Étude des pêcheries et des paramètres biologiques du grondeur métis, Pomadasys incisus

La pêche joue un rôle socio-économique considérable au Sénégal, à l’image de la plupart des pays à vocation maritime. Il constitue le premier secteur de l’économie nationale en tant que principal pourvoyeur de devises. D’emplois environ 600 000 Sénégalais (ISS, 2016) et de protéines animales avec 70% des apports nutritionnels en protéines d’origine animale (ISS, 2016), avec en moyenne 20,7 kg/an/personne selon la CSRP. Ces performances économiques et sociales sont dues en grande partie à la dynamique du sous-secteur de la pêche artisanale qui est à l’origine de plus de 80% de la production nationale. Cependant, la pêche industrielle fait aujourd’hui concurrence à la pêche artisanale. La vente de licences de pêche à des pays étrangers, contribue, certes, aux recettes du pays mais exerce une pression supplémentaire sur les ressources halieutiques. A cela, s’ajoutent d’autres pressions sur le littoral telles que la coupe de mangrove pour obtenir du bois de chauffe ou pour développer la riziculture. Mais aussi l’érosion côtière due au prélèvement de sable et la pollution par rejet des eaux usées et autres déchets anthropiques dans l’océan ou encore par l’accroissement de la surexploitation de la plupart des ressources halieutiques. Cette dégradation du littoral et de ses ressources a un impact direct sur les populations côtières qui voient leur principale source de revenus et d’alimentation s’amenuiser.

Face aux différents enjeux du secteur, des réponses ont été fournies par les autorités publiques sous forme d’orientations stratégiques. C’est ainsi qu’en l’espace de quelques années, l’objectif de la politique des pêches au Sénégal est passé de l’augmentation de la productivité à la gestion durable des ressources halieutiques. Dans un souci d’une meilleure intégration des politiques des pêches dans les politiques nationales, il paraît important de bien connaître les exigences des espèces à protéger en passant par la maîtrise de la biologie de la reproduction et de la croissance des espèces. C’est dans ce cadre que s’inscrit notre étude dont le thème porte sur l’étude de la biologie, de la reproduction et de la croissance du grondeur métis, Pomadasys incisus sur la petite côte (Joal-Fadiouth).

Synthèse bibliographique 

Présentation de la commune de Joal-Fadiouth 

Localisation de la commune de Joal-Fadiouth 

La commune de Joal-Fadiouth se situe sur le littoral de la Petite Côte du Sénégal. Elle constitue l’extrême sud de la région de Thiès et se trouve à 118 km de la ville de Dakar. La commune couvre une superficie de 5.035 ha (50,35 km²) dont 65% inondable. Elle est limitée au nord-est par la commue de Nguéniène, au sud par la commune de Palmarin (région de Fatick) et à l’ouest par l’Océan Atlantique. Elle fut créée le 1er février 1966 par la loi 66 20 et ses limites actuelles découlent de la mise en application du décret 72 82 du 3 Février 1972. La commune de Joal-Fadiouth est bâtie sur une plaine. Elle s’étire en longueur entre l’Océan Atlantique, le bras de mer de Mama Nguedj et les tannes (zone dépressionnaire inondable par les eaux salées aux sols stériles à forte concentration saline). Elle est constituée de trois entités distinctes :
➤ la ville de Joal qui occupe un cordon sableux du littoral et une partie des tannes ;
➤ le village de Fadiouth, situé sur une île de coquillages est appelé île aux coquillages et occupe la partie estuarienne des marigots ou bolongs. Il est relié à la ville de Joal par un pont en bois.
➤ le village de Ngazobil surplombe la falaise littorale au nord-ouest de Joal sur la côte Atlantique.

Situation socio-économique

Population
D’intenses flux migratoires combinés à une évolution démographique importante ont entrainé une augmentation rapide de la population de Joal-Fadiouth. La population est ainsi passée de 11 200 habitants en 1976 à 45 157 habitants en 2010 (ANSD, 2011). Aujourd’hui la population est de 45 788 habitants (ANSD, 2013). Contrairement à la majorité des Sénégalais qui sont d’origine wolof et de religion musulmane, les habitants de Joal-Fadiouth sont majoritairement d’origine sérère (51% de sérère pour 29% de wolof) et bien que 84% des habitants de la commune soient musulmans, la petite île de Fadiouth est à 90% chrétienne . Cette diversité culturelle en fait une commune riche en tradition.

