Etude des dispositifs de cultures de cacaoyers dans le sambirano

Le cacao est un des produits de consommation les plus appréciés dans le monde et surtout dans les pays développés comme les Etats-Unis, l’Allemagne, la France et le Royaume Uni. Le cacaoyer est originaire des forêts tropicales de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud. Au 19ième siècle, il est introduit sur le continent africain. La production de cacao est concentrée en Afrique de l’Ouest. La Cote d’Ivoire et le Ghana représentent actuellement 60 % de la production mondiale (ICCO, 2012). L’ouverture du marché de cacao aux pays émergents comme l’Inde, la Chine, incite à faire progresser la demande. Les cacaos de qualité supérieure sont très recherchés sur le marché. A Madagascar, la culture de cacao est concentrée dans la vallée du Sambirano. Le Sambirano constitue un domaine phytogéographique (HUMBERT, 1965). Ce domaine a le type bioclimatique chaud et humide où les conditions écologiques sont propices à la culture de rente, en particulier le cacaoyer (KOECHLIN et al., 1974). Cette culture permet de maintenir une agroforesterie semi naturelle constituant par conséquent des productions agroalimentaires sous couvert forestier, ce qui réduit la pratique de cultures sur brulis dans cette zone. Pendant la période de la colonisation, la cacaoculture y a été établie afin d’alimenter en cacao le marché européen. Ainsi la variété criollo fut introduite vers le début du 20ème siècle (RAKOTOMAHARO, 1973). Vers les années 1920, la variété forastero fut introduite à son tour pour remédier au manque de productivité et à la sensibilité du criollo face aux maladies. Cependant, pour conserver la spécificité du cacao malgache, des programmes de sélection et d’amélioration génétique par des croisements et des sélections ont été mis en œuvre dès le début de l’année 1962 par l’IFCC à Ambanja. C’était au sein de cette station de recherche qu’ont été créées les variétés hybrides trinitario Le cacao malgache est réputé pour ses caractéristiques aromatiques aux notes acidulées et fruitées, il présente un potentiel qualitatif parmi les meilleurs au monde et a obtenu le label « cacao fin » par ICCO. La production malgache est estimée annuellement à 4000-6000 tonnes de cacao marchand (circonscription du développement rural Ambanja, 2007), soit entre 0,1 et 0,2 % de la production mondiale, ce qui est négligeable par rapport à celle des grands pays producteurs. Cette faible production serait due à plusieurs facteurs notamment le vieillissement des arbres, la non installation d’arbres d’ombrage, le manque d’entretiens, l’indisponibilité des moyens financiers chez les paysans et la diversité des procédés post-récoltes.

C’est pour cela que le réseau Qualireg du Cirad en collaboration avec le FOFIFA a lancé une étude pour faire un état des lieux de cultures de cacaoyers dans le Sambirano dont l’objectif est de proposer des recommandations pour améliorer la productivité et la qualité du cacao à Madagascar. Ce sujet est l’une des recherches préliminaires qui s’intitule : « Etude des dispositifs de cultures de cacaoyers dans le Sambirano par l’évaluation de leur potentiel de productivité et l’appréciation de la qualité des produits ».

Localisation de la zone d’étude 

L’étude a été réalisée au Nord-Ouest de Madagascar, entre 13°30’et 13°50’de latitude Sud et 48°20’et 48°55’ de longitude Est. Le Domaine de Sambirano ou District d’Ambanja se situe dans la Région de Diana. Le District s’étend sur une surface totale de 5735 km2 , représentant 29 % de la superficie totale de la région de Diana (RAFEHIMANANA, 2013). Il se situe à environ 900 km de la capitale Antananarivo, 233 km de la ville d’Antsiranana, 25 km du port d’Ankify qui assure les liaisons avec l’île touristique de Nosy Be, et 30 km du port commercial d’Antsahampano. Les limites du District sont :

• au Nord-Est, le District d’Ambilobe ;
• à l’Est, le Massif de Tsaratanana ;
• à l’Ouest, le canal de Mozambique et la sous-préfecture de Nosy-Be
• et au Sud, les Districts de Bealanana et d’Analalava, et le Massif forestier de
Manongarivo.

