État d’ esprit de la mère en regard de l’attachement (mesuré au pré-test)

Caractéristiques des parents maltraitants

Les études démontrent que les mères maltraitantes (en particulier les mères négligentes) ont une connaissance inadéquate concernant les soins de base à prodiguer à leurs enfants (Erickson & Egeland, 2002). Elles ont tendance à avoir des attentes élevées et souvent irréalistes envers eux et les perçoivent souvent de façon plus négative (Cicchetti & Valentino, 2006; Dubowitz, 1999). Elles ont entre autres plus de difficultés au niveau de la sphère affective telle que bien identifier, reconnaitre et nommer les émotions de leurs enfants et par conséquent, ceci les amène à être moins en mesure de répondre adéquatement à leurs besoins (Hildyard & Wolfe, 2007). Elles offrent également moins de soutien affectif et ignorent plus souvent les manifestations affectives de leurs enfants et elles leur offrent moins de soutien concernant la régulation de leurs émotions (Cicchetti & Valentino, 2006; Edward, Shipman, & Brown, 2005). Les recherches faites auprès des familles maltraitantes observent également la présence de problèmes de santé mentale chez ces parents tels que la dépression, l’anxiété, le syndrome de stress post-traumatique et le trouble de personnalité (Wekerle & Wall, 2002).

Une réponse parentale caractérisée par moins de souplesse, moins de constance et moins de sensibilité envers leurs enfants est souvent associée à plusieurs désordres mentaux (Cicchetti & Valentino, 2006). Dans ces familles, il est aussi observ que l’interaction parent-enfant est plus hostile, qu’il y a peu d’engagements de la part des parents dans la relation, un plus faible niveau de réciprocité ainsi qu’un manque de synchronie et d’harmonie (Alessandri, 1992; Bousha & Twentyman, 1984; Cicchetti & Valentino, 2006; Erickson & Egeland, 2002; Lyon-Ruth, Connell, Zoll, & Stahl, 1987; Wilson, Rack, Shi, & Norris, 2008). Ces parents peuvent entre autres, ignorer leurs enfants pendant de longues périodes de temps et à d’autres moments, ils peuvent être intrusifs et intervenir de façon contrôlante physiquement auprès d’eux. Selon d’autres recherches effectuées auprès de mères adolescentes, les résultats démontrent que l’arrivée de l’enfant dans un milieu où la mère est adolescente est souvent affectée par différents facteurs de risque qui auront un impact sur le plan biologique, psychologique et social de l’enfant (Brooks-Gunn & Furstenberg, 1986; Lamb, 1988). Les enfants de mères adolescentes sont plus à risque de vivre de la négligence que les enfants de mères plus âgées pour différentes raisons (Brown, Cohen, Johnson, & Salzinger, 1998; Lounds, Borkowski, & Whitman, 2006). Entre autres, les mères adolescentes sont plus à risque de faire face à des difficultés d’adaptation personnelles en lien avec des problèmes de santé mentale (dépression, anxiété, syndrome de stress post-traumatique, trouble de personnalité, abus de substance) (Bailey, Moran, & Pederson, 2007). Souvent, elles sont issues de milieux caractérisés par l’isolement, la pauvreté, le décrochage scolaire et une précarité financière. Elles vivent plus de ruptures amoureuses et sont la plupart du temps monoparentales (Spieker & Bensley, 1994; Tarabulsy et al., 2010).

Un autre facteur de risque qui est associé à la maltraitance est la présence de mauvais traitements dans l’enfance du parent. Cependant, ce ne sont pas tous les parents qui ont vécu des traumatismes durant l’enfance qui maltraitent leur enfant. Les caractéristiques des mères qui brisent le cycle de la maltraitance incluent le fait d’être mariées à un homme plus chaleureux et plus supportant envers elles et avoir une relation de couple plus saine et harmonieuse (Egeland, Jacobitz, & Papatola, 1987). Ces caractéristiques aident grandement ces mères à assumer leur rôle parental de façon plus positive (Quinton, Rutter, & Liddle, 1984). Les études relatent également que les parents ayant eu une histoire de maltraitance pendant leur enfance et qui ne maltraitent pas leurs enfants révèlent avoir vécu une expérience positive avec l’un de leurs parents dans leur enfance et mentionnent avoir davantage de soutien social comme parent (Egeland et al., 1987; Hunter & Kilstrom, 1979). Ils sont également plus en mesure de vivre leur colère ou de l’exprimer en lien avec leur vécu pendant leur enfance et sont davantage capables de donner des détails cohérents de leurs expériences d’abus ou de maltraitance.

