Etude bibliographique de l’apiculture

L’apiculture est un ensemble de pratiques d’élevage des abeilles domestiques dans le but d’exploiter les produits de la ruche. Les produits de la ruche sont principalement le miel, la gelée royale, le pollen, la propolis, le venin et la cire. Ils sont produits par l’abeille domestique Apis mellifera adansonii (Latreille, 1804). A travers le monde, l’apiculture tient depuis toujours une place particulière dans la vie des hommes. En effet, non seulement utilisées pour la production du miel, les abeilles sont quasi indispensables à la pollinisation des arbres fruitiers et d’autres cultures entomophiles (Adjilane et al., 2012). Elles contribuent à la pollinisation, à la survie et à l’évolution de plus de 80 % des plantes à fleurs dans le monde (Celli et Maccagnani, 2003), ce qui représente un atout capital pour l’agriculture mondiale. Cependant, les pertes de colonies d’abeilles constatées sur les différents continents lors de cette dernière décennie sont inquiétantes pour l’apiculture et pour les agricultteurs. Ces pertes constituent entre autre 33,8 % des colonies américaines (Van Engelsdorp et al., 2010), l’Espagne et l’Italie enregistrent 30 % de mortalité chacune et au Japon, 25 % des colonies meurent chaque année. Il faut noter que la vie de ces êtres dépend également du climat. Les récents changements climatiques ont beaucoup affecté les saisons et donc les cycles biologiques des végétaux sans lesquels, il n’y a point d’apiculture. En Algérie, des apiculteurs enquêtés tiennent le climat pour responsable du tiers des pertes d’effectif (Adjilane et al., 2012). L’apiculture est pratiquée sur la majorité de l’étendue du territoire burkinabè. Elle est particulièrement une partie intégrante de l’histoire de la région de l’Est du Burkina Faso qui est l’une des pionnières de la filière sur le territoire national. La production du miel a connu une ascension exponentielle au Burkina Faso en passant de seulement 50 tonnes en 2006 à près de 300 tonnes en 2014 (DGESS/MRAH, 2015). Elle contribue à augmenter les revenus de milliers d’apiculteurs à travers le pays et réduit ainsi la pauvreté et l’insécurité alimentaire, car l’apiculture est une activité rentable si les pratiques adéquates sont respectées (Nombré, 2003). Nonobstant le regain d’intérêt et la forte croissance de la production, l’apiculture demeure à majorité traditionnelle et les acteurs ont pendant longtemps rencontré de nombreuses difficultés techniques et sanitaires (pertes d’effectifs, les maladies parasitaires et infectieuses, changements climatiques, etc.) engendrant de grandes pertes économiques, et cela, sans pouvoir bénéficier d’un accompagnement institutionnel et structuré. A cela s’ajoute le manque de données scientifiques sur les pratiques apicoles, les études ayant été majoritairement réalisées sur les plantes mellifères. C’est dans ce contexte que le Secrétariat Technique de l’Apiculture (S.T.A.) a été mis en place au sein du ministère en charge des ressources animales afin de coordonner la politique apicole du pays et d’apporter des solutions aux problèmes de la filière apicole. Pour mener à bien sa mission, cette institution a besoin de données fiables sur les pratiques apicoles au Burkina, mais pour l’instant la seule étude faite concerne le Centre-Ouest alors que l’Est est une grande région apicole. Le peu de données disponibles sur les pratiques apicoles dans cette région rend de toute évidence difficile la mise en place d’une politique de développement durable de la filière apicole par le S.T.A. et par les différents acteurs de promotion de la filière.

