GENERALITES SUR LA SYPHILIS ET LES MALADIES CONNEXES

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Syphilis latente

Au-delà de la 2ème année, la syphilis devient cliniquement asymptomatique et perd en général la contagiosité. A ce stade, le seul diagnostic est sérologique. Cette latence peut durer plusieurs années, voire même le reste de l’existence du sujet.

Syphilis tardive

Les accidents tertiaires apparaissent cinq, dix, vingt ans après les accidents primaires. Les lésions sont de divers types :
™ Lésions tégumentaires : gommes cutanées, sous cutanées
™ Lésions muqueuses : au niveau de la bouche, du palais, du pharynx de la cloison nasale. Elles peuvent aboutir à des mutilations
™ Lésions viscérales : sténose coronarienne, anévrisme de l’aorte.
™ Lésions osseuses

Syphilis congénitale

Longtemps considérée comme une maladie héréditaire, les études de plus en plus récentes ont montré que la syphilis congénitale est la conséquence du passage transplacentaire de T. pallidum. Le risque de contagion qui débuterait dès la neuvième semaine de grossesse, augmente jusqu’à l’accouchement. Ceci souligne les manifestations identiques à celles observées au cours de la syphilis
[6]. Des lésions tardives réalisant des gommes cutanées et osseuses font suite à une phase de latence de 5 à 15 ans. Les complications cardiovasculaires ou neurologiques sont rarissimes [15]. Le diagnostic différentiel de la syphilis vénérienne reste encore problématique compte-tenu de la non spécificité de la sérologie et des similitudes cliniques.

REACTIONS A ANTIGENES NON TREPONEMIQUES

La sérologie de base de la syphilis utilise la cardiolipide, haptène phospholipidique ubiquitaire (cellules animales et végétales, bactéries) comme antigène. Les anticorps anticardiolipidiques ainsi détectés sont appelés réagines.
On a longtemps imaginé que ces réagines étaient dirigés contre un antigène tréponémique alors qu’en réalité, ils sont dirigés contre un phospholipide libéré par l’endothélium vasculaire au cours de la vascularité syphilitique (et de la vascularité ayant d’autres causes) . On utilise actuellement les réactions d’agglutination passive avec des solutions de cardiolipide dont la stabilité est rompue en présence d’anticorps anticardiolipides : ces réactions sont le VDRL et le RPR.
– Le VDRL
Le VDRL met en évidence les anticorps anticardiolipides présents dans les tréponématoses, mais aussi parfois dans d’autres affections (infections virales, lèpre, paludisme, lupus érythémateux disséminé et autres connectivites…).
La réaction du VDRL a été mise au point par Harris au Venerial Diseases Research Laboratory. Elle est basée sur le même principe que la réaction de Kline : une micro-agglutination sur la lame qui emploie comme antigène une solution alcoolique de cardiolipide 0,05% et de lécithine 0,25% à laquelle on ajoute une solution alcoolique de cholestérol 0,9% qui favorise la formation de particules bien homogènes. La réaction a lieu sur lame de verre où on fait réagir une goutte de sérum avec une goutte de solution antigénique. On agite pendant quelques minutes et on fait la lecture à l’aide d’une loupe sur fond noir avec un éclairage latéral.
Les degrés de positivité sont fonction de la taille et de la qualité des floculats. Les floculats étant en général petits et les réactions modérément positives plus fréquentes, la lecture au microscope est souvent indiquée.
La réaction du VDRL se prête au dosage quantitatif. Le dosage s’effectue par la technique des dilutions successives du sérum.
Pour répondre aux circonstances de dépistage en grande série avec un équipement réduit, plusieurs techniques dérivant du VDRL ont été mises au point.
– Le RPR
C’est une variante du VDRL où l’antigène se trouve sur un support à base de particules de charbon permettant une lecture plus aisée éventuellement sans microscope des réactions.
Actuellement, on utilise surtout le RPR qui permet une meilleure visualisation des réactions sur carte : la lecture de la réaction devient possible macroscopiquement
La réaction est rapide, aisée et d’un coût peu élevé. Par ailleurs, elle est aussi sensible et spécifique que le VDRL. Le test est très recommandé pour les opérations d’orientation et de dépistage systématique. Il se positive précocement (à partir du 8ème jour du chancre). Un autre avantage du test est qu’il permet d’obtenir un titre d’anticorps en diluant le sérum.
Le RPR reflète assez fidèlement l’évolution de la maladie en atteignant un titre maximal en phase secondaire ou latente précoce puis diminue progressivement même en absence de traitement. C’est également le test le plus indiqué pour la surveillance d’un traitement antitréponémique.
Il n’est pas conseillé d’utiliser le RPR ou le VDRL pour l’analyse du LCR car leur sensibilité se limite aux périodes d’activité tissulaire (lésions tissulaires) durant lesquelles elle peut être importante. En conséquence, le diagnostic de la syphilis ne doit pas reposer sur un seul résultat réactif du test non tréponémique, sans le support d’un antécédent de réactivité ou d’un signe clinique. Dès lors, les échantillons réactifs par le RPR ou le VDRL devront être soumis à une étude sérologique complémentaire : on utilise pour cela des réactions à antigène tréponémiques.

