Etat des sols au Burkina Faso

 Etat des sols au Burkina Faso

Les terres arables au Burkina Faso occupent 17,7% de la superficie totale du pays soit environ 9 millions d’ha parmi lesquels 3 millions sont actuellement exploités (Banque Mondiale, 2008). Il s’agit de terres exploitables pour la production agricole. Ces sols sont caractérisés par leur pauvreté minérale. La teneur en azote totale est inférieure à 0,06% pour 71 % des sols; près de 93% des sols présentent une teneur en phosphore assimilable inférieure à 30 mglkg. La teneur en potassium échangeable est également très faible. Selon une étude conjointe PNUD-FAG (2008), la teneur en matière organique des sols est inférieure à 1% pour 55% des sols étudiés, de 1 à 2% pour 29% des sols et supérieure à 2% pour seulement 16% des sols. Environ 10% des sols ont leur pH inférieur à 5 ; 60% l’ont entre 5-6 et pour 30% il se situe au delà de 6. Selon BERGER et al. (1987), l’on est en présence de sols relativement acides où l’aluminium se manifeste souvent dès que le pH est en dessous de 5.

Il peut être distingué 8 principaux types de sols au Burkina (classification Française). Ce sont: La classe des sols à sesquioxydes de fer et de manganèse (39%) constitués par la sous-classe des sols ferrugineux ou lixisols (classification, FAG) ; Les sols peu évolués d’érosion (26%) ; Les sols brunifiés (6% avec des cas d’hydromorphie) ; Les vertisols (6%), qui sont des sols difficiles à travailler avec les moyens traditionnels car trop lourds à l’état humide et durs à l’état sec; Les sols ferralitiques (2%) à texture grossière avec une faible réserve en eau; Les sols hydromorphes (13%) ; La classe des sols sodiques ou salsodiques (5%) caractérisés par la prise en masse du sol et à la tendance à l’alcalinisation ; Les sols minéraux bruts et les sols halomorphes (3%) à intérêt agronomique quasi nul, mais pouvant servir de pâturage.

Les Iixisols ou sols ferrugineux tropicaux

Description

Les sols ferrugineux tropicaux lessivés ou lixisols (classification FAO-Unesco, 1988) désignent un groupe de sols fortement érodés dans lesquels l’argile a migré vers des horizons de profondeurs. Le terme « lixisol » provient du latin lixivia (= lessive) indique une forte altération des horizons de surface et accumulation d’argile dans un horizon de profondeur appelé horizon argilique. La plupart des lixisols tropicaux sont classés comme des Alfisols selon la Soil taxonomy de l’United States Department of Agriculture (USDA), ou encore comme sols ferrugineux tropicaux lessivés dans le système Français de classification des sols (VAN WANBEKE, 1995).

Les lixisols se rencontrent dans les régions tropicales et subtropicales chaudes à saison sèche marquée, sous une végétation de foret claire et de savane, ou sous une végétation buissonnante. Le régime d’humidité le plus fréquent des lixisols est du type rustique, souvent proche du régime d’humidité aridique (VAN WANBEKE, 1995). Plus de la moitié des lixisols rencontrés dans le monde se trouveraient ainsi en Afrique sub-saharienne et en Afrique de l’est (FAO, 2006) Ils se caractérisent par un horizon éluvial de texture légère, recouvrant un horizon illuvial argilique (riche en argile fine) et situé entre 100 et 200 cm de la surface du sol. Ces sols ont ainsi dans les horizons de surface, une faible Capacité d’Echange Cationique (CEC) et des réserves en éléments nutritifs naturellement basses.

L’utilisation agricole des lixisols est confrontée à un certain nombre de contraintes. Ils sont très érosifs à cause de leur perméabilité moindre en profondeur liée à la présence de l’horizon argilique qui a une teneur en argile plus élevée que la partie supérieure du profil. La moindre pente entraîne l’érosion surtout lorsque la surface du sol n’est pas protégé par une strate végétale. La compaction ou durcissement est un problème fréquent pour ces sols, surtout dans les zones où la sécheresse est prononcée et aussi dans les sols contenant de grandes quantités de limon fin et de sable grossier. Elle est d’autant plus grave lorsque les pratiques culturales exposent la surface du sol à la battance et à l’insolation directe. L’autre problème physique le plus souvent rencontré est la formation à la surface du sol d’une fine pellicule scellée, très dense et dure lorsqu’elle sèche. Ce phénomène connu sous le nom d’encroûtement ou plombage supprime la porosité et provoque l’imperméabilité en surface du sol. Ces croûtes affectent l’infiltration, favorisent le ruissellement et affectent la levée au semis. L’aménagement des lixisols se fait par des techniques visant à alléger les contraintes de durcissement, les risques d’érosion, et à améliorer le statut organique de ces sols. Parmi ces techniques on peut citer le paillage, l’enfouissement de la matière organique (MO) l’utilisation d’ouvrages antiérosifs et de techniques de réhabilitation du sol (VAN WANBEKE, 1995).

