Les méthodes de lutte contre l’érosion

Saraya (Commune de Bembou), un village qui, à l’image des localités de sa commune, a un système de production constitué essentiellement d’agriculture, d’élevage, et d’activités et pratiques agro-forestières (GERAD, 2002), voit désespérément ses rendements de plus en plus faibles atteignant rarement la tonne par hectare (Coly A., 2000). Pourtant, elle bénéficie de son appartenance au domaine climatique sud-soudanien qui lui confère une pluviométrie importante de l’ordre de 1.100 mm pendant une période de 6 mois. Ce qui devrait contribuer à développer l’agriculture totalement pluviale. Cependant, le constat est que ce terrain connait le lessivage de ses sols qui influe sur les rendements, de même que des problèmes sévères de manque d’eau. C’est ainsi que le besoin urgent de cerner cette situation nous pousse à étudier la dynamique de l’érosion en cours sur ce terrain pour contribuer à l’amélioration du quotidien de sa population. Il faut noter la présence presque constante d’une cuirasse ferrugineuse sur le terrain (J.Y. Loyer, O. Hamel et al ; 1981) qui le rend fragile face à l’érosion et le ruissellement intense.

Les formations ferrugineuses ont été beaucoup élaborées par les géomorphologues sous leurs diverses formes et origines. P. Michel (1969), dit que « les oxydes ne migrent guère, ce qui suggère une succession des systèmes morphologiques déterminés par des changements du climat « . J. Tricart (1965), pense que le matériel des cuirasses est souvent détritique (peut être colluvial, alluvial, ou apporté en suspension) se localisent généralement aux pieds des reliefs. Anicet Beauvais (2005), lui, détermine la morphogénèse des latérites en détaillant les processus géochimiques de leur altération. Blot A., et al, (1976) démontre que leurs constituants géochimiques et minéralogiques évoluent sur place à partir de la roche sous-jacente. Quant à l’érosion hydrique qui décape les parties superficielles des unités morphologiques Roose E. (1985), précise que  » c’est un phénomène discontinu dans le temps et dans l’espace, il faut donc l’étudier à différentes échelles « . Cependant, les études géomorphologiques effectuées sur notre terrain d’étude sont presque inexistantes.

Synthèse bibliographique 

Les études effectuées dans le Sénégal Oriental ont contribué à une meilleure connaissance de la Commune de Bembou. Ces études ont concerné toutes les disciplines, ont visé divers objectifs et ont eu à infirmer et confirmer diverses hypothèses. Mais, force est de constater que ces études sont plus attirées par cette particularité qu’a la partie Sud-est du pays d’être une zone de socle. C’est ainsi d’importantes études qui le concernent ont été faites dans les domaines de la géologie et de l’hydrogéologie. Dans le domaine de la géologie, le besoin de mieux connaitre les formations du socle précambrien a poussé les chercheurs vers l’analyse des séries du Birrimien de la boutonnière Kédougou-Kéniéba. La présentation générale de ces formations est tout d’abord capitale pour arriver à replacer les travaux dans leur contexte, mais le souci d’être précis oblige les chercheurs à se concentrer sur une série ou une partie du terrain. C’est dans cette logique que Dinna P. Diallo (1983) utilise des coupes stratigraphiques de la position des grands axes de galets par rapport à la stratification de leur texture dans les lits pour contribuer à l’étude de la série du Dialé ancienne comme ses voisins du Birrimien de 2.045 Ma. La minéralogie et la granulométrie de certains minéraux comme les feldspaths et le quartz, sans oublier sa tectonique polyphasée avec une schistosité majeure ont été étudiées. Ce qui lui permet de déduire que ce terrain est comme une série probablement peu épaisse, épicontinentale, régulièrement plissée et épimétamorphisée.

Elle est en contact au Nord avec la série de Mako qui présente dans cette région une sédimentation également détritique mais de caractère plus homogène. Enfin, la cuirasse latéritique vient couvrir le socle, affleurant ainsi comme la formation la plus récente dans la région. Dans le but de cerner l’évolution au Protérozoïque de la région Est-Saraya, Ndiaye P. Moussa, après avoir présenté les résultats pour chaque prospection, en a déduit que l’or suit toute l’évolution géologique régionale, apparaissant avec les roches mafiques et ultramafiques à une époque où cet élément semble particulièrement abondant. Il va être remobilisé à partir de cette situation originelle, quittant son vecteur pétrographique mafique et ultramafique. D’abord, grâce à des mobilisations hydrothermales liées à la mise en place des corps magmatiques.

Ensuite, arrivé en surface, il est redistribué dans les sédiments volcanodétritiques peu évolués et dans certains quartzites. Plus tard, retourné en profondeur par enfouissement, mais toujours dans le futur ensemble Birrimien, il sera remobilisé dans les systèmes de types shear-zones. Dia Abdoulaye (1988) ; lui essaie de préciser la chronologie de l’évolution tectonomagmatique de la série de Mako et des granitoïdes associés mais se heurte à la présence dans le secteur nord de la série, d’un complexe plutonique lité intrusif. Selon lui, la série de Mako comporterait des associations de termes basiques tholéfitiques océaniques et de termes calco-alcalins mis en place tardivement. La série aurait évolué à partir de liquides issus d’un taux de fusion partielle élevé d’un manteau primitif légèrement appauvri.