La théorie de l’attachement

La théorie de l’attachement développée par John Bowlby et Mary Ainsworth a fait l’objet de plusieurs recherches au cours des dernières décennies. Nous pouvons même dire que ce modèle est devenu un modèle essentiel au niveau du développement de l’enfant et au niveau du développement à l’âge adulte. C’est entre autres une théorie qui rend bien compte du rôle de la famille au niveau de l’adaptation psychosociale de l’enfant et c’est à l’intérieur de la relation d’attachement que l’enfant fera ses premiers apprentissages que ce soit de nature affective, sociale ou cognitive. Selon la théorie de l’attachement, le terme « attachement» a une signification particulière (Bowlby, 1982). On ne parle pas ici d’amour ou d’affection entre deux personnes. L’attachement qu’un enfant développe envers l’adulte qui en prend soin est un lien basé sur le besoin de sécurité et de protection. Dans ce sens, il fait appel à la survie de l’espèce, puisqu’ instinctivement, l’enfant s’ attachera à son donneur de soin pour assurer sa survie. Donc, en situation de stress, le système d’attachement chez l’enfant est activé et ce dernier tentera de rechercher la proximité de sa figure d’attachement afin que celle-ci élimine la source de stress et lui offre protection et réconfort.

Une fois le système d’attachement désactivé, l’enfant pourra être disponible pour explorer son environnement. Il s’ agit alors que la figure d’attachement devienne une base de sécurité permettant le développement d’un équilibre entre l’exploration autonome et dépendance. Cette théorie propose l’existence de trois systèmes : le système d’attachement, le système exploratoire et le système du caregiving. Comme mentionné précédemment, le système d’attachement vise le rapprochement physique de l’enfant avec sa figure d’attachement en cas de danger ou de détresse. Les éléments déclencheurs responsables d’activer ou non ce système chez l’ enfant se divisent en deux classes: les facteurs internes (ex.: fatigue, douleur) ou les facteurs externes (ex. : menace provenant de l’environnement). Ce qui permet de désactiver le système est la proximité d’avec la figure d’attachement. Lorsque le système d’attachement n’est pas activé, le système d’exploration est activé ce qui mène l’enfant à un sentiment de maitrise et invite à la curiosité puisqu’un bébé est naturellement attiré par la nouveauté. Cette curiosité permettra à l’enfant d’explorer son environnement et de faire des apprentissages.

Le système de caregiving du parent est organisé par un système de représentation, les modèles internes opérants (MOI) de caregiving (George & Solomon, 1996). Il s’ agit de la capacité maternelle à lire et comprendre les signaux de l’enfant et d’y répondre de façon efficace. Selon Bowlby (1982), le type d’attachement que l’enfant développe avec son parent est étroitement lié à la sensibilité de ce dernier. La sensibilité fait appel à la capacité du donneur de soins de détecter et interpréter correctement les besoins de l’enfant et d’y répondre adéquatement, et cela, dans un délai raisonnable. Ce sera à travers les interactions quotidiennes avec son parent que l’enfant développera un lien d’ attachement. Plusieurs études montrent que la sensibilité maternelle pendant les premières années de vie est le facteur prédictif le plus important de la sécurité d’attachement (Atkinson et al., 2000; Lyons-Ruth & Jacobitz, 2008; Weinfield, Sroufe, Egeland, & Carlson, 2008). Les stratégies d’attachement développées par l ‘enfant seront donc adaptées aux réponses de sa figure d’attachement et ainsi, permettront à l’enfant de gérer ses affects. Si le parent tient compte des besoins de son enfant et que ce dernier est rapidement pris en considération, l’enfant se sentira protégé et en sécurité. Par contre, si le parent ne répond pas aux besoins de l’enfant et que ce dernier est souvent soumis à des frustrations, il sera davantage anxieux, car il craindra pour sa sécurité. Selon la théorie d’attachement, les parents seraient donc une base de sécurité tout au long de l’enfance et de l’adolescence et les modèles internes que l’enfant élabore à partir de son histoire d’attachement avec ses parents, influenceront la manière dont il percevra les différentes situations sociales et aussi les attentes qu’il aura envers son entourage (Bowlby, 1982; Bretherton, 1985).