Le District d’Ambanja comprend 23 communes dont une urbaine

Milieu abiotique

Climat 

Le Domaine de Sambirano est soumis à un climat tropical à la fois chaud et humide analogue à celui du littoral oriental de l’île (KOECHLIN et al., 1974). Les mois les plus arrosés sont Janvier et Février. La saison sèche, plus fraiche s’étend de Mai à Octobre. Le climat du Sambirano se différencie des autres régions de DIANA. En effet, la présence des Massifs de Tsaratanana à l’Est, et de Manongarivo à l’Ouest, empêche le régime d’Alizé desséchant de s’installer dans le fossé du Sambirano. L’importante couverture forestière de basse altitude contribue également à maintenir une certaine humidité résiduelle pendant la saison sèche. La température moyenne annuelle est de 29° C (température annuelle relevée à Bejofo, Ambanja) et une pluviométrie moyenne de 2870 mm entre 2007 et 2010 (Circonscription pour le développement rural). Cette saison sèche atténuée constitue un climat spécifique et très favorable aux cultures pérennes, en particulier aux cacaoyers.

Topographie- géologie

Le relief du bassin versant du Sambirano est accidenté. Dans le Massif du Tsaratanana, une dénivellation de 2810 m sur 40 km de distance (2870 m au sommet du Maromokotra et 60 m à Marotolana). Au niveau de Tsaratanana, les roches sont formées de granites et de migmatites. Le bassin inferieur qui couvre une superficie de 90000 ha est occupé en son centre par la vallée du Sambirano (RAKOTOMAHARO, 1973). Cette vallée est bordée par une chaîne de basses collines. A l’arrière-fond de cette chaîne de collines, les hauts sommets boisés du Massif de Manongarivo apparaissent au Sud et à l’Ouest, la limite avec le Massif de la Haute Ramena. De Marotolana à la jonction de la rivière Ramena, le fleuve Sambirano parcourt 45 km et perd 38 m d’altitude. En aval de la jonction avec la rivière Ramena, la vallée de Sambirano se resserre, traverse une zone boisée et s’élargit au niveau d’Ambanja pour former un delta. Du confluent à la mer, le Sambirano parcourt 32 km et perd 22 m d’altitude. La plupart des plantations de cacaoyers est localisée dans des zones favorables à leur croissance : la plaine d’Ambanja, le long du fleuve Sambirano ou en basse altitude jusqu’à 400 m aux pieds du Massif de Manongarivo (RAZES, 2008).

Hydrographie

Le Sambirano est un fleuve du Nord-Ouest de Madagascar dans la région de DIANA. Il prend sa source dans le Massif de Tsaratanana et se jette dans la baie d’Ampasindava après avoir été rejoint par la rivière Ramena, au sud de la ville d’Ambanja. Le Sambirano mesure 124 km de long pour un bassin versant d’environ 2 800 km². Il comprend deux parties : Haut Sambirano (en amont) et Bas Sambirano (en aval). Des rivières, telles que Beangona, Antontorogno, Beambatry et Ambahatra, arrosent les plaines. Toutes se jettent dans le fleuve du Sambirano qui débouche dans le canal de Mozambique (RANDRIANIRINA, 2008).

Milieu biotique

Végétation

Le domaine du Sambirano présente actuellement différents types de végétation. Quelques types homogènes sont néanmoins observés. Ainsi, la végétation est marquée par :
– Des mangroves, qui constituent des zones protégées par « Blue ventures »
– Des cultures d’exportation et de rente notamment le cacao qui se trouve surtout le long du fleuve Sambirano et dans le delta, le café et la vanille
– Une mosaïque de cultures : riz pluvial, manioc, haricot
– Des forêts denses humides de moyenne et de basse altitude
– Des prairies côtières et des pseudosteppes au Nord du District et dans la presqu’ile d’Ampasindava à l’Ouest (RANDRIANIRINA, 2008).

