Etat des lieux des pratiques tabagiques des conjoint(e)s pendant la grossesse

Biais et limites 

Cette étude visait à faire un état des lieux des pratiques tabagiques des conjoint(e)s au cours de la grossesse. Le taux de réponses des conjoints était de 72,9%. Il semblerait ainsi que les conjoints se sentent concernés par la question du tabagisme. Le tabagisme est un problème de santé publique actuel, pour lequel des campagnes de prévention sont mises en place ainsi que des actions telles que le « Mois Sans Tabac ».

D’après la classification de la HAS (13), cette étude présentait un faible niveau de preuve scientifique (Grade C, niveau 4). La méthode utilisée était celle de l’auto-questionnaire. Elle comportait un biais d’auto-déclaration. Il y avait également un biais de sélection, puisque le questionnaire ne permettait pas de savoir si le conjoint fumait du tabac, du cannabis, la cigarette électronique etc. Certains questionnaires ont pu être exclus, car certains conjoints l’avaient mentionné sur le questionnaire, d’autres le disaient oralement à la réception du questionnaire.

Les 40 premiers questionnaires distribués comportaient une faute de frappe à la question « Combien de cigarettes fumez-vous par jour ? » de la partie 3 : dans les réponses proposées il était initialement noté « 10 ou moins, 11 à 20, 31 à 30 et 31 ou plus » au lieu de « 10 ou moins, 11 à 20, 21 à 30 et 31 ou plus ».

La question 1 de la partie 3 était difficilement exploitable, puisqu’elle ne renseignait pas exactement la durée du tabagisme. Il aurait également été intéressant de poser la même question dans la partie 2, pour savoir s’il y avait une différence significative entre les conjoints qui ont arrêté de fumer au cours de la grossesse et ceux qui n’ont pas arrêté.

Le questionnaire n’était pas adapté pour les fumeurs occasionnels. La question de la fréquence du tabagisme aurait pu être posée.

Principaux résultats 

En 2017, à l’échelle nationale, le taux de fumeurs hommes était de 35,2% (14). A la maternité d’Angers, on retrouve un taux plus élevé de fumeur, car 44,5% des conjoints déclaraient fumer. Pourtant, les Pays de la Loire est la deuxième région de France à comptabiliser un faible taux de fumeurs, avec une prévalence de 23% en 2017 (15). Ce constat peut alors s’expliquer par le fait qu’il y ait une surreprésentation de la catégorie d’âge [25 ; 35 ans]. Elle représente 61,4% de la population de l’étude. En effet, la grossesse est un phénomène qui touche essentiellement une population jeune, l’âge moyen des hommes à la naissance de leur enfant était de 33,1 ans en 2013 (16). De plus, le Baromètre santé 2017 rapporte une prévalence du tabagisme de 41,7% dans cette même catégorie d’âge. Les fumeurs sont donc de manière générale plus nombreux entre 25 et 35 ans.

29% des femmes étaient fumeuses avant la grossesse. Parmi elles, 54,7% (p<0,05) avaient un conjoint fumeur. On suppose que le tabagisme paternel a une influence sur l’arrêt du tabac au cours de la grossesse, puisque les femmes ayant un conjoint fumeur sont plus nombreuses à fumer au cours de la grossesse que celles qui n’ont pas de conjoint fumeur (p<0,05).

21,5% des conjoints avaient arrêté de fumer au cours de la grossesse et 70,6% des fumeurs au jour de l’enquête envisageaient d’arrêter leur consommation de cigarettes. 25,5% avaient tenté d’arrêter de fumer au moins une fois au cours de la grossesse, sur une durée inférieure à 7 jours. On relate dans la population générale une augmentation du nombre de personnes souhaitant arrêter de fumer ou ayant tenté d’arrêter de fumer (11). Nous pouvons émettre l’hypothèse que les mesures prises dans le cadre de la lutte anti-tabac commencent à sensibiliser la population. Les fumeurs sembleraient prendre conscience des effets nocifs du tabagisme.

Les 3 raisons principales qui motiveraient les fumeurs de l’étude à arrêter de fumer étaient « l’effet sur sa santé » (59,9%), « l’exemple à donner aux enfants » (58,8%), et le « coût » du tabac (45,1%). En 2011, on retrouvait ces mêmes raisons dans la population générale, mais il y avait aussi « l’effet du tabagisme passif sur les non-fumeurs » (55%) (11). Dans l’étude, cette même raison est moins mise en avant par les interrogés (31,4%). Nous pourrions ainsi nous demander si les conjoints ont connaissance des effets du tabagisme passif. D’autant plus que 25,5% des fumeurs le jour de l’enquête fumaient dans la voiture, exposant toute personne dans l’habitacle. 13,7 % des conjoints fument dans la maison ou à la fenêtre. Ils exposent ainsi la femme enceinte et l’enfant à naître au tabagisme passif. Même si depuis l’interdiction de fumer dans les lieux publics, le tabagisme au domicile a nettement diminué (11), on constate qu’il reste encore présent. Nous ne pouvons pas déterminer l’intensité de l’exposition au tabagisme passif, mais nous savons que le tabac est un important polluant de l’air intérieur. Les composés de la fumée de cigarette sont « absorbés » par le textile, les revêtements des sols, les meubles ou les murs, que ce soit dans la maison ou dans la voiture. Ceux-ci ont une longue durée de vie et sont largement relargués. Ainsi, fumer dans la voiture sans la présence de l’enfant, ou à la fenêtre de l’appartement n’empêche pas l’exposition au tabagisme passif (20,21).

A l’inverse, l’effet du tabagisme passif sur la santé des non-fumeurs était une des raisons principales qui a motivé les fumeurs à arrêter au cours de la grossesse (64,3% versus 31,4% ; p<0,05). La connaissance des effets néfastes du tabagisme passif est-elle un facteur favorisant le sevrage tabagique ?

Il n’existe pas d’étude récente sur les connaissances des fumeurs sur les effets du tabagisme passif depuis la mise en place des avertissements sanitaires illustrés sur les paquets de cigarette.

Pour les conjoints ayant arrêté leur consommation de tabac au cours de la grossesse, l’annonce de la grossesse étaient une des motivations dans 85,7% des cas. Cependant, la question telle qu’elle était posée ne permettait pas de savoir si elle était la raison principale de l’arrêt du tabac au cours de la grossesse. De plus, seulement 21,4% des conjoints avaient arrêté de fumer dès l’annonce de la grossesse, et 42,9% n’avaient arrêté qu’au troisième trimestre de la grossesse. Finalement, la raison qui encouragerait les futurs pères à arrêter de fumer ne serait-elle pas l’exemple à donner aux enfants (85,7%) ?

 

 

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Table des matières

CONTEXTE 
MATERIEL ET METHODE 
1. Schéma d’étude
2. Matériel
3. Méthode
3.1. Méthode de recueil
3.2. Outils utilisés
3.3. Autorisation du comité d’éthique
3.4. Méthode d’analyse
RESULTATS
1. Flow Chart
2. Caractéristiques générales de la population
3. Caractéristiques des conjoints ayant arrêté de fumer au cours de la grossesse
4. Caractéristiques des conjoints fumeurs au jour de l’enquête
5. Caractéristiques des fumeurs à l’annonce de la grossesse en fonction du test de
Fagerström simplifié
DISCUSSION 
1. Biais et limites
2. Principaux résultats.
3. Perspectives
CONCLUSION

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