Etat nutritionnel et pratiques alimentaires des enfants de 6 à 59 mois

La malnutrition est la maladie carencielle la plus répandue dans le monde en développement, [1] Elle résulte de déficits aigus ou chroniques de calories, protéines, ou de micro nutriments[2], et aussi bien d’une alimentation inadéquate que d’un environnement sanitaire déficient. Les pratiques alimentaires inadéquates concernent non seulement la qualité des aliments donnés aux enfants, mais aussi aux étapes de leurs introductions dans son alimentation [3]. La Diversité alimentaire est une mesure qualitative de la consommation alimentaire, qui rend compte de la variété des aliments auxquels les ménages ont accès, elle est essentielle pour couvrir les besoins nutritionnels adéquats et est associée en général à une meilleure nutrition. L’OMS estime qu’en 2000, une personne sur trois dans le monde souffre de malnutrition [4]. Il existe 920 millions d’individus en malnutrition en 2010, 80 millions d’individus de plus qu’en 1990 [5,6]. En 2013 le programme alimentaire mondial(PAM) chiffre le nombre de personnes souffrant de malnutrition à 842 millions dans le monde [7]. Près de 2 milliards (30%) de personnes dans le monde souffrent de carences en divers micronutriments [8]. Plus de 20 millions d’enfants souffrent de malnutrition aiguë dans les pays en développement [9]. Le rapport de 2004 de l’Unicef et la Banque mondiale dresse un bilan terrifiant: les carences en fer parmi les enfants de 6 à 24 mois affectent le développement mental de 40 à 60 % des enfants des pays en développement ; les carences en iode ont fait reculer la capacité intellectuelle de ces pays de 10 à 15 %, et causent la naissance de 18 millions d’enfants handicapés mentaux par an [10]. D’après l’OMS, la malnutrition est la plus grande cause de mortalité juvénile, présente dans la moitié des cas [7]. Environ 10 millions d’enfants dans le monde meurent chaque année avant leur cinquième anniversaire dont 50 % pour cause de malnutrition [3]. Par jour, ce sont 17.000 enfants qui en meurent, soit un enfant toutes les cinq secondes [11]. La lactation faible ou inexistante cause 1,4 millions de morts [7].

En effet, 90% des personnes malnutries vivent dans des pays en voie de développement et plus de 60% de ses personnes sont des femmes et des enfants [12, 13,14]. L’Asie du Sud-est est la région la plus touchée avec 578 millions de personnes suivie de l’Afrique Subsaharienne avec 30% de la population, soit 239 millions de personnes [15].

L’Afrique qui représente à peu près 10% de la population mondiale, a un nombre très élevé de sous alimentés [17]. Sur les 42 pays qui connaissent une crise alimentaire, 36 se trouvent en Afrique. Ceci constitue un problème majeur, car on estime qu’un enfant sur trois présente une insuffisance pondérale sur le continent Africain [18]. Dans les pays à faible revenu, la malnutrition est souvent une conséquence de la pauvreté, d’un environnement et des conditions de logement difficiles, d’un accès insuffisant à l’alimentation, à l’eau salubre ainsi qu’à l’information et aux soins médicaux [19].

Au Mali, la malnutrition pose un véritable problème de santé publique avec des taux de 38% et 15% respectivement de malnutrition chronique et aigue, et au moins une femme en âge de procréer sur deux est anémiée (EDSM IV 2006). En 2013 au Mali, selon l’enquête SMART [23] 8,6 % des enfants de 6 à 59 mois présentent une malnutrition aiguë, 34,0% une malnutrition chronique et 21,0% une insuffisance pondérale.