Etude bibliographique de l’apiculture

GENERALITES SUR LES ABEILLES ET L’APICULTURE 

Systématique
Pour de nombreuses raisons de convenance, l’espèce Apis mellifera fut adoptée dans le temps pour la majorité de la production apicole. Elle est plus résistante aux maladies et est d’un tempérament plus ou moins docile. L’abeille domestique appartient à la classe des insectes de l’ordre des hyménoptères. De la famille des Apidés supérieurs, elle est du genre Apis et de l’espèce mellifera. Dans notre sousrégion géographie, nous avons l’espèce Apis mellifera adansonii L. Les abeilles seraient originaires d’Afrique (Withfield et al., 2006). En effet, les études ont identifié de nouveaux marqueurs de l’ADN génomique (Lavend’homme, 2006) qui ont permis de supposer que les lignées d’abeilles ont toutes évolué à partir de la lignée A. A partir de cette lignée A descendent trois lignées évolutives qui auraient été découvertes vers l’Eurasie à partir d’au moins deux vagues de migration : une migration via le détroit de Gibraltar, à l’origine de la lignée M (Ouest-Européenne) et une ou plusieurs migration(s) vers l’Est, à l’origine des lignées C (Nord Méditerranéenne) et O (Orientale). A nos jours, nous répertorions 5 lignées évolutives (figure 1), avec une nouvelle lignée : la lignée Y décrite par Franck et al. (2000) en étudiant des microsatellites de l’ADN mitochondrial, mais cette lignée ne comprend que la sous-espèce Apis mellifera yemenitica. C’est par la suite que ces différentes lignées se sont accommodées à leurs milieux. Les abeilles ont en effet subi de grandes sélections au cours du temps. Ces lignées d’abeilles sont différentes en raison des conditions climatiques, des agents pathogènes, des prédateurs, des parasites qui se trouvent dans leur milieu. Cette évolution a conduit à une adaptation des espèces et à l’apparition de sous-espèces. Celles-ci ont une variabilité génétique, mais peuvent se reproduire entre elles et ainsi se métisser entre sous-espèces (Toullec, 2008).

Morphologie et anatomie
Les abeilles obéissent à la règle générale de conformation des insectes. Leur corps est composé de trois parties : la tête, le thorax et l’abdomen. Véritable merveille de la nature, l’anatomie de l’abeille lui confère des possibilités extraordinaires. Un exosquelette protège le corps des abeilles. Il comprend à l’intérieur un hypoderme suivi d’une cuticule où l’on trouve de la cuticuline (rigide et imperméable), de la chitine (souple et perméable), de la mélanine et enfin à l’extérieur une fine couche cireuse et un corps recouvert de poils. La mélanine est un pigment dont la couleur peut varier du jaune au noir.

Morphologie

Tête

Elle a une forme triangulaire et est dotée de deux grands qui sont très proéminents. Elle porte les yeux sont composés de milliers de facettes qui confèrent à l’abeille une vision panoramique très élargie estimée à près de 360 degrés. En plus, trois yeux simples ou ocelles, situés au sommet de la tête, leur permettent de percevoir, entre autres, les changements de luminosité (Jean-Prost, 2005). Ces ocelles communiquent à l’abeille les informations telles que le lever du soleil, la tombée de la nuit ou la présence de nuages annonçant selon leur densité une averse. Sur la tête, se trouvent également les deux antennes. Elles assurent la majorité des sens par des organes sensoriels parmi lesquels nous pouvons citer l’odorat, l’ouïe. Ces dernières assurent également le captage des variations d’humidité, de température ou encore du niveau de CO2 (Jean-Prost, 2005). Grace à leurs antennes, les abeilles parviennent à communiquer entre elles et se dirigent dans l’obscurité de la ruche. Les mandibules permettent à l’abeille d’utiliser la cire pour la fabrication de rayons, de pouvoir prélever la propolis, de consommer le pollen, d’entretenir la ruche propre et de la défendre.

La trompe, déployable et donc rétractile, est formée par cinq éléments buccaux : la langue, deux palpes labiaux, deux palpes maxillaires qui permettent à l’abeille l’absorption du nectar, du miel et de l’eau. Selon sa longueur, la visite et la récolte du nectar de certaines fleurs est soit possible ou inenvisageable par l’abeille.

Thorax
Le thorax est constitué de trois segments soudés dont le premier s’appelle propendium. Le thorax porte l’appareil responsable de la locomotion des abeilles : trois paires de pattes, deux paires d’ailes ainsi que des muscles puissants pour les mettre en mouvement.

