols est l’une des conséquences majeures engendrées par la sécheresse. Elle est due à l’avancée inexorable des eaux marines dans tout le réseau hydrographique en Casamance. Il s’y ajoute la régression généralisée du niveau des nappes qui accentue considérablement les phénomènes de salinisation et d’acidification des vasières, peuplées par la mangrove. Ainsi, les sols des vasières et des bas-fonds, autre fois aptes à l’agriculture subissent aujourd’hui la remontée de la langue salée (PADERCA, juillet 2008). Cette avancée de la langue salée a sans doute créé des dommages importants surtout au niveau des rivières (photo ci-dessous). En effet les terres cultivables ont été abandonnées par leurs propriétaires qui sont allés exploiter les terres du plateau. Selon les ménages interrogés soit 49 % déclarent qu’une bonne partie des terres cultivables a été abandonnée sous l’effet du sel. Cette situation demeure une préoccupation de tous les jours pour les agriculteurs de la Communauté rurale de Niamone. Car hormis les rizières déjà affectées, des risques persistent au niveau des populations paysannes. Une partie de la zone de plateau est également envahie par le sel rendant l’eau des puits salée surtout dans le village de Kandiou. L’activité maraichère est devenue quasi impossible au niveau de ce village qui se base sur l’eau de puits pour arroser les plantes vues qu’il n’existe pas de forage. La mangrove qui régularise la quantité de sel a disparu dans les villages de Niamone, Kandiou, Tobor et Baghagha et laisse la place à une importante surface de tannes. La salinisation représente l’un des impacts négatifs du changement climatique sur l’environnement agricole. La photo ci-dessous représente l’avancée du sel dans la rizière de Baghagha.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA COMMUNAUTE RURALE DE NIAMONE
CHAPITRE 1 : CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN
A- CADRE PHYSIQUE
1) SITUATION GEOGRAPHIQUE
2) LE RELIEF ET LES SOLS
3) L’OCCUPATION DU SOL
4) LE CLIMAT
5) LES VENTS
6) LA PLUVIOMETRIE
7) L’HUMIDITE RELATIVE
8) LES TEMPERATURES
9) LES RESSOURCES EN EAU
10) LES RESSOURCES VEGETALES
B- LE CADRE HUMAIN
a) LE PEUPLEMENT
b) POPULATION
CHAPITRE II : LES ACTIVITES ECONOMIQUES
1) L’AGRICULTURE
2) L’ELEVAGE
3) LE PRELEVEMENT
4) LE COMMERCE
DEUXIEME PARTIE: LE SYSTEME DE PRODUCTION AGRICOLE ET LES CONTRAINTES
CHAPITRE 1: LE SYSTEME DE PRODUCTION AGRICOLE
I. LES POTENTIALITES AGRICOLES
1) LES POTENTIALITES NATURELLES
b) LE MODE D’ACCES A LA TERRE
c) LA MAIN D’ŒUVRE
d) LE MATERIEL AGRICOLE
e) LA FERTILISATION DES TERRES
II. LES TYPES DE CULTURES
a) LE RIZ
b) LE MIL, LE MAÏS ET LE SORGHO
c) L’ARACHIDE ET AUTRES CULTURES
III. LE MARAICHAGE
IV. L’ARBORICULTURE
V. LES TECHNIQUES CULURALES DE RIZ
VI. LE CALENDRIER DU TRAVAIL AGRICOLE
VII. LES POTENTIALITES DE L’ELEVAGE
VIII. LES TYPES D’ELEVAGE
CHAPITRE 2 : LES CONTRAINTES DU SYSTEME DE PRODUCTION AGRICOLES
I. LES CONTRAINTES DE L’AGRICULTURES
a) LA SALINISATION
b) L’ACIDITE
c) LES DEFICITS PLUVIOMETRIQUES
d) L’ENSABLEMENT DES RIZIER
e) LA FAIBLESSE DE LA JACHERE
f) LA BAISSE DE LA FERTILITE
G) FAIBLE DISPONIBILITE SUR PLACE DES SEMENCES CERTIFIEES, D’ENGRAIS ET DE PRODUITS PHYTOSANITAIRES
h) L’INSECURITE ET LE DEPLACEMENT DES POPULATIONS
i) LA MIGRATION
II. LES CONTRAINTES DE L’ELEVAGE
TROISIEME PARTIE: LES STRATEGIES ET LES PERSPECTIVES
CHAPITRE 1 : LES STRATEGIES
1) LA LUTTE CONTRE L’AVANCEE DU SEL
a) L’AMENAGEMENT DES VALLEES
b) LA VALORISATION DES VALLEES AMENAGEES
c) LES DIGUES ANTISELS
d) LES DIGUES DE RETENTIONS ET DIGUES EN COURBE DE NIVEAU
e) IMPACTS DES MICRO-BARRAGES SUR LE DESSALEMENT ET L’ACIDITE DES TERRES
f) LES TRAVAUX DE DEFENSE ET DE RESTAURATION DES SOLS
2) INTENSIFICATION ET DENSIFICATION AGRICOLE
CHAPITRE 2 : LES PERSPECTIVES
A- LES PERSPECTIVES AGRICOLES
B- LES PERSPECTIVES D L’ELEVAGE
CONCLUSION
ANNEXE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIE

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *