Etude de renaturation de la rivière Iton sur le site de l’ancien étang de Condé-sur-Iton

Dans le cadre de sa politique départementale des Espaces Naturels Sensibles (ENS), et au regard des orientations et enjeux du SDAGE et de la Directive Cadre Européenne sur l’eau, le Conseil Général de l’Eure (CG 27) souhaite mettre en œuvre une opération ambitieuse et exemplaire de renaturation de la rivière Iton sur le secteur de l’ancien étang de Condé-surIton. Pour ce faire, le Département encourage une dynamique naturelle de l’Iton, actuellement contrainte par la présence d’ouvrages hydrauliques, ainsi qu’une restauration visant l’expression optimale de la biodiversité sur ce site. L’objectif global de cette étude vise donc à définir, dans le respect des enjeux et contraintes du site, les aménagements et la gestion à réaliser pour obtenir une renaturation de la rivière Iton et des zones humides associées. Au sein de ce projet, débuté en Mars 2008, mes objectifs s’intègrent à ceux précédemment cités. Plus précisément, une première mission est d’évaluer la création d’un nouveau lit au droit de l’ancien étang de Condé-sur-Iton, qui puisse répondre aux exigences de fonctionnalités définies au commencement de l’étude. Dans un deuxième temps, mon objectif est de concevoir un Modèle Numérique de Terrain (MNT) modélisant le plus finement possible la topographie du site d’étude (lit mineur/lit majeur) en incluant l’ensemble des aménagements et modifications morphologiques prévus par le scénario de renaturation. Enfin, ce MNT doit conduire à une modélisation hydraulique permettant d’évaluer l’impact des opérations de restauration sur la dynamique du cours d’eau et si nécessaire leurs corrections. En vue des travaux de restauration, ma contribution s’est également faite autour du calcul de cubature, de l’évaluation technique et financière du projet, et de la définition des aménagements au titre de la loi sur l’eau. Concernant l’ensemble de ces points, seule une esquisse des impacts du projet sera présentée à la fin de ce rapport. Ce rapport débutera donc par une présentation générale de la zone d’étude afin d’exposer les contraintes et problématiques du site. Une seconde partie édifiera les caractéristiques de ce projet de renaturation et les objectifs précis à atteindre. Puis, une partie « Matériel et méthode » présentera la façon dont j’ai pu répondre à mes principales missions. Une partie « Résultats et Discussion » exposera les aménagements projetés et l’analyse des résultats de la modélisation hydraulique. Enfin, des mesures d’accompagnement seront proposées au vue des impacts potentiels du projet.

PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE D’ETUDE

Avant de rentrer concrètement dans l’étude de renaturation qui a été réalisé sur l’ancien étang de Condé-sur-Iton, il est important de bien cerner la complexité de la zone d’étude, autant du point de vue des activités passées et présentes sur le site, que sur les plans hydraulique, géomorphologique et écologique. Remarque : Les annexes font l’objet d’un rapport individuel qui permettra de faciliter la lecture de ce rapport.

LOCALISATION GEOGRAPHIQUE ET ZONAGE

Le secteur d’étude se situe en Haute-Normandie, au niveau de la commune de Condé-surIton, localisée au sud du département de l’Eure (27).

La zone d’étude, qui fait partie intégrante de hydrosystème Iton, est cantonnée au périmètre de l’Espace Naturel Sensible (ENS). Ce dernier s’étend sur un linéaire de 1,3 Km, de la départementale 23 (en amont) à l’extrémité aval du bois de Fourneau .

Cette délimitation particulière s’explique de la façon suivante :
– Premièrement, le Conseil Général de l’Eure, qui est le maitre d’ouvrage de cette étude, est gestionnaire de la quasi-totalité des terrains comprit dans cet Espace Naturel Sensible. Une intervention de restauration s’en trouve être facilitée du fait de la maitrise foncière des terrains.
– Par ailleurs, un Château et un Moulin classé constituent respectivement les limites de restauration amont et aval, et pour lesquels une renaturation n’est pas envisageable.

HISTORIQUE ET ACTIVITES 

Le secteur d’étude est situé sur une ancienne friche industrielle de fonderie et de scierie dont l’aménagement et le fonctionnement ont fortement modifiés la géomorphologie du cours d’eau. Cette anthropisation s’est traduite essentiellement par la création de bras usiniers, de moulins et d’un plan d’eau, nommé par la suite « Etang de Condé-sur-Iton ». Après l’arrêt des activités industrielles, le site a évolué vers des usages socio-récréatifs (pêche, promenade, loisirs liés à l’eau). Très fréquenté par les habitants de la vallée de l’Iton et du pays, il a permis de maintenir une activité de commerce et de camping sur la commune jusqu’à ces dernières années où la fréquentation a fortement chutée. En effet, le manque d’entretien des ouvrages hydrauliques de la retenue d’eau et la tempête de 1999, génératrice de nombreux embâcles, se sont traduits par la prise d’un arrêté préfectoral le 18 février 2000 visant à la mise à l’eau basse du plan d’eau. Cette décision devait permettre une sécurisation du site en évitant la rupture des ouvrages de gestion du niveau d’eau. Actuellement, le plan d’eau n’existe donc plus et les installations de ces anciennes usines sont en ruine.

