ETUDE DES ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES ET RADIOGRAPHIQUES DE LA COXARTHROSE

ETUDE DES ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES ET RADIOGRAPHIQUES DE LA COXARTHROSE

INTRODUCTION 

La coxarthrose ou arthrose de la hanche est un processus dégénératif du cartilage de l’articulation coxo-fémorale [1].Elle survient sur un vice architectural qui peut être congénital ou acquis et touche surtout les personnes âgées.
La coxarthrose commune est connue depuis la fin de la première moitié du 19ième siècle sous deux aspects :
􀂾 la coxarthrose primitive décrit en 1835 par Smith [1].
􀂾 la coxarthrose secondaire sur dysplasie décrite en 1857 par Adams [2].
La prévalence de la coxarthrose augmente avec l’âge, avec une légère prédominance du sexe féminin après 50 ans.
Les premières publications africaines rapportaient la rareté de la coxarthrose en Afrique subsaharienne, expliquée en partie par une population jeune et dominée par les étiologies secondaires.
En effet une étude conduite sur une période de 20 ans(1989- 2009) dans les services de rhumatologie, d’orthopédie et traumatologie du centre hospitalo-universitaire de Brazzaville au Congo portant sur 24466 patients vue en consultation seulement 101 patients souffraient de coxarthrose (soit 0,41%) dont 48 hommes et 53 femmes [3].
Au Mali, la fréquence de la coxarthrose varie de 1 à 5% selon les études [4], [5], [6], [7]. Cette situation devient préoccupante et témoigne alors du choix de notre thème relatif à : l’étude des aspects épidémiologiques et radiographiques de la coxarthrose dans le service d’imagerie médicale du Centre Hospitalier Universitaire de Kati.

 Définition 

La coxarthrose est une arthrose de la hanche [2].
L’arthrose est un processus dégénératif du cartilage de l’articulation, qui évolue vers une dégradation complète de celleci. Cette dégradation s’accompagne d’un pincement de l’interligne articulaire, de condensation de l’os sous-chondral, de géodes et d’ostéophytes.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’American Académie of Orthopaedic Surgeons (1994) : « L’arthrose est la résultante des phénomènes mécaniques et biologiques qui déstabilisent l’équilibre entre la synthèse et la dégradation du cartilage et de l’os sous- chondral. Ce déséquilibre peut être initié par de multiples facteurs : génétique, métabolique et traumatique.
L’arthrose se manifeste par des modifications morphologiques, biochimiques, moléculaires et biomécaniques des cellules et de la matrice cartilagineuse conduisant à un ramollissement, une fissuration, une ulcération et une perte du cartilage articulaire, une sclérose de l’os sous chondral avec production d’ostéophytes et de kystes sous-chondraux. Quand elle devient symptomatique, l’arthrose entraine douleur et raideur articulaires, un éventuel épanchement articulaire avec des degrés variables d’inflammation locale » [4].

 EPIDEMIOLOGIE 

La prévalence de la coxarthrose augmente avec l’âge, avec une légère prédominance féminine après 50 ans. L’incidence standardisée par âge et par sexe est estimée entre 473 et 88/100 000 sujets-années [8 ; 9] et augmente avec l’âge pour atteindre 445/100 000 chez les femmes âgées de 70 à 79 ans. La coxarthrose a un retentissement socio-économique remarquable d’autant plus que sa fréquence est en nette augmentation du fait du vieillissement de la population et de la progression de certains facteurs de risque tel l’obésité.

 RAPPELS ANATOMIQUES 

L’articulation coxo-fémorale ou de la hanche unit le fémur à l’os coxal. C’est une énarthrose dont l’architecture osseuse assure la stabilité et la mobilité au prix d’une fragilité mécanique et vasculaire du col fémoral.

