Etude de la dégradation

Comprise entre la longitude 15°32’ et 15°28’ Nord et la latitude 15°12’ et 15°21’ Ouest, la communauté rurale de Sagatta Djolof, se situe au Nord –Ouest du Sénégal. Elle se trouve dans la région de Louga, département de Linguère où elle est située au Sud-ouest, et se localise au centre de l’arrondissement du même nom. La CR, qui existe depuis la reforme de 1972, a fait l’objet d’un découpage administratif du décret n° 2011-422 du 29 mars 2011 portant la création de la CR de Affé Djolof au dépens de Sagatta Djolof. La nouvelle CR de Sagatta est limitée :
➤ au Nord par la CR de Thiaméne Djoloff,
➤ au Sud et Sud-ouest par la CR de Déali,
➤ à l’Ouest par la CR de Boulal,
➤ à l’Est par la CR de Affé Djolof.

56 Km la séparent du chef-lieu de département (Linguère) et 96 km du chef-lieu de région (Louga). Elle est traversée par un axe routier goudronné (route nationale numéro3) desservant Touba-Linguère. Une piste de désenclavement y est également construite Sagatta-Sine-Affé. La CR de Sagatta Djoloff compte 43 villages qui sont différents en termes de taille démographique, sa population est estimée à 12800 habitants en 2002 et couvre une superficie de 674 km² soit une densité de 19 habitants au km² Dans son ensemble, le milieu présente un relief plat et peu accidenté (moins de 10métres). Elle a un climat soudano-sahélien chaud et sec avec une alternance de deux saisons inégalement réparties : saison sèche (8 mois), saison des pluies (4 mois). Les températures sont généralement élevées pour une bonne partie de l’année surtout pendant la saison sèche avec les vents de l’alizé continental (harmattan). La zone est dominée par une végétation de steppe arbustive.

Sur le plan économique, l’agriculture et l’élevage constituent les principales activités et presque 90% de la population dépendent directement de ces secteurs. Cependant, ces derniers sont confrontés depuis les années 1970 à un déficit pluviométrique entrainant de facto la raréfaction et la destruction des ressources naturelles (eau, sol, faune, flore). En plus de cela, les activités anthropiques ont aussi fortement anéanti les différentes ressources naturelles dont le sol. Tous ces facteurs ont eu comme conséquence la baisse de la production des rendements agropastoraux rendant ainsi la vie difficile et de manière précaire le développement économique de la localité.

Synthèse Bibliographique 

La zone sylvo-pastorale dans laquelle se trouve la CR de Sagatta a fait l’objet de nombreuses études. Certaines ont été consacrées à la monographie de la zone, d’autres par contre, ont beaucoup insisté sur les ressources naturelles du milieu, d’une manière générale. C’est ainsi que dans le domaine de la géologie et de la géomorphologie, des auteurs comme Leprun (1971), Bâ (1982) et Séne (1985) ont montré que la zone appartient au grand bassin Sénégalo-mauritanien et est caractérisée par un relief plat et monotone. Dans le domaine climatique, Diakhaté (1992), DEFCCS (1999) et Dione (2006) nous ont fait savoir que le climat du milieu se caractérise par l’existence de deux saisons inégalement réparties avec des régimes pluviométriques très aléatoires et des températures généralement élevées durant toute l’année. En ce qui concerne les ressources hydriques, Barral (1982) et Diakhité (1992) ont souligné que le milieu dispose peu de ressource en eau et selon eux les forages mécaniques assurent l’essentiel de l’approvisionnement en eau des populations. Toujours dans le domaine hydrique Gueye (2010) montre les enjeux socio-économiques des bassins de rétentions. En effet, selon lui ces bassins ont fortement contribué à l’amélioration des conditions de vie des populations bénéficiaires. Dans le domaine pédologique, Audry (1962), Leprun (1971), Lake (1982), Zante (1984) et CSE (2005) ont étudié les différents types de sols de la zone aboutissant à la conclusion que ce sont les sols ferrugineux tropicaux non lessivés ou sols dior qui prédominent dans la zone. Toutefois on note la présence de sols hydromorphes. Quant à la végétation, les études de Klug (1982), Diop (1985) et Dione (2006) ont montré que la zone est dominée par la strate arborée et arbustive. Dans le secteur socioéconomique, l’ANSD (2007) a indiqué que la population, à l’instar de tout le pays, augmente très vite d’où la prédominance de la population jeune. Du point de vue économique, Diakité (1995), Fall (1995) et ANSD (2007) soulignent que l’économie repose essentiellement sur deux activités à savoir l’agriculture et l’élevage. Cependant, elle est affectée par la dégradation des ressources naturelles qui touche l’ensemble de la région (Diop, 1985) et (CSE, 2005).

Les facteurs de la dégradation des sols

La dégradation des sols qui a frappé presque tout le pays a été particulièrement sensible dans la CR de Sagatta Djolof. Elle résulte de la combinaison de multiples facteurs ; la dégradation est en effet consécutive d’une manière générale, aux facteurs naturels (mauvaises conditions climatiques, érosions éolienne et hydrique), et aux facteurs anthropiques (méthodes culturales extensives et archaïques, une forte déforestation, absence de jachère…). Ainsi, dans ce chapitre nous allons voir les processus par lesquels les facteurs naturels et anthropiques agissent sur le sol.

