Etude de l’Evènement pluviométrique Extrême

Le Sahel, est devenu l’une des régions les plus étudiées au monde particulièrement sur le plan climatique du fait de la forte variabilité de son climat et des sécheresses récurrentes qui ont frappées cette partie du continent africain. Dans cette région il a été observé une baisse de 15 à 30% des pluies par rapport aux années qui ont précédées la sévère sécheresse des années 1970-1990 (S. Benoit et L.Issaka, 2007) ainsi qu’une diminution des écoulements des grands cours fluviaux (Sénégal, Niger) au milieu des années 70, une diminution de l’ordre de 40 à 60% (Paturel et al. 1997). Les conséquences ont été dramatiques pour beaucoup de ces pays dont l’agriculture est pluviale et concerne plus de 70% de la population active aggravant la précarité surtout au niveau des zones rurales.

Toutefois, depuis la fin des années 1990, la situation pluviométrique s’est nettement améliorée avec une alternance d’années sèches moins fréquentes et d’années humides plus présentes et parfois successives suscitant des interrogations chez la communauté scientifique (climatologues et météorologues) qui impute ces extrêmes au Changement Climatique.

Si ce retour de la pluviométrie est une bonne chose pour l’ensemble du Sahel, elle inquiète du fait de la fréquence des évènements extrêmes qui sont des faits climatiques rares sortant de la gamme de la variation naturelle et qui devraient se multiplier selon le Groupe Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) dans son rapport de 2007. Durant l’hivernage 2012, ces phénomènes extrêmes ont induit des inondations qui ont touchées plus d’un million et demi de personnes en Afrique de l’Ouest et du Centre entre Août et Septembre. Le Sénégal, le Niger, le Tchad et le Nigeria représentent à eux quatre plus de 90% des victimes recensées (Bureau de la Coordination des affaires humanitaires : Note de Synthèse sur les inondations en 2012 en Afrique de l’Ouest).

Au Sénégal, la région de Dakar est sans aucun doute la région la plus touchée par ces inondations en 2012. La récurrence de ces phénomènes ainsi que l’accroissement de leur intensité ces dernières années ne font qu’aggraver les dégâts matériels et les pertes en vies humaines au point d’installer la psychose chez les populations locales déjà très vulnérables.

Contexte climatique et Présentation de la zone d’étude

Le climat de la région de Dakar est fortement dépendant des facteurs climatiques qui font le climat de l’Afrique de l’Ouest. La compréhension de ces facteurs va permettre de connaître les éléments qui caractérisent le climat à Dakar.

Zone d’étude 

Situation géographique
De par sa position géographique, le Sénégal et particulièrement la région de Dakar constitue la région la plus avancée de l’Afrique de l’Ouest (fig. I.1). Situé entre les 17°10 et 17°32 de longitude Ouest et les 14°53 et 14°35 de latitude Nord, Dakar est limité à l’Est par la région de Thiès, à l’Ouest, au Nord et au Sud par l’Océan Atlantique d’où le nom de presqu’ile du Cap Vert. Elle s’étend sur une superficie de 550 km2 soit 0, 28% du territoire national.

Reliefs et sols de la presqu’île du Cap Vert
D’âge méso-cénozoïque, la presqu’ile du Cap Vert appartient au bassin sénégalo mauritanien et se caractérise par une tectonique cassante matérialisée par de nombreuses failles qui découpent la région en un ensemble de horsts et de graben (Niang I., 1995). Deux principaux horsts encadrent la région d’ouest relayés par des zones intermédiaires plus ou moins basses .

Ainsi on observe:
➤ à l’extrême Ouest de la région, le horst de Dakar d’orientation Nord-est, il est le résultat d’un volcanisme ancien suite à un bombement local dû à la montée de matériel volcanique (Meagher et al., 1977). Les mamelles constituent les points culminants de ce plateau atteignant une altitude de 105m. La géologie de cette région est marquée par des vertisols reposant sur un socle de laves basiques;
➤ à l’extrême Sud-est se localise le horst de Ndiass formé de collines et de plateaux s’inclinant vers le nord avec une altitude moyenne de 50m, ce dôme est marqué par des affleurements de grès maestrichtiens recouverts de lithosols et de sols ferrugineux.
➤ Entre ces deux socles surélevés, la presqu’île se caractérise par des gradins (Pikine, Bargny et Sébikotane) et un graben (Rufisque) qui relient le horst de Dakar et celui de Ndias.
➤ Il est à noter la présence de dunes continentales fixées (Ogolien) d’orientation nord-est sud-ouest avec des sols ferrugineux non lessivés marqués par des zones basses (dépressions inter dunaires) appelées les Niayes. Ces dépressions ont la particularité d’être inondées toute l’année du fait de l’affleurement de la nappe phréatique et sont constituées de sols hydromorphes. Selon Hebrard, (1966) suite à un mouvement de bascule d’ensemble de la presqu’île, la partie méridionale aurait subi un soulèvement favorisant l’installation sur la côte nord de ces dunes.

