Étude de la politique monétaire

La loi des débouchés de J-B SAY

   Cette loi s’énonce comme-suit : « lorsque le dernier producteur a terminé un produit, son plus grand désir est de le vendre, pour que la valeur de ce produit ne chôme pas entre ses mains. Mais il n’est pas moins empressé de se défaire de l’argent que lui procure sa vente, pour que la valeur de l’argent ne chôme pas non plus. Or, on ne peut se défaire de son argent qu’en demandant à acheter un produit quelconque. On voit donc que le fait seul de la formation d’un produit ouvre, dès l’instant même, un débouché à d’autres produits » Pour résumer, l’offre crée sa propre demande. Ainsi, d’après la loi des débouchés, une crise de surproduction est impossible. Par ailleurs, la monnaie est considérée comme étant un bien comme un autre, pouvant être offert et demandé. Sa valeur est déterminée par l’offre et la demande de monnaie. D’après Say, la monnaie n’agit que sur le niveau général des prix et n’a aucune influence sur l’économie réelle. Autrement dit, la monnaie est neutre. Une hausse de la quantité de monnaie en circulation provoque une hausse du niveau général des prix et inversement, une baisse de la quantité de monnaie en circulation provoque une baisse des prix. Toutefois, si l’augmentation de la quantité de monnaie en circulation est accompagnée d’une augmentation de l’offre de biens et services, la demande de monnaie va également augmenter, ce qui va provoquer une baisse des prix.

L’école Keynésienne

  Les fondements de l’analyse de Keynes sont représentés dans son ouvrage publié intitulé « Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie ». Selon Keynes, des équilibres de sous-emploi durables peuvent exister dans une économie de marché même si cette économie n’est soumise à aucune entrave. Le chômage peut alors être involontaire. Pour Keynes, le niveau de l’emploi et la production sont fixés par la demande effective. Cette demande effective correspond à la quantité de produit offerte sur le marché et achetée par les agents grâce au revenu versé par les entrepreneurs. Ces derniers anticipent donc leurs ventes futures, correspondant à la demande effective. Ainsi, l’économie se retrouve en situation de sous-emploi des facteurs de production lorsque l’anticipation des ventes futures est insuffisante. Pour rétablir le plein-emploi, il faudrait favoriser l’investissement, ce qui va augmenter les profits des entreprises et donc la demande effective. La hausse de l’investissement se fera au détriment de la baisse des salaires réels. Pour ce faire, il faudrait augmenter la masse monétaire et donc le niveau des prix, ou encore réduire le salaire nominal. Explication de l’effet Pigou : lorsque la demande de travail qui émane des entreprises est supérieure à l’offre de travail, le prix du travail, c’est-à-dire le salaire, va augmenter. La hausse des salaires se traduit par une hausse des coûts de production des entreprises. Les prix vont alors augmenter. Avec la hausse des prix, les encaisses réelles obtenues par les individus deviendront inférieures aux encaisses désirées. Les individus, désireux de retrouver le montant de leurs encaisses réelles, vont augmenter la part de leur revenu détenue sous-forme d’encaisses monétaires, autrement dit leur demande de monnaie. Ainsi, en situation de sous-emploi, l’excédent de demande non anticipé par les entreprises pourra provoquer un accroissement de l’offre. Par contre, dans une situation de plein-emploi, l’excès de demande se répercutera sur les prix. D’autre part, Keynes remet en cause la neutralité de la monnaie et l’analyse dichotomique avancée par la théorie quantitative de la monnaie. Selon lui, la vitesse de circulation de la monnaie qui est considérée comme étant une constante dans la T.Q.M est en réalité fonction du degré de préférence pour la liquidité des individus (elle même fonction du taux d’intérêt et des prix des actifs) qui n’est autre que la demande de monnaie. Elle peut être faible si la préférence pour la liquidité est forte, et élevée si la préférence pour la liquidité est faible. En outre, dans un monde économique fondamentalement dominé par l’incertitude, il est rationnel de détenir de la monnaie pour elle-même notamment pour un motif de spéculation. Par ailleurs, « la masse monétaire M n’est pas exogène car elle est crée par l’intermédiaire du crédit bancaire pour répondre au besoin de financement de l’économie. » La quantité de monnaie détermine le taux d’intérêt qui va influer sur l’investissement qui déterminera à son tour la demande effective et donc la production et l’emploi. D’où l’idée de non neutralité de la monnaie : la monnaie influence non seulement les prix mais aussi la production et l’emploi.

