Etat écologique des cours d’eau : habitats et qualité de l’eau

La Directive Cadre sur l’Eau (DCE) du 23 octobre 2000 pose le cadre législatif en matière environnementale sur les milieux aquatiques en Europe. Cette directive a pour objectif de protéger les milieux et d’accompagner les gestionnaires vers le bon état chimique et écologique des masses d’eau (Parlement Européen, 2000). Dès lors, les états membres ont pour mission de mettre en place une veille de la qualité des eaux mais aussi la charge de programmer des plans de gestion sur 6 ans afin de fixer les orientations fondamentales de gestion à l’échelle de chaque grand bassin versant. Cette veille repose sur le suivi de la biologie, de la chimie et de la physico chimie des masses d’eau (MEDDE, 2016) au moyen de stations disposées sur le réseau hydrographique national. Dans son évaluation, la DCE considère donc deux états : L’état écologique (physico-chimie et biologie) et l’état chimique (concentration de 45 substances prioritaires) de chaque masse d’eau. Dans le bassin versant de Seine Normandie, c’est le SDAGE Seine Normandie (2016-2021) qui fixe les objectifs à atteindre en termes de qualité des milieux. L’une des problématiques générales de cette étude est la mise au bon état environnemental de la masse d’eau de l’Austreberthe. Bien que la biologique, la physico-chimie et la chimie rentrent en ligne de compte dans la notation de la qualité des masses d’eau, l’hydromorphologie n’est en revanche, pas retenue. Ses paramètres sont cependant considérés comme indissociables des paramètres biologiques (ONEMA, 2010). L’hydromorphologie est la science qui s’intéresse à la dynamique des cours d’eau, et aux formations qui en résultent (Malavoi et Bravard, 2010). Ces phénomènes sont à l’origine de la création et de la disparition des habitats dans les cours d’eau, donc facteurs de diversité. Le PPRE est un outil contractuel qui permet aux collectivités de mettre en places de actions d’aménagement et d’entretien dans l’objectif d’atteindre le bon état écologique fixé par la DCE. Pour y parvenir, des actions vont être menées dans diverses thématiques comme la renaturation morphologique des cours d’eau, la lutte contre le risque inondation, ou encore la restauration de la continuité écologique. Cependant, des procédures règlementaires peuvent être nécessaires au lancement de certains travaux de restauration comme par exemple, une Déclaration d’Intérêt Général (DIG), un Dossier Loi sur l’Eau ou une Déclaration d’Utilité Publique (SERAMA, 2013).

Délimitation de l’espace de mobilité fonctionnel de l’Austreberthe et du Saffimbec

L’espace de mobilité correspond à l’espace du lit majeur, à l’intérieur duquel le ou les chenaux fluviaux assurent des translations latérales, pour permettre une mobilisation des sédiments ainsi que le fonctionnement optimum des écosystèmes aquatiques et terrestres. Dans cette étude, l’espace de mobilité est étudié selon le guide technique AERMC (1998). La cartographie est basée sur la délimitation de plusieurs enveloppes :
• L’espace de mobilité maximal (EMAX), qui correspond à la limite des alluvions Quaternaire et aux limites externes de plaine alluviale.
• L’espace de mobilité fonctionnel (EFONC) est une enveloppe au sein de laquelle le cours d’eau n’a pas de contrainte latérale pour divaguer (érosion de berge et migration des méandres).
• L’espace minimal (EMIN), correspondant à la surface et à l’amplitude indispensables pour ne pas accentuer les dysfonctionnements hydrologiques, sédimentologiques ou écologiques observés. Cette enveloppe n’est pas étudiée dans le cadre de cette étude.

Délimitation de l’EMAX

L’espace de mobilité maximal (EMAX) a été digitalisé à partir des cartes géologiques 1/50000 du BRGM (couches Fy et Fz) et des emprises des formations superficielles (alluvions modernes). Aucune terrasse alluviale n’est présente dans le périmètre d’étude. Par conséquent, l’EMAX ne contient pas ce type de formations superficielles, mais des alluvions récentes : silts argileux, sables, sables coquilliers, argile et tourbe. L’EMAX peut être affiné en incluant l’emprise des plus hautes eaux connues (PHEC). Ces aléas surfaciques permettent de visualiser les secteurs où la rivière s’étend naturellement en crue, en fonction de sa morphologie ainsi que de la topographie du fond de la vallée. Dans le cadre de notre étude, les données utilisées sont celles du PPRI (en état provisoire) 2016. Cette enveloppe représente une superficie totale de 4.2km².