REACTIONS A ANTIGENES TREPONEMIQUES

L’antigène utilisé est tréponémique et détecte des anticorps spécifiques. La principale source d’antigène utilisée est le tréponème pâle souche Nichols conservé sur testicules de lapin.
Les tréponèmes peuvent être utilisés vivants (TPI), morts fixés sur lame (FTA) ou sous forme d’ultrasonat (TPHA, ELISA).
– Le TPI
Décrit par Nelson et Mayer en 1949, le test d’immobilisation des tréponèmes utilise le tréponème vivant (souche Nichols), prélevé sur une orchite au 7ème jour.
On met en présence la suspension de tréponèmes vivants avec le sérum à tester décomplémenté et du complément introduit sous forme de sérum frais de cobaye. Les IgG des sérums de sujets atteints de syphilis se fixent aux antigènes de surface de T. pallidum en présence de complément et déclenchent son activation.
Après une incubation de 16 heures à 36°C sous un mélange N2-CO2, il se produit des perforations de l’enveloppe externe des tréponèmes conduisant à l’immobilisation et à la mort.
Très spécifique, actuellement considéré comme test sérologique de référence, le TPI a une grande valeur pronostique au cours de la maladie évolutive surtout quand le traitement a été tardif. Cependant, c’est un test peu précoce. Il ne fait intervenir que des IgG et ne devient positif qu’au début de la syphilis secondaire. Sa réalisation laborieuse et délicate fait qu’il n’est pratiqué que par les laboratoires spécialisés.
– Le FTA-abs
C’est une réaction d’immunofluorescence indirecte appliquée pour la première fois à la détection d’anticorps syphilitiques par Deacon en 1957. C’est le test le plus précocement positif (positivité contemporaine du chancre) et le plus sensible, mais plus compliqué à réaliser, donc réserver aux cas difficiles.
Il met en présence le sérum dilué du malade et une suspension de tréponèmes pâles tués puis fixés sur lame. La présence d’anticorps dirigés contre ces tréponèmes est mise en évidence indirectement par l’adjonction d’un sérum animal anti-immunoglobuline humaine marqué à l’isothiocyanate de fluorescéine.
La dilution du sérum à examiner se fait da ns un produit absorbant constitué le plus souvent par un ultrasonat de tréponèmes de Reiter afin d’éliminer des facteurs possibles de réactions croisées.
La lecture se fait au microscope à immunofluorescence. En présence d’anticorps, l’antiglobuline ne se fait pas et est éliminée par lavage.
La disponibilité d’antiglobulines marquées à l’isothiocyanate de fluorescéine réactives avec les IgM, les IgG ou avec les IgE permet la recherche séparée de ces immunoglobulines.
Chez le nouveau-né, la détection spécifique des anticorps de type IgM (FTA-IgM) est très utile pour déterminer si la positivité de la sérologie provient d’anticorps maternels ou si une syphilis congénitale active est en cours (les IgM ne traversant pas la barrière placentaire).
Chez l’adulte, la présence d’IgM signe une syphilis évolutive primaire ou secondaire. En cas de traitement, le FTA-abs reste positif, mais les IgM disparaissent. Le FTA-abs est applicable sur sérum, LCR ou autres liquides biologiques.
– Le TPHA
C’est une réaction d’hémagglutination passive décrit en 1969. Sensible, spécifique et facile à réaliser, il est systématiquement utilisé en dépistage en même temps que le VDRL. Il se positive entre le 10ème et 20ème jour du chancre et reste positif même en cas de guérison sous traitement.
L’antigène est un ultrasonat de T. pallidum fixé sur des globules rouges de mouton (d’oiseau ou d’homme) tannés et formolés. Les hématies porteuses d’antigènes tréponémiques sont agglutinées en présence d’anticorps antitréponémiques. En l’absence de ces anticorps, les hématies sédimentent.
Le contrôle de la positivité est fait en utilisant des hématies non sensibilisées qui vont agglutiner les anticorps non spécifiques.
C’est un test qui est quantifiable par dilutions successives du sérum et le titre est exprimé en unité. Le TPHA est une très bonne réaction qui ne donne ni les faux négatifs du FTA-abs-IgM. Il est moins coûteux que ce dernier, mais délicat techniquement. Le test est automatisable et utilisable pour le LCR.