Les stratégies de politique économique successives

    Madagascar figure parmi les pays les plus pauvres du monde. D’après le Rapport Mondial sur le Développement Humain, le pays occupe en 1998 la 141ème place sur 174 pays dans le monde. En 2011, il se retrouve en 151ème position sur 187 pays et 76% de la population vit sous le seuil de pauvreté. L’économie malgache repose essentiellement sur l’agriculture. En 1995, l’agriculture occupe 70% de la population active mais ne représentait que 26,7% du PIB89. Madagascar a connu une forte croissance économique quasi ininterrompue depuis 1995 sauf en 2002 et 2009 où le pays a fait face à des crises politicoéconomiques. Depuis l’indépendance du pays en 1960 jusqu’à nos jours, l’histoire économique de Madagascar montre quatre périodes distinctes correspondant à des politiques économiques différentes :
– De 1960 à 1972 : période de l’interventionnisme limité de l’Etat La politique économique a été basée sur le développement de l’agriculture, des industries d’import de substitution ainsi que des infrastructures de base. Durant cette période, les Malgaches ont connu une amélioration de leur niveau de vie. Le taux de croissance annuel du PIB était de 3,6% et le taux d’inflation demeurait inférieur à 10%.
– De 1972 à 1992 : période d’étatisation de l’économie La période de 1972 à 1975 a été une période transitoire marquée par la responsabilisation économique des structures de base au sein de la population. A partir de 1975, le pays s’est orienté vers un régime socialiste. Certaines grandes entreprises ont été nationalisées et des entreprises publiques ont été crées. Les dettes de l’Etat ont augmenté et le déficit budgétaire s’est creusé. Ce déficit fut financé par la création monétaire et par des emprunts extérieurs. Aussi, l’activité économique a connu une stagnation. Le niveau de vie des Malgaches s’est dégradé : la croissance annuelle moyenne du PIB par tête était de -1,6%91.
– De 1993 à 1995 : période de retour au libéralisme économique Le processus de désengagement de l’Etat vis-à-vis des entreprises publiques a débuté sur la période de 1993 à 1995. En 1994, la banque centrale a adopté le libre flottement de la monnaie nationale, le marché de change (le Marché Interbancaire de Devises) a été créé. La croissance annuelle moyenne du PIB s’est redressée à 2,1%.
– De 1996 à 2009 : période des documents d’orientation de la politique économique La période 1996 à 1999 a été marquée par la poursuite du libéralisme économique notamment au niveau du désengagement de l’Etat vis-à-vis des entreprises du secteur public et l’amélioration du climat des affaires. Cette période correspond également à l’adoption du Document Cadre de Politique Economique (DCPE). La période de 2000 à 2006 était celle de l’adoption du Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP), et la période de 2007 à 2009 celle du Madagascar Action Plan (MAP). Depuis 2009, Madagascar se trouve en période de transition. Concernant les documents d’orientation de la politique économique, le pays a connu trois stratégies de politique économique successives entre 1996 et 2009 dont le DCPE, le DSRP et le MAP.

La politique monétaire de la Banque Centrale

  Concernant la politique monétaire, conformément à l’article 6 de la loi n°94-004 du 10 juin 1994, « la Banque Centrale (de Madagascar) a pour mission générale de veiller à la stabilité interne et externe de la monnaie. A ce titre, elle élabore et met en œuvre en toute indépendance la politique monétaire. Elle accomplit sa mission en matière de crédit dans le cadre de la politique économique générale du Gouvernement. Elle veille à maintenir un niveau approprié des réserves nationales de change ». Il semble difficile de se prononcer sur le type de politique d’intervention mené par la BCM, toutefois vu l’article mentionné supra annonçant la mission de la BCM, nous pouvons affirmer que l’objectif principal de la BCM est la stabilité des prix dans le long terme. Cet objectif consiste généralement en un taux d’inflation inférieur ou égal à 7% ou inférieur à deux chiffres.Aussi, afin d’assurer cette stabilité des prix, la BCM contrôle dans le court terme la croissance de la masse monétaire et se pose comme objectif intermédiaire l’agrégat monétaire M3101. Mais comme la BCM ne possède pas une emprise directe sur la masse monétaire (M3), elle a dû définir un objectif opérationnel de base monétaire102. Cette dernière représente l’offre de monnaie de la banque centrale dans ses opérations de politique monétaire. Le contrôle de la base monétaire permettra alors de limiter la création monétaire ainsi que la liquidité bancaire et in fine contrôler l’inflation. Pour cela, la BCM recherche une croissance monétaire égalisant la croissance du PIB réel, c’est-à-dire une égalité entre la demande réelle de monnaie et l’offre.

