ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DE LA RATE CHEZ LES OISEAUX

ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DE LA RATE CHEZ LES OISEAUX

Anatomie et histologie splénique

La rate est de forme variable selon les espèces, d’ovale chez les pigeons et les poules, à triangulaire chez les canards et les oies, ou encore allongée chez les perruches (DONELEY, 2011 et O’MALLEY, 2005). Globuleuse et rouge foncé, elle est localisée à droite à mi-hauteur de la cavité coelomique, dorsalement au proventricule (entre le proventricule et le ventricule (DONELEY, 2011 et O’MALLEY, 2005)), près de l’isthme et adjacente à la surface dorsale du lobe hépatique droit (DUCHESNE, 2004, GLICK, 1986, HARCOURT-BROWN, 2005 et O’MALLEY, 2005). Elle est recouverte d’une capsule fine, sans trabécule (DUCHESNE, 2004). Il existe des rates accessoires se situant de façon adjacente, crâniale et caudale à la rate. Il a été remarqué une hypertrophie de la rate accessoire crâniale lors de splénectomie (GLICK, 1986). Tout comme chez les mammifères, il existe une pulpe rouge et une pulpe blanche (DONELEY, 2011, DUCHESNE, 2004 et GLICK, 1986). La distinction entre les pulpes rouge et blanche est cependant faible (DUCHESNE, 2004). La pulpe blanche comprend la gaine lymphoïde périartérielle, les centres germinatifs et la région périellipsoïde de la pulpe blanche (GLICK, 1986).

L’artère splénique pénètre dans la rate pour donner naissance aux artères centrale et trabéculaire. L’artère centrale est entourée par la gaine lymphoïde périartérielle dans laquelle se trouvent de nombreux lymphocytes, macrophages et cellules dendritiques. On considère que cette gaine est sous contrôle du thymus. On a identifié des centres germinatifs sous contrôle de la bourse de Fabricius en périphérie des gaines lymphoïdes périartérielles. L’artère centrale pénètre ensuite dans la région périellipsoïde pour se ramifier en capillaires pénicillés (ou pénicilliformes). La partie moyenne de ces capillaires est entourée par les capillaires ellipsoïdes (ou capillaires à housse ou encore capillaires entourés par des macrophages formant la housse de Scheigger Seidel). Ces capillaires contiennent des cellules « associées à la région ellipsoïde » (EAC), qui captent des antigènes passés au travers de l’endothélium sinusoïde de la région moyenne des capillaires pénicillés (GLICK, 1986). Une fois activées, les cellules EAC migrent vers la région périellipsoïde de la pulpe blanche, la pulpe rouge, les gaines lymphoïdes périartérielles et les centres germinatifs (GLICK, 1986). La rate des mammifères possède une zone marginale (où l’on trouve des macrophages et des lymphocytes) tout autour des gaines lymphoïdes périartérielles, séparant cette zone de la pulpe rouge. Certains auteurs (GLICK, 1986) suggèrent la présence d’une zone marginale chez les oiseaux, qui inclurait les capillaires ellipsoïdes ainsi que les cellules EAC environnantes, les lymphocytes B et les macrophages. Ces différentes structures sont schématisées sur les Figures 1 et 2.

La chlamydophilose

Nous rappelons que la chlamydophilose connue également sous le nom de chlamydiose , est une zoonose causée par Chlamydophila psittaci (SMITH et al., 2005). Il s’agit d’une bactérie Gram négatif intracellulaire stricte qui est pathogène dans de nombreuses espèces telles que l’Homme, les oiseaux, les vaches, les chats, les chiens, les chèvres, les moutons et les porcs (SMITH et al., 2005). Chez les oiseaux, la contamination se fait par voie directe ou indirecte horizontale à partir des sécrétions nasales, des selles, des urines ou de la salive. La bactérie est inhalée à partir d’aérosols contaminés, puis phagocytée par les cellules épithéliales des voies respiratoires, elle se multiplie dans des vacuoles intracytoplasmiques puis se dissémine dans le système réticulo-endothélial (SMITH et al., 2005). Le portage asymptomatique chez les oiseaux est fréquent. Des facteurs prédisposent à l’expression clinique : stress, déséquilibre alimentaire, maladie intercurrente… La maladie peut être aiguë, subaiguë ou chronique, et les symptômes très variés. On note généralement une dégradation de l’état général avec des symptômes respiratoires, digestifs, ophtalmologiques ou encore neurologiques (SMITH et al., 2005).

La méthode diagnostique de référence est nécropsique.

Elle consiste à effectuer des calques du péricarde, des sacs aériens, de la rate ou de la capsule hépatique afin de mettre en évidence les corps élémentaires dans le cytoplasme des cellules infectées. Le diagnostic ante-mortem est plus complexe (SMITH et al., 2005). Il est possible de réaliser un test sérologique. Il s’agit d’un test ELISA, et c’est celui-ci qui a été utilisé pour notre étude expérimentale (KRAUTWALD-JUNGHANNS, 1996 et TULLY et al., 1996). Le test sérologique permet d’attester d’un contact avec la bactérie mais ne permet pas de faire la différence entre une infection présente ou passée. Deux tests ELISA peuvent être conseillé afin d’apprécier la cinétique de la séroconversion si le résultat du premier est ambigu (titre faiblement positif). Dans notre groupe chlamydophila seuls ceux qui étaient franchement positifs ont été considérés porteurs. Il est également possible d’effectuer un test PCR pour rechercher la présence du génome de Chlamydophila psittaci.

