Etat d’art sur l’érosion hydrique

Définition

L’érosion hydrique est un phénomène complexe, qui menace particulièrement les potentialités en eau et en sol. L’érosion a été définie de plusieurs façons selon les auteurs. D’après Fleming (1997), elle se définit comme un processus impliquant le détachement des particules sédimentaires et des autres matériaux à la surface du sol, leur transport sous l’action de l’eau et les dépôts de ces matériaux transportés. L’érosion est comparable à une maladie, car elle peut dénaturer la terre en décapant l’horizon humifère le plus riche et en arrachant les éléments nutritifs contenus dans le sol, Roose (1984). Il existe différents types d’érosion hydrique :

Érosion en nappe ou aréolaire ou laminaire : c’est le stade initial (Cliché 1) de la dégradation des sols par l’érosion hydrique. L’impact des gouttes de pluie (effets splash) entraine une déstructuration du sol en surface, qui conduit à une formation de pellicule de battance, qui obstrue les pores d’infiltration. Après il y a une création de lames d’eau sur sol, car la capacité d’infiltration diminue, ce qui favorise le ruissellement qui enlève les particules détachées et les transporte. Elle est en fonction de l’intensité de pluie et de sa durée et la puissance du transport dépend de l’épaisseur et de la vitesse du ruissellement. Le mélange d’eau et de terre s’écoule le long des pentes comme une nappe et le sol se trouve décapé par couches successives. Ce type d’érosion, difficile à déceler, presque inaperçue par les paysans, car l’enlèvement des particules est généralement insignifiant. Or, c’est la forme la plus répandue dans les champs cultivés qui constitue une grande menace pour les paysans, car les particules arrachées sont des élémentsfertiles indispensables pour les cultures. L’érosion en nappe se produit principalement quand la surface du champ est lisse et la pente uniforme.

La présence de plages de couleur claire aux endroits les plus décapés est le signe le plus connu de l’érosion en nappe. En outre, la remontée des cailloux en surface par les outils de travail du sol est un autre symptôme de l’érosion en nappe. Les paysans disent que « les cailloux poussent ». Il s’agit en réalité d’une fonte de l’horizon humifère puisqu’après la pluie les particules fines sont arrachées tandis que les cailloux trop lourds s’accumulent en surface pour être emportés.

Érosion linéaire : lorsque la pente est forte ou longue, et si l’intensité des pluies dépasse la capacité d’infiltration, le ruissellement en nappe se hiérarchise, se concentre en filet, ses filets provoquent une érosion s’ils ont atteint une vitesse de 25 cm par seconde. La vitesse et l’énergie cinétique prises par le ruissellement sont capables d’entailler le sol, d’emporter des particules fines (érosion en nappe) et de grandes tailles (Graviers, cailloux, blocs). En effet, l’érosion linéaire est un indice que le ruissellement s’est organisé capable de creuser le sol de plus en plus profond.

On parle de griffe lorsque les petits canaux ont quelques centimètres de profondeur (5 à 10 cm), de rigoles lorsque les canaux dépassent 10 cm de profondeur et de largeur de 5 à 70 cm, mais sont encore évitables par les techniques culturales. La rigole se transforme en ravine lorsque sa profondeur (plus de 30 cm) interdit son nivellement par des simples instruments aratoires. De plus, le ravinement constitue un stade avancé de l’érosion linéaire.

Lavaka (Cliché 2) : c’est un mot d’origine malgache, qui devient un terme international se traduit littéralement par « trou ». Il s’agit d’une forme d’érosion constituée d’un ravin profond, élargi de 30 à 200 m d’envergure, en forme d’entonnoir en amont et rétréci en aval pour former l’exutoire réduit à 2 à 3 m de large. Sa profondeur peut varier de 10 à 30 m. À Madagascar,le lavaka est une forme très particulière d’érosion en ravine très répandue. Cette forme d’érosion est caractérisée par une profonde excavation en forme de cirque, creusée au flanc d’une colline comportant une forte épaisseur d’altérités et provenant d’une exagération du processus d’érosion en ravins. Leur forme particulière est due à la texture et à la structure des altérités, Rasoanandrasana (2010).

Des différentes études montrent que le lavaka cause des pertes en terres considérables. D’après l’étude de Wells & Andriamihaja (1993), en espace de trois mois un lavaka de 35 m de longueur par 15 m de largeur et 10 m de profondeur entraîne des pertes en terre de l’ordre de 5.250 m3 . Selon Cox et al (2004-2005) les volumes des matériaux érodés dans un lavaka de 50 m de longueur sur 12 m de largeur et 15 m de profondeur sont compris entre 450 m3 et 13.000 m3 par mois en espace de vingt et deux ans. Le lavaka est donc une forme d’érosion dangereuse pour les cultivateurs et les populations.

