Épilepsie en hospitalisation

L’épilepsie est une affection chronique d’étiologie et de pronostic variés caractérisée par la répétition chez un même sujet de crises épileptiques spontanées. Ces crises sont des manifestations d’une décharge excessive hyper synchrone, et auto entretenue d’une population plus ou moins étendue de neurones corticaux. Maladie ubiquitaire, elle touche environ 50 millions de personnes dans le monde dont 80% dans les pays en voie de développement (PED) [1]. Les résultats de différentes enquêtes épidémiologiques à propos de sa prévalence et de son taux d’incidence ont révélé de nombreuses divergences suivant que l’enquête avait été menée dans un pays développé ou dans un pays en voie de développement. On estime que la prévalence de l’épilepsie dans la plupart des pays industrialisés est de 4 à 8‰. Elle tourne autour de 15‰ en Afrique sub saharienne avec beaucoup de différence en fonction des pays et à l’intérieur d’un même Pays : elle reste globalement élevée avec des extrêmes allant de 5,3 à 74‰ selon les enquêtes réalisées par la méthode de Référence (Porte à Porte) [4]. Dans les pays tropicaux les étiologies sont dominées par les causes évitables notamment les Infections du système nerveux central (parasitaires, bactériennes et virales), les traumatismes crâniens, l’absence de surveillance des Grossesses et des accouchements [5,6]. Selon l’OMS, 70% des enfants et adultes chez qui le diagnostic d’épilepsie venait d’être retenu pouvaient être traités avec succès (maîtrise complète des crises pendant plusieurs années) au moyen des antiépileptiques. Après 2 à 5 ans de traitement sans crise, les médicaments peuvent être supprimés chez environ 70% des enfants et 60% des adultes sans risque de rechute. En Afrique, environ 9 personnes sur 10 souffrant d’épilepsie ne sont pas traitées [1]. Dans les zones tropicales en générale et au Mali en particulier l’Epilepsie constitue un problème important de santé publique de part sa fréquence et  ses conséquences médicales, socioculturelles et économiques pour les patients épileptiques, leur entourage et la société. Les difficultés de sa prise en charge sont liées d’une part au contexte socioculturel générateur de préjugés et de croyances irrationnelles faisant de l’épilepsie une maladie surnaturelle et sacrée et d’autre part au faible niveau économique, à l’insuffisance de la disponibilité des médicaments antiépileptiques, l’insuffisance d’infrastructures sanitaires, de moyens diagnostiques et de personnels qualifiés en épileptologie [7-10]. Au Service de Neurologie du CHU Point’’ G’’ si l’Epilepsie constitue un motif fréquent de consultation, les hospitalisations sont dominées par les accidents vasculaires cérébraux, les Myélopathies et les neuropathies périphériques. Cependant certains patients épileptiques sont admis en Hospitalisation pour différents motifs posant des problèmes diagnostiques et thérapeutiques.

Généralités

Définitions 

Selon la commission épidémiologique de L’ILAE (International League Against Epilepsy) de 1993 [https://www.rapport-gratuit.com/] :

-La crise épileptique est une manifestation clinique résultant de décharges anormales et excessives d’un ensemble de neurones cérébraux. Elle se caractérise par des phénomènes anormaux soudains à type d’altération de la conscience, d’événements moteurs, sensitifs ou psychiques perçus par le patient ou non.
-Epilepsie: récurrence des crises épileptiques (deux ou plus) non déclenchées par des causes immédiatement identifiables. Plusieurs crises survenant en l’espace de 24 heures sont à considérer comme un épisode unique, ainsi que les épisodes d’état de mal épileptique. Un individu n’ayant présenté que des convulsions fébriles et des convulsions néonatales est exclu de cette catégorie. Une épilepsie est dite active : lorsqu’il existe au moins une crise dans les cinq années précédant l’examen, qu’il y ait ou non prise de médicament antiépileptique (MAE).

En 2005 de nouvelles définitions ont été proposées par la Ligue Internationale contre l’Epilepsie [12] : Une crise épileptique est la survenue transitoire de signes et/ou symptômes dus à une activité neuronale anormale excessive ou synchrone dans le cerveau. L’épilepsie est une atteinte cérébrale caractérisée par une prédisposition persistante à la production de crises épileptiques, et par les conséquences neurobiologiques, cognitives, psychologiques et sociales de cet état. La définition de l’épilepsie nécessite la survenue d’au moins une crise épileptique.

Etat de Mal épileptique (EME) : L’EME est défini de façon générale par des crises continues ou la succession des crises sans amélioration de la conscience sur une période de 30 minutes.

