Etude de l’influence de la lactation et du travail sur la trypanotolérance des bovins croisés

L´élevage bovin joue un rôle important en améliorant le bien être des populations non seulement par la fourniture du lait et de viande mais aussi par l´apport de fumier et de force de travail dans le cadre des productions agricoles. Il joue également un rôle d´épargne pour le financement de la production agricole (achat de semences et d’autres intrants agricoles) et a une fonction sociale en maintenant et en renforçant les liens de parenté et des clans à travers des prêts et dons d’animaux. En Gambie par exemple, citons les échanges de céréales et d’animaux au niveau du Fogny entre Socés et Peulhs ou Diola (Sock et al., 2001). Enfin, l´élevage contribue à la génération de devises à t ravers l´exportation de produits comme les cuirs et peaux.

Cependant l ’élevage des bovins en zone subsaharienne reste confronté à l´énormes difficultés sur les plans sanitaires, alimentaires, organisationnelles et institutionnelles. Bien que certaines maladies aient été éradiquées (peste bovine) ou soient en voie de l´être (péripneumonie contagieuse bovine au Sénégal), les maladies infectieuses et les parasitoses restent toujours une préoccupation dans la sousrégion et particulièrement en Gambie.

La Trypanosomose animale est l´une des parasitoses les plus fréquentes en Gambie et limite considérablement le développement de l´élevage et de l´agriculture (Finelle, 1983). Cette maladie entraîne des dégâts énormes dans les zones à pression élevée de glossines et s´oppose souvent à l´introduction des races exotiques dans ces milieux. Dans les régions infestées par les glossines, les races exploitées pour l’élevage bovin sont les Ndama, qui manifestent une tolérance aux trypanosomes et un petit nombre de zébu Gobra. Par contre dans les zones périurbaines à pression glossinaire faible ou nulle, on élève quelques vaches laitières de race pure et des métisses issues de croisement entre Ndama et races exotiques pour l’amélioration de la production laitière, le transport de matériel et l´agriculture ( la culture attelée).

L’élevage bovin en Gambie et ses facteurs limitants

La Gambie

La Gambie, un pays entouré par le Sénégal sauf au point d´ouverture sur l´océan atlantique, est située entre 13º 12 et 13º 35 de latitude Nord et 13º 47 et 16º 50 de longitude Ouest. Le pays s´étend de l a côte sur 470 K m à l’intérieur des terres et est divisé en deux par le fleuve Gambie. C’est un petit pays avec une superficie de 11300 Km². Le climat est de type soudano-sahélien avec une longue saison sèche de huit à neuf mois (mi-octobre à mi-juin) et une saison des pluies de trois à quatre mois (mi-juin à octobre). La moyenne des précipitations peut varier de 650 mm à 1200 mm selon les années et les zones. Les températures mensuelles annuelles varient entre 28ºC et 30ºC (Ankers et al., 1994). Les températures moyennes mensuelles maximales peuvent atteindre 42ºC en avril et les minima moyennes mensuelles de 13ºC en novembre. La végétation est de type savane boisée.

L´élevage 

Principaux systèmes de production

La Gambie est un pays dont plus de 80% de la population vit de l´agriculture et de l’élevage. Au niveau des différentes espèces animales domestiques exploitées pour l’alimentation et l’agriculture, les systèmes de production extensifs utilisant très peu d’intrants constituent les modes de production dominants. Ces systèmes qui se sont façonnés au fil du temps reposent sur l’élevage de races animales qui sont adaptées aux conditions du milieu. Les systèmes de production existant traditionnellement dans les différentes zones agro-écologiques ont dû s’adapter aux nouvelles conditions du milieu (réduction des parcours naturels, diminution de la pluviométrie, demande urbaine importante et plus exigeante). L´élevage occupe une place importante dans l’économie du pays et dans la société. Il est pratiqué par les hommes en majorité. Il est dominé par la transhumance et participe environ à 5% du PIB de l ´économie nationale. Par contre un élevage de type semi-intensif se développe de plus en plus dans les zones périurbaines de la capitale (Banjul) avec les races croisées. L’élevage de type extensif intéresse toutes les couches ethniques de la société : Peulh, Diola, Mandinka, Wolof et Sérère. L’élevage semi-intensif est par contre pratiqué par les hommes qui ont des moyens financiers. En Gambie, beaucoup d’espèces animales domestiques sont élevées (bovins, ovins, équins, porcs et volailles). On note par ailleurs le développement et la modernisation de  l’aviculture qui était jusque là traditionnelle.

Cheptel bovin

La majorité du cheptel national est constitué par la race Ndama (Sock et al., 2001). Les bovins sont regroupés dans des troupeaux dont le nombre varie de 4 à 27 têtes. Le nombre de bovins par troupeau est estimé de 35 à plus de 100, la plupart appartenant à des hommes. Les femmes possèdent 20 à 30% des bovins dans un troupeau, acquis à travers le paiement de la dot, échange de petits ruminants avec un bovin ou directement par achat. Mais même si les bovins leur appartiennent, elles ne contrôlent pas toujours la gestion et la commercialisation. Les troupeaux de bovins sont gérés à 64% par des bergers membres de la famille ou à 36% par des bergers rémunérés soit par mois soit à la fin de l´année (Sock et al., 2001). Les bergers rémunérés ont souvent la totalité du l ait qui leur revient. Dans les Central River Division (CRD) et Upper River Division (URD), la majorité des troupeaux est conduite au pâturage par leurs propriétaires et dont le lait est consommé par la famille ou est vendu.