Types d’attachement

Les différences individuelles au niveau de la qualité de l’attachement sont divisées en deux grandes catégories: les relations d’attachement sécurisantes et les relations d’attachement insécurisantes (Ainsworth, Blehar, Waters, & Wall, 1978). Avoir une sécurité d’attachement ne veut pas dire que l’enfant ne ressent jamais de peurs ou d’appréhension, car la peur et l’anxiété sont des réactions normales et adaptatives chez l’être humain. La sécurité de l’attachement indique plutôt que l’enfant peut compter sur son parent comme source disponible de réconfort et de protection si le besoin se fait sentir. Un enfant dont la mère est sensible et réceptive envers lui recherchera sa présence lorsqu’il sera bouleversé et il sera calmé par son contact. Si l’enfant a vécu une relation sécurisante avec ses parents, il se percevra comme un individu compétent et il aura une représentation des autres comme étant des personnes fiables et sur qui il peut compter (Bretherton, 1985; Ziv, 2005). La qualité d’attachement mère-enfant favorise donc le développement de relations sociales plus harmonieuses, une meilleure considération par les pairs et moins de conflits avec eux (Berlin, Zeanah, & Lieberman, 2008). Par contre, cette confiance dans le monde qui l’entoure n’est pas installée chez l’enfant qui a développé une relation insécurisante avec sa figure d’attachement puisque dans son histoire avec la personne qui en prend soin, celle-ci ne s’est pas montrée disponible émotionnellement ou l’a fait de façon très irrégulière. Donc, l’enfant apprendra à ne pas rechercher le contact de son parent lorsqu’il sera bouleversé ou il recherchera du réconfort, mais de façon ambivalente. Cette relation d’attachement insécurisante entrainera des distorsions dans les représentations des buts et des motivations de soi et des autres chez cet enfant, par exemple il pourra se percevoir comme une personne qui ne mérite pas l’ attention et le respect des autres et pourrait même voir les autres comme rejetant ou menaçant.

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Table des matières

Sommaire
Remerciements
Introduction
Contexte théorique
Maltraitance
Caractéristiques environnementales de la maltraitance
Caractéristiques des parents maltraitants
La théorie de l’attachement
Types d’attachement
Conséquences de l’attachement sur l’adaptation ultérieure
Facteurs associés à l’attachement désorganisé
Programmes d’ intervention basés sur les principes de l’attachement
o bj ectifs de l’essai
Méthode
Participants
Procédure
Mesures
Données sociodémographiques (mesurées au pré-test)
Sensibilité maternelle (mesurée au pré-test et au post-test)
Attachement de l’ enfant (mesuré au pré-test et au post-test)
État d’ esprit de la mère en regard de l’attachement (mesuré au pré-test)
Traumatismes antérieurs de la mère (évalués au pré-test)
Santé mentale de la mère (évaluée au pré-test)
Soutien social de la mère (mesuré au pré-test)
Résultats
Description de la dyade A
Données sociodémographiques
Soutien social
Santé mentale de la mère
État d’esprit de la mère face à ses figures d’attachement
Traumatismes antérieurs
Description de la dyade B
Données sociodémographiques
Soutien social
Santé mentale de la mère
État d’esprit face aux figures d’attachement
Traumatismes antérieurs
Autres expériences pertinentes
Discussion
F orees et limites
Conclusion
Références

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