Pêche
Le centre de pêche de Joal est le premier port de pêche artisanale du pays. Les mises à terre s’élève à 138 823 T pour l’année 2017 (CRODT, 2019). Plus de 30% de la population active de Joal-Fadiouth travaille dans le secteur de la pêche ou ses activités connexes. Les techniques de pêche piroguière sont très diversifiées : filets dormants ou dérivants de fond, sennes tournantes, filets maillants de surface encerclant ou dérivant, palangres, lignes ou turlutes à poulpe, lignes ou casiers à seiche et éperviers sont les différents types de pêche existants à Joal. La pêche à pied est également pratiquée par les pêcheurs de crevettes utilisant le killi et pour la cueillette d’huîtres ou le ramassage des arches. Ces deux dernières activités sont presque exclusivement féminines. Des pêcheurs de toute la région viennent pêcher dans la zone de Joal, réputée pour sa richesse spécifique, sa haute productivité et ses activités de pêche permanentes tout au long de l’année. Cependant, les ressources halieutiques à Joal-Fadiouth, comme partout au Sénégal, s’amenuisent, d’où l’importance de mettre en place des mesures de protection.

Agriculture
L’agriculture est pratiquée dans la commune mais surtout comme une agriculture de subsistance basée sur le mil, l’arachide et le sorgho. La riziculture est également pratiquée par les femmes mais elle est fortement perturbée par la salinisation des terres. L’élevage n’est pas très développé dans la commune mais dans les villages environnants.

Tourisme
Le tourisme et l’artisanat sont deux activités très développées et en croissance rapide dans la commune et particulièrement à Fadiouth. Le développement du tourisme et l’urbanisation rapide de la commune entraînent une utilisation de plus en plus intensive du cordon littoral, au risque de nuire à la biodiversité et d’accélérer les phénomènes d’érosion côtière.

Caractéristiques biophysiques du milieu

Joal-Fadiouth occupe aussi une position intermédiaire du point de vue du climat et de la végétation, entre le domaine sahélien au nord et la luxuriance de la Casamance au sud. Du fait de sa position dans l’estuaire, la plus grande partie de la superficie de la commune (3 021 hectares) est régulièrement immergée sous l’influence des marées. Le climat est de type sahélien avec 3 à 4 mois d’hivernage de juillet à octobre et des températures douces de novembre à avril. L’estuaire vasière occupé par la mangrove verte toute l’année, est sillonné de bolongs et parsemé de petits îlots de coquillages, qui servent de sanctuaires aux Pangols (Fassanda, Tinine, Kouta, ect.) et peuplé de baobabs et d’acacias. Les palétuviers, la zone des tannes et le littoral sont peuplés d’oiseaux marins (mouettes, bécasses, pélicans, flamants roses); on y trouve des singes, quelques cigognes et des hyènes. La faune marine est très riche. La mer étant peu profonde, les coquillages s’y développent très bien, surtout les pagnes (Senilia senilis), les rochers (Hexaplex spp), les volutes (ou yeet en wolof) (Cymbium spp), les moules et les huîtres. Les racines de la mangrove constituent une véritable nurserie et les bolongs des viviers naturels pour beaucoup de poissons, de céphalopodes et de crustacés.

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Table des matières

Introduction
I. Synthèse bibliographique
I.1. Présentation de la commune de Joal-Fadiouth
I.1.1. Localisation de la commune de Joal-Fadiouth
I.1.2. Situation socio-économique
I.1.3. Caractéristiques biophysiques du milieu
I.2. Généralités sur le genre Pomadasys
I.2.1. Description de Pomadasys incisus
I.2.2. Milieu de vie et distribution de l’espèce
I.2.3. Biologie et pêche de l’espèce
I.2.4. Position systématique
II. Matériels et méthodes
II.1. Choix de l’espèce
II.2. Stratégie d’échantillonnage
II.2.1. Collecte des données
II.2.2. Matériels utilisés
II.2.3. Exploitation des données recueillies
II.3. Relations morphométriques
II.3.1. Relation Taille-Poids
II.3.2. Coefficient de condition (K)
II.4. Biologie de la reproduction
II.4.1. Sex-ratio
II.4.2. Rapport gonado-somatique (RGS)
II.4.3. Taille à la première maturité sexuelle (L50)
II.4.5. Variation des stades de maturation macroscopique
III. Résultats
III.1. Pêcherie des espèces du genre Pomadasys au Sénégal
III.1.1. Pêcherie artisanale
III.1.2. Pêcherie industrielle
III.2. Pêcherie de P. incisus
III.3. Relations Taille-Poids de P. incisus
III.4. Coefficient de Condition (Kc)
III.5. Biologie de la reproduction
III.5.1. Sex-ratio
III.5.2. Rapport gonado-somatique (RGS)
III.5.3. Taille à la première maturité sexuelle (L50)
III.5.5. Variation des stades de maturation macroscopiques
IV. Discussion
IV.1. Pêcherie
IV.2. Paramètres numérique et pondéral
IV.3. Paramètres biologiques
Conclusion
Bibliographie
Web bibliographies
Annexe : Questionnaire

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