 Les surfaces articulaires 

Elles sont constituées par la cavité cotyloïde ou cotyle ou acétabulum pour la partie proximale ; et la tête fémorale pour la partie distale. La cavité cotyloïde est agrandie par un fibrocartilage appelé bourrelet ou limbus.

 Acétabulum

C’est une large cavité hémisphérique située à la face externe de l’os coxal. La partie centrale, la plus profonde du cotyle est dépourvue de cartilage et a une situation extraarticulaire.
De forme quadrilatère ce fond est occupé par un bourrelet graisseux. La véritable surface articulaire est la périphérie de l’acétabulum, cette périphérie dessine un croissant de lune. Ce croissant de lune est revêtu de cartilage hyalin qui a son épaisseur maximale à la périphérie. Les cornes de cette périphérie se situent au niveau de l’échancrure ischio-pubienne.
L’ensemble de la cavité cotyloïde regarde en dehors en bas et un peu en avant. Elle est agrandie par un fibrocartilage périphérique :
le bourrelet cotyloïdien ou labrum. Le diamètre de l’acétabulum mesure 45 à 60 mm et sa profondeur 25 à 30 mm chez l’adulte.
Il est beaucoup moins creusé chez l’enfant où il n’englobe qu’une faible partie de la tête fémorale.

 La tête du fémur

Elle représente les deux tiers d’une sphère de 40 à 54 mm de diamètre. Elle est supportée par le col anatomique. Elle regarde en haut en dedans et un peu en avant.
Elle présente dans sa partie postéro-inférieure une fossette rugueuse pour l’insertion du ligament rond. Cette fossette est extra-articulaire. La tête est revêtue d’un cartilage hyalin dont l’épaisseur varie de 01 à 03 mm et atteint son maximum au niveau du pôle supérieur.
Rappelons que la hanche normale est caractérisée par la coxométrie : ci-dessous.
􀂾 une tête régulière,
􀂾 un angle cervico–diaphysaire < 140°,
􀂾 un angle d’obliquité du toit < 12°
􀂾 un angle de couverture externe > 25°,
􀂾 un angle de couverture antérieure >25°,
􀂾 un angle d’antéversion du col < 20°,

 La synoviale 

La membrane synoviale secrète la synovie, pour la lubrification de l’articulation. La synoviale comprend deux parties : la synoviale proprement dite et la tente du ligament rond.
– La première tapisse la face profonde de la capsule. Elle s’insère sur le labrum et se termine au pourtour du cartilage céphalique.
– La tente du ligament rond est insérée sur le bord de la fovéa capitis, le ligament transverse de l’acétabulum et le pourtour de l’arrière-fond de l’acétabulum. Elle est intra capsulaire.

 Le Labrum

Est un anneau fibro-cartilagineux encore appelé limbus qui s’insère sur le pourtour de l’acétabulum. Il est à la fois surface articulaire et moyen d’union. C’est un moyen de communication entre l’arrière fond de l’acétabulum et la région obturatrice. Il livre le passage aux vaisseaux destinés au ligament rond.

 Les Moyens d’union 

La capsule articulaire et les ligaments constituent les moyens d’union de l’articulation coxo-fémorale.

La capsule articulaire 

Elle s’attache sur l’os coxal en dehors du labrum de sorte que ce dernier se projette en avant librement dans la capsule articulaire.
L’insertion de la capsule sur la tête fémorale se fait suivant une ligne articulaire à distance à peu près régulière du bord du cartilage recouvrant la tête. La portion extra capsulaire du col est ainsi plus courte en avant qu’en arrière.
L’insertion se fait en avant sur la ligne inter trochantérienne ; tandis qu’en arrière elle a lieu à environ une largeur de doigt de la crête inter trochantérienne.

