Etude de la dynamique de l’espece aucoumea klaineana pierre (burceracea) en vue d’un amenagement sylvicole

L’île de Madagascar constitue l’une des rares nations mondialement reconnue comme écorégion en soi et unique. Elle compte parmi les centres de biodiversité les plus riches au monde : les niveaux de diversités et d’endémisme de tous les groupes taxonomiques principaux y sont exceptionnellement élevés (MITTERMEIER et al, 1997 ; MITTERMEIER et al, 1999). Malheureusement, les reliquats d’habitats naturels subissent des pressions anthropiques croissantes. En effet, la conservation de cet héritage naturel unique doit être considérée comme une priorité mondiale.

Les forêts littorales de la côte Est de Madagascar sont classées parmi les écosystème les plus menacés à Madagascar (GANZHORN et al, 1997 ; HANNAH et al. 1998 ; GANZHORN et al. 2000). Elles sont situées sur une bande de sable le long de la côte Est à une altitude inférieur à 200 m et à une distance à moins de 10km de la côte. Avec les activités humaines, et les catastrophes naturelles de ces forêts naturelles, il ne reste plus que des fragments de petite taille ayant une superficie totale de 500 km2 (DU PUY et MOAT 1996 ; AGRAWAL et al, 2002). Ces forêts littorales abritent une diversité remarquable : d’invertébrés et d’écosystèmes et fournissent des habitats critiques des espèces rares (GANZHORN et al, 2000) .

Ainsi, la forêt de Tampolo, constitue un des vestiges de la forêt littorale de la côte Est de Madagascar avec une flore et une structure modifiée par les activités humaines. Les exploitations illicites sont à l’origine de toute forme d’appauvrissement voire même la disparition des espèces ligneuses s’y trouvant. Sur ce fait, on ne peut négliger non plus les menaces écologiques représentées par la prolifération des espèces exotiques comme Melaleuca virdiflora, Aucoumea klaineana et Casuarina sp. L’introduction des espèces exotiques pose un problème sérieux actuellement car la vitesse d’envahissement est imprévisible et les invasions biologiques d’espèces exotiques envahissantes sont l’un des plus grands fléaux pour la diversité biologique indigène. (UICN, 2000) .

MILIEU D’ETUDE 

Milieu physique

Localisation
La forêt littorale de Tampolo se situe dans le province de Toamasina, région d’Analanjirofo, préfecture de Fenoarivo Antsinanana et Commune rurale d’Ampasina Maningory, elle couvre une superficie de 675 ha. Plus précisément la forêt de Tampolo se localise à 10 km au nord ouest de la ville de Fenoarivo Atsinanana sur la route nationale n°05 vers Soanierana Ivongo (Carte n° 01). Sur le plan géographique, elle s’étend entre 49° 24’ 00’’ et 49° 26’ 30’’ de longitude Est ; entre 17° 15’ 00’’ et 17° 17’ 30’’ de latitude Sud, et à une altitude de 5 à 10 m au dessus de la mer (RATSIRARSON et al, 2001).

Flore
La forêt de Tampolo fait partie de la forêt dense humide sempervirente de basse altitude de la région bioclimatique climacique orientale malagasy. En plus de la formation au bord de la mer la forêt se subdivise en 04 types en l’occurrence la forêt littorale, la forêt temporairement inondée, la forêt d’enrichissement et la forêt de marécage (RAJOELISON, 1997) (Photo nº 1). La forêt de Tampolo est l’un des plus grands fragments subsistants de la forêt littorale de l’Est, elle est floristiquement riche avec 140 espèces. (RATSIRARSON et GOODMAN, 2004).

Faune
Selon les résultats de l’inventaire biologique en 1997, combinés avec ceux de 2004 par RATSIRARSON et GOODMAN, la forêt de Tampolo dispose d’une richesse faunistique comprenant :
-07 espèces de lémuriens dont 02 diurnes et 05 nocturnes ;
-56 espèces de reptiles et d’amphibiens ;
-64 espèces d’oiseaux ;
-90 espèces de fourmis repartie en 27 genres ;
-04 espèces de Chiroptère ;
-01 espèce de scorpion: Grophurcus hintus.