Simulations sur le modèle VAR

Fonctions de réponse A partir du modèle VAR, il est possible de déterminer par simulation les effets dynamiques de long terme et de court terme des chocs d’innovation de chacune des variables sur les variables du vecteur Y. Ces dynamiques sont données par les fonctions de réponse. Dans notre cas, les fonctions de réponse permettent d’analyser l’impact sur la production réelle, du taux de change effectif nominal, des dépenses totales, de la masse monétaire et des prix d’une variation des innovations εt de chacune de ces variables. En terme économique, un choc d’innovation εt d’une variable représente un « choc non anticipé en t1 ». Les délais de transmission des chocs et l’ampleur de leur impact seront observés. Toutefois, comme notre étude concerne l’analyse de la stabilité des prix, nous allons uniquement nous intéresser à l’impact des différents chocs sur les prix sur un horizon de quinze trimestres pour le court terme et sur un horizon de trente trimestres pour le long terme. Notons que les dynamiques de court terme sont données par les séries en différence première alors que les dynamiques de long terme sont données par les séries en niveau.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE DE LA POLITIQUE MONETAIRE 
CHAPITRE 1 : LES PRINCIPES ET FONCTIONNEMENT DE LA POLITIQUE MONETAIRE
1-1 Survol historique des théories monétaires sur la variation des prix
1.1.1- Le modèle classique ou le monétarisme simple
1.1.1.1-La théorie quantitative de la monnaie
1.1.1.2-La loi des débouchés de J-B SAY
1.1.1.3- L’équation de Cambridge
1.1.2- L’école Keynésienne
1.1.3- La courbe de Phillips
1.1.4 Le monétarisme
1.1.4.1 Milton Friedman
1.1.4.2- Les nouveaux Classiques ou l’école des anticipations rationnelles
1.1.5- Les Post-keynésiens
1.1.6- Synthèse
1.2- Les objectifs de la politique monétaire
1-2-1 Les objectifs principaux
1-2-2 Les objectifs intermédiaires
1-2-3 Les objectifs opérationnels
1-3 Les instruments de la politique monétaire
1-3-1 Les techniques de contrôle administratif et quantitatif
1.3.1.1- L’encadrement du crédit
1.3.1.2-Le contrôle des changes
1-3-2 Les techniques du marché ou l’action sur la liquidité bancaire
1.3.2.1-Le réescompte
1.3.2.2-L’open market
1.3.2.3-Les réserves obligatoires
1-4 Les canaux de transmission de la politique monétaire
1-4-1 Le canal du taux d’intérêt
1.4.2-Le canal des prix d’autres actifs
1.4.2.1-Le canal du taux de change
1.4.2.2-Le canal du cours des actions et le coefficient « q » de Tobin
1.4.3-Le canal du crédit
1.4.3.1-Le canal du crédit bancaire
1.4.3.2-Le canal du bilan
1-4-4 Le canal des anticipations et les effets d’annonce
CHAPITRE 2 : L’OBJECTIF DE STABILITE DES PRIX
2-1 Les arguments en faveur de l’objectif de stabilité des prix
2-1-1 Les différents types d’inflation
2.1.1.1-L’inflation latente ou inflation larvée ou inflation rampante
2.1.1.2-L’inflation ouverte ou inflation déclarée
2.1.1.2-L’inflation galopante ou hyperinflation
2.1.1.3-L’inflation de croissance
2.1.1.4-L’inflation conjoncturelle
2.1.1.5-L’inflation structurelle
2.1.1.6-L’inflation par les coûts
2.1.1.7-L’inflation par la demande
2.1.1.8-L’inflation monétaire
2-1-2 Les avantages de la stabilité des prix
2.1.2.1-Eviter les transferts de richesse « injustes »
2.1.2.2-Favoriser la stabilité des taux de change
