Epidémiologie du paludisme au Togo

Le paludisme est la maladie parasitaire la plus importante au monde. Entre 350 et 500 millions de cas de paludisme clinique sont recensés chaque année et environs un million de décès sont imputables à cette maladie. Il est endémique dans 107 pays et territoires des régions tropicales et subtropicales, et l’Afrique Subsaharienne est la plus durement touchée. Plus de 80% des personnes décédées soit 800 000 chaque année sont les enfants d’Afrique de moins de 5 ans [25]. Face à ce problème de santé publique dramatique, les pays concernés élaborent des plans stratégiques pour la prévention, la lutte contre les vecteurs et la prise en charge des malades. Mais dans une situation économique difficile, les stratégies de lutte antivectorielle sont limitées à des moyens de protection individuelle comme l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticides (MIIs) et les aspersions intradomiciliaires d’insecticide. Les moustiquaires imprégnées d’insecticides constituent de nos jours l’outil majeur de prévention du paludisme au niveau communautaire. Elles sont imprégnées de Pyrétrinoïdes, les seuls insecticides recommandés à cet effet en raison de la rapidité de leur action, de leur effet excito-répulsif, de la faible dose d’utilisation mais surtout pour la bonne tolérance par l’homme [31]. Si cet outil permet de protéger les populations vulnérables (enfants de moins de 5 ans et femmes enceintes), son utilisation à grande échelle reste aujourd’hui confrontée au problème de la résistance des vecteurs aux insecticides [6]. En Afrique, plusieurs études ont mis en évidence l’existence de résistances des vecteurs aux Pyréthrinoïdes [4, 12, 13, 14, 27].

Au Togo, le paludisme est au premier rang des pathologies parasitaires rencontrées tant sur le plan de la morbidité que de l’hospitalisation des malades. Le nombre de cas recensés dans les formations sanitaires varie entre 350.000 et 450.000 par an [18]. En 2009, la morbidité constitue 48 % des consultations externes et 28 % des hospitalisations dans les formations sanitaires publiques, avec une durée moyenne de 5 jours. Le taux de mortalité hospitalière proportionnelle du paludisme est de 19 % et une létalité moyenne de 5 %. Les enfants de 0 – 5 ans sont les plus touchés et représentent 48% des cas enregistrés tout âge confondu [19]. Le Togo a donc axé son programme de lutte contre le paludisme sur deux stratégies que sont la prise en charge clinique (utilisation des Combinaisons Thérapeutiques à base d’Artémisinine : CTA) et la prévention (Traitement Préventif Intermittent chez la femme enceinte (TPI) couplée à l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action). En effet, un programme de dotation des foyers en moustiquaires imprégnées d’insecticides (MIIs) a été exécuté avec un succès certain grâce au Fond Mondial et l’aide des Organisations Non Gouvernementales (ONGs). Le taux de couverture est de 77% chez les enfants de moins de 5 ans et de 65 % chez les femmes enceintes [20]. Malgré ce succès, les taux de morbidité et de mortalité ne cessent d’augmenter et cette situation peut être expliquée par le développement de la résistance chez les Anophèles qui compromet le succès des divers programmes mis en place pour la lutte antipaludique. Ainsi cette résistance a été signalée en 2005, 2008 et en 2009 [9, 17,19]. Il est donc important d’évaluer en plus de l’efficacité des MILDs, celle des autres moyens de lutte en utilisation au Togo dans les conditions actuelles.

SITUATION DU PALUDISME AU TOGO 

Présentation du Togo 

Situé en Afrique de l’Ouest, sur la côte du Golfe de Guinée, le Togo est limitée au Nord par le Burkina Faso, au Sud par l’Océan Atlantique, à l’Est par le Bénin et à l’Ouest par le Ghana. Il couvre une superficie de 56785 km². Deux climats prévalent au Togo : un de type équatorial dans la moitié Sud avec deux saisons pluvieuses et deux saisons sèches ; un autre de type tropical humide, occupe la moitié nord et se caractérise par une seule saison pluvieuse une seule saison sèche. Sur le plan démographique, la population est estimée à 5 960 000 habitants en 2009 avec une croissance démographique annuelle de 2,6%. Le pays compte environ 51% de femmes contre 49% d’hommes avec environ 20% d’enfants de moins 5 ans et près de la moitié de la population a moins de 15 ans.

