Etude comparative des elements de dynamique et d’ecologie des petits mammiferes terricoles

Le suivi et la conservation des espèces animales qui ont une tendance cryptique s’avèrent très difficile par déficience des données relatives à leur modèle de distribution ainsi que les conditions nécessaires à leur survie. Dans le milieu naturel, beaucoup d’entre elles peuvent connaitre une fluctuation saisonnière, soit liée à des facteurs environnementaux, soit due à leur propre adaptation physiologique, cas des espèces hibernantes. De ce fait, il pourrait y avoir une différence quantitative en termes de leur distribution d’une saison à une autre.

Faisant partie des espèces qui présentent ces caractères évoquées ci-dessus, figurent les petits mammifères de Madagascar. Généralement nocturnes, inclus dans la classe des Mammifères, ils regroupent 56 espèces qui se répartissent en deux ordres. D’une part, les Rodentia, qui rassemblent les rongeurs endémiques de Madagascar et ceux qui sont introduits, ces derniers présentent une menace potentielle pour les taxons indigènes. D’autre part, les Afrosoricida, qui sont composés principalement par les insectivores (Soarimalala & Goodman, 2011).

La majeure partie de cette richesse se concentre surtout dans la forêt humide orientale : 43 espèces contre 17 pour la forêt sèche de l’ouest (Soarimalala, 2008). Des espèces appartenant à ce groupe taxonomique paraissent indifférentes en matières d’habitats, d’où leur distribution presque partout dans la Grande île, ce cas est illustré à titre d’exemple par Tenrec ecaudatus. Par contre, certains rongeurs préfèrent une zone très restreinte à savoir l’Hypogeomys antimena de la région du Menabe Central. Des études menées dans la région de la forêt sèche de l’ouest tiennent à inventorier les petits mammifères (Randrianjafy, 2003 ; Soarimalala & Goodman, 2011 ; Soarimalala, 2008 ; Rakotomalala, 2010), elles donnent des aperçus sur la distribution et les préférences exigées qui tendent à limiter la répartition d’une telle espèce. Ainsi, une nette différence de richesse spécifique s’observe à travers la partie occidentale de l’île, ce qui implique que cette richesse varie en fonction des caractères climatiques (Rakotomalala, 2010). Cependant, la répartition de taxa pourrait être affecté par les modifications générées par les conditions écologiques biotiques ou abiotiques : la perturbation liée à des présences ou des activités anthropiques, l’effet de la relation interspécifique et particulièrement, le changement de l’habitat proche de la bordure de la forêt (Randriamahady, 2012).

La plupart des espèces micromammaliennes vivent en dépendance des milieux forestiers, tandis que certaines préfèrent plutôt les milieux presque modifiés par la présence humaine. Leur mode de vie ainsi que leurs comportements sont en relation étroite avec leur caractère morphologique. Il existe des espèces qui, grâce à sa longue queue, se déplacent sur la hauteur des arbres : elles sont arboricoles, alors que certaines ont une préférence pour la litière et elles sont appelées des petits mammifères terricoles. Dans certains cas, des facteurs externes vont en pair avec les comportements des espèces. Quand les menaces dues à la prédation et des chasses excessives s’avèrent lourdes, l’espèce doit s’adapter afin de maintenir la taille de population constante. Ce qui se voit chez le Tenrec ecaudatus, qui possède un nombre élevé des petits par portée (Soarimalala, 2011). En effet, dans une communauté donnée, chaque population s’adapte différemment aux mêmes conditions dans un milieu. De ce fait, des espèces peuvent être significativement reparties de façon dominante dans un site. Une population est dominante si elle tient une surface large à exploiter, appelée aussi un domaine vital, ou si elle est présente dans le milieu en une abondance absolue plus élevée.

En outre, le comportement ou mode d’utilisation d’un territoire au sein de chaque espèce peut varier leur répartition. Ainsi, vivant en groupe ou solitaire, territorial ou non, le comportement des petits mammifères reste encore un sujet peu étudié. Apparemment, en ce qui concerne le site Kirindy CNFEREF (Centre National de Formation, d’Etudes et de Recherche en Environnement et de Foresterie), les études sur ce groupe taxonomique s’orientent sur le régime alimentaire, les interactions sociales, les impacts de l’exploitation sélective (Ganzhorn et al, 1990 ; Ade, 1996 ; Ganzhorn et al, 1996 ; Raharivololona, 1996). A partir des années 2000, les études se sont focalisées particulièrement sur les Rongeurs (Sommer & Hommen, 2000 ; Sommer et al, 2002).

MILIEU D’ETUDE

LOCALISATION GEOGRAPHIQUE

La présente étude s’est déroulée dans la forêt de Kirindy / CNFEREF. Elle se situe au centre-ouest de Madagascar et fait partie de la commune rurale de Marofandilia, district de Morondava et région de Menabe. La forêt se trouve à 45km vol d’oiseau et 60km en suivant la route RN8A, qui mène à Belo sur Tsiribihina, au nord-est de la ville de Morondava. Avec une superficie de 12500ha, elle est comprise entre 18 à 80m d’altitude (Goodman et al., 2008), 44° 41’E de longitude et 20° 03’S de latitude.

CLIMATOLOGIE

Cette région est classifiée comme région à climat tropical sec avec deux saisons contrastées. La saison chaude et pluvieuse dure à peine trois à cinq mois (Novembre – Mars/ Avril) alors que la saison sèche s’étend pendant cinq à neuf mois (Sorg & Rohner, 1996). La température moyenne annuelle est de 25°C. Mais il existe un grand écart entre la température maximale, observée au cours du mois de Janvier pouvant atteindre 40°C, et minimale, celle enregistrée en Juillet avec 7°C. Quant à la précipitation, la pluviométrie est assez faible pendant l’année avec une moyenne de 799mm /an (Ganzhorn et al., 1990).