Presque toutes les régions du Mali sont indexées, et la région de Sikasso où à lieu notre étude est la région la plus arrosée du Mali, elle est globalement excédentaire avec un niveau de production agricole qui couvre 6 à plus de 24 mois de consommation à partir de la récolte [5]. La production animale est également en pleine expansion dans la région [5]. Cependant elle reste l’une des régions les plus touchées par la malnutrition et affiche des chiffres de malnutrition plus élevés chez les enfants de moins de cinq ans que la moyenne nationale : 47,5% pour la région de Sikasso contre 38,2% pour l’ensemble du pays. En effet, L’enquête SMART de 2013 montre que 37,8% des enfants de 6 à 59 mois souffrent de malnutrition chronique et 16,5% d’insuffisance pondérale [23]. La grande majorité de la population est démunie avec un fort taux d’analphabétisme et une totale méconnaissance de l’équilibre alimentaire.

L’insuffisance globale d’apports caloriques a un retentissement particulièrement grave chez l’enfant. En effet, les carences d’apports caloriques chez la femme enceinte se reflètent déjà chez l’enfant in utero souvent victime d’une hypotrophie à la naissance puis, la période de sevrage vient ensuite précipiter une situation déjà difficile, au cours de cette période, l’enfant passe progressivement du lait maternel à une alimentation diversifiée semiliquide puis solide. L’enfant est alors exposé au complexe, malnutrition- infection. La conjonction d’un sevrage brutal et d’une ration calorique extrêmement faible, du manque de variétés dans le choix des aliments conduit inéluctablement à des carences graves et à des altérations de l’état général gravissime. Les défenses immunitaires s’abaissent et le pronostic vital est alors mis en jeu.

Définition 

Selon l’OMS « la malnutrition est un état pathologique résultant de l’insuffisance ou des excès relatifs ou absolus d’un ou de plusieurs nutriments essentiels, que cet état se manifeste cliniquement, où qu’il ne soit décelable que par les analyses biologiques, anthropométriques ou physiologiques ». Cette définition exclut les troubles nutritionnels liés à des erreurs de métabolisme ou à une malabsorption.

On distingue plusieurs types de malnutritions qui sont :
✤ La malnutrition par excès due à un apport alimentaire excessif responsable de l’obésité et du surpoids.
✤ La malnutrition par carence ou manque: Ces types de malnutrition restent et resteront probablement encore longtemps le risque nutritionnel majeur des populations des pays en développement. Les carences les plus importantes dans le monde concernent les malnutritions, les carences en fer, en vitamine A et en vitamine C.

• Le kwashiorkor : il correspond à une insuffisance d’apport protéinique dans la ration alimentaire. Les signes les plus marquants sont l’apathie, l’anorexie, la présence d’œdème en particulier aux chevilles, sur le dos des mains, des pieds et parfois au visage (visage bouffi). L’amaigrissement est constant mais souvent marqué par les œdèmes. La peau peut être terne et on trouve souvent des lésions du type dépigmentation, dans la phase la plus avancée, il peut y avoir hyperpigmentation avec craquelures voire ulcérations de la peau.

Les cheveux sont parfois dépigmentés et défrisés (roux et même blancs), cassants et ils se laissent facilement arracher. Il y a souvent une diarrhée par atrophie de la muqueuse intestinale. Biologiquement, on note une chute importante de la protidémie, portant essentiellement sur l’albumine. L’ionogramme sanguin montre des troubles hydro électrolytiques, notamment une hypo natrémie, une hypocalcémie, et une hypokaliémie. Des complications peuvent survenir telles que la déshydratation, les troubles métaboliques et les infections bactériennes, ceux-ci expliquent la mortalité très élevée au cours du kwashiorkor.

