Étude comparative sur l’écologie du babouin de Guinée

Les primates non-humains partagent avec les hommes beaucoup de caractéristiques biologiques, physiologiques, génétiques ainsi que leur réceptivité aux agents pathogènes. Les populations de primates sauvages, dans leur grande diversité d’habitats et d’organisation sociale, sont considérées comme des sources de maladies infectieuses émergentes et réémergentes et peuvent constituer des indices précieux pour l’étude des origines de certaines zoonoses importantes (Wolfe et al., 1998 ). Au fil des années, les primates non-humains ont été décrits comme étant des réservoirs de parasites gastro-intestinaux humains (Soulsby, 1982). Ils hébergent des parasites zoonotiques très importants en santé publique (Mbaya et Udendeye, 2011). La capacité des infections parasitaires à franchir la frontière des espèces de primates pour affecter l’homme a été documentée (Brack, 1987 ; Jin et al., 1994 ; Rondon et al., 2017). Cependant pour comprendre les mécanismes régissant les transferts de pathogènes et les mesure de gestion applicable, l’étude de l’écologie et du comportement social de ces espèces de primates s’avère indispensable (Caron, 2001).

Le babouin de Guinée Papio papio, espèce endémique d’Afrique de l’ouest, est l’une des 6 espèces que compte le genre Papio ( Twagiramungu, 1984). Ces derniers ont fait l’objet de nombreuses études tant sur le point de vue de la parasitologie (Nasher, 1988; Appleton et al., 1991) que du comportement social (Patzelt et al., 2014). Les variations de la diversité parasitaire en fonction des habitas ont été bien documentées. Ainsi l’espèce Papio cynocephalus ursinus évoluant en milieu aride (désert du Namib) abrite principalement des protozoaires (Appleton et Le Cerveau, 1995) alors que leurs confrères des savanes d’Afrique du sud (Appleton et al., 1986 ; Appleton et al., 1991) et le Papio anibus vivant en milieu plus ou moins humide des forêts d’Uganda (Bezjian, 2011) montrent le contraire. Ainsi il serait important de voir ce qu’il en ait avec l’espèce Papio papio qui évolue dans un milieu de transition caractérisé par deux saisons distinctes. En outre, cette espèce présente une organisation sociale plus complexe que celui des autres espèces du genre (Patzelt et al., 2011) ayant conduit à l’implantation d’un centre de primatologie à Simenti au Niokolo koba (Goffe et Fischer, 2016) par les allemandes. Cette espèce d’une plasticité remarquable évolue dans des milieux hautement anthropisés. Une étude réalisée à Sabodala Gold Operation (SGO) en 2011 montre une population d’environ 900 individus qui évolue dans le site minier et ses environs. Ainsi pour comprendre l’écologie de la transmission inter-espèces d’agents pathogènes zoonotiques sur cette aire protégée, il devient important de comprendre l’écologie et le comportement alimentaire de cette espèce d’autant plus qu’il représente l’espèce de primate le plus fréquent et le plus abondant du parc national de Niokolo koba (PNNK, 2017). C’est dans ce contexte que s’inscrit cette étude. Cependant aucune étude n’a porté sur l’écologie du comportement alimentaire des babouins de Guinée. Ainsi l’objectif général de cette étude est d’améliorer les connaissances sur le comportement alimentaire de l’espèce Papio papio en milieu sauvage et anthropisé. Pour atteindre cet objectif principal, nous allons faire l’état des lieux sur l’écologie des babouins, étudier le comportement alimentaire des babouins en milieu sauvage et anthropique et en fin déterminer les facteurs de maintenance des babouins dans le site minier de SGO et ses environs.

GENERALITES SUR LES ZONES D’ETUDE ET LE BABOUIN DE GUINEE 

Zones d’étude 

le Parc National du Niokolo Koba et du site minier de SGO 

Le Parc National du Niokolo Koba (PNNK) est l’une des plus grandes aires protégées d’Afrique de l’Ouest avec ses 913 000 ha de superficie. Il se situe dans un domaine soudanoguinéen avec une pluviométrie moyenne annuelle variant entre 900mm à 1200mm. Il englobe différents écosystèmes (galeries forestières, savanes, forêts claires, collines, vallées, etc.) et des habitats appropriés pour certaines espèces fauniques menacées (PNNK, 2017). Situé au Sud Est du Sénégal, le Parc National du Niokolo Koba est à cheval sur trois régions administratives que sont les régions de Tambacounda, de Kédougou et de Kolda qui couvrent respectivement 55,3%, 37,5% et 7,2% de la superficie du parc. Le PNNK jouxte le Parc National du Badiar de la République de Guinée dans sa partie sud-ouest pour constituer le Complexe transfrontalier du Niokolo-Badiar. Un centre de recherche en primatologie est basé à Simenti, dans le parc. La station de Simenti se particularise par la présence d’une mare permanente et sa proximité avec le Niokolo, un des affluents du fleuve Gambie, offrant ainsi aux espèces un habitat riche, pérenne et sécurisé à cause de la présence d’un poste de garde. Ce qui justifie le fait que la majeure partie des espèces animales s’y retrouve. Ainsi ce site est en termes de diversité le parc en miniature à l’exception de quelques rares espèces telles que le chimpanzé qui est plus localisé vers le sud-est du parc.