Pressions sur la forêt 

Deux pressions principales affectent la diversité de la forêt de Tampolo : la pression anthropique et les aléas climatiques, notamment les cyclones. Quant à la première, il s’agit de l’exploitation illicite de produits ligneux et non ligneux en vue de la construction d’habitats. Il y a aussi le problème de manque de source de revenu, d’insuffisance des terres cultivables et d’emploi. Ce qui pousse les gens, surtout les jeunes, à aller dans la forêt classée pour y prendre du bois notamment les bois ronds pour les constructions afin de vendre aux alentours de la forêt et à la ville de Fenoarivo Antsinanana. Tout ceci explique la fréquence importante des coupes illicites dans la forêt (RAZAFIMAMONJY, 1995). En outre, les forêts communautaires, et les forêts déclassées sont surexploitées et ne peuvent plus satisfaire les besoins des habitants, notamment en bois de construction. De plus l’extraction de l’essence de girofle nécessite énormément de bois, ce qui accentue la demande incessante en bois d’énergie. Par ailleurs, la dégradation de la forêt causée par les coupes illicites et les feux incontrôlés (parcelles J6-K6) laissent beaucoup de trouées et de clairières forestières. Ce qui favorise l’installation rapide des espèces exotiques comme les espèces Casuarina sp et Aucoumea klaineana. La prolifération inattendue de ces espèces exotiques peut perturber l’intégrité écologique de la forêt .

La forêt de Tampolo est l’un des grands vestiges de la forêt littorale Est de Madagascar. Elle fait partie de la forêt humide sempervirente de basse altitude, et abrite une richesse floristique et faunistique remarquable, avec un climat de type tropical humide et chaud. L’exploitation illicite est la principale menace qui pèse sur cette forêt.

METHODOLOGIE 

Rappel de la problématique 

La forêt littorale de Tampolo à l’instar des autres écosystèmes naturels de Madagascar, se caractérise par sa fragilité et sa vulnérabilité aux perturbations anthropiques. Par ailleurs, quelques espèces exotiques comme Aucoumea klaineana prennent actuellement une envergure dans les zones moins dégradées et les trouées laissées par la coupe illicite de la forêt de Tampolo et peut constituer une perturbation écologique de la diversité biologique de la forêt. Dans ce sens, la finalité de l’étude c’est de proposer un plan sylvicole pour atténuer les effets négatifs causés par cette extension de l’espèce Aucoumea klaineana. Pour atteindre l’objectif déjà mentionné ci-dessus, nous allons adopter la méthodologie suivante :

Etude bibliographique 

Elle s’effectue tout au long de l’étude. L’investigation bibliographique permet d’avoir des informations relatives à l’étude ainsi que l’acquisition de connaissances sur les travaux déjà effectués sur l’espèce étudiée, notamment à Tampolo. Cette étude bibliographique s’est effectuée principalement auprès du site pédagogique ESSA forêts Tampolo et au CIC du Département des Eaux et Forêts à Antananarivo. Compte tenu des objectifs de la recherche, l’investigation bibliographique se focalise particulièrement sur :
– les informations sur la forêt littorale de Madagascar et les travaux d’enrichissement effectués sur la côte Est de l’île ;
– les données relatives à l’espèce Aucoumea klaineana à Madagascar et à Tampolo ; et les travaux déjà effectués sur l’Okoumé à Tampolo;
– les informations générales sur Tampolo qui est le milieu d’étude ;
– la méthodologie adoptée compte tenu de la contrainte temps et les moyens disponibles et surtout selon les données à récolter.

Cartographie

L’étude cartographique était nécessaire pour pouvoir bien localiser tous les peuplements d’Okoumé dans la station. De plus, elle permet de déterminer la dynamique de cette espèce étudiée dans l’espace en faisant des comparaisons des anciennes cartes avec celles que l’on va élaborer. Des différentes cartes disponibles à la station forestière de Tampolo et des cartes illustrées dans des ouvrages ont été utilisées. En fait, l’objectif de cette étude cartographique est de faciliter les travaux sur terrain et sortir une carte de localisation de l’espèce Aucoumea klaineana dans la station de Tampolo.

Reconnaissance 

Avant d’entreprendre l’inventaire proprement dit, la reconnaissance permet d’avoir un aperçu général de la forêt notamment le peuplement d’Okoumé. L’objectif visé est de localiser tous les essais d’enrichissement en espèce Aucoumea klaineana dans la forêt ainsi que dans ses environs. On a essayé dans la mesure du possible de prendre déjà les coordonnées GPS du peuplement d’Okoumé. En outre, cette reconnaissance donne des idées sur la méthode d’inventaire à adopter ainsi que sur le choix des parcelles. En effet, la méthode d’inventaire doit être adaptée à la réalité sur terrain.

Etude de la végétation 

La méthode d’inventaire doit comporter tous les éléments les données nécessaires pour avoir une idée précise sur l’évolution de l’espèce Aucoumea klaineana dans le temps et dans l’espace, et sur le degré d’envahissement de cette espèce.

