Enjeux et strategies de developpement local dans la commune de linguere

CARACTERISTIQUES TERRITORIALES DE LA COMMUNE DE LINGUERE

La ville de LINGUERE est située dans la région de LOUGA au centre nord du Sénégal. Elle s’étend sur 19 746 kilomètres carrés (ADM, audit urbain 2007) et polarise un département dont elle est le chef- lieu. La ville se localise sur la route nationale 3 précisément sur l’axe nord-est et est distante de Dakar de 305 km environ. Elle vit le jour au XIVème siècle mais ne connut les prémices d’un développement urbain qu’au XXème siècle au moment de la mise en service de la ligne de chemin de fer LOUGA-LINGUERE en 1932. Elle fut fondée vers le XIVème siècle, mais ne connut les prémices d’un développement urbain qu’à partir du XXème siècle avec la mise en service de la ligne de chemin de fer LOUGA LINGUERE en 1932. La localité fut érigée en Commune en 1960 et connut une nouvelle « dimension » en tant que chef lieu de département. La ville de LINGUERE localisée dans le Ferlo central et la zone sylvo-pastorale, possède une vocation agro-sylvo-pastorale hormis l’impact de la longue période de sécheresse qui a fortement influé sur les rendements agricoles et pastoraux. Sa situation de Terminus du rail dans cette région du Ferlo a contribué à en faire un pôle voire un centre névralgique d’échange. Cela a fait que sans nul doute la localité représente dans le réseau urbain régional, un relais de transmission des effets issus des pôles de développement urbains et ruraux. Ainsi, situé au cœur de la zone sylvo-pastorale marquée par une péjoration du climat et l’aridité, la commune de LINGUERE est dominée par une population majoritairement wolof qui développe des activités allant de l’exploitation agricole au petit commerce. Par ailleurs, l’élevage à l’instar d’autres activités constitue un secteur dynamique. L’autre composante de la population est constituée par les peuls dont l’activité principale reste l’élevage. Autre fait marquant de la ville, réside dans le fait que la commune reste faiblement connectée à son hinterland en raison de l’absence de liaisons physiques, hormis la route régionale LOUGA-DAHRA-LINGUERE. Ce qui constitue d’ailleurs, un frein sur son rôle d’échange, de centre d’intégration spatiale et de polarisation de son espace.

CADRE PHYSIQUE ET ORGANISATION DE LA VILLE 

L’étude des caractéristiques territoriales de la ville de Linguére sera axée autour de deux aspects : le cadre physique et l’organisation de la ville. Pour mieux appréhender le potentiel naturel de la ville, il convient de replacer la localité d’abord dans son site et dans sa région.

Cadre physique

Le cadre physique de la ville se constitue autour des aspects physiques caractéristiques de la zone climatique sahélienne et sylvo-pastorale. L’étude du cadre physique concerne essentiellement les aspects climatiques, topographiques et hydro-géologiques.

Relief et Géologie
La Commune de LINGUERE se caractérise par un relief relativement plat formé par les plateaux sableux du bassin sédimentaire datant du secondaire et du tertiaire. Ces plateaux sont constitués surtout par les grès argileux du continental terminal. La zone est également couverte de formations dunaires fixées qui remontent de l’Ogolien (période aride entre 20.000 et 14 000 ans avant J.C). Elle est marquée par l’incision d’un réseau de vallées mortes, notamment la vallée fossile du Ferlo entièrement asséchée. La zone est également couverte essentiellement de sols ferrugineux non lessivés appelés sols diors, et des sols latéritiques. Cette structure géologique va sans nul doute influer sur le climat de la zone.

Climat
La commune de LINGUERE s’identifie au cœur de la zone climatique sahélienne caractérisée par une pluviométrie relativement faible. En effet, les conditions climatiques particulières (aridité, sécheresse et fortes températures) plus difficiles de la localité sont très marquées. En cela s’ajoute l’existence de vents relativement secs. En effet, l’harmattan de direction EST constitue un vent chaud et desséchant qui s’installe plus de la moitié de l’année dans la localité. De janvier à Mai, il transporte en suspension de la poussière et de fines particules de sable qui sont à l’origine parfois des tempêtes de sable. De juillet à septembre, la mousson vent de direction Sud-Ouest provenant de l’anticyclone de Sainte-Hélène y souffle apportant la pluie et l’humidité.

Pluviométrie
S’identifiant au cœur de la zone sahélienne, la commune de LINGUERE est caractérisée par de faibles précipitations rendant ainsi le bilan pluviométrique déficitaire. Au cours de la période d’avant 1980 caractérisée par la sécheresse, la localité a enregistré ses plus faibles quantités de précipitations. Cependant, de 1980 à 1990, on a noté une reprise considérable des pluies avec des moyennes d’eau et de jours de pluies environ de 398,8 mm et 31 jours (ADM, audit urbain).