Etat de fertilité des Iixisols

Les lixisols se caractérisent par certaines caractéristiques chimiques défavorables. Ce sont des sols acides (pH eau 5,5) à légèrement acide (pH eau 6,5). Les horizons de surface sont en général plus acides que les horizons sous-jacents (PALLO et THIOBIANO, 1989). Mis en culture, ces sols ont une grande tendance à l’acidification, surtout lorsqu’ils sont cultivés sans ou avec très peu d’apport de matière organique, ou soumis à la fertilisation minérale seule (SEDOGO 1993 ; KAMBlRE 1994; HIEN 2004). Cela favoriserait l’apparition d’une toxicité aluminique pouvant entraîner une baisse des rendements. Du fait de leurs faibles teneurs en MO, les sols ferrugineux tropicaux lessivés sont très pauvres en azote total avec des valeurs généralement inférieures à 0,1 %. Cela fait de cet élément l’un des plus limitant pour la productivité agricole des lixisols. Les teneurs en potassium total sont moyennes tandis que celles en potassium disponible sont basses (DMP/GEF 2004). L’élément le plus crucial des lixisols est le phosphore. De nombreux auteurs (PALLO et THIOMBIANO, 1989; SEDOGO, 1993; LOMPO, 1993 et 2008) ont montré une carence générale en phosphore total et assimilable dans ces sols.

Le phosphore: rôle dans la plante et dans les sols

Le phosphore (P) entre dans la constitution des molécules essentielles à la vie des cellules telles que les acides nucléiques, les phosphoprotéines et les phospholipides membranaires. En entrant dans la composition des molécules de réserve d’énergie telle que l’ATP ; il joue un rôle déterminant dans le métabolisme cellulaire et dans les transferts d’énergie. En tant que élément majeur indispensable au développement des végétaux, il participe à la croissance générale de la plante, notamment au développement du système racinaire et radiculaire, d’où son abondance dans la graine et dans les jeunes organes. Lorsqu’il est disponible en quantité suffisante, le phosphore permet une utilisation plus efficiente des autres éléments. Sa carence retarde la croissance et perturbe la reproduction de la plante en réduisant quantitativement et qualitativement la production de fleurs, de fruits et de grains. L’effet de l’application des engrais phosphatés sur les propriétés physiques du sol a fait l’objet d’une synthèse présenté par LOMPO (2008). Ces effets se résument à une amélioration de la structure du sol et de la stabilité des agrégats. Ces effets sont essentiellement liés à l’augmentation des liaisons entre le phosphore et les autres éléments dans le sol tels que l’aluminium, le fer aussi à l’augmentation de la biomasse racinaire et à la stimulation des organismes producteurs de mucilage favorisant l’agrégation et une bonne structuration des sols. Les engrais phosphatés améliorent la CEC des sols, cela d’une part, par l’absorption du P par les oxydes de fer et l’aluminium, et d’autre part l’augmentation des charges négatives sur les colloïdes du sol (LOMPO, 2008). Par son action stimulatrice dans la crOIssance en densité et en longueur des racmes, le Phosphore augmente les quantités de ces organes végétaux, source de matière organique (MO) stable et durable dans le sol. Le phosphore stimule aussi la production de la biomasse microbienne qui contribue pour 2 à 3 % à la matière organique totale des sols (LOMPO, 2008). Le phosphore est ainsi un élément majeur et indispensable pour la plante et le sol, dont l’absence ou le manque limite considérablement les possibilités de production agricole.

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Table des matières

INTRODUCTION
1. Etat des sols au Burkina Faso
II. Les lixisols ou sols ferrugineux tropicaux
11.1. Description
11.2. Etat de fertilité des Iixisols
III. Le phosphore: rôle dans la plante et dans les sols
Le phosphore dans les lixisols du Burkina
IV. La matière organique
V. Pratiques de restauration des sols et gestion de la fertilité des sols
IV.l. Le zaï
IV.2. Les demi-lunes
IV.3. Les ouvrages antiérosifs
IV.4. Le paillage
VI. Généralités sur le sorgho et le niébé
VI.l. Le sorgho
VI.2. Le niébé
VI.3. Importance du sorgho et du niébé au plan national
1. La région du Centre Ouest
1.1. Situation géographique
1.2. Le climat et la végétation
1.3. Les sols
II. La zone d’étude
11.1. Localisation
11.2. Le climat
11.3. Les précipitations
liA. Les températures et évapotranspiration
11.5. La végétation
11.6. Les sols
11.7. Population et système de culture
1. Le matériel végétal
Il. Populations étudiées
III. Préparatifs des travaux de terrain
IV. Les travaux de terrain
IV.1. Choix des champs
IV.2. Piquetage et prélèvements des sols
IV.3.Les récoltes
IVA. Les enquêtes auprès des producteurs
IV.5. Les analyses de sol
IV.6. Traitement des données et analyses statistiques
1. Caractéristiques chimiques des sols, gestion de la fertilité et production du sorgho et du niébé dans les champs étudiés
1.1. Caractéristiques chimiques des sols
1.2. Stratégies de fertilisation du sol dans les champs étudiés
1.3. Production du sorgho et du niébé dans les champs étudiés
Discussion
Conclusion partielle
II. Relations entre les stratégies de gestion de la fertilité des sols, les caractéristiques chimiques des sols et les rendements du sorgho et du niébé
11.1. Influence des stratégies de fertilisation sur les propriétés chimiques des sols
11.2. Influence des stratégies de fertilisation sur la production du sorgho et du niébé dans les champs étudiés
1.3. Influence des techniques de protection du sol sur la production du sorgho et du niébé dans
les champs étudiés
Discussion
Conclusion partielle
III. Conditions socio économiques des ménages et caractéristiques des exploitations
111.1. Caractéristiques des exploitations
111.2. Conditions socio-économiques des ménages
Discussion
Conclusion partielle
IV. Influence des conditions socioéconomiques sur les pratiques de gestion de la fertilité des sols
IV.l. Coût annuel de la main d’œuvre et techniques de conservation du sol
IV.2. Influence de la formation
IV.3. Influence du nombre d’animaux
IVA. Influence du statut de l’exploitant du champ
Discussion
Conclusion partielle
Références bibliographiques
Annexes

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