REACTIONS IMMUNOENZYMATIQUES

Des techniques ELISA et PTA sont en élaboration pour la mise en évidence des anticorps IgG et IgM. Elles utilisent des antigènes extraits de T. pallidum, souche Nichols ou du tréponème de Reiter.
– L’ELISA
Il utilise un ultrasonat de tréponème pâle (TP.ELISA) ou un antigène flagellaire de tréponème Reiter. L’antigène est d’abord fixé sur les parois de godets en polystyrène, puis mis en présence du sérum à tester. L’éventuel couple antigène-anticorps est révélé par une antiglobuline liée à une enzyme (peroxydase ou phosphatase alcaline) qui, au contact d’un substrat approprié (nitrophénolate), développe une coloration jaune. L’intensité de la coloration est proportionnelle à la quantité d’anticorps antitréponémiques fixés.
Cette réaction est de sensibilité, de spécificité équivalente à celles de FTA. Elle est peu coûteuse, automatisable, applicable sur le LCR et permet de détecter les IgM. Le test ELISA semble promu au plus brillant avenir syphiligraphique.
– Le PTA
Son principe repose sur le marquage des antiglobulines par des fluochromes et des enzymes comme la peroxydase. Ces enzymes seront dans un deuxième temps révélées par colorimétrie. La lecture se fait au microscope ordinaire. La technique pourrait très prochainement se montrer pleine d’intérêts.

LES RESULTATS SEROLOGIQUES SELON LE STADE DE LA SYPHILIS

Dans la syphilis primaire, la réaction d’immunofluorescence (IF) se positive au 10ème jour, le TPHA entre le 15ème et le 20ème jour, le test de Nelson et le VDRL à la fin de la phase primaire. En cas de réinfection, toutes les réactions sont positives précocement. [34]
Dans la syphilis secondaire, toutes les réactions sont positives.
Dans la réaction tertiaire, les tests peuvent être faiblement positifs, voire négatifs (22% des cas) ; seul le test de Nelson est fortement positif.
Dans la syphilis congénitale précoce, toutes les réactions sont positives.
Le test FTA-abs avec la recherche de IgM permet de distinguer chez un nouveau-né asymptomatique, la syphilis authentique, du transfert passif transplacentaire des anticorps maternels.
La surveillance d’une syphilis traitée se fait à l’aide du VDRL et du TPHA, effectué 3 à 6 mois après le début du traitement, puis de façon annuelle. Une éventuelle ré-ascension du VDRL signe une réinfection.