VEGETATION

La forêt de Kirindy CNFEREF fait partie de la forêt sèche caducifoliée de l’ouest. Elle présente les caractères biologiques des forêts sèches : caducité des feuillages, abondance des lianes, et absence presque totale de la strate herbacée.

Sur le plan structural, trois strates se superposent (Razafintsalama, 2004), mais en général, la hauteur des arbres varie de 8 à 10m.
– 0 à 5m de hauteur : strate de sous-bois dominée par des arbustes appartenant à la famille de Leguminosae, Euphorbiaceae…
– 6 à 12m : strate moyenne de futaie avec des arbres de 10 à 20 cm de diamètre à feuilles persistantes.
– Strate supérieurs à 12m : des grands arbres qui perdent leurs feuilles en saison sèche.

FAUNE

La concession forestière de Kirindy CNFEREF abrite des espèces particulièrement rares dont l’aire de distribution est limitée à cette région : le rat sauteur géant Hypogeomys antimena, la tortue terrestre Pyxis planicauda. Plusieurs espèces y sont répertoriées également :

– 42 espèces de Reptiles et 14 Amphibiens (Raselimanana, 2008)
– Huit espèces de Lémuriens dont deux diurnes et six nocturnes (Ralison, 2008)
– Treize micromammifères non-volants (Soarimalala, 2008)
– Six espèces de Chiroptères (Rakotondramanana & Goodman, 2011)
– Trois espèces de Carnivores de la famille de Viverridae (Ganzhorn & Kappeler, 1996)
– 36 espèces d’oiseaux. (Raherilalao & Wilmé, 2008) .

Parmi ces espèces, les petits mammifères constituent les proies potentielles des divers groupes : Cryptoprocta ferox (carnivores), Sanzinia madagascariensis, Acrantophis sp. (Reptiles) (Soarimalala & Goodman, 2011), Asio madagascariensis, Tyto alba (oiseaux rapaces) (Rasoloarison et al, 1995).

GEOLOGIE ET SOL 

La zone d’étude présente une topographie plane caractérisée par des pentes ne dépassant pas de 5% (Randriamboavonjy, 1996). La forêt de Kirindy repose sur des formations sédimentaires de Pliocène. La plus grande partie de la zone est occupée par des sols sableux non consolidés (Goodman et al. 2008).

DOMAINE D’ETUDE

PETITS MAMMIFERES : DEFINITION

Ce travail tient à étudier les éléments de dynamique et de l’écologie du groupe des petits mammifères de la forêt de Kirindy CNFEREF. Ce groupe de mammifère se caractérise par leur petite taille dont la masse corporelle de l’adulte variant de 5g, pour les espèces de petite taille comme Geogale aurita et de 1 kg, pour l’espèce la plus grande : Hypogeomys antimena et Tenrec ecaudatus. Les petits mammifères malgaches appartiennent à la classification suivante :
– REGNE : ANIMALIA
– EMBRANCHEMENT : CHORDATA
– CLASSE : MAMMALIA .

La subdivision des ordres se base principalement par leur régime alimentaire dont les :
– Rodentia, qui regroupe les Rongeurs endémiques de Madagascar et les espèces invasives introduites, se subdivise en deux familles dont les Nesomyidae et les Muridae. Dans la première famille, se regroupe le plus petit de tous les rongeurs de la Grande île qui est le Macrotarsomys bastardi ainsi que le rat sauteur géant Hypogeomys antimena qui a une distribution restreinte dans la région de Menabe central. Quant à la seconde famille, parmi les trois espèces introduites, Rattus rattus et Mus musculus peuvent coloniser aussi bien les milieux forestiers que les milieux d’habitation.
– Afrosoricida : ce niveau taxonomique représente les espèces de Micromammifères qui se nourrissent principalement des insectes, toutefois, la tendance vers un régime omnivore s’observe chez Tenrec ecaudatus. Ce groupe est représenté par une seule famille : Tenrecidae. Certaines espèces ont une répartition géographique très large, en l’occurrence, le Setifer setosus qui peut survivre dans des milieux très dégradés, d’autres espèces présentent une distribution très confinée, en citant comme exemple le cas de Microgale nasoloi (Soarimalala, 2008).

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Table des matières

INTRODUCTION
I. MILIEU D’ETUDE ET MATERIELS BIOLOGIQUES
I.1 MILIEU D’ETUDE
I.1.1 Localisation géographique
I.1.2 Climatologie
I.1.3 Végétation
I.1.4 Faune
I.1.5 Géologie et sol
I.2 DOMAINE D’ETUDE
I.2.1 Petits mammifères : définition
I.2.2 Les petits mammifères terricoles
I.3 METHODOLOGIE
I.3.1 Période d’étude
I.3.2 Choix des sites d’étude
I.3.3 Méthode de capture
I.3.4 Technique de marquage
I.3.5 Identification des variables pour chaque habitat
I.3.6 Traitement et analyse des données
II. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
II.1 COMPOSITION SPECIFIQUE
II.1.1 Abondance relative des populations des micromammifères
II.1.2 Taux de capture
II.1.3 Indice d’Equitabilité
II.1.4 Description des espèces capturées
II.2 Estimation de l’abondance de chaque espèce
II.3 Caractères typiques des habitats
II.4 Identification de la préférence en micro-habitat des Petits mammifères
II.5 Répartition de capture
III. DISCUSSION
III.1 Composition spécifique de chacun des sites d’étude
III.2 Abondance relative
III.3 Estimation de l’abondance des populations et leur mode de déplacement
III.4 Préférence en micro-habitat des petits mammifères
CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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