Glissement de terrain : le mouvement de masse ou glissement de terrain proviennent d’une part, du déséquilibre entre la masse de la couverture pédologique, de l’eau qui s’y trouve stockée et des végétaux qui la couvrent et d’autre part, les forces de frottement de ces matériaux sur la roche altérée en pente sur lequel ils reposent. Ces phénomènes sont brutaux et très courants sur des pentes fortes dans les zones tropicales humides. Cette forme d’érosion peut être accélérée par les hommes dus aux modifications externes du versant comme terrassement, creusement des talus pour installer une route ou des habitations .

Mécanismes de l’érosion hydrique

Le mécanisme d’érosion hydrique se fait en trois étapes :

– Le détachement des particules peut survenir sous l’action directe de l’impact des gouttes des pluies. En fait, les gouttes des pluies tombant sur le sol possèdent une certaine énergie cinétique qui provoque ainsi la dégradation des agrégats et des mottes en particules fines.
– Transport de ces débris des particules solides détachées par le ruissellement le long du versant de collines.
– Dépôt de ces matériaux transportés dans les cônes de déjection, lits des cours d’eau, vallées d’inondation, lacs et réservoirs correspondent au phénomène de sédimentation.

Causes de l’érosion hydrique 

L’érosion hydrique peut-être causée par deux grands facteurs interdépendants : les causes naturelles et anthropiques.

Causes naturelles

Facteurs climatiques
Parmi les facteurs de l’érosion du sol, les facteurs climatiques constituent la cause fondamentale du phénomène, les autres facteurs venant seulement de le conditionner (sol, relief, végétation.). Le climat joue un rôle déterminant dans le risque d’érosion hydrique des sols. L’érosivité désigne le potentiel érosif de la pluie qui est déterminé par :
– L’intensité des pluies, elle est exprimée en mm.h-1 , plus la pluie est intense, plus l’érosion est agressive.
– Les caractéristiques des gouttes de pluie comme taille, vitesse, forme, angle d’impact (Salles et al, 2000). Le détachement par les gouttes de pluie est en fonction de leur énergie cinétique.
– La durée de précipitation.
L’effet de la pluie sur le sol est influencé par le couvert végétal et ses résidus, car ils interceptent la pluie, réduisent la quantité d’eau et modifient la distribution de taille et de vitesse, et donc l’énergie cinétique, des gouttes de pluie arrivant en surface (Saint-Jean, 2003) .

Facteurs pédologiques
La susceptibilité des sols face à l’érosion est désignée par le terme érodiblité. L’érodiblité reflète aussi la résistance qu’offre le sol vis-à-vis du détachement et du transport. Les sols n’ont pas la même sensibilité à l’érosion, en particulier les sols à texture limoneuse sont parmi les plus sensibles à l’érosion, malgré leur forte capacité de rétention en eau. L’érodiblité est aussi en fonction, de la teneur en matière organique, de la structure, de la perméabilité, et de la stabilité structurale du sol.

Facteurs topographiques
La forme, la longueur, l’inclinaison de la pente conditionne l’érosion hydrique. L’influence de la pente sur l’érosion est plus accrue que sur le ruissellement, surtout lorsque le sol n’est pas totalement couvert. Les transports des matériaux sont plus importants sur les pentes convexes que sur des pentes concaves (Roose, 1984). L’augmentation de la longueur de la pente accroit la vitesse ainsi que l’énergie du ruissellement qui peut provoquer un risque érosif global. L’influence est variée selon l’état de la surface du sol. L’inclinaison de la pente augmente aussi la vitesse de ruissellement (Roose, 1994).

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Table des matières

INTRODUCTION
Partie 1 : ÉTAT D’ART SUR L’ÉROSION HYDRIQUE
1.1 Définition
1.2 Mécanismes de l’érosion hydrique
1.3 Causes de l’érosion hydrique
1 3.1 Causes naturelles
1. 3.2 Causes anthropiques
1.4 Conséquences
1 4.1Effets négatifs
1 4.2Effets positifs
1.5 Luttes antiérosives
1 5.1Luttes biologiques
1 5.2Luttes mécaniques
1 5.3Apport en amendement
Partie 2 : MATÉRIEL ET MÉTHODE
2.1. Site d’étude
2.1.1. Localisation
2.1.2. Climat
2.1.3. Sol
2.1.4. Topographie
2.1.5. Réseau hydrographique
2 .1.6. Agriculture
2.1.7. Élevage
2.2. Approche méthodologique
2.2. 1 Objectif de l’enquête et préparation de la fiche d’enquête
2.2.2 Visite de courtoisie
2.2. 3 Enquête proprement dite
2. 3. Dépouillement des données
Partie 3. RÉSULTATS ET DISCUSSION
3.1. Taux d’adoption et les luttes antiérosives adoptées
3.1.1 Taux d’adoption
3.1.2 Stratégies de lutte contre érosion hydrique
3.1. 3 Les techniques employées pour améliorer le sol
3.2. Facteurs d’adoption et non-adoption des luttes antiérosives
3.2.1 Caractéristique ménage
3. 2. 2. Caractéristique de l’exploitation
3.2.3. Perception érosion
CONCLUSION
BIBLIOGRAHIE
ANNEXES

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