Délimitation de l’EFONC

L’EFONC correspond à l’espace de mobilité fonctionnel. Il contient :
• L’EFONC théorique qui correspond à l’amplitude d’équilibre théorique du cours d’eau à savoir 10 fois la largeur plein bord (données SYRAH-CE, AFB). Cet EFONC est particulièrement utilisé pour les rivières à méandres ou en tresse et perd donc son intérêt pour des cours d’eau comme l’Austreberthe et le Saffimbec. Il est illustré dans la figure suivante à titre informatif mais n’apparait pas dans l’atlas cartographique afin d’éviter une surcharge visuelle qui n’apporterait que peu à l’analyse.
• EFONC_historique qui correspond à l’amplitude de divagation historique, c’est-à dire l’enveloppe externe des différents tracés historiques. L’approche se base sur la digitalisation de l’emprise des cours d’eau du cadastre, des cours d’eau présents sur la carte d’Etat-major (cette dernière n’est pas bien calée sur les cartes actuelles), des cours d’eau en 1950/1960 (fond de photographies historiques de l’IGN), et sur le tracé des cours d’eau actuel (BD TOPO). A la demande spécifique du SIRAS, le tracé du cours d’eau au cadastre napoléonien (1811) a été rajouté. Néanmoins ce tracé ayant été réalisé à partir de cartes communales non géoréférencées, sa précision est insuffisante pour garantir le tracé historique du cours d’eau. De plus, la digitalisation des cours d’eau entre la fin du 19ème siècle, la moitié du 20ème siècle et le tracé actuel ne montre pas de changement de tracés naturels (migration de méandres). Les seules différences de tracé observées sont liées à des artificialisations du cours d’eau. Ceci montre l’ancienneté des aménagements sur ce bassin versant ainsi que leur importance vis-àvis de la dynamique fluviale. Au regard des fonds cartographiques utilisés, ces héritages d’aménagements historiques ne permettent pas de définir une véritable enveloppe de divagation historique. Par conséquent, l’EFONC_historique est exclu de l’espace de mobilité (les tracés historiques sont cependant conservés pour l’atlas) mais les tracés anciens des cours d’eau sont cartographiés à titre indicatif.
• EFONC Non Erodable correspond aux surfaces non érodables dans l’EMAX, pouvant agir comme des contraintes sur la divagation latérale du cours d’eau. Ces surfaces regroupent les réseaux routiers, les habitations, les parkings, les zones d’activités commerciales et industrielles, les STEP, ainsi que les digues. Cependant, l’EFONC non érodable peut se superposer dans certains secteurs à des zones d’aléa inondation, fort à faible, du PPRI provisoire de 2016. Cette couche permet de signaler les points de contraintes aux écoulements ainsi que les enjeux pour les aménagements. Cette enveloppe représente une superficie totale de 2.05km²
• EFONC Erodable qui correspond aux surfaces érodables dans l’EMAX, consécutive à des blocages latéraux liés aux réseaux routiers, aux habitations, zones d’activités commerciales et industrielles, aux remblais et aux digues (BD TOPO© et données de terrain). Néanmoins l’EFONC_érodable englobe des secteurs où le cours d’eau ne déborde plus actuellement (secteurs très éloignés du lit mineur mais comprise dans l’EMAX). Cette enveloppe représente une superficie totale de 2km².

Afin de préciser les secteurs sous emprise du cours d’eau, l’EFONC résiduel prend en compte l’aléa d’inondation. Pour obtenir cette enveloppe, l’EFONC érodable a été découpé selon l’aléa inondation faible défini par le PPRI provisoire de 2016. Cette approche permet d’identifier les zones où les milieux aquatiques et humides sont (du moins partiellement) connectés. Cependant, ce zonage ne montre pas nécessairement tous les secteurs potentiellement aménageables, mais uniquement ceux où le cours d’eau est susceptible de déborder. Des aménagements plus ambitieux peuvent être envisagés en dehors de cette enveloppe, au sein de la zone érodable, sur des secteurs à faibles enjeux et sans aléas inondation. Cette enveloppe représente une superficie totale de 1.51km².

Linéaire prospecté 

L’étude porte sur deux cours d’eau du territoire du SIRAS : L’Austreberthe (21km) et son affluent le Saffimbec (4km). Soit 25km de linéaire de cours d’eau au total. Ces deux cours d’eau sont non domaniaux et de première catégorie piscicole. L’Austreberthe Traversant le bassin versant en suivant un axe Nord-Est-/Sud-Ouest, il s’agit du cours d’eau principal du bassin versant. Il prend sa source dans la commune de Sainte Austreberthe (76) à une altitude de 96m NGF et se jette dans la Seine au niveau de la commune de Duclair (76) à une altitude de 18m NGF. Soit une pente moyenne à 3.71%. Sa largeur plein bord varie de 2m à sa source à plus de 7m vers la confluence avec la Seine.

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Table des matières

INTRODUCTION
1 Matériel et méthode
Délimitation de l’espace de mobilité fonctionnel de l’Austreberthe et du Saffimbec
Linéaire prospecté
Classement des cours d’eau
Expertise de terrain
2 Résultats
Production d’atlas
Etat écologique des cours d’eau : habitats et qualité de l’eau
Diagnostic de la ripisylve
Ouvrages hydrauliques
3 Discussion et propositions d’amenagement
Identification des problématiques
Proposition d’actions
CONCLUSION
Conclusion et limites de l’etude
BIBLIOGRAPHIE

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