Cependant il n’a pas été retenu pour l’étude car l’excrétion étant intermittente, un résultat négatif ne reflète pas le statut réel de l’oiseau (TREVEJO et al., 1999). L’élément le plus souvent mentionné dans la littérature comme origine d’une splénomégalie est la chlamydophilose (BRUGNE-CAZIN, 1986, DONELEY, 2011, DUCHESNE, 2004, FUDGE, 1996, FUHRER, 1989, HARCOURT-BROWN, 2005, KRAUTWALD-JUNGHANNS et al., 2011, QUINTON, 2011, RUPLEY, 1997 et STANFORD, 2010). La rate est parfois le seul organe lésé chez les Psittacidés (BRUGNE-CAZIN, 1986). C’est pourquoi nous avons étudié sur une population de Gris du Gabon, s’il existerait une association entre une taille radiographique de la rate rapportée à une dimension dite « de référence » (longueur du fémur par exemple) et la présence de chlamydophilose. Cependant une splénomégalie observée de façon isolée ne prouve en aucun cas qu’il s’agit d’un cas de chlamydophilose (BRUGNE-CAZIN, 1986). Une splénomégalie visible à la radiographie associée à des signes cliniques en faveur d’une chlamydophilose sont suffisants pour suspecter la présence de cette affection. Il est alors conseillé d’initier les examens complémentaires nécessaires à sa mise en évidence (KRAUTWALD-JUNGHANNS, 1996 et KRAUTWALD-JUNGHANNS et al., 2011).

Toute infection à l’origine d’une leucocytose

Nous rappelons que le principal rôle de la rate est lymphopoïétique, et qu’elle ne sert pas de réservoir de globules rouges comme chez les mammifères. Il est donc possible qu’une production accrue de leucocytes engendrant une leucocytose s’accompagne d’une augmentation de taille de la rate, bien qu’aucune étude n’existe sur ce point. Une splénomégalie peut ainsi être associée à un processus infectieux bactérien tel que la tuberculose ou à une infection d’origine virale. Elle s’accompagne alors de l’augmentation de taille d’autres organes (foie, reins par exemple) (FUDGE, 1996, HARCOURT-BROWN, 2005, KRAUTWALD-JUNGHANNS et al., 2011 et QUINTON, 2011). La numération leucocytaire normale chez un Gris du Gabon est inférieure à 10.103 leucocytes/μL. C’est le seuil que nous avons retenu pour notre étude car c’est celui utilisé dans la clinique qui a recueilli les oiseaux de l’étude. Ce seuil est également celui mentionné dans une autre référence (HARRISON et LIGHTFOOT, 2006). Un autre auteur (HAWKINS et al., 2013) augmente ce seuil à 15.103 leucocytes/μL. Toutefois, aucune étude scientifique à ce jour ne permet de trancher entre l’une ou l’autre de ces valeurs. 1.3.2. Origine non infectieuse Une splénomégalie peut aussi être la conséquence d’un trouble métabolique tel qu’une lipidose ou une hémochromatose (QUINTON, 2011 et RUPLEY 1997). Elle peut également résulter d’un processus néoplasique (KRAUTWALD-JUNGHANNS et al., 2011, QUINTON, 2011 et RUPLEY 1997) tel qu’un lymphome, mais ce dernier phénomène est plutôt décrit chez la perruche ondulée (KRAUTWALD-JUNGHANNS et al., 2011).

Technique radiographique (RUPLEY, 1997 et SILVERMAN, TELL, 2010)

Il faut réduire le temps d’exposition au maximum (0,017 s ou moins) à cause de la fréquence respiratoire élevée de la majorité des oiseaux. Pour ce faire, il faut disposer d’une machine à rayons X capable de fournir une intensité de rayons élevée (au moins 300 mA). La valeur de mA nécessaire dépend du type d’écran. Pour augmenter le contraste on conseille de diminuer les kV sans passer sous 35-40 kV (on utilisera 45 à 55 kV idéalement). On aura ainsi une large gamme de gris. L’idéal est de pouvoir régler les kV à 2 kV près pour optimiser la qualité de l’image. Les radio numériques utilisent généralement des kV plus élevés, il reste cependant préférable de pouvoir les ajuster le plus finement possible. Il faut savoir que contrairement aux mammifères, même des petites variations des constantes pourront modifier visiblement la qualité de la radiographie, en particulier lorsque les kV sont bas. Les vieux générateurs sur lesquels les réglages sont mécaniques et non numériques seront moins précis, de plus l’émission des rayons X peut ne pas être la même entre deux clichés alors que les valeurs des constantes étaient identiques. On n’utilise généralement pas de grille pour les radiographies d’oiseaux. Elles peuvent être utiles pour limiter la diffraction des rayons X chez les oiseaux de grande taille (>10 cm d’épaisseur). Cependant, même chez ces individus de grande taille il n’est généralement pas indispensable de les utiliser car l’air présent dans les sacs aériens limite la diffraction. On retiendra également qu’il ne faut pas réduire la distance entre le foyer et le film à moins de 76 cm sous peine de déformer l’image.

