Epidémiologie du lymphome félin

Epidémiologie du lymphome félin

Epidémiologie du lymphome félin

Le lymphome, aussi appelé lymphosarcome, est une des tumeurs malignes les plus couramment rencontrées dans l’espèce féline [2]. L’incidence du lymphome est estimée à 200 pour 100 000 chats à risque [28, 64, 65]. Les lymphomes représentent 90% des tumeurs hématopoïétiques chez le chat, constituant elles-mêmes 30% à 50% de l’ensemble des tumeurs félines selon les auteurs [16, 23]. L’espèce féline représente le plus grand risque de développement de lymphomes [2]. Le lymphome est caractérisé par une prolifération maligne de cellules lymphoïdes pouvant atteindre n’importe quel organe présentant en son sein des tissus lymphoïdes [62]. En fonction du lieu primitif où se produit la multiplication des cellules tumorales, il est possible de distinguer 4 types différents de lymphomes chez le chat : le lymphome multicentrique ou lymphome ganglionnaire, le lymphome digestif ou alimentaire, le lymphome médiastinal et les lymphomes extra-nodaux (ou extra-ganglionnaires). La forme uvéale du lymphome occupe un positionnement indécis dans la bibliographie [16, 28, 65].

Comme cela va être développé, et à la différence du chien, le chat développe plus fréquemment des formes viscérales localisées (rein, tube digestif, noeuds lymphatiques mésentériques, noeuds lymphatiques médiastinaux), se traduisant cliniquement par des organomégalies, tandis que la forme multicentrique est plus rare. Néanmoins la fréquence des différents types de lymphome varie en fonction des études et des pays [16, 23, 28, 35]. Le lymphome peut se manifester chez les chats quel que soit leur sexe, [26, 65] bien que les femelles entières semblent être moins à risque selon certains auteurs [5]. De même, il ne semble pas qu’il y ait de prédisposition raciale, bien que les races orientales semblent être plus à risque d’après certaines études [35, 22]. Enfin, les chats de tous âges peuvent être atteints, comme en témoigne une étude indiquant que l’âge auquel était effectué le diagnostic montrait une grande diversité, entre 2 mois et 18 ans [35]. Le lymphome est considéré comme une tumeur maligne associée à un pronostic réservé, et, sans traitement, la moyenne de survie chez les chats atteints est de 6 à 8 semaines. Cependant, dans certains cas particuliers, et sous certaines conditions thérapeutiques (chimiothérapie) des rémissions plus ou moins longues sont observées [46, 64].

Classification anatomique et clinique du lymphome

La forme multicentrique du lymphome est minoritaire chez le chat. Elle représente 19% des cas selon une étude rétrospective sur 145 cas de chats atteints de lymphome [63]. Elle peut se localiser aux noeuds lymphatiques sous-cutanés, à la rate, au foie et aux reins, dans un seul de ces sites ou en association [26]. Environ un tiers des lymphomes multicentriques chez le chat sont des tumeurs à cellules T [63]. Avec la progression de la tumeur, une infiltration par des cellules malignes de la moelle osseuse ainsi qu’une hépatosplénomégalie peuvent être rencontrées [64]. Le pronostic de ce type de lymphome est sombre [46]. La forme digestive abdominale du lymphome, aussi appelée forme alimentaire, implique le tractus gastro-intestinal, de l’estomac au côlon, et les noeuds lymphatiques mésentériques. Cette forme représente 34 à 53% des cas selon les études [35, 63], et la plupart des lymphomes de ce type (entre deux tiers et trois quarts) sont des tumeurs à cellules B, provenant de lymphocytes B de la lamina propria [22, 63]. Les chats atteints par cette forme de lymphome présentent le plus souvent des masses abdominales palpables [28].