Le processus de la dégradation des sols

Les ressources pédologiques de la CR sont soumises à une dégradation progressive et continue. Certains éléments du climat agissent sur le sol par le biais d’actions érosives des vents et des pluies. La communauté rurale de Sagatta Djolof qui se trouve dans la zone climatique soudano-sahélienne se caractérise par de fortes températures qui se traduisent par la baisse du taux d’humus, ainsi que des régimes pluviométriques très faibles. La destruction du couvert végétal peut être perçue comme le début de l’altération des sols. La végétation devient clairsemée avec une modification de la composition floristique et la disparition de certaines espèces. Ainsi, le sol moins protégé par la couverture de la végétation est soumis à l’action mécanique de la pluie et des vents. La destruction de la végétation entraine une baisse de la biomasse aboutissant à un déficit de matière organique de même qu’une faible stabilité structurale. Dès lors, l’érosion s’intensifie avec comme effet l’accroissement des ruissellements et la diminution des infiltrations, la baisse du niveau de rétention des eaux, la baisse de la fertilité des terres,… En outre, les activités anthropiques sont considérées comme la principale cause des processus de la dégradation. Dans notre secteur d’étude, les populations exercent une forte pression sur les ressources naturelles. Les différentes activités anthropiques qui peuvent déclencher la dégradation des sols dans la CR sont :
– Les techniques de mise en culture et de préparation des sols : ce sont des méthodes qui conduisent à des défrichements de nouveaux lopins de terres ainsi qu’à la destruction du couvert végétal. Ces techniques sont pratiquées dans tous les villages de la CR.
– Le déboisement, pour la satisfaction des besoins énergétiques, réduit aussi la végétation protectrice du sol. Le couvert végétal est très affecté dans la communauté rurale à cause de plusieurs facteurs comme : bois de chauffe, pratiques agricoles…
– L’extension des champs de cultures diminue les pratiques de la jachère indispensable pour la régénération de la matière organique du sol. Cette augmentation des superficies emblavées est due en partie dans la CR à l’augmentation de la population ainsi qu’au fléchissement des rendements agricoles.
– Le surpâturage peut aussi déclencher la dégradation avec la surexploitation des ressources herbacées et ligneuses.

Toutes ces activités naturelles et anthropiques ont des impacts sur les sols de la CR. Il y a une baisse de la fertilité des terres puisqu’elles sont dépourvues de matières nutritives réduisant ainsi leur aptitude à l’agriculture. On assiste aussi à l’augmentation des ruissellements et à la baisse de la capacité de rétention des eaux d’où la réduction de la croissance des plantes.

Facteurs naturels

Les facteurs naturels constituent aujourd’hui une des causes de l’évolution régressive des sols au niveau de la CR. Leur incident dans la destruction des sols à travers les variations pluviométriques et l’érosion continentale, n’est plus à démontrer.

La baisse des précipitations 

La dégradation des conditions climatiques a été déterminante dans le processus de l’appauvrissement des sols. En effet, la sécheresse qui a frappé la zone soudano-sahélienne, a été durement ressentie au Sénégal surtout dans sa partie septentrionale et plus précisément dans la zone sylvo-pastorale. La péjoration climatique, engendrée par la sécheresse de ces dernières années, fut marquée par un déficit de la pluviométrie très remarquable. Cette baisse pluviométrique est l’une des principales causes naturelles de l’usure des sols. Elle a entrainé la baisse de la moyenne pluviométrique de 20 % à 25 % (CSE 2005). Selon Valentin (1981), les pluies sont devenues de plus en plus faibles et irrégulières et cela depuis les années 1970. Ce déficit pluviométrique se traduit dans la CR par la chute des précipitations moyennes passant à 948,1 mm entre 1931 et 1960, ensuite à 390,7 mm entre 1961 et 1990 et en fin à 352,8 mm entre 1971 à 2000. Les périodes humides se raccourcissent et ne durent que trois (3) mois. Ainsi, la péjoration climatique a été décisive dans le processus de déforestation. La disparition continue de la végétation est aussi imputable à l’insuffisance des précipitations. La baisse du couvert végétal et sa destruction ont engendré la dénudation de la surface du sol : ce qui l’expose à l’érosion hydrique et éolienne. D’après nos enquêtes auprès des paysans de la CR, l’état actuel de la dégradation des sols est dû en partie à la diminution des pluies.

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Table des matières

Introduction
Synthèse Bibliographique
Problématique
Hypothèse de recherche
Méthodologie de recherche
PREMIERE PARTIE : Présentation du milieu
Chapitre I : Cadre Physique
Chapitre II : Cadre Humain
Chapitre III: Cadre Economique
DEUXIEM PARTIE : Etude de la dégradation
Chapitre I : Les facteurs de la dégradation
Chapitre II : Les manifestations de la dégradation
Chapitre III : Les impacts de la dégradation
TROISIEME PARTIE : Les stratégies de conservation et de restauration
Chapitre I : Les stratégies de lutte
Chapitre II : Les impacts des stratégies
Conclusion générale
Bibliographie
Annexe

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