INTERPRETATION DES RESULTATS

La conjonction d’un test non tréponémique et tréponémique est nécessaire dans la majorité des cas pour affirmer ou éliminer le diagnostic de la syphilis. Le dépistage est actuellement standardisé et demande l’association du RPR et du TPHA qui sont les deux réactions demandées en pratique courante.
Schématiquement, on est confronté à quatre situations sérologiques.
RPR-TPHA-
On peut en principe conclure qu’il n’y a pas de syphilis sauf en cas de contamination récente (3 semaines) et dans ce cas, il faut faire un FTA-abs avec recherche d’IgM ou faire une deuxième sérologie trois semaines plus tard.
RPR+TPH+
Il s’agit bien d’une tréponématose, traitée ou non, ancienne ou non, connue ou méconnue. L’interrogatoire du malade sera très utile.
S’il sait avoir été contaminé et traité, une sérologie cicatricielle avec des taux faibles est bien possible.
S’il ne sait pas avoir été contaminé, l’examen clinique et les autres tests de confirmation permettront de préciser le diagnostic.
RPR-TPHA+
Le TPHA est une réaction tréponémique spécifique à 99,5%. Les taux positifs sont rares et même dans ces cas, le titre est inférieur ou égal à 1/60. Généralement, il s’agit d’une cicatrice sérologique, trace d’une infection ancienne traitée ou non. Toutefois, il faut faire si possible, une confirmation par une autre réaction spécifique.
RPR+TPHA-
Le RPR n’étant pas spécifique, il faut recourir au TPI, FTA-abs pour s’assurer qu’ils sont négatifs comme le TPHA et qu’il s’agit donc d’une fausse réaction biologique. Cela pourrait arriver au cours de certains états.
On peut cependant, avoir un RPR+, un TPHA-, un TPI+ et un FTA+ ; cas rare observé chez des personnes très âgées dont les défenses immunitaires diminuent.

TRAITEMENT DE LA SYPHILIS

Le but du traitement est de prévenir la transmission et d’éviter l’apparition des complications tardives de la syphilis.
Depuis les premiers essais thérapeutiques par Mahoney et ses collaborateurs en 1943, la pénicilline est devenue le traitement de choix. Il est facile, peu coûteux, bien toléré et efficace. Il n’a pas été rapporté à ce jour de résistance du tréponème à la pénicilline. La pénicilline agit en empêchant l’action d’une transpeptidase indispensable au maintien de l’intégrité des couches polypeptidiques de la membrane externe. C’est un tréponémicide ; elle n’agit que sur les germes en division, donc essentiellement durant la phase active [33].
Le traitement des stades tardifs est d’efficacité problématique en raison du petit nombre de germes, de leur division lente, reflet du caractère plus allergique qu’infectieux des lésions et de la faible diffusion de la pénicilline dans des zones de persistance comme le SNC, la paroi aortique, la chambre antérieure de l’œil.
Parmi les formes galéniques disponibles, la pénicilline per os est à prescrire. La pénicilline G aqueuse diffuse bien, mais ne donne des taux sériques tréponémicides que durant quelques heures, la pénicilline G procaïne durant 24 heures et la benzathine pénicilline G durant 2 semaines. De tels taux sont cependant loin d’être atteints dans le LCR avec la benzathine pénicilline, même en répétant les injections.
L’utilisation systématique de la pénicilline est toutefois limitée par certaines réactions d’intolérance.
™ Les réactions allergiques (urticaire, maladie sérique, choc anaphylactique) sont présentes dans 0,7% des cas.
™ La réaction d’Hoigné est une psychose procaïnée qui résulterait de l’injection IV accidentelle de la péni-procaïne avec passage de procaïne dans le SNC.
Toutes les variétés de pénicilline G peuvent être utilisées, mais la préférence va aux pénicillines moyen retard avec ou sans procaïne : Bipénicilline® (pénicilline G+pénicilline G procaïne) efficace 24 heures, Biclinocilline® simple ou procaïne (Bénéthamine pénicilline+pénicilline G avec ou sans procaïne) efficace 48 heures, Extencilline-Bipénicilline® efficace 72 heures.

GENERALITES SUR LES MALADIES CONNEXES

Nous entendons par maladies connexes, les maladies d’origine fongique, virale, bactérienne ou parasitaire qui présenteraient au niveau de la peau ou des phanères les mêmes signes cliniques que la syphilis. En effet, les tradipraticiens disposent-ils de moyens leur permettant d’établir un diagnostic différentiel entre la syphilis et ces maladies connexes ? Ceci fera l’objet de nos enquêtes dans les marchés et cabinets des tradipraticiens.
Dans ce chapitre, nous essayerons d’étudier les mycoses en général et celles superficielles en particulier ; les maladies virales (Herpès) et les maladies bactériennes (Chlamydia).