Homme et ses activités

Population
La population comprend surtout des Sakalava, des Tsimihety, des Antandroy et des originaires du Sud Est (Antemoro, Antefasy, Antesaka mais aussi des Merina et Betsileo) . Les étrangers, natifs d’Ambanja sont considérés comme des autochtones.

Activités

Secteur primaire
Le secteur primaire est basé sur les cultures d’exportation (cacao, café, poivre, vanille et plantes à parfum) et sur la riziculture mais également sur l’élevage et la pêche qui, à priori, sont moins développés. En 2006, les acteurs du secteur primaire pratiquent jusqu’à 86% d’agriculture, 9% d’élevage et 5% de pêche. Donc l’agriculture tient une place importante dans le secteur primaire et dans toute l’économie de la Région (RANDRIANIRINA, 2008).

Secteur secondaire
Le secteur secondaire est important et est caracterisé par les industries liées à l’agriculture qui font la transformation de plantes en extraits aromatiques et en huiles essentielles (basilique, patchouli, vétiver, combava, vanille, girofle, fleurs de café, ylang ylang…). Le cacao marchand est majoritairement dédié à l’exportation. Quelques rares entreprises implantées à Madagascar transforment les fèves de cacao. C’est le cas de la Société d’exploitation de Cacao de Madagascar (SECAMAD) qui a été implantée à Antsiranana. C’est aussi le cas de la chocolaterie ROBERT, une société qui produit du chocolat et dont la production est principalement destinée au marché local.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : PRÉSENTATION DU MILIEU D’ÉTUDE
I- Localisation de la zone d’étude
II- Milieu abiotique
1. Climat
2. Topographie- géologie
3. Hydrographie
III. Milieu biotique
1. Végétation
2. L’Homme et ses activités
2.1. Population
2.2. Activités
DEUXIÈME PARTIE : MATÉRIELS ET MÉTHODOLOGIE
I- Matériel végétal
1. Systématique
2. Descriptions botaniques
3. Les variétés de cacao
II- Méthodologie
1. Enquête sur le mode de culture des cacaoyers
2. Inventaire des espèces végétales composant les associations culturales
3. Appréciation texturale du sol par la méthode manuelle
4. Mesure de la luminosité
5. Description de la frondaison des cacaoyers
6. L’évaluation du potentiel de productivité
7. Estimation des âges des cacaoyers
8 Appréciation de la qualité des produits
8.1. Diagnostic sur terrain des procédés de transformation
8.2. Échantillonnage
8.3. Analyse des échantillons
9. Traitement et analyse statistique
TROISIÈME PARTIE : RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
I- Enquête sur la cacaoculture dans la zone du Sambirano
1. Semis
2. Repiquage et plantation des cacaoyers
3. Suivi de plantation
4. Régénération
II- Arbres d’ombrage
1. Distribution suivant les zones
2. Suivant les opérateurs
III- Cultures associées
1. Selon les zones
2. Selon les opérateurs
IV- Hauteur et diamètre des cacaoyers
1. Hauteur
1.1. Suivant les zones
1.2. Suivant les opérateurs
2. Diamètres
2.1. Suivant les zones
2.2. Suivant les opérateurs
V- Texture du sol
VI- Age de cacaoyers estimés suivant les zones
VII- Etat végétatif de la frondaison
1. État végétatif de la frondaison des cacaoyers suivant les zones
2. Relation entre état végétatif des frondaisons et productivité
VIII- Luminosité
IX- Productivité
1. Productivité dans les zones
2. Productivité suivant les opérateurs
X- Procédé post- récolte du cacao dans le Sambirano
XI- Acteurs du procédé post récolte du cacao dans le Sambirano
XII- Cacao marchand dans la zone du Sambirano
XIII- Ressources variétales du Sambirano
XIV- Teneur en polyphénol au cours de la fermentation de cacao 43
XV- Teneur en théobromine et en caféine
QUATRIEME PARTIE DISCUSSIONS
CONCLUSION

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