La forme médiastinale du lymphome représente 4 à 21% des cas selon les études [63, 28, 22]. La tumeur provient des lymphocytes T du thymus. La tumeur peut évoluer longuement avant que le chat ne manifeste des signes cliniques [26]. Dans ce cas, les chats infectés par le FeLV présentent le plus mauvais pronostic [33, 63]. Les formes extra-nodales de lymphome félin représentent 13 à 21% des cas selon les études, toutes localisations confondues [35, 63]. Peuvent être atteints la peau (lymphome T épithéliotrope), le système nerveux central (cerveau et moelle épinière), les vertèbres, l’orbite et la région péri-oculaire, les yeux, les cavités nasales et les poumons. Ainsi, dans les ouvrages Small Animal Clinical Oncology et Small Animal Oncology, la forme uvéale du lymphome est considérée comme une forme extra-nodale par VAIL et YOUNG [64] ainsi que par MORRIS et DOBSON [46], se traduisant le plus souvent par des signes peu spécifiques d’uvéite antérieure [7].

Néanmoins cela implique que la forme uvéale de lymphome est une forme primaire. Or la plupart des publications spécialisées en ophtalmologie vétérinaire [7, 8, 11, 20, 41, 58] considèrent la forme uvéale du lymphome comme un envahissement secondaire, voire une métastase, à partir d’un site primitif différent. Concernant ce site primitif, aucune étude à ce jour ne l’a décrit, mais des publications indiquent que l’envahissement lymphomateux de l’uvée est plus fréquemment rencontré en cas de lymphome digestif ou multicentrique [8, 11, 14, 34, 47]. Il n’est toutefois pas indiqué si l’infiltration uvéale peut être associée à une forme médiastinale ou extra-nodale.

En plus de la classification établie précédemment en fonction de la forme anatomique rencontrée, le lymphome peut aussi être classé en fonction de son stade d’évolution. Ainsi 5 stades cliniques du lymphome félin sont décrits et détaillés en Figure 1. Conformément à la description selon laquelle la forme uvéale du lymphome correspond à une tumeur secondaire, l’atteinte intra-oculaire implique d’emblée de faire appartenir le lymphome à un stade relativement avancé de la maladie, III, IV ou V puisque la forme uvéale est considérée comme une métastase à partir de sites primitifs différents [58]. Ainsi il est communément admis que l’atteinte uvéale peut être considérée comme un facteur pronostic péjoratif en cas de lymphome. Chez le chat, ce mauvais facteur pronostic n’est pas détaillé dans la littérature. Chez le chien, où la forme uvéale du lymphome correspond, dans les descriptions réalisées jusqu’alors, à une forme secondaire, l’atteinte intraoculaire est clairement associée à une forme péjorative [41].

TRAITEMENT DES LYMPHOMES CHEZ LE CHAT

La chirurgie ne fait pas partie de l’arsenal thérapeutique classique en cas de lymphome. En effet, le lymphome est une tumeur très chimiosensible. Le traitement chirurgical n’est pas considéré comme curatif. Il n’est indiqué que lorsqu’une masse unique est présente et peut être retirée, ce qui est très rarement le cas [46]. Elle peut aussi être indiquée à des fins diagnostiques (laparotomie et entérectomie dans le diagnostic d’un lymphome digestif), ou pour éviter certaines complications, notamment en cas de risque de perforation intestinale. Enfin, l’énucléation en cas de lymphome intra-oculaire est de la même façon considérée à l’heure actuelle comme un traitement palliatif permettant de soulager un animal dont l’oeil est douloureux en raison de complications telles qu’un glaucome [41]. Mais même dans cette forme oculaire, l’énucléation n’est pas considérée comme faisant partie intégrante du traitement.