 Les ligaments

Ils sont des renforcements capsulaires. Ce sont :
– Le ligament iléo-fémoral ou ligament de BERTIN : Il est le plus puissant de tous les ligaments du corps humain. Il résiste à la traction d’un poids d’environ 350 kg.
Son origine est l’épine iliaque antéro-inférieure et le rebord de la cavité cotyloïde. Il se rend ensuite à la ligne inter trochantérienne.
Il est constitué de trois faisceaux dont le plus fort est le faisceau supérieur et le plus faible, le faisceau inférieur.
– Le ligament pubo-fémoral : Il naît au niveau de la crête obturatrice et de la portion adjacente de la membrane obturatrice.
C’est le plus faible des ligaments de l’articulation coxo- fémorale.
Il passe dans la capsule articulaire et notamment dans le ligament annulaire pour se diriger ensuite vers le fémur.

– Le ligament ischio- fémoral : L’insertion se fait sur l’ischion au-dessous de la cavité cotyloïde et se dirige presque horizontalement au-dessus du col du fémur vers l’insertion du faisceau supérieur du ligament de Bertin. Il passe en outre dans le ligament annulaire.

 Les Mouvements 

Les mouvements de la tête fémorale se font par roulement, glissement, pivotement autour d’une infinité d’axes passant par le centre de la tête. Ils peuvent se grouper en quatre catégories (trois degrés de liberté et un mouvement combiné) :

 Le premier degré de liberté

Flexion-extension qui rapproche la cuisse de l’abdomen et l’éloigne de lui en la ramenant en arrière. Elles s’effectuent autour d’un axe transverse situé dans un plan frontal pour une amplitude globale de 135°, dont 120° pour la flexion et 15° pour l’extension.

 Le deuxième degré de liberté

il s’agit de l’abduction – adduction. L’axe d’abduction est antéropostérieur, situé dans un plan sagittal pour une amplitude globale de 75°, dont 45° pour l’abduction et 30° pour l’adduction. L’abduction écarte la cuisse de l’axe du corps et l’adduction la rapproche.

 troisième degré de liberté

C’est la rotation, l’axe de rotation est vertical se confondant avec l’axe longitudinal du membre inférieur. La rotation externe amène le grand trochanter en arrière et fait tourner la pointe du pied vers l’extérieur. L’amplitude est de 50° quand la hanche est en rectitude et 90° lorsqu’elle est en flexion.
La rotation interne est le contraire de la rotation externe. Elle pivote la cuisse en dedans suivant son axe. Son amplitude est de 50°.

 Les mouvements combinés

La circumduction associe tous les mouvements élémentaires de la hanche. La cuisse parcourt à peu près la surface latérale d’un cône dont la pointe se trouve dans la tête fémorale et la base à la périphérie.

ETIOLLOGIES; PHYSIOPATHOLOGIE ET PATHOGENIE

 Etiologies 

Depuis les années 1980, on parle de facteurs de risque plutôt que de « causes », la coxarthrose étant souvent multifactorielle.
Les facteurs nouvellement acquis ou mieux connus sont le surmenage locomoteur (divers sports de compétition, travaux en charge sur les membres inférieurs). Les facteurs de risque doivent être recherchés systématiquement devant toute coxarthrose. Ils sont la base du diagnostic étiologique. Ce sont :
– les dysplasies et subluxation congénitales
– le caput varus (ex-coxa vara des adolescents),
– la protrusion acétabulaire congénitale,
– le traumatisme ancien,
– les disciplines sportives de contact,
– le travail à fort impact,
– le facteur génétique,
– le trouble staturodynamique majeur,
– l’excès pondéral,
– la nécrose aseptique de la tête fémorale,
– les maladies métaboliques.

Physiopathologie et pathogénie

Selon la physiopathologie il existe deux types de coxarthroses: la coxarthrose primitive et la coxarthrose secondaire.

 La coxarthrose primitive

Elle touche les patients dans la 2ièmemoitié de la vie : 10%des sujets après 70 ans. Elle se bilatéralise dans 40% des cas. Ses étiologies sont méconnues.