Abdomen
Il est formé de sept anneaux soudés entre eux par des liaisons souples permettant aux abeilles de garder une grande flexibilité. On compte cependant huit segments chez le mâle. Le premier segment chez les deux sexes est relié au thorax et marque la zone d’étranglement. Chaque segment comporte une plaque dorsale et une plaque ventrale reliées par des membranes qui permettront une expansion de l’abdomen quand l’abeille est gorgée de miel, de nectar ou d’eau (Asma, 2015).

Anatomie

Appareil digestif

Il compte trois subdivisions chez l’abeille : l’intestin antérieur, l’intestin moyen et l’intestin postérieur. L’appareil digestif compte aussi des glandes annexes et le tube de Malpighi qui représente le système excréteur. Les glandes annexes sont composées des glandes hypo pharyngiennes, localisées au niveau de la tête de l’abeille et produisent de la gelée royale chez les jeunes nourrices. Lorsque l’ouvrière vieillit, ces glandes sécrètent de l’invertase, enzyme qui intervient dans l’élaboration du miel en transformant le saccharose en glucose puis en fructose. Les glandes mandibulaires interviennent dans la sécrétion d’une fraction de la gelée royale et dans l’élaboration de la cire. Les glandes labiales sont formées des glandes post cérébrales placées dans la tête et des glandes thoraciques situées dans le thorax. Leurs sécrétions, produites à la base de la langue, humectent les aliments solides pour faciliter leur prélèvement (Adam, 2010a).

Appareil respiratoire et circulatoire 

Les systèmes respiratoire et circulatoire sont bien séparés chez les insectes. Le «sang» ou plus exactement l’hémolymphe ne joue pas un rôle dans le transport de l’oxygène. La respiration des abeilles est trachéenne. Les conduits trachéaux acheminent l’air vers l’ensemble des organes du corps. Il existe trois paires de stigmates thoraciques et sept paires de stigmates abdominaux chez l’ouvrière. Le système circulatoire des abeilles est ouvert : il n’y a pas de vaisseaux qui irriguent chaque organe. Les organes baignent directement dans le liquide incolore de l’hémolymphe, riche en sels minéraux, protéines, enzymes, acides gras, acides aminés, etc. Seuls un cœur tubulaire, deux diaphragmes (dorsal et ventral), le vaisseau dorsal et une aorte mettent en circulation l’hémolymphe de l’abdomen vers la tête (Adam, 2010a).

