Etude de la morbidité et de la prise en charge des cas au CSCom des logements sociaux de Yirimadio

À la création de l’OMS en 1948, l’objectif fondamental était d’amener tous les peuples du monde à un niveau de santé le plus élevé possible . Dans les pays en développement, notamment en Afrique et au Mali, malgré une amélioration spectaculaire de l’état sanitaire de leur population, l’espérance de vie est restée faible . À la mauvaise performance des systèmes de santé vient s’ajouter l’accès limité de la population aux services de santé primaires (dans certains pays africains, plus de la moitié de la population vit à plus de 10 km du premier centre de soins primaires) . Accablés par le poids du remboursement de la dette et par l’impact de la chute des cours des produits à l’exportation dans les années 70 et 80, les pays en développement ont vu réduire leur capacité à financer les services publics de base, y compris les soins de santé primaires. Le problème de l’insuffisance des dépenses de santé publique est aggravé par des politiques qui favorisent une mauvaise allocation budgétaire, un gaspillage des ressources et une gestion médiocre . De plus, les coupes budgétaires conjuguées à cette gestion médiocre, au gaspillage et à la mauvaise utilisation des ressources, rares de surcroît, sont les causes d’une pénurie chronique de médicaments, d’une déficience de services, de la détérioration des infrastructures, d’un manque de personnel qualifié et d’une faible motivation des agents de santé qui entraînent, à leur tour, une mauvaise prise en charge des malades . Il en résulte un faible attrait pour les services de santé publics qui conduit les patients à s’adresser plutôt aux guérisseurs traditionnels, à des praticiens privés non répertoriés et à des vendeurs ambulants sur les marchés.Ce faisant, ils paient  souvent des prix exorbitants pour des services de qualité douteuse et perdent ainsi l’occasion de recevoir des soins préventifs de première importance . Afin d’apporter une réponse à la dégradation rapide des systèmes de santé, les ministres africains, réunis à Bamako, du 9 au 16 septembre 1987, sous l’égide de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de l’Organisation des Nations-Unies pour l’Enfance (UNICEF), ont adopté un ensemble de réformes politiques appelé « Initiative de Bamako » .

L’Initiative de Bamako a pour but d’assurer à l’ensemble de la population l’accès aux services de soins de santé primaire à prix abordable tout en maintenant les coûts et de restaurer la confiance des usagers dans les services de santé publics, en améliorant la qualité des prestations et en déléguant le pouvoir décisionnel aux échelons inférieurs. En outre, elle a pour but de promouvoir la santé en incitant les ménages à un changement des comportements néfastes . L’Initiative de Bamako vise également à revitaliser les systèmes de santé en décentralisant le pouvoir décisionnel de l’échelon national à celui des districts, en réorganisant les services de santé de base, et en fournissant un “paquet minimum” de services de santé essentiels au niveau des unités de santé de base . L’implication des communautés est un élément fondamental en ce qu’elle modifie l’équilibre des pouvoirs entre les prestataires de soins de santé et les usagers et impulse une gestion “novatrice” des systèmes de santé publique. De simples consommateurs passifs, les bénéficiaires des soins deviennent des partenaires actifs dont la voix compte . L’une des principales mesures prises dans le cadre de l’Initiative de Bamako a été la création des Centres de Santé communautaire (CSCom) dont le premier a vu le jour en 1989 dans le quartier de Banconi, dans la Commune I du Distrit de Bamako. En 2010, les études sur le système des soins de santé en Afrique subsaharienne révèlent que le taux de fréquentation des districts sanitaires est très faible, 0,24NC/Hbt/an au Mali, 0,43 au Burkina Faso ; 0,30 au Bénin même si les infrastructures sont présentes  . C’est vers la fin des années 1980, à la faveur de certaines expériences et d’un vaste mouvement à travers le monde, qu’a été introduit le concept de santé communautaire au Mali, impliquant les populations dans la gestion de leurs problèmes de santé  . Le CSCom assure les soins médicaux de base et les vaccinations, fournit les médicaments, et réalise les accouchements simples ainsi que les consultations pré et post natales. Les remèdes traditionnels sont toujours utilisés. Le CSCom doit également faire un travail de prévention et d’éducation sanitaire.En 2014, on dénombrait 1170 CSCom dont soixante-deux dans le District de Bamako.

GÉNÉRALITÉS

En 1997 le Mali a élaboré un Plan décennal de Développement sanitaire et social basé sur une approche sectorielle. Ce plan couvre la période 1998-2007 et s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle démarche basée sur l’approche programme qui contrairement à l’approche projet est plus globale, plus intégrée et vise un développement harmonieux durable du secteur de la santé et de l’action sociale par les structures pérennes . Aussi, des plans décentralisés sont-ils d’actualité, compte tenu du contexte de la Décentralisation;sa mise en oeuvre cohérente dépend de la disponibilité à temps des ressources requises et la mise en place d’un environnement institutionnel adéquat ; c’est pourquoi ces éléments seront au coeur du programme sectoriel d’investissement. Pour sa mise en oeuvre le PDDSS est scindé en deux tranches dont la première, quinquennale appelée PRODESS a couvert la période 1998-2003.