A l’Est du parc ce trouve la zone d’intérêt cynégétique (ZIC) de la Falémé dans laquelle est localisé le site minier de SGO notre deuxième zone d’étude. Créer en 1972, la ZIC a pour vocation de servir de zone de protection et d’exploitation rationnelle de la faune sauvage. La zone du permis et ses espaces annexes appartiennent à ce domaine . Ce site se trouve dans l’arrondissement de Khossanto qui est frontalier avec le PNNK.

Le milieu physique 

Le relief
Le Parc National du Niokolo Koba présente une partie basse située dans le bassin sédimentaire du Tertiaire et une portion d’altitude plus élevée localisée dans le domaine des terrains plus anciens et plissés du Birrimien et du Primaire. Cette configuration du relief détermine le sens général de l’écoulement des cours d’eau qui s’effectue du sud-est vers le nord-ouest. Le fleuve Gambie et ses affluents présentent de nombreux méandres en particulier dans la partie basse du parc à cause de la faiblesse de la pente.

Climat
Le Sénégal oriental présente un climat bien particulier. Le saison des pluies est longue et va du mois de mai au mois d’octobre avec des cumuls annuels variables selon les régions. Les températures sont relativement élevées avec des maxima de 30 à 45°C et des minima de 16 à 29°C .

Hydrologie

Les cours d’eau du Parc National du Niokolo Koba appartiennent au bassin versant du fleuve Gambie dont les principaux affluents sont : le Niokolo Koba, le Koulountou et le Niériko. Le parc est traversé par le fleuve Gambie du sud-est vers le nord-ouest (PNNK, 2000). Le régime des cours d’eau est lié au climat et se marque par une période de saison des pluies de mai à octobre puis une longue période de saison sèche de novembre à juin. Dans certaines parties basses des cuvettes argileuses subsistent des mares généralement temporaires. Elles sont le plus souvent disposées le long des cours d’eau. Ces mares permettent le développement d’une flore herbacée et ligneuse diversifiée, hygrophile, en partie temporaire. Les mares assurent l’approvisionnement en eau et en herbe de la faune pendant une partie de l’année et constituent des lieux de concentration des animaux pendant la saison sèche. Dans le site minier il existe deux plans d’eau artificielle qui sont des barrages et une zone de déversement des résidus minier appelée TSF.

Ressources biologiques 

Le Parc National du Niokolo Koba renfermerait au moins 1500 espèces de plantes à fleurs (Ba et Noba, 2001), soit 62 % des espèces de plantes à fleurs du Sénégal sur moins de 5 % du territoire national. Ce chiffre ne prend pas en compte les bactéries, les algues, les champignons, les lichens et les mousses. Il faut à ce titre noter que le PNNK est une zone à haute densité de biodiversité. Les études et recherches qui ont été effectuées dans ce sanctuaire ont dénombré : 330 espèces d’oiseaux, 80 espèces de mammifères, 60 espèces de poissons, 36 espèces de reptiles, 20 espèces d’amphibiens et une entomofaune riche et variée (Sénégal/PNNK, 2010).

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Table des matières

Introduction
I. GENERALITES SUR LES ZONES D’ETUDE ET LE BABOUIN DE GUINEE
I.1 Zones d’étude
I.1.1 le Parc National du Niokolo Koba et du site minier de SGO
I.1.2 Le milieu physique
I.1.2.1 Le relief
I.1.2.2 Climat
I.1.3 Hydrologie
I.1.4 Ressources biologiques
I.2 Généralités sur le Babouin de Guinée
I.2.1 Taxonomie
I.2.2 Organisation sociale
I.2.3 Ecologie alimentaire
II. MATERIEL ET METHODES
II.1 Matériel
II.1.1 Population d’étude
II.1.2 Logistiques
II.1.3 Matériel d’observation et de collecte
II.2 Méthodes
II.2.1 Enquêtes
II.2.2 Prospections et observation à points fixes
II.2.3 Piégeage photographique
II.2.4 Traitement des données
III. RESULTATS ET DISCUSSION
III.1 Résultats
III.1.1 Etats des lieux sur l’écologie des babouins
III.1.1.1 Occupation du territoire
III.1.1.2 Structure de la population
III.1.1.3 Autres mammifères sympatriques des babouins
III.1.1.4 Conflits entre les babouins et la population riveraine
III.1.2 Analyse du comportement alimentaire des babouins en milieu sauvage et anthropisé
III.1.2.1 Analyse du comportement alimentaire des babouins au PNNK
III.1.2.2 Analyse du comportement alimentaire des babouins à SGO
III.1.3 Facteurs de maintenance des babouins dans le site de SGO et environ
III.2 Discussion
CONCLUSION, RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES
Référence bibliographique

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