Gastaut définissait l’EME ( Status épileticus) comme << un État caractérisé par une crise épileptique qui persiste suffisamment longtemps ou qui se répète à des intervalles suffisamment brefs pour créer une condition épileptique fixe et durable>> [14]. Du fait de sa gravité notamment dans les formes convulsives, d’autres définitions ont vu le jour concernant la durée des crises. Cette durée reste variable entre 5 [13,15], 10 [16] et 30 [13] minutes. En ce qui concerne les crises sérielles, au moins deux crises s’accompagnant d’une perturbation intercritique de la conscience ou de signes neurologiques focaux sont requises. Selon Pièrre Thomas l’expression « crises subintrantes » (crises qui empiètent les unes sur les autres et dont la suivante commence avant que la précédente ne soit complètement terminée) est en pratique synonyme d’EME et l’expression « crises sérielles » traduit des crises successives avec retour à un état de vigilance normal entre ces dernières. En pratique, la répétition de ces crises annonce souvent la constitution de l’EME proprement dit [17].

Epidémiologie 

L’épidémiologie de l’épilepsie dans les pays en développement (PED) a été récemment revue par plusieurs auteurs. Ces travaux montrent une certaine hétérogénéité dans la distribution de la fréquence de cette maladie.

Prévalence : La prévalence représente le nombre de cas (anciens et nouveaux) d’une maladie dans une population donnée, à un moment donné. C’est le rapport de ce nombre, sur la taille de la population à un moment donné. Par comparaison à la prévalence moyenne de l’épilepsie active estimée en Europe à 5,4‰ [18] et à 5 à 10‰ en Amérique du nord [19], seule l’Asie du Sud-Est se rapprocherait des pays développés avec 6,0‰ [20], prévalence la plus basse parmi les PED. A l’inverse l’Afrique sub-Saharienne et l’Amérique Latine ont des prévalences médianes élevées avec respectivement 15‰ et 17,8‰ [5,21]. Au Mali les enquêtes épidémiologiques montrent une variation du taux de la Prévalence entre les milieux Urbain et Rural en faveur de ce dernier avec respectivement 11,3‰ [22] et 13,35 à 15,6‰ [23,24]. La Prévalence hospitalière reste également très variable selon les milieux d’étude et les critères d’inclusions : Dans leurs thèses, Coulibaly Y et Hermes JA ont retrouvé respectivement 0,6‰ au Service de Pédiatrie du CHU Gabriel Touré [25] et 27,44‰ au service de Neurologie du CHU Point ‘’G’’.

Incidence C’est le nombre de nouveaux cas d’une maladie survenant dans une population donnée durant une période donnée. Le taux d’incidence est le rapport de ce nombre sur la taille de la population durant cette période. L’incidence de l’épilepsie, standardisée sur âge, varie de 24 à 53 pour 100 000 personne-années dans les pays développés. Les résultats en Asie, comme pour les prévalences, restent semblables à ceux de l’Europe, variant de 28,8 à 49,3 pour 100 000 personne-années [20]. Par contre, en Afrique subsaharienne et en Amérique Latine les taux d’incidence sont 2 à 3 fois plus élevés et peuvent atteindre 190 pour 100000 personne-années dans certaines zones africaines [5,21]. Ces fréquences élevées de l’épilepsie dans les PED sont attribuées en grande partie aux épilepsies symptomatiques, notamment les traumatismes crâniens, les maladies infectieuses et en particulier les parasitoses à tropisme neurologique que l’on ne retrouve quasiment pas dans les pays industrialisés. La neurocysticercose, par exemple, est une maladie fréquemment associée à l’épilepsie [26-28]. Des travaux récents montrent que le paludisme cérébral est un facteur de risque de l’épilepsie séquellaire en Afrique subsaharienne [29-30]. Les convulsions fébriles peuvent également être une cause indirecte d’épilepsie [24]. Les insuffisances ou le manque d’une prise en charge chez les femmes enceintes apanage des PED (carences sanitaires aux niveaux prénatal, périnatal et postnatal) constituent également un facteur important.

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Table des matières

I-Introduction
II-Généralités
1-Définitions
2-Epidémiologie
3-Physiopathologie
4-Clinique
5-Examens Complémentaires
6-Etiologies
7-Traitement
III-Notre Etude
1) Objectifs
2) Méthodologie
3) Résultats
4) Commentaires et Discussion
5) Conclusion
6) Recommandations
7) Références
Annexes

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