Comme la plupart des localités de la zone sahélienne, la commune de LINGUERE a enregistré de 2001 à 2008 des quantités de précipitations inférieures à 500 mm d’eau par année pour une durée de trois mois (en 90 jours). D’une manière générale, la localité reste confrontée à un déficit pluviométrique notoire eu égard aux moyennes enregistrées par année et de jour de pluie environ de 300 mm.

Cependant, dans la période allant de 2003 à 2005, on a noté d’importantes quantités enregistrées dans la localité qui varient de l’ordre de 400 mm de pluie environ pour une durée relativement importante (30 à 40 jours de pluies). Par ailleurs, la commune de LINGUERE est caractérisée par de fortes températures : les minima sont de l’ordre de 23°C et les maxima pouvant atteindre plus de 40° C. Par contre en saison pluvieuse sans l’effet de la pluviométrie, on note une tendance à la baisse des températures qui varient entre 28° à 35° C.

Réseau hydrographique

Le site de LINGUERE est sillonné par des vallées mortes, notamment la vallée fossile du Ferlo asséchée depuis fort longtemps. La présence de nappes phréatiques qui se trouvent dans les grès argileux du Continental terminal permet l’exploitation des ressources hydriques par des moyens simples et moins coûteux (les puits par exemple). Cependant, l’importance de ces nappes est tributaire de la pluviométrie. La localité bénéficie aussi des eaux souterraines de l’Eocène inférieur qui y sont à 50 mètres de profondeur. De surcroît, la localité recouvre quelques mares recouvertes d’eaux seulement pendant l’hivernage ; et en période sèche allant de janvier à Mai, la plupart des nappes tarissent sous l’effet de la forte chaleur et des fortes températures.

Végétation

La couverture végétale se caractérise par la présence d’Acacia ; Acacia raddiana (le seing), Acacia senegalensis (le WEREK) qui fournit de la gomme. En dehors de ces formations végétales, on peut noter la présence de soump (Balanite egyptiaca) très prisé pour le cheptel, le n’guer, le rate. Au niveau des dépressions poussent des espèces ligneuses formant des îlots de végétations intensivement exploités par les troupeaux. D’une manière générale, la localité recouvre d’importantes formations végétales qui constituent une ressource indispensable à la pratique de l’élevage et à la régénérescence de la flore.

Atouts et contraintes naturels

A la lumière du diagnostic des caractéristiques physiques de la commune de LINGUERE, il apparaît que la localité recouvre d’énormes potentialités naturelles notamment l’existence de vastes terres arables, la diversité des formations ligneuses et le potentiel hydrique local relativement important même si la pluviométrie reste faible. Cependant, la ville polarise un département très vaste et très contrasté. La sécheresse des années passées et la pauvreté des sols, conséquence d’une exploitation abusive des ressources de la terre limitent les potentialités agro-pastorales de la zone. De surcroît, l’impact du déficit vivrier et fourrager constitue une réalité amère.

Organisation de la ville

L’organisation et la structuration spatiale reposent sur la distribution géographique des quartiers sur le périmètre communal ainsi que la complémentarité « urbain-rural» caractéristique des villes à statut de commune rurale.

Le tissu urbain

La ville de LINGUERE présente une structure urbaine de type centralisé. Force est de constater, la concentration urbaine dans la moitié nord de la ville où se localise l’essentiel des bâtiments administratifs plus précisément au niveau du quartier de LINGUERE-COUMBA. Hormis le quartier de LINGUERE-COUMBA, d’autres bâtiments qui accueillent quelques services administratifs sont concentrés dans le quartier de THIELY. Le cadre spatial est en damier mais il y a une nette réduction de la taille des parcelles dans les derniers lotissements par rapport aux anciens îlots du centre ville. Hormis LINGUERE-COUMBA qui concentre le pôle administratif de la ville, les autres quartiers ne sont pas bien équipés.

Complémentarité « urbain-rurale » 