LES MYCOSES

Définition

Les mycoses sont des affections provoquées par des champignons qui peuvent se présenter sous deux aspects : levures ou filaments [12]. Nous choisirons deux groupes de mycoses superficielles à savoir les candidoses et les dermatophyties ; affections courantes en milieu tropical

Epidémiologie

Les germes responsables des mycoses varient suivant les groupes. Ainsi, les candidoses sont dues à une levure, Candida albicans qui est la plus fréquente en pathologie humaine par rapport aux autres espèces de Candida. Les dermatophyties quant à elles, sont dues à des champignons filamenteux appartenant aux genres Microsporum, Epidermophyton et Trichophyton. Certaines espèces sont contractées à partir d’animaux (Trichophyton violaceum) [15].
La transmission de Candida d’homme à homme se fait par voie endogène (digestive ou respiratoire) ou par voie exogène (cathéter) [20].
Pour les dermatophyties, la contamination se fait de manière directe surtout chez l’enfant ou indirecte par le linge, le sol, [35].
Les facteurs favorisant le développement des Candida sont le terrain (déficience de l’état général, déséquilibres hormonaux, âge, humidité) et les médicaments (antibiotiques, corticoïdes) [20]. Quant aux dermatophyties, la réceptivité est influencée par l’âge, les carences alimentaires, le sexe et la nutrition [15].

Signes cliniques

– Les candidoses
Les signes cliniques intéressent à la fois la peau et les muqueuses et peuvent prendre différents aspects :
-Tantôt par des lésions localisées dans les grands plis (inguinaux, sous mammaires, sillon interfessier, aisselles…) ; dans les espaces interdigitaux (palmaires et plantaires) ; sur les semi-muqueuses ou encore au niveau des ongles (perionyxis, onyxis à Candida) [20] (figures 2 et 3).
-Tantôt elles sont diffuses, couvrant de larges surfaces et pouvant même se généraliser à tous les téguments [20].
On note également des candidoses buccales qui se voient à tout âge [35] et dont les formes cliniques sont : le muguet qui se caractérise par l’existence de petits dépôts blanchâtres qui, dans certains cas confluent pour former de véritables plaques [1].
La perlèche qui constitue l’atteinte typique de l’infection à candida
La chéilite qui est un état inflammatoire avec érythème diffus et gonflement des lèvres [20]
– Les dermatophyties
Les dermatophyties se développent uniquement dans l’épiderme, les cheveux, les poils et les ongles [15].
Les manifestations cliniques se traduisent par :
• une atteinte de la peau qui peut revêtir plusieurs formes à savoir l’eczéma marginé de Hebra fréquente chez les hommes obèses et régnant surtout au niveau des régions inguinales [1], l’herpès circiné siégeant le plus souvent sur les membres et le visage ou des lésions prurigineuses débutant par une couronne de vésicules et par des intertrigos localisés dans les espaces interdigitaux et dans les grands plis (figures 4 et 5) [15] ;
• une atteinte du cuir chevelu (teigne) due à la pénétration des cheveux et des poils de la barbe par filaments mycéliens. Les teignes se présentent cliniquement sous trois formes que sont les teignes tondantes sèches caractérisées par des plaques squameuses avec des cheveux cassés, les teignes suppurées caractérisées par une inflammation violente aboutissant à une suppuration folliculaire, et les teignes faviques caractérisées par des plaques érythomato-squameuses parsemées de godets faviques [35] ;
• une atteinte de l’ongle : les ongles des pieds sont beaucoup plus atteints que ceux des mains [42].
Nous distinguons classiquement trois types d’onychomycose [32] que sont l’onychomycose sous unguéale distale, les leuconychies superficielles et l’onychomycose sous unguéale proximale.

Diagnostic biologique

Le protocole de diagnostic des différents groupes de mycoses sont identiques. Ainsi, on procèdera par des prélèvements faits sur les diverses zones suspectes, par un examen direct suivi de la culture sur milieu de Sabouraud.
Le diagnostic des candidoses est confirmé par le prélèvement qui est à faire préférentiellement sur les dépôts blanchâtres et les pustules, à la curette, à l’écouvillon ou à la pipette, suivi d’un examen direct entre lame et lamelle montrant des levures ovales.
La culture sur milieu de Sabouraud a un intérêt fondamental car elle permet de voir en 24 à 48h des colonnes crémeuses blanchâtres [42].
Pour les dermatophyties, on prélève des squames à la cuvette, des cheveux ou des poils arrachés à la pince. Il comporte un examen direct et une culture sur milieu de Sabouraud qui sera lu au bout de 3 à 6 semaines selon les espèces [12].