Les facteurs climatiques

La circulation atmosphérique générale 

Le bilan radiatif représente la différence entre énergie reçue et énergie émise. Ainsi à l’échelle annuelle, du point de vue du bilan énergétique du système terrestre, les tropiques connaissent un surplus par rapport aux pôles et aux latitudes moyennes. Pour les latitudes inférieures à 45° (Nord et Sud), le bilan radiatif est positif et au de-là de cette limite il est négatif. L’équilibre énergétique est alors entretenu par les transferts d’énergie des zones excédentaires vers les zones déficitaires, ces transferts se font sous forme de chaleur sensible par advection d’air chaud et de chaleur latente associée à l’évaporation de l’eau des océans et des zones humides continentales (Gaye, 2002). Le système est complété par les courants océaniques de grandes échelles (Gulf Stream, Humboldt…) qui contribuent aux transferts d’énergie vers les hautes latitudes. La circulation atmosphérique qui en découle est appelée circulation de Hadley avec deux cellules Nord et Sud. C’est une circulation qui se caractérise par une zone d’ascendance équatoriale et une zone de subsidence vers 30° de latitude nord et sud. Au niveau de la zone équatoriale, on assiste à des convections profondes d’air humide qui en précipitant perdent leur humidité, l’air devenu sec est transporté vers les hautes latitudes de part et d’autre de l’équateur avant de connaître une subsidence vers 30° de latitude donnant une zone de basse pression tropicale. Au niveau des pôles et des latitudes moyennes l’excès de froid est évacué vers les zones tropicales par la cellule polaire (indirecte) et la cellule de Ferrel (directe). L’équilibre énergétique à la surface de la terre est ainsi assuré par ce mécanisme de circulation atmosphérique (fig. I.3) et océanique, les tropiques évacuent leur excès de chaleur vers les latitudes élevées et les pôles leurs excès de froid vers l’équateur.

Dynamique Climatique en Afrique de l’Ouest

La mousson Ouest Africaine

Située dans la zone tropicale, le climat de l’Afrique de l’ouest est très influencé par la Zone de Convergence Intertropicale (ZCIT) qui est conditionné par le mouvement zénithal du soleil. Durant l’été boréal, l’Afrique de l’ouest est marquée par un important gradient Nord Sud de pression, d’humidité et de température entre le golf de Guinée et le Sahara. Le forçage radiatif solaire plus accentué au nord crée une dépression thermique sur le Sahara alors que les eaux océaniques du golf de Guinée sont marquées par un refroidissement. La zone d’ascendance thermique d’air sec au nord attire les vents du sud, humidifiés par l’océan. Ces flux du sud de direction sud-est traversent l’équateur géographique, prennent une composante sud ouest sous l’influence de la force de Coriolis et pénètrent profondément en Afrique continentale en direction de la dépression saharienne. L’intrusion de ces vents humides du sud sur le continent constitue le flux de mousson, qui n’est qu’une réponse dynamique et hydrique de l’atmosphère au différentiel énergétique entre l’océan et le continent (Camara, 2006). Cependant l’installation de la mousson au nord du continent s’effectue de façon brutale (saut de mousson) du 5°N au 10°N au mois de Juin (Sultan et Janicot 2000 ; Le Barbé et al., 2002). Plusieurs auteurs se sont penchés sur les facteurs climatiques et environnementaux qui conditionnent la mousson ouest-africaine enfin de donner des réponses scientifiques plausibles susceptibles d’expliquer les raisons de la baisse de la pluviométrie dans cette région depuis les années 70.

Ainsi Zheng et Eltahir (1998), ont montré que la dégradation des forêts et savanes en zone guinéenne avait des conséquences dramatiques sur la circulation de mousson par la réduction de l’humidité en surface et par conséquent de l’énergie statique humide dans les basses couches. Ces derniers ont été précédés par Charney et al. (1975) qui ont développé la théorie de la rétroaction positive en testant l’impact de la désertification saharienne sur le climat du Sahel. Cette théorie stipule que « la diminution de la couverture végétale résultant d’une diminution des précipitations et de la déforestation augmente l’albédo de surface et diminue le rayonnement absorbé par le sol et les flux de chaleurs sensible et latente vers la basse troposphère. Au dessus, la colonne d’air compense adiabatique ment la perte énergétique par subsidence, ce qui diminue la convection et donc les précipitations. Plus généralement, tout changement dans les conditions de surface continentale, en liaison, par exemple, avec l’humidité des sols ou la végétation, modifie localement le bilan radiatif net et les flux d’énergie ». Cependant ces théories ont été réfutées notamment par certains auteurs notamment Courel M.F, 1985 qui impute cette péjoration climatique dans le Sahel par des anomalies des Température de Surface de Mer (SST) que de modifications ponctuelles de l’état des surfaces attribuées à l’homme. Les impacts de la baisse de la pluviométrie dans le Sahel sur les activités humaines reste néanmoins non négligeables et des recherches approfondies de différentes disciplines et à des échelles différentes pourront donner une ou des réponses à cette péjoration pluviométrique.

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Table des matières

1. Introduction
2. Problématique et Contexte de l’Etude
3. Chapitre I : Contexte climatique et Présentation de la zone d’étude
4. Chapitre II : Evolution de la température et des précipitations et contexte saisonnier de l’année 2012 à Dakar
5. Chapitre III : Etude détaillée de la situation du 26 août 2012
6. Chapitre IV : Etude synoptique de l’atmosphère du 26 août 2012
7. Conclusion générale
8. Références bibliographiques
9. Table des matières

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