Elle aurait localement un caractère prononcé de bassin d’arrière-arc ou d’arc précoce à dominante tholéfitique. Des indices de phases de déformation en régime d’aplatissement sont observables dans le secteur de Sandikounda. Elles auraient aussi joué antérieurement à la mise en place définitive du complexe plutonique lité. Ces travaux nous ont permis de mieux asseoir notre connaissance géologique de la zone de socle du Sénégal Oriental en général et du Birrimien en particulier. Surtout que les séries de ce dernier ont été étudiées en détail.

Ensuite, notons les travaux qui ont été effectués dans le domaine de l’hydrologie et de l’hydrogéologie. En hydrologie, en février 2013, le rapport final des travaux de l’OMVS qui vont dans les sens d’actualiser la monographie hydrologique du Fleuve Sénégal, a beaucoup contribué à la connaissance du fleuve. A l’instar des sous bassins du fleuve, les différents paramètres de l’écoulement du bassin de la Falémé ont été étudiés minutieusement. Nous avons aussi en 2011, les travaux de diagnostic de GRDR effectués au Sénégal Oriental. Dans le cadre d’un projet d’accès à l’eau potable, des études de base ont été effectuées sur cette zone de socle pour l’implantation de forages et de puits. Ainsi, ils ont eu à caractérisés les eaux des nappes et de surface de la zone.

Ensuite, nous pouvons aussi noter le document rédigé par la DGPRE en 1994 qui étudie les ressources en eaux du Sénégal sous toutes ses formes. Après avoir quantifié ces ressources dans leurs différents milieux et bassins versants, le bilan diagnostic des ressources en eaux du Sénégal établit les usages, la gestion et la planification de ces ressources. En hydrogéologie, Diouf Same (1999), dans son étude de la zone de socle du Sénégal Oriental, applique la télédétection satellitaire, la géologie, l’électrique 1D et la multiélectrode 2D (la géophysique), la piézométrie et l’hydrochimie au terrain de batholite de Saraya pour localiser et caractériser les potentielles aquifères. Son diagnostic permet d’identifier les zones favorables aux captages hydrauliques. Ce diagnostic a contribué à la connaissance des paramètres topographiques du terrain par la présentation de la carte piézométrique locale du secteur de Saraya. Il a aussi cartographié la ligne de partage des eaux, ce qui nous donne les détails du réseau hydrographique. Pour finir précisons que l’aquifère est une roche donc son étude nous fournit une bonne connaissance générale du terrain de batholite de Saraya et ses environs.

PRESENTATION DU MILIEU 

Cadre physique

Le nouveau découpage administratif exécutant la loi n°2008-14 légiférée le 18 mars 2008, a permis la naissance de nouvelles entités territoriales. C’est ainsi que cette réforme territoriale crée la Région de Kédougou, auparavant dépendant de la Région de Tambacounda dont elle constituait l’un des départements. La nouvelle Région de Kédougou compte vingt collectivités locales réparties comme suit : 1 Région, 19 communes. (JORS n° 6446, décembre 2008) La commune de Bembou qui constitue notre terrain d’étude se situe entre 12°35’ et 13°00’Nord de latitude et entre 12°20′ et 11°20’Ouest de longitude. Elle fait partie du Département de Saraya et précisément dans l’Arrondissement dont il est le chef-lieu; Bembou. Elle est limitée :
➤ à l’Est par la République du Mali,
➤ à l’Ouest par l’Arrondissement de Bandafassi,
➤ au Nord par les communes de Missirah Sirimana et de Khossanto et
➤ au Sud par l’Arrondissement de Fongolimbi.

Le village de Bembou, chef-lieu de commune est relié à Kédougou, capitale régionale, par une route bitumée de près de 70 km. Du point de vue administratif, la Commune de Bembou est constituée de 30 villages qui s’organisent autour de six villages centres que sont Bembou, Kondokhou, Diakha Madina, Moussala Mahinamine, Nafadji et Bambadji. Cette organisation de l’espace répond à un souci d’accessibilité dans l’accès aux services sociaux de base. D’ailleurs, la Commune dispose d’une superficie assez vaste 2.714,28 km², avec une bonne répartition spatiale des différents villages sur l’espace communautaire.

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Table des matières

Introduction
Synthèse bibliographique
Problématique
Méthodologie
1ère Partie : PRESENTATION DU MILIEU
Chapitre I : Cadre physique
Chapitre II : Cadre humain
Chapitre III : Cadre économique
2ème partie : ANALYSE DE L’EROSION ET SES IMPACTS
Chapitre I : Les causes de l’érosion
Chapitre II : Analyse de la dynamique de l’érosion
Chapitre III : Manifestations et Impacts de l’érosion
3ème partie : LES METHODES DE LUTTE ANTIEROSIVE
Chapitre I : Les méthodes de lutte contre l’érosion
Chapitre II : Impacts des méthodes antiérosives
Conclusion générale
Bibliographie

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