Stratification
Selon RAJOELISON en 1992, la stratification de la forêt se définit comme étant la distinction, la classification du peuplement forestier en types de forêts homogènes. Pour faciliter notre étude et selon notre reconnaissance sur terrain, on a considéré deux strates en occurrence la strate de la forêt enrichie en Okoumé, et la strate des zones hors plantation, colonisées par cette espèce. Cette strate est constituée par des zones avoisinantes des parcelles de plantation d’Okoumé.

Inventaire par échantillonnage
Vu l’inexistence d’une méthode universelle, immédiatement applicable pour tout type de forêt (RAZAFIMAMONJY, 1995), et également les moyens disponibles et les temps limités, nous avons adopté l’inventaire par échantillonnage ; mais il est nécessaire de garder la représentativité de la population pour l’échantillonnage considéré. En prenant le maximum de précautions pour la représentativité, on peut assurer que l’inventaire par échantillonnage fournit des renseignements relativement fiables sur l’ensemble de la forêt même si une partie de l’aire forestière seulement est prise en considération, (RAZAFINDRAKOTO, 1997) En pratique, pour étudier la dynamique d’une forêt ou d’une espèce, sur la base du critère ‘régénération naturelle’, des relevés linéaires et permanents à l’aide d’une placette permanente devraient être effectués. Les résultats d’inventaire permettent aussi d’obtenir des données sylvicoles pour l’étude de la dynamique avec l’effectif et la fréquence des jeunes bois, le degré de recouvrement, le nombre de tige par classe de diamètre. Tous ces critères systématiquement observés et analysés ceci peut donner des indications sur l’évolution possible de l’espèce.

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Table des matières

INTRODUCTION
1-MILIEU D’ETUDE
1.1.-Milieu physique
1.1.1-Localisation
1.1.2-Climat
1.1.3-Relief et topographie
1.1.4-Hydrographie
1.1.5-Sols
1.2-Milieu biotique
1.2.1-Flore
1.2.2-Faune
1.3-Milieu humain
1.4-Pressions sur la forêt
2-METHODOLOGIE
2.1-Rappel de la problématique
2.2-Etude bibliographique
2.3-Cartographie
2.4-Reconnaissance
2.5-Etude de la végétation
1.5.1-Stratification
1.5.2-Inventaire par échantillonnage
1.5.3-Dipositif d’échantillonnage
1.5.4- Profiles structuraux
1.5.5-Relevés sylvicoles
2.6-Analyse des données
2.6.1-Etude de la structure
2.6.2-Etude de la régénération naturelle
2.6.3-Etude d’impact du dynamisme de l’Okoumé
2.6.4-Analyse statistique
2.7-Enquête socio-économique
2.8-Limites de la méthodologie
2-9-Récapitulation de la démarche méthodologique
3-RESULTATS ET INTERPRETATIONS
3.1-Synthese bibliographique
3.1.1-Description de l’espèce étudiée
3.1.1.1-Systématique
3.1.1.2-Distribution
3.1.1.3-Caractéristiques dendrologiques
3.1.1.4-Ecologie
3.1.1.5-Sylviculture
3.1.1.6 Caractéristiques du bois et utilisations
3.1.2-Historique de l’Okoumé à Tampolo
3.1.2.1-Enrichissement à la station forestière Tampolo
3.1.2.2- Plantation d’Okoumé à Tampolo
3.1.2.3-Travaux déjà effectués sur l’Okoumé à Tampolo
3.1.3-Définition de quelques termes pertinents à la présente étude
3.2-Structure floristique
3.2.1-Reconnaissance
3.2.2-Analyse sylvicole
3.2.2.1-Analyse horizontale
3.2.2.2-Analyse verticale
3.2.3-Etude de la dynamique de l’Okoumé
3.2.3.1-Analyse de la régénération naturelle
3.2.3.2-Arbres morts et coupés
3.2.4-Mode de propagation de l’Okoumé
3.2.4.1-Ensemencement naturel
3.2.4.2-Conditions d’extension de l’Okoumé
3.2.4.3-Conclusion partielle
3.2.5-Etude d’impacts de la plantation d’Okoumé
3.2.5.1-Au niveau floristique
3.2.5.2-Au niveau faunistique
3.2.5.3-Au niveau des villageois périphériques
3.2.5.4-Conclusion partielle
4-DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
4.1-Discussions
4.1.1-Aspect méthodologique
4.1.2-Au niveau des résultats
4.1.2.1-Effets des plantations d’Okoumé
4.1.2.2-Vertification des hypothèses
4.1.3-Apports du chercheur
4.2-Recommandations
4.2.1-Stratégie d’aménagement
4.2.2-Planification des activités d’aménagement
CONCLUSION

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