La complémentarité « urbain-rural » est percevable au niveau de la structure de l’habitat dans la commune. Seul le centre-ville à travers ces îlots constitués de bâtiments remarquables et les îlots d’habitants polarise l’espace bâti c’est-à-dire l’espace occupé par les maisons. Les îlots d’habitation présentent des contrastes et quelques complémentarités : habitat urbain et habitat rural se côtoient et constituent l’essentiel des îlots d’habitation. La complémentarité « urbain-rural » est aussi perceptible entre le centre ville et la périphérie qui présente des aspects ruraux notamment les espaces verts, les champs ou les zones des cultures qui ceinturent la ville. La réalité spatiale présente donc une complémentarité entre habitat urbain et habitat rural qui constitue un élément essentiel dans le vécu quotidien des populations locales. Cette complémentarité demeure une réalité incontournable dans la morphologie ou la structure des quartiers. En effet, quartiers à caractère urbain et quartiers à caractère essentiellement rural constituent un fait remarquable dans la commune.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
I-PROBLEMATIQUE
I-1 Contexte et justification :
I-2 Analyse conceptuelle
I-3 Objectifs
I-3-1 Objectif général
I-3-2 Objectifs spécifiques
I-4 Hypothèse
II- METHODOLOGIE
II-1 La revue documentaire
II-2 Les Enquêtes de terrain :
II-3 Le Traitement des données
PREMIERE PARTIE : CARACTERISTIQUES TERRITORIALES DE LA COMMUNE DE LINGUERE
CHAPITRE I : CADRE PHYSIQUE ET ORGANISATION DE LA VILLE
I-1 Cadre physique
I-1-1 Relief et Géologie
I-1-2- Climat
I-1-3-Pluviométrie
I-1-4-Réseau hydrographique
I-1-5- Végétation
I-1-6- Atouts et contraintes naturels
I-2 Organisation de la ville
I-2 1- Le tissu urbain
I-2 2- Complémentarité « urbain-rural »
I-2 3- Evolution spatiale de la ville
I-2 4- Le découpage en quartiers et périmètre communal
I-2 5- La ville et son hinterland
CHAPITRE II : ASPECTS DEMOGRAPHIQUES ET POTENTIALITES DE LA VILLE
II-1 Aspects démographiques
II-1 1- Evolution de la population de la ville
II-1 2- Répartition de la population par quartier
II-1-3 Répartition de la population par catégorie socio démographique
a- par âge et sexe
b- Par ethnie
II-1-4 Composition Socio économique de la population
II-1-5- Le niveau de pauvreté dans la commune de LINGUERE
II-2- Le potentiel de développement local et urbain de la ville de LINGUERE
II-2- 1- L’agriculture
II-2- 2- Le commerce
II-2- 3- La place de l’élevage
II-2- 4- L’artisanat
II-2- 5- La place du marché hebdomadaire
II-3- Les équipements à potentiel de développement local
II-3-1 Les équipements scolaires
II-3-1-1 Les écoles primaires
II-3-1-2 le Lycée
II-3-2 Les équipements sanitaires
II-3-3 Les équipements marchands
II-3-3-1- Le marché central
II-3-3-2- Le foirail
II-3-3-3- Les abattoirs
DEUXIEME PARTIE : GOUVERNANCE TERRITORIALE
CHAPITRE I : ENJEUX ET INITIATIVES DE DEVELOPPEMENT LOCAL
I-1- Les enjeux de développement local
I-1- 1. Enjeux politiques
I-1- 2- Enjeux sociaux
I-1- 3- Enjeux économiques
I-2- Initiatives de développement local
I-2- 1- Rôle et place des acteurs institutionnels
I-2- 1-1- Le conseil municipal
I-2- 1-2- l’Etat, à travers ses services déconcentrés
I-2- 1-2-1- Le service d’élevage
I-2- 1-2-2- S.D.D.R.
I-2- 1-2-3- Le service départemental d’appui au développement local
I-2- 1-24- Le S.D.D.C.
I-2- 2- Les partenaires au développement
I-2- 3- La dynamique organisationnelle
I-2- 3-1- Rôle et place des OCB
I-2- 3-2- Initiatives des acteurs organisés
CHAPITRE II : STRATEGIES ET MODALITES DE GESTION DES EQUIPEMENTS
II-1- Stratégies de mise en œuvre des programmes d’appui au développement local.
II-1- 1- La politique financière
II-1- 2- La mise en œuvre du PIC
II-2- Modalités de gestion des équipements
II-2- 1- La gestion des équipements scolaires
II-2- 2- La gestion des équipements sanitaires
II-2- 3- La gestion des équipements marchands
II-2- 4- Une faible appropriation du mode de gestion des équipements par les populations locales
TROISIEME PARTIE : ACQUIS ET CONTRAINTES DE LA GOUVERNANCE TERRITORIALE
CHAPITRE I : LES ACQUIS TERRITORIAUX EN MATIERE DE GOUVERNANCE LOCALE
I-1- Les acquis institutionnels
I-2- Les acquis sociaux et économiques
CHAPITRE II : CONTRAINTES DE LA GOUVERNANCE TERRITORIALE
II-1- Problèmes sociaux et politiques
II-1-1 Problèmes sociaux
II-1-2- Problème politiques
II-2-Faiblesses des ressources économiques et financières
II-2-1-Faiblesses des ressources économiques
II-2-2-Faiblesses des finances locales
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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