Traitement

Le traitement des mycoses repose essentiellement sur l’antibiothérapie antifongique et sur l’élimination des facteurs favorisant le développement des Candida [20].
Ainsi pour le traitement des candidoses, on utilise spécifiquement :
Æ Nystatine (Mycostatine®) et l’Amphotérine B (Fungizone®) sont utilisées en topiques locaux, en lotions, en ovules pour les candidoses buccales ou digestives.
Æ Tolnaftate (Sporiline®) pour les candidoses cutanées
Æ Ciclopiroxolamine (Mycoster®) pour les ongles
Pour les dermatophyties, on utilise spécifiquement :
Æ Griséofulvine (Griséfuline 500mg ou 250mg) qui est un antibiotique antifongique efficace contre les dermatophyties. Ainsi, la dermatophytie interdigitoplantaire se traite par la Griséfuline 500mg par jour pendant trois mois ; 500mg/ jour pendant trois à quatre semaines pour la peau.
Æ Kétoconazole (Nizoral®) est efficace aussi bien pour les candidoses que pour les dermatophyties chroniques griséofulvo-résistantes.

Prophylaxie

Elle repose sur les mesures d’hygiène individuelle (toilette, vêtements) et collective (baignade dans les piscines), sur le dépistage et le traitement des agents contaminateurs
Pour les mycoses des pieds, il faut faire une toilette régulière avec un savon antiseptique et poudrage avec un antimycosique adéquat [42]
Pour les mycoses buccales, il faut se brosser les dents et utiliser un bain de bouche après chaque repas.
Pour les mycoses vulvo-vaginites, il faut préconiser le port de sous-vêtements en coton et éviter les habits serrés.

LES MALADIES VIRALES (Herpès)

Définition

L’Herpès est une dermatose virale vésiculaire due à Herpès virus hominis dont on distingue deux types. Le type 1 est surtout en cause dans les atteintes labiales et oculaires, le type 2 dans les atteintes génitales.

Epidémiologie

L’herpès simplex virus (HSV) est un virus à ADN appartenant à la famille des Herpesvividae, dont on connaît deux types HSV1 et HSV2 différenciés par des critères structuraux et épidémiologiques.
HSV1 infecte plutôt la partie supérieure du corps ; il est transmis par contact direct inter humain de lésions herpétiques ou par la salive de porteurs sains.
HSV2 est responsable de la région génitale et du nouveau-né contaminé au passage de la fièvre génitale [44.a].

Signes cliniques

Les manifestations cliniques peuvent revêtir plusieurs formes : les formes cutanées de l’herpès et celles extra cutanées qui sont de moindre importance par rapport à notre étude.
Dans les formes cutanées de l’herpès, le virus HSV induit une primo-infection apparente ou non et peut éventuellement provoquer des récurrences. La primo-infection due à HSV1 , exceptionnellement à HSV2, se manifeste par un gingivostomatite avec altération de l’état général et fièvre. La muqueuse douloureuse est le siège d’une éruption vésiculaire éphémère suivi d’érosion et d’ulcération aphtoïdes accompagnées d’adénopathies régionales (figure 6).
Les récurrences favorisées par les infections, les menstruations, la grossesse, se manifestent par l’apparition de petites vésicules groupées en bouquets qui se rompent et laissent place à des érosions, puis à une croûte.

Diagnostic biologique

La clinique est le plus souvent suffisante pour assurer le diagnostic. L’HSV peut être détecté par des techniques permettant un diagnostic rapide à savoir la cyto-diagnostic de Tzanck, l’immunofluorescence, la culture virale qui est la technique de référence et les techniques sérologiques. Les méthodes permettant de faire la différence entre les anticorps anti-HSV1 et anti-HSV2 (Western-blot) ont un intérêt épidémiologique [44.a].

Traitement

Il consiste dans tous les cas en une antisepsie locale afin d’éviter les surinfections et d’utiliser des antiviraux pour le traitement de l’herpès. [44.a]
Æ Aciclovir (Zovirax®) est la molécule la plus efficace sur HSV1 et 2. il est disponible par voie intraveineuse, orale et en topique cutané et ophtalmologique.
Æ Valaciclovir (Zelitrex®), précurseur de l’aciclovir a l’avantage d’une meilleure absorption orale.
Æ Foscarvet (Foscavir®) est utilisé en cas de résistance à l’aciclovir.