2.1.2.3-Eviter l’orientation vers des investissements non rentables
2.1.2.4-Eviter une mauvaise redistribution du patrimoine
2-2 Les différentes stratégies de politique monétaire
2-2-1 Le ciblage monétaire
2-2-2 Le ciblage de niveau de prix
2-2-3 Le ciblage d’inflation
2-3 Les politiques d’intervention de la banque centrale
2-3-1 La politique discrétionnaire
2-3-2 Les politiques de règle
2.3.2.1-Les règles simples
a-La règle de Taylor
b-La règle de McCallum
2-3-2.2-Les règles d’optimisation
2-4 Analyse de l’efficacité de la politique monétaire à travers le modèle de MundellFleming et le modèle d’offre et de demande globales en économie ouverte
2-4-1 Le modèle de Mundell-Fleming
2.4.1.1-Spécifications du modèle en change fixe et en change flexible
a-En change fixe
b-En change flexible
2.4.1.1-Analyse de l’efficacité de la politique monétaire à travers le modèle de Mundell-Fleming
a-En change fixe
b-En change flexible
2-4-2 Endogénéisation des prix et modèle d’offre et de demande globales
2.4.2.1-Présentation du modèle
a-La fonction d’offre globale
b-La fonction de demande globale
c-L’équilibre extérieur
2.4.2.2-Analyse de l’efficacité de la politique monétaire à travers le modèle d’offre et de demande globales
a-Efficacité en change fixe
b-Efficacité en change flexible
2-5 Cohérence entre la politique monétaire et la politique budgétaire pour une efficacité plus accrue
2-5-1 Analyse de l’efficacité de la politique budgétaire à travers le modèle de Mundell-Fleming et le modèle d’offre et de demande globales
2.5.1.1-Analyse de l’efficacité de la politique budgétaire à travers le modèle de Mundell-Fleming
a-Cas d’une faible mobilité des capitaux
b-Cas d’une parfaite mobilité des capitaux
2.4.2.2-Analyse de l’efficacité de la politique budgétaire à travers le modèle d’offre et de demande globales
a-En change fixe
b-En change flexible
2-5-2 Le policy mix
SYNTHESE DE LA PREMIERE PARTIE
DEUXIEME PARTIE : ETUDE DE LA POLITIQUE MONETAIRE
CHAPITRE 3 : LA POLITIQUE ECONOMIQUE APPLIQUEE A MADAGASCAR ET EVOLUTION DES AGREGATS ECONOMIQUES DE 1995 à 2012 
3-1 Les stratégies de politique économique successives à Madagascar
3-1-1 Le Document Cadre de Politique Economique (DCPE)
3-1-2 Le Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP)
3-1-3 Le Madagascar Action Plan (MAP)
3-2 La politique monétaire de la Banque Centrale de Madagascar
3-3 La politique budgétaire et l’inflation
CHAPITRE 4 : ETUDE EMPIRIQUE DES IMPACTS DE LA POLITIQUE MONETAIRE ET DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE SUR LES PRIX A MADAGASCAR
4-1 Présentation du modèle et des variables de l’étude
4-2 Etudes économétriques, estimations et simulations
4-2-1 Etude de la stationnarité des variables
4-2-2 Estimation du nombre de décalage p
4-2-3 Test de cointégration
4-2-4 Identification des relations de long terme
4-2-5 Estimation du modèle VECM
4-2-6 Test de causalité de Granger sur les variables
4-2-7 Validation du modèle VECM
4-2-8 Simulations sur le modèle VAR
4.2.8.1- Fonctions de réponse
a-Impact d’un choc d’offre sur les prix
b-Impact d’un choc de taux de change sur les prix
c-Impact d’un choc budgétaire
d-Impact d’un choc monétaire
4.2.8.2- Décomposition de la variance des erreurs de prévision
SYNTHESE DE LA DEUXIEME PARTIE
CONCLUSION
ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE

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