La coxarthrose secondaire 

Contrairement à la coxarthrose primitive qui a un début tardif, la coxarthrose secondaire débute très précocement (souvent moins de 10ans). Ses principales étiologies sont :
– la maladie luxante de la hanche,
– la dysplasie la subluxation,
– la luxation vraie,
– la protrusion acétabulaire,
– les malformations acquises,
– les traumatismes de la hanche,
– les ostéonécroses de la tête fémorale,
– les arthrites infectieuses,
– la chondrocalcinose.

 DIAGNOSTIC
 Diagnostic positif 
 Signe clinique

La douleur: est le maître symptôme. Elle siège au niveau pli inguinal, irradiant dans la fesse ou dans n’importe quelle partie de la cuisse.
De façon atypique, elle peut siéger au niveau du genou faisant parler de « gonalgie symptomatique ».
Les troubles fonctionnels sont variables en intensité s’exprimant successivement par la douleur, la limite de l’amplitude de marche, l’amyotrophie, et la boiterie.
Il faut reproduire la douleur par la palpation profonde du pli de l’aine et lors de la mobilisation.
Il existe une limitation de l’amplitude des mouvements en décubitus dorsal et ventral: les rotations puis l’abduction et enfin la flexion. La marche à grand pas est la plus précocement entravée.

 Evolution

La coxarthrose est lentement progressive, et évolue vers l’aggravation.
Schématiquement après 10 ans d’évolution, 40% des sujets relèvent d’une indication chirurgicale si elle n’a pas été posée avant. Il faut savoir que :
– La coxarthrose supéro-externe est moins bien tolérée que la coxarthrose interne.
– Chez la femme âgée, l’aggravation peut être beaucoup plus rapide.
Il faut individualiser une forme évolutive particulière qui représente 2% des coxarthroses : la coxite destructrice rapide.
Elle est caractérisée par une destruction rapide de l’interligne à la vitesse de 2mm /an complète en 2 ans alors que la vitesse habituelle est de ½ mm /an.

 Diagnostic différentiel 

Les principaux diagnostics différentiels sont :
– Les radiculalgies et les douleurs tronculaires. La mobilité articulaire et la radiographie du bassin sont dans ces cas normaux.
– L’artériopathie des membres inférieurs.
– L’adénopathie inguinale.
– La Tendinite du moyen fessier: douleur externe en abduction contrariée.
– La Tendinite du pyramidal : Douleur postérieure en rotation externe contrariée.
– La Tendinite du psoas : Douleur à la flexion contrariée ;
– L’Algodystrophie ;
– Les Fracture de fatigue du col fémoral ;

Conclusion 

Au terme de notre étude, nous dirons que la coxarthrose est une affection fréquemment rencontrée chez les hommes avec un sex- ratio de 1,73.
La moyenne d’âge de survenue est de 53 ans.
L’automédication retarde la prise en charge adéquate.
La dysplasie et ou la subluxation congénitale, l’ostéonécrose aseptique de la tête fémorale et les traumatismes de la hanche étaient les principales étiologies de la coxarthrose avec 15,8% et 14,9%.
Le pincement et la condensation sous-chondrale étaient les signes radiographiques prédominants.
La coxarthrose au stade avancé a un retentissement sur la vie quotidienne des patients par la limitation du périmètre de marche.
La prédominance du type de coxarthrose est fonction de l’âge et du sexe.

 

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Table des matières

INTRODUCTION 
I. GENERALITES
1. Définition
2. Epidémiologie
3. Rappels anatomiques
4. Etiologies et physiopathologie 
5. Diagnostic positif
6. Diagnostic différentiel
7. Formes cliniques
8. Techniques d’explorations
II. METHODOLOGIE 
1. Cadre d’étude
2. Type d’étude
3. Population
4. Variable
5. Aspect éthique
6. Plan d’analyse des données
III. RESULTATS
1. Résultats descriptifs
2. Résultats analytiques 
IV.COMMENTAIRES ET DISCUSSION
V. CONCLUSION

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