Au plan économique, le Togo fait parti des pays pauvres très endettés. La majorité de la population (70%) vit de l’agriculture. Son économie dépend donc essentiellement du secteur primaire mais aussi des services. Sur le plan administratif, le Togo est organisé en 5 régions économiques subdivisées en 35 préfectures et 01 sous préfectures en 2009. Sur le plan sanitaire, le Togo compte six (6) régions et 35 districts sanitaires dont la ville de Lomé (Capitale du Togo) constitue une région sanitaire avec cinq (5) districts [19]. La langue officielle du Togo est le français tandis que les principales langues parlées sont l’Ewé, le Kabiye, le Mina. Les Religions pratiquées sont : Animisme (50%), Christianisme (35%), et Islam (15%).

Epidémiologie du paludisme au Togo 

Le paludisme est holoendémique et stable car sa transmission dure presque toute l’année. Il sévit de la même façon sur toute l’étendue du territoire avec une recrudescence en période de pluie.

Les vecteurs du paludisme au Togo 

Au Togo, les études menées ont montré l’existence de quatre espèces d’Anophèles, vectrices potentielles de paludisme ; il s’agit de trois espèces jumelles du complexe Anopheles gambiae et tout récemment en 2009 d’Anopheles funestus [19]. Les espèces du complexe Anopheles gambiae sont Anopheles gambiae s.s, Anopheles arabiensis et Anopheles melas [1]. Ces trois espèces ont été déjà signalées dans des études antérieures [3].

Historique de la lutte antivectorielle au Togo 

Dans son acceptation la plus large, la Lutte Antivectorielle (LAV) comprend la lutte et la protection contre les arthropodes hématophages (insectes et acariens), vecteurs d’agents pathogènes à l’homme et les vertébrés, et leur surveillance. Elle inclut la lutte contre les insectes nuisants quand ces derniers sont des vecteurs potentiels ou lorsque la nuisance est un problème de santé publique ou vétérinaire [15]. Les méthodes de lutte antivectorielle peuvent être classées en trois catégories. Ainsi, on distingue des méthodes permettant de réduire le contact homme-vecteur, de réduire la densité du vecteur et enfin d’accroître la mortalité du vecteur adulte. Quelques années après la découverte du DDT, l’administration coloniale du Togo a eu l’idée de mener une lutte contre les moustiques dans la ville de Lomé. Cette idée se concrétisa par la création du « Service de Lutte Antipaludéenne » en 1952 qui deviendra plus tard « Service National du Paludisme ». Cette structure a eu à abriter le centre de formation de l’OMS et le projet pilote d’éradication du paludisme dans la zone ouest – africaine. Dans les années 60, le Service de Lutte Antipaludéenne sera dénommé « Service National du Paludisme » (SNP) et sera intégré aux services de santé de base avec le recrutement et la formation des « agents itinérants » ayant pour fonction la prise en charge du traitement des cas et la prophylaxie de masse à domicile et l’établissement des cartes de répartition des vecteurs.

Dans les années 70, les travaux de dragage des lagunes de Lomé et d’Aného ont été les activités de grande envergure qui ont beaucoup contribué à la réduction de la nuisance culicidienne. Des études entomologiques en 1975 et 1976 ont permis d’établir la carte de répartition des vecteurs selon les strates écologiques [18]. De nos jours, après l’adoption de la stratégie mondiale visant le contrôle de la maladie, les stratégies de prise en charge correcte des cas, de prévention y compris la chimioprophylaxie chez la femme enceinte et l’utilisation de la moustiquaire imprégnée et autres matériaux traités aux insecticides ont fait l’objet de directives nationales en application dans notre pays.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Situation du paludisme au Togo
1. Brève présentation du Togo
2. Epidémiologie du paludisme au Togo
2.1. Les vecteurs du paludisme au Togo
2.2. Historique de la lutte au Togo
2.3. Situation actuelle de la lutte contre le Paludisme
2.3.1. Prise en charge clinique
2.3.2. La prévention
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
I-Cadre de l’étude
II- Matériels
1. Matériel biologique
2. Matériel technique
III-Méthodes
1. Récolte des stades préimaginaux
2. Tests de sensibilité (test en tube OMS)
2.1. Réalisation du test
2.2. Conservation des moustiques testés
3. Test d’efficacité des moustiquaires (test en cône)
3.1. Caractéristique des moustiquaires utilisées
3.2. Lavage des moustiquaires
3.3. Réalisation du test
4. Test d’efficacité par pulvérisation avec les aérosols et par fumigène avec les spirales antimoustiques
5. Analyse des résultats
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
I-RESULTATS
1. Test de sensibilité
2.Caractérisation spécifique des espèces et des mécanismes de résistance aux insecticides
3. Test d’efficacité
4. Test d’efficacité par pulvérisation avec les aérosols et par fumigène avec les spirales antimoustiques
4.1. Tests d’efficacité par pulvérisation avec les aérosols
4.2. Test d’efficacité par fumigène avec les spirales antimoustiques
II- DISCUSSION
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE

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