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Table des matières

LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
LISTE DES ABREVIATIONS
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE DE LA RATE CHEZ LES OISEAUX
1.Description de l’anatomie, l’histologie et la physiologie splénique, et étude des différentes causes de splénomégalie
1.1. Anatomie et histologie splénique
1.2. Physiologie splénique
1.3. Causes de splénomégalie
1.3.1. Origine infectieuse
1.3.1.1. La chlamydophilose
1.3.1.2. Toute infection à l’origine d’une leucocytose
1.3.2. Origine non infectieuse
2.Etude radiographique de la rate chez les oiseaux
2.1. Optimisation de la qualité des clichés radiographiques chez les oiseaux
2.1.1. Technique radiographique
2.1.2. Les films et les écrans
2.1.3. Préparation de l’oiseau pour la radiographie
2.1.4. Moment de la prise du cliché
2.1.5. Intérêt de l’anesthésie
2.1.6. Positionnement de l’oiseau pour les clichés de la cavité coelomique
2.2. Données connues concernant l’aspect radiographique de la rate et étude de quelques méthodes de mesure des organes de la cavité coelomique des oiseaux
2.2.1. Visualisation de la rate sur l’incidence ventro-dorsale
2.2.2. Visualisation de la rate sur l’incidence latérale droite
2.2.3. Taille et forme radiographique de la rate
2.2.4. Méthodes de mesure des organes de la cavité coelomique des oiseaux
Conclusion de la première partie concernant l’étude bibliographique de la rate chez les oiseaux
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE DE LA TAILLE DE LA RATE CHEZ LE GRIS DU GABON
Introduction
1.Matériel et méthode
1.1. Mise en place et validation du protocole de mesure
1.1.1. Réalisation des clichés radiographiques
1.1.2. Mesures réalisées sur les clichés radiographiques et rapports de dimensions utilisés
1.1.3. Evaluation de la concordance entre les séries de mesures des deux opérateurs
1.1.3.1 Méthodes numériques : le coefficient de concordance de Lin et le coefficient de corrélation de Pearson
1.1.3.2. Méthode graphique : les courbes de Bland et Altman
1.2. Application du protocole de mesure aux objectifs de l’étude
1.2.1. Sélection de la population d’étude
1.2.2. Les trois groupes d’étude
1.2.3. Test d’association entre la taille de la rate rapportée à une dimension de référence et la présence de chlamydophilose ou d’une leucocytose
1.2.4. Quantification du pouvoir discriminant des rapports de dimensions entre les oiseaux atteints de chlamydophilose et les autres : Courbes ROC
1.2.5. Vérification de l’affirmation de EVANS (2008) a propos du diamètre physiologique de la rate et de la fréquence à laquelle la rate est visible sur une radiographie de Gris du Gabon
2.Résultats
2.1. Evaluation de la concordance entre les séries de mesures des deux opérateurs
2.1.1. Méthodes numériques : le coefficient de concordance de Lin et le coefficient de corrélation de Pearson
2.1.2. Méthode graphique : les courbes de Bland et Altman
2.1.2.1. Courbes de Bland et Altman pour les dimensions de la rate : H et L
2.1.2.2. Courbes de Bland et Altman pour une des dimensions de référence de la rate : HK
2.1.2.3. Courbes de Bland et Altman pour une des dimensions de référence de la rate : CH
2.1.2.4. Courbes de Bland et Altman pour une des dimensions de référence de la rate : SK
2.1.2.5. Courbes de Bland et Altman pour une des dimensions de référence de la rate : LF
2.1.2.6. Courbes de Bland et Altman pour une des dimensions de référence de la rate : WF
2.2. Test d’association entre la taille de la rate rapportée à une dimension de référence et la présence de chlamydophilose ou d’une leucocytose
2.2.1. Test d’association entre la taille de la rate rapportée à une dimension de référence et la présence de chlamydophilose
2.2.2. Quantification du pouvoir discriminant des rapports de dimensions entre les oiseaux atteints de chlamydophilose et les autres : Courbes ROC
2.2.3. Test d’association entre la taille de la rate rapportée à une dimension de référence et la présence d’une leucocytose
2.3. Vérification de l’affirmation de EVANS (2008), a propos du diamètre physiologique de la rate et de la fréquence à laquelle la rate est visible sur une radiographie de Gris du Gabon
3.Discussion
3.1. A propos de la concordance entre les séries de mesures des deux opérateurs
3.2. A propos de l’association entre la taille de la rate rapportée à une dimension de référence et la présence de chlamydophilose
3.3. A propos de l’association entre la taille de la rate rapportée à une dimension de référence et la présence d’une leucocytose
3.4. A propos de l’affirmation de EVANS (2008) concernant le diamètre physiologique de la rate et de la fréquence à laquelle la rate est visible sur une radiographie de Gris du Gabon
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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