• Le marasme : c’est une insuffisance calorique globale de la ration alimentaire. Le tableau clinique présenté par l’enfant marasmique est tout à fait différent de celui dû au kwashiorkor. Dans la plupart des cas, l’enfant s’intéresse à ce qui se passe autour de lui, il n’a pas perdu l’appétit mais il est nerveux et anxieux. Le signe le plus frappant reste l’amaigrissement : il y a diminution de la couche graisseuse et fonte musculaire, la peau semble trop vaste pour le corps de l’enfant, le visage est émacié, les yeux enfoncés dans les orbites. Il n’y a pas d’œdème mais un retard de croissance important par rapport aux courbes utilisées localement (poids/taille). L’enfant a une diarrhée importante par atrophie de la muqueuse intestinale. Biologiquement la protidémie est légèrement diminuée, l’hématocrite et le taux d’hémoglobine sont aussi légèrement diminués. Même si des complications peuvent apparaître, le pronostic est meilleur que celui du kwashiorkor.

• La forme mixte : en réalité les formes cliniques dû au kwashiorkor associé au marasme se rencontrent rarement. C’est une forme qui associe à des degrés variables les signes du kwashiorkor et du marasme.

CLASSSIFICATION DES MALNUTRITIONS

Les mesures anthropométriques permettent une appréciation qualitative et quantitative de la croissance .Elles sont basées sur l’appréciation des paramètres comme le poids,la taille ,le périmètre brachial ,le périmètre thoracique, le périmètre crânien et le pli cutanée. Chacun de ces indicateurs d’appréciation a ses avantages et ses limites et n’est pas suffisant à lui seul pour l’évaluation de l’état nutritionnel. Les méthodes anthropométriques ont avantages d’être moins précises, fiables, de reproduction facile et nécessitent moins de qualification. Elles sont utilisées dans les dépistages de masse. Ces méthodes ne sont sensibles qu’aux stades avancés de malnutrition.

Rappels sur la malnutrition

La malnutrition aiguée ou émaciation

Elle se définit par un poids pour la taille inférieur de deux écarts-types au poids médian pour la taille de la population de référence. La malnutrition aigue ou l’émaciation est mesurée par l’indice poids/taille. Un enfant peut être atteint d’émaciation modérée (poids pour la taille inférieur de deux à trois écarts-types au poids médian pour la taille) ou grave (poids pour la taille inférieur de trois écarts-types au poids médian pour la taille). Elle est due à un manque d’apport alimentaire entraînant des pertes récentes et rapides de poids avec un amaigrissement extrême. Elle reflète la situation nutritionnelle actuelle, consécutive à une alimentation insuffisante durant la période ayant précédée l’observation. Elle peut aussi être le résultat de maladies aiguës provoquant une perte de poids (diarrhée sévère, rougeole, anorexie associée à une maladie par exemple).Un enfant souffrant de cette forme de malnutrition est maigre ou émacié.

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Table des matières

1. INTRODUCTION
2. OBJECTIFS
2.1. Objectif général
2.2. Objectifs spécifiques
3. GENERALITE
3.1. Définition
3.2.Classification des malnutritions
3.3.Rappels sur la malnutrition
3.4.Causes de la malnutrition
3.5.Complications
3.6.Concepts de l’allaitement
3.7.Aspects cliniques de la malnutrition Aigue
3.8.Prise en charge
3.9.Sécurité alimentaire et sécurité nutritionnelle
3.10. Définition des concepts
4. METHODOLOGIE
4.1 Cadre d’étude
4.2 Type d’étude
4.3 Lieu d’étude
4.4 Période d’étude
4.5 Population d’étude
4.6 Echantillonnage
4.7 Considérations éthiques
5. RESULTATS
5.1 Caractéristiques des ménages
5.2 Pratiques alimentaires
5.3 Etat nutritionnel des enfants de 6 à 59 mois
5.4 Relation entre la malnutrition et les autres facteurs
5.5 Scores de diversité alimentaire
6. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
6.1 Par rapport à l’échantillon
6.2 Par rapport à l’état nutritionnel des enfants de 6 à 59 mois
6.3 Par rapport aux pratiques d’allaitement
6.4 Par rapport au niveau d’hygiène et d’assainissement des ménages
6.5 Par rapport au score de diversité alimentaire
7. CONCLUSION
8. RECOMMANDATIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE

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