HYDROMORPHOLOGIE 

En conséquence des activités industrielles passées, un réseau complexe de bras de dérivations et d’ouvrages hydrauliques transversaux régie l’hydraulicité du site d’étude. Aussi, bien que notre étude soit conditionnée aux limites de l’ENS, l’évaluation du fonctionnement hydraulique du site a du être étendue à l’amont de la départementale 23 (Figure 2). Remarques : La dénomination des ouvrages hydrauliques qui est faite ci-dessous découle d’une étude hydraulique préalable de la rivière Iton réalisée en 2004 et qui comprenait, entre autre, la zone d’étude dont fait l’objet ce rapport.

Le lit mineur

En amont de la départemental 23
L’ouvrage OH4, simple seuil à échancrure, constitue le 1er ouvrage répartiteur de débit. Celui-ci permet l’alimentation de deux chenaux :
– le « Bras perché des moulins amont » au Nord. Axe principal de l’Iton, celui-ci alimente les douves du château. Il passe sous la départementale 23 (D23) avant de rejoindre un nouvel ouvrage répartiteur de débit : OH13 (a et b).
– le « Bras du château » au Sud. Celui-ci alimente la pièce d’eau du château. Le maintien de celle-ci est assuré par un déversoir (ouvrage OH10), situé à quelques dizaines de mètres en amont de la départementale 23 (pont OH11) .

Au droit et en périphérie de l’ancien étang
Dans un premier temps, l’ouvrage OH13, constitué d’un double vannage actuellement hors d’usage (a et b), répartie les débits entre deux autres bras :
– le « Bras perché des moulins aval » : En situation perchée, il constitue le cours d’eau de dérivation de l’ancien étang. Partant de l’ouvrage OH13b, il présente un tracé rectiligne de près de 700 mètres. Il alimente le lavoir communal (élément patrimonial), reçoit les eaux de la station d’épuration et passe sous un ancien moulin en ruine (« Moulin des Forges »).
– le « Bras amont de l’ancien étang» : Il part de l’ouvrage OH13a et rejoint une connexion entre le Bras de décharge du Château et le Bras de l’ancien étang (connexion 1). Sur un plan morphologique, l’emprise de ce bras est limitée en rive gauche par la digue de l’étang surmontée d’un cheminement. Ce tronçon présente dans sa partie amont la fosse de dissipation de l’ouvrage OH13, suivi d’un large radier. Enfin, les 140 derniers mètres de ce tronçon laissent apparaître des faciès d’écoulement plats à profonds lentiques, résultants du remous des ouvrages OH17a et b (Annexe 1). Il en découle également un envasement par les limons du substrat benthique graveleux.
– le « Bras de décharge du Château » : Il part du pont de la D23 ou plus précisément de l’ouvrage OH10 pour rejoindre la connexion précédemment citée. Comme son nom l’indique, il constitue un chenal de décharge de la pièce d’eau du château. Profond de 70 cm en moyenne, il se trouve être sous l’influence totale des ouvrages OH17. Les écoulements stagnants expliquent l’envasement prononcé sur ce linéaire.
– le « Bras de l’ancien étang » : Il représente le chenal curé de l’ancien étang de Condé-sur-Iton . Par un tracé semi rectiligne, il joint la connexion 1 et les ouvrages OH17. Il est entièrement sous le remous des ouvrages OH17a et b, défectueux et embâclés .

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Table des matières

SOMMAIRE
RESUME
INTRODUCTION
ORGANISME D’ACCUEIL
I. PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE D’ETUDE
I.1 Localisation géographique et zonage
I.2 Historique et activités
I.3 Hydrologie
I.4 Hydromorphologie
I.5 Qualité des eaux et des sédiments
I.6 Qualité environnementale et écologique du site
I.7 Les problématiques du site
II. LE PROJET DE RENATURATION
II.1 La renaturation – Approche conceptuelle
II.2 Chronique des études antérieures du site
II.3 Phasage et contenu de l’étude
II.4 Objectifs et hypothèses d’actions en vue de la renaturation
II.5 Rappel de mes objectifs
III. MATERIELS ET METHODES
III.1 Exploitation des données existantes et réunions d’orientations
III.2 La renaturation du bras de l’ancien étang
III.3 La restauration du reste du continuum fluvial
III.4 La conception du modèle hydraulique
IV. RESULTATS ET DISCUSSION
IV.1 Le schéma de renaturation
IV.2 La modélisation hydraulique
IV.3 Impacts du projet et mesures accompagnatrices
CONCLUSION
GLOSSAIRE
BIBLIOGRAPHIE

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