Le recensement des volailles et des porcs n´a pas été effectué par la direction de l’élevage depuis plusieurs années. L´élevage de ces espèces se développe de plus en plus dans tout le pays. L´élevage porcin se développe en zone périurbaine et intéresse les non musulmans qui représentent moins de 5% de la population. L’aviculture, de mode traditionnel extensif est caractérisée par la production d’un petit nombre de sujets. En zone périurbaine certaines couches de la population s’intéressent aux souches exotiques pour la production d´œufs.

Les races bovines élevées en Gambie

La race Ndama

Le bovin Ndama est une race locale de l ’espèce Boss taurus africanus. Le berceau de cette race se situe au Fouta Djalon en Guinée et s´est étendue dans toute la zone du sahel (Sénégal, Mali, Togo, Burkina Faso). Cette extension s´explique par la tolérance aux trypanosomes, agents de la trypanosomose transmise par les mouches tsé-tsé. En revanche son e xpansion est limitée au nord de l’Afrique par sa faible adaptation à la sécheresse. Le bovin Ndama a servi de base à des croisements avec des races européennes plus productives. La couleur de la robe varie allant du noir au froment, en passant par diverses nuances de brun fauve. Les muqueuses sont claires et le cornage court. C´est une race rustique, de petite taille dont la hauteur au garrot varie de 0,95 à 1,10 m. A l´âge adulte un bœuf atteint de 250 à 350 kg.

Cette race a de bonnes aptitudes bouchères, offrant une viande de bonne qualité et un rendement de carcasse supérieur à 50%. Ses aptitudes laitières sont assez limitées. La production atteint environ 500kg par lactation (Ageymang et al., 1997). Sa force de travail est utilisée pour le labour ou la traction de charrette .

La race Gobra
Le zébu Gobra est une race locale très représentée au Sénégal, on la trouve au nord de la Gambie dans la région de North Bank Division, région frontalière avec le Sénégal (Kaolack et Fatick) et au Sud Est dans la zone nord de Bassé. Le zébu a des cornes en lyre longues de 70 à 80 cm , sa robe est blanche le plus souvent. Il est grand de taille avec 1,23 m à 6 ans pour les femelles, 1,33m pour les mâles. Les mâles les plus imposants peuvent atteindre 500kg, les femelles peuvent atteindre les 320 kg. Pour ce qui est de la conformation, le zébu est maigre physiologiquement. Cette race résiste mal à la trypanosomose mais elle est reconnue pour sa grande rusticité, ses capacités de grand marcheur et sa sobriété. En ce qui concerne la reproduction, tout d´abord, les naissances sont concentrées en saison d´hivernage (maximum en Août, minimum en Janvier). Ce caractère saisonnier de la reproduction le rend i mproductif à certaines périodes et explique l’intervalle entre mises bas élevé: 2 a ns en générale (18 mois en station de recherche). En milieu extensif amélioré par une complémentation partielle, Tyc (1994) considère que le gobra a deux veaux tous les 3 ans. La production laitière des zébus gobra est faible, elle est de 4 à 5 litres par jour, mais celle- ci suffit pour le veau. Ces paramètres de lactation sont cependant des moyennes et dans la réalité, ces valeurs sont très variables. Les performances de reproduction augmentent beaucoup en condition d´élevage intensif, notamment lorsqu´on fournit la complémentation. Le zébu gobra est une espèce à faible potentiel laitier, mais un bon potentiel de production de viande.

Les races croisées ou F1

En Gambie, comme dans beaucoup de pays de l´Afrique de l´ouest le gouvernement importait presque la plus grande partie du l ait durant ces dernières décennies pour réduire le déficit qui existait entre la demande et la production nationale. Pour diminuer les importations de lait l´Etat a encouragé l´introduction d´espèces européennes à potentiel laitier élevé pour augmenter la productivité par le biais  L’insémination artificielle. Des croisements entre les vaches laitières européennes et les vaches locales (Ndama ou Gobra) ont été préconisés dans plusieurs pays tropicaux pour augmenter la production de lait par animal. Ainsi, dans beaucoup de pays sahéliens dont la Gambie, des programmes basés sur la production continue de F1 (Madalena, 1993) ont été appliqués entre les vaches européennes à rendement laitier élevé et les vaches locales (Vaccao, 1974 ; MCDowell, 1985 ; Syrstad, 1989 ; Syrstad, 1990 ; Rege et al., 1994 ; Tawah et al., 1999).

En 1999, une insémination artificielle a été effectuée dans la zone périurbaine de Banjul sur 187 vaches Ndama (Diack, et al., 2005). Le recensement de 2000, a permis d´identifier 23 naissances soit un pourcentage de 12,29%. Le taux de réussite de l’insémination a été vraiment faible. La production lactée par jour a été estimée de 4 à 5 litres pour les F1 Friesian et de 3.5 à 4.7 litres pour les F1 Jersey. La production de lait des F1 Ndama est sensiblement égale à la production des vaches Gobra mais largement supérieure à la production des vaches Ndama. Le poids moyen de 19 gé nisses à l´âge de la puberté (16 m ois), pesées à la station de l’I.T.C à K err Serign a été de 113 k g. Les métis mâles peuvent atteindre des poids de 500 à 650 kg lorsqu´ils sont élevés en station. Cependant, on rencontre des croisements entre Ndama X Gobra nommés Djakoré. On note aussi des zébus Maure en provenance du Sénégal.

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Table des matières

I)INTRODUCTION
II) GENERALITES
III) METHODOLOGIE
IV) RESULTATS
V) COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VI) CONCLUSION  
VII) REFERENCES
ANNEXES
RESUME

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