Appareil reproducteur 

Les abeilles males ont pour rôle de féconder la reine en vue de perpétuer la colonie. Leur appareil génital est très développé, mais leur maturité sexuelle n’est atteinte qu’à partir d’une dizaine de jours après leur naissance (Adam, 2010a). Les testicules produisent les spermatozoïdes. Les spermatozoïdes sont par la suite acheminés dans les vésicules séminales via un canal déférent, dans lesquelles ils sont stockés. Deux grosses glandes à mucus accessoires sont annexées au système reproducteur, elles ont pour fonction de protéger le sperme autour de la copulation (Adam, 2010a). Leur appareil copulateur est constitué d’un endophallus à usage unique, car ce dernier reste sur la reine après la copulation. L’appareil génital de la reine occupe presque tout l’abdomen. En effet, deux ovaires de grande dimension envahissent la cavité abdominale de la reine. Les œufs transitent par le canal oviducte et passent devant la spermathèque où ils reçoivent une faible quantité de sperme si l’œuf est destiné à devenir reine ou ouvrière avant de rejoindre le vagin. La spermathèque est une véritable banque de spermatozoïdes, qui permettra à la reine de produire des œufs fécondés diploïdes (Nabila et al., 2010).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : Etude bibliographique de l’apiculture
CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LES ABEILLES ET L’APICULTURE
1.1. Systématique
1.2. Morphologie et anatomie
1.2.1. Morphologie
1.2.1.1. Tête
1.2.1.2. Thorax
1.2.1.3. Abdomen
1.2.2. Anatomie
1.2.2.1. Appareil digestif
1.2.2.2. Appareil respiratoire et circulatoire
1.2.2.3. Appareil reproducteur
1.3. Composition et structure de la colonie
1.3.1. Reine
1.3.2. Ouvrières
1.3.3. Mâles ou faux bourdons
1.4. Organisation et alimentation de la colonie
1.4.1. Organisation de la colonie
1.4.2. Alimentation de la colonie
1.5. Importance de l’abeille dans la société
1.5.1. Pollinisation et conservation de la biodiversité
1.5.2. Rôle économique et social
1.5.3. Rôle dans la bio-indication et le bio-monitoring
1.5.4. Rôle dans la médecine et dans la cosmétique
1.6. Notions générales sur l’apiculture
1.6.1. Produits de la ruche et leur production
1.6.1.1. Miel
1.6.1.2. Autres produits de la ruche
1.6.2. Types d’apiculture et de ruche
1.6.2.1. Apiculture traditionnelle
1.6.2.1.1. Chasse au miel
1.6.2.1.2. Elevage traditionnel des abeilles
1.6.2.2. Apiculture moderne
CHAPITRE 2 : APICULTURE AU BURKINA FASO
2.1. Historique de l’apiculture au Burkina Faso
2.2. Productions apicoles nationale et leur répartition spatiale au Burkina
2.3. Importance socio-économique de l’apiculture au Burkina
2.4. Organisation de la production apicole au Burkina Faso
2.4.1. Secrétariat Technique de l’Apiculture du MRAH
2.4.2. Centres apicoles
2.5. Contraintes de l’apiculture au Burkina Faso
2.5.1. Contraintes organisationnelles
2.5.2. Contraintes liées à l’espèce élevée et au matériel utilisé
2.5.3. Contraintes liées à la cohabitation homme-abeilles
2.5.4. Contraintes liées à la santé des abeilles
2.5.5. Contraintes liées aux changements climatiques
2.5.6. Contraintes liées aux fraudes du miel
2.5.7. Contraintes liées à la culture des OGM et l’utilisation des pesticides
2.5.8. Contraintes liées au manque de données de recherche sur les pratiques apicoles
DEUXIEME PARTIE : Etude expérimentale
CHAPITRE 1 : MATERIEL ET METHODE
1.1. Zone d’étude : présentation de la région de l’Est
1.1.1. Hydrographie
1.1.2. Climat
1.1.3. Biodiversité végétale
1.2. Matériel
1.2.1. Période et lieu
1.2.2. Matériel d’enquête
1.3. Méthodologie
1.3.1. Réalisation du questionnaire
1.3.2. Echantillonnage et taille de l’échantillon
1.3.2. L’administration du questionnaire
1.3.3. Traitement et analyse des données
CHAPITRE 2 : RESULTATS ET DISCUSSION
2.1. Résultats
2.1.1. Caractéristiques des apiculteurs de l’Est
2.1.2. Gestion de l’exploitation apicole
2.1.2.1. Caractéristiques des exploitations apicoles de l’Est
2.1.2.2. Situation des ruches et des colonies
2.1.2.3. Emplacement des ruches
2.1.2.4. Visites, entretien et matériel de l’exploitation
2.1.2.5. Avantages et inconvénients des types ruches
2.1.3. Récolte, commercialisions et utilisations des produits de la ruche
2.1.3.1. Récolte du miel
2.1.3.2. Commercialisation de la production
2.1.3.3. Exploitation et utilisation des produits de la ruche
2.1.4. Avantages et contraintes de l’apiculture
2.1.4.1. Avantages
2.1.4.2. Contraintes de l’apiculture
2.1.4.2.1. Colonisation des ruches
2.1.4.2.2. Santé apicole et moyens de maîtrise
2.1.4.2.3. Pesticides
2.1.4.2.4. Autres contraintes de la filière
2.2. Discussion
2.2.1. Zone d’étude et méthodologie
2.2.2. Caractéristiques des apiculteurs de la région de l’Est
2.2.3. Gestion des exploitations apicoles
2.2.3.1. Caractéristiques des exploitations apicoles
2.2.3.2. Situation des ruchers et entretien
2.2.4. Récolte, commercialisation et finalité des produits de la ruche
2.2.4.1. Récolte du miel
2.2.4.2. Commercialisation de la production
2.2.4.3. Exploitation et utilisation des produits de la ruche
2.2.5. Contraintes de l’apiculture
2.2.5.1. Contraintes socio-économiques
2.2.5.2. Santé apicole et moyens de maîtrise
2.3. Recommandations
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
WEBOGRAPHIE

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