Bien souvent, il n’existe donc pas d’indication curative ou thérapeutique à la chirurgie, sauf dans de rares exceptions. Le lymphome est une tumeur potentiellement très chimiosensible ; ainsi son traitement fait appel à l’utilisation de différentes molécules de chimiothérapie, seules ou en association le plus fréquemment. Les objectifs de la chimiothérapie dans la plupart des cas de lymphome consistent à induire une rémission, procéder à un traitement de maintenance une fois la rémission obtenue, et intensifier le traitement si la rémission est incomplète. La réponse au traitement est évaluée par la surveillance de la taille des noeuds lymphatiques ou par la réduction visible ou mesurable de la masse tumorale. Néanmoins, les protocoles de chimiothérapie utilisés à l’heure actuelle n’étant pas dénués d’effets secondaires, un suivi clinique et paraclinique est indispensable. Ce dernier inclus une numération et formule sanguine et un examen biochimique en fonction des effets potentiellement toxiques des molécules utilisées [46].

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS SUR LE LYMPHOME FÉLIN ET LA PLACE DE LA FORME INTRAOCULAIRE
RAPPELS SUR LE LYMPHOME FÉLIN ET LA PLACE DE LA FORME INTRA-OCULAIRE
EPIDEMIOLOGIE, ETIOLOGIE ET CLASSIFICATION
Epidémiologie du lymphome félin
Etiologie
a) Virus de la leucose féline (FeLV
b) Virus de l’immunodéficience féline (FIV)
Classification anatomique et clinique du lymphome
ÉLÉMENTS DE DIAGNOSTIC
Diagnostic clinique
Diagnostic cytologique
Diagnostic histologique
Immunophénotypage
Technique PCR
TRAITEMENT DES LYMPHOMES CHEZ LE CHAT
CARACTÉRISTIQUES ÉPIDEMIOLOGIQUES, CLINIQUES ET PATHOLOGIQUES DU
LYMPHOME UVÉAL
IMPORTANCE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
ÉLÉMENTS DE PATHOGÉNIE CONNUS
DESCRIPTIONS CLINIQUES
Localisation
Aspects cliniques de l’uvée
Atteintes secondaires des autres segments de l’oeil
a) La cornée et la sclère
b) Le vitré
c) Les anomalies du cristallin
d) Le glaucome
e) La papille
DIAGNOSTIC DU LYMPHOME UVÉAL
Diagnostic clinique
Paracentèse de la chambre antérieure
Technique PCR
Diagnostic histologique
a) Morphologie des lésions
b) Immunophénotype
TRAITEMENT ET PRONOSTIC
Traitement
Pronostic
DEUXIÈME PARTIE : Étude rétrospective de 8 cas de lymphome uvéal félin observés à l’École Nationale vétérinaire d’Alfort (ENVA) de 2005 à 2012
MATÉRIEL ET MÉTHODE
ANIMAUX
Critères d’inclusion
Recherche des cas
EXAMENS CLINIQUES
Examen ophtalmique
Examen clinique général
EXAMENS PARACLINIQUES
Bilan d’extension
a) Analyses de sang
b) Examens d’imagerie
Prélèvements oculaires
a) Examen cytologique d’un échantillon d’humeur aqueuse
b) Examen histologique sur pièce d’exérèse après énucléation
Suivi clinique et ou téléphonique
POPULATION DE L’ETUDE
CARACTÉRISTIQUES ÉPIDÉMIOLOGIQUES DE LA POPULATION DE L’ÉTUDE
EXAMENS CLINIQUES
Commémoratifs et motif de consultation
Résultats de l’examen ophtalmique
Résultats de l’examen clinique général
Résultats des examens paracliniques
DIAGNOSTIC
Paracentèse et examen cytologique d’un échantillon d’humeur aqueuse
Histologie
TRAITEMENT ET ÉVOLUTION
Chimiothérapie
Énucléation
Évolution
a) Suivi clinique à moyen et long terme
b) Suivi ophtalmique
III. DISCUSSION
EPIDEMIOLOGIE
PRESENTATION CLINIQUE DU LYMPHOME OCULAIRE
DIAGNOSTIC : EXAMEN CYTOLOGIQUE
TRAITEMENT
PRONOSTIC
LIMITES
Diagnostic
Echantillon
Caractéristiques de l’étude
Conclusion
Bibliographie
Annexe : Présentation clinique lors de la première consultation à l’ENVA

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