Le PRODESS I: (Programme de Développement sanitaire et social) 

Le Programme de Développement sanitaire et social traduit la volonté politique affirmée du Gouvernement d’apporter des réponses rapides et efficaces aux problèmes sanitaires et sociaux qui affectent les Maliens. Il est la concrétisation d’une longue réflexion consensuelle sur le développement d’un système de santé et d’actions ciblant les problèmes majeurs de santé, et les situations de marginalisation que rencontrent certaines couches de la société malienne. Élaboré avec le concours de la plupart des partenaires intérieurs et extérieurs; il est le résultat de nombreuses études, de débats, sur les priorités de développement sanitaire pour les années 1998- 2002. Les priorités retenues visent à réduire la mortalité et la morbidité liées aux principales maladies et contribuer à la réduction de l’exclusion sociale au Mali. Elle porte sur la lutte contre la maladie et les carences nutritionnelles, le Sida et le développement de la Santé de la Reproduction considérée comme domaines dans lesquels le Gouvernement est disposé à consacrer d’importants efforts. Par ailleurs pour éviter une duplication des ressources une approche intégrée est privilégiée aux échelons du système de santé et d’action sociale .

Les volets du PRODESS I

Initialement prévu en mars 1998 pour la durée du premier quinquennat du PDDSS (1998- 2002), le lancement du programme n’a été effectif qu’une année plus tard. Les interventions programmées portent sur cinq volets .

➤ Volet 1: Extension de la couverture sanitaire Il privilégie l’intégration de la lutte contre la maladie, la Santé de la Reproduction, et la recherche de l’équité dans l’accès aux services de base.
➤ Volet 2: Lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale Propose d’associer la Société Civile et l’Etat dans la promotion d’actions destinées à favoriser l’insertion économique et sociale des groupes vulnérables de la population par la mise en place d’outils pour leur prise en charge financière (fond national de solidarité et centres communaux communautaires).
➤ Volet 3: Mise en place de mécanisme de financement Concerne la mise en place de mécanisme de financement, destiné à permettre la prise en charge du risque maladie; compte tenu de l’actuel contexte socio-économique qui justifie la priorité de ce volet, le montant de son financement était très sous-estimé.
➤ Volet 4: Développement des ressources humaines Le développement des ressources humaines est fondamental tant les progrès à accomplir sont nécessaires et conditionnent les résultats attendus des activités du premier volet.Il vise l’amélioration de la gestion qualitative et quantitative du personnel.
➤ Volet 5: Activités complémentaires nécessaires pour atteindre les objectifs des quatre premiers volets. Regroupe toute une série d’activités complémentaires, nécessaires pour atteindre les objectifs des quatre premiers volets : renforcement des services centraux et déconcentrés duMinistère de la Santéet du Ministère du Développement social, de la Solidarité et des Personnes âgées ; réorganisation des rapports entre l’État et ses partenaires (secteur privé, Société Civile, Collectivités territoriales) dans la problématique sanitaire. Le volet 1 concerne l’ensemble des échelons du système de santé et d’action sociale.

Le système de santé comprend 3 échelons: 

➤ Le premier niveau est constitué par les CSCom, les CSA et les autres structures non publiques. Il est chargé d’offrir aux populations les PMA;
➤ Le deuxième niveau est constitué par les centres de suivi de coordination de la mise en oeuvre des plans de développement sanitaire et social de Cercle et de première référence clinique pour les structures de premier niveau;
➤ le troisième niveau comprend, outre la direction des zones sanitaires, les hôpitaux régionaux qui servent de structures de deuxième référence au CSC.

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Table des matières

1. INTRODUCTION
1.1. OBJECTIF GÉNÉRAL
1.2. OBJECTIFS SPÉCIFIQUES
2. GÉNÉRALITÉS
2.1. Le PRODESS I: (Programme de Développement sanitaire et social)
2.1.1. Les volets du PRODESS I
2.1.2. Bilan des activités du PRODESS I
2.2 Présentation du PRODESS II
2.2.1. Cadre Stratégique pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (CSCRP) 2012-2017
2.2.2. Cadre de Dépense à Moyen Terme( CDMT)
2.2.3. Actions programmées
2.3. PRODESS II prolongé : Amélioration de la qualité des services de santé, augmentation de la demande et lutte contre la maladie
2.3.1. La qualité des soins offerts
2.3.2. La lutte contre la maladie
3. MÉTHODOLOGIE
3.1. Lieu d’étude
3.1.1. Présentation de la commune VI
3.1.2. Présentation de Yirimadio
3.2.1.1. Historique
3.2.1.2. Situation géographique
3.2.1.3. Relief, hydrographie et climat
3.2.1.4. Caractéristique démographique
3.2.1.5. Activités économiques, religion et éducation
3.2.1.6. Infrastructures sanitaires
3.2. Type et période d’étude
3.3. Population d’étude
3.4. Échantillonnage
3.5. Critères d’inclusion
3.6. Collecte, saisie et analyse des données
3.7. Considérations éthiques
4. RÉSULTATS Etude de la morbidité et de la prise en charge des cas au CSCom des logements sociaux de Yirimadio
4.1. Résultat I : Profil sociodémographique des patients du CSCom des logements sociaux de Yirimadio en 2011.
4.2. Résultat II : Motifs de consultation des patients du CSCom des logements sociaux de Yirimadio en 2011.
4.3. Résultat III : Classification du rapport trimestriel d’activité du CSCom des logements sociaux de Yirimadio en 2011.
4.4. Résultat IV : Variation des maladies en fonction des différentes périodes de l’année du CSCom des logements sociaux de yirimadio en 2011
4.5. Résultat V : Distribution des maladies en fonction des caractéristiques sociodémographiques au CSCom des logements sociaux de Yirimadio
4.6. Resuiltat VI : Répartition des patients selon des examens complémentaires réalisés et le traitement au CSCom des logements sociaux de Yirimadio en 2011.
4.7. Résultat VII : Décision thérapeutique.
4.8. Résultat VIII : La prise en charge des maladies infectieuses.
5. DISCUSSION
CSCom
6. CONCLUSION
7. RECOMMANDATIONS
8. RÉFÉRENCES
9. ANNEXES

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