Prophylaxie

Les sujets à risque (nouveau-nés, sujets présentant une dermatite atopique) doivent éviter tout contact avec un sujet ayant un herpès génital.
La surveillance des femmes enceintes à risque doit être très stricte en particulier dépistage et surveillance des femmes ayant des antécédents d’herpès génital.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: GENERALITES SUR LA SYPHILIS ET LES MALADIES CONNEXES
I- GENERALITES SUR LA SYPHILIS
I.1- DEFINITION DE LA SYPHILIS
I.2- EPIDEMIOLOGIE
I.2.1- Agent pathogène
I.2.2- Mode de contamination
I.2.3- Facteurs favorisants
I.2.4- Répartition géographique
I.3- PHYSIOPATHOLOGIE
I.4- SIGNES CLINIQUES
I.4.1- Syphilis récente
I.4.2- Syphilis latente
I.4.3- Syphilis tardive
I.4.4- Syphilis congénitale
I.5- DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
I.5.1- Diagnostic direct
I.5.2- Diagnostic indirect
I.5.2.1- Réactions à antigènes non tréponémiques
I.5.2.2- Réactions à antigènes tréponémiques
I.5.2.3- Réactions immunoenzymatiques
I.5.2.4- Les résultats sérologiques selon le stade de la syphilis
I.5.2.5- Interprétation des résultats
I.6- TRAITEMENT DE LA SYPHILIS
I.7- PROPHYLAXIE
II- GENERALITES SUR LES MALADIES CONNEXES
II.1- LES MYCOSES
II.1.1- Définition
II.1.2- Epidémiologie
II.1.3- Signes cliniques
II.1.4- Diagnostic biologique
II.1.5- Traitement
II.1.6- Prophylaxie
II.2- LES MALADIES VIRALES (Herpès)
II.2.1- Définition
II.2.2- Epidémiologie
II.2.3- Signes cliniques
II.2.4- Diagnostic biologique
II.2.5- Traitement
II.2.6- Prophylaxie
II.3- LES INFECTIONS A CHLAMYDIA
II.3.1- Définition
II.3.2- Epidémiologie
II.3.3- Manifestations cliniques
II.3.4- Diagnostic au laboratoire
II.3.5- Traitement
II.3.6- Prophylaxie
DEUXIEME PARTIE: ENQUETES SUR LES PLANTES ANTISYPHILITIQUES DE LA PHARMACOPEE TRADITIONNELLE
I- BUT DU TRAVAIL ET CADRE D’ETUDE
II- METHODOLOGIE D’ENQUÊTE
II.1- Echantillonnage
II.2- Questionnaire
II.3- Stratégie d’enquête
II.4- Difficultés rencontrées
III- RESULTATS ET COMMENTAIRES
III.1- Statut général des enquêtés
III.1.1- Identification des herboristes et expérience dans le métier
III.1.2- Identification des tradipraticiens
III.1.3- Identification des ménages
III.2- Les plantes antisyphilitiques de la pharmacopée traditionnelle sénégalaise
III.2.1- Répertoire des plantes proposées par les herboristes
III.2.2- Répertoire des plantes proposées par les tradipraticiens
III.2.3- Répertoire des plantes utilisées par les ménages
IV- ETUDE MONOGRAPHIQUE
IV.1- Detarium microcarpum Guill. et Perr.
IV.1.1- Appellation
IV.1.2- Classification
IV.1.3- Description botanique
IV.1.4- Répartition géographique et habitat
IV.1.5- Composition chimique
IV.1.6- Propriétés pharmacologiques et emploi traditionnel
IV.2- Jatropha chevalieri Beille
IV.2.1- Appellation
IV.2.2- Classification
IV.2.3- Description botanique
IV.2.4- Répartition géographique et habitat
IV.2.5- Composition chimique
IV.2.6- Emploi traditionnel
V- DISCUSSION GENERALE
V.1- Difficultés de diagnostic sur la syphilis
V.2- Répertoire des plantes antisyphilitiques et apport de la phytothérapie
V.3- Etude monographique
V.4- Stratégie de conservation « in situ » et « ex situ » des plantes antisyphilitiques
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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