Enjeux et strategies de developpement local dans la commune de kaffrine

Depuis leur accession à l’indépendance, les Etats africains ont hérité de leurs anciennes colonies une nomenclature administrative et politique centralisée, marquée par une omnipotence de l’Etat qui a connu des difficultés d’encadrement territoriales conduisant du coup à des crises socio-économiques sans précédents. Pour remédier à cette situation des politiques ont été appliquées au niveau du pouvoir central sans tenir compte des réalités locales. Ainsi « les tentatives de développement en Afrique se sont généralement soldées par des échecs ».

Les conséquences engendrées par ces mesures de développement ont suscité de la part des Etats africains dont le Sénégal a amorcé un processus de décentralisation pour apporter des solutions socio-économiques et culturelles des pays en conférant plus de responsabilité et de pouvoir à la base vers les années 1970.

La décentralisation avec le transfert des compétences aspire à remettre en cause le model unitaire et centralisateur longtemps exercé par l’Etat pour impliquer les collectivités locales dans les prises de décision. Cette politique s’inscrit dans une volonté de faire des collectivités locales une personnalité juridique et leur donner davantage d’initiatives et de responsabilités pour orienter leur développement. Les compétences conférées sont au nombre de neuf(09) et permettent aux instances locales de bénéficier d’une certaine autonomie de décisions et de leur propre budget sous la surveillance du représentant de l’Etat.

En effet, les instances locales sont désormais les premiers acteurs à vivre cette décentralisation à travers une nouvelle pratique de la fonction d’élus et de société civile. Autrement dit les populations doivent être les véritables acteurs de leur développement et non plus des simples bénéficiaires .Avec la décentralisation perçue comme un transfert de certains pouvoirs de l’autorité centrale à d’autre personnes morales administratives ,le développement et la démocratie se délocalisent ,ils cessent d’être seulement l’affaire de l’Etat pour devenir l’affaire des citoyens .Ce mode de développement est appelé développement local ou endogène. Il suppose une participation de tous les acteurs qui sont constitués par les élus locaux, la population civile, les services déconcentrés de l’Etat et les partenaires au *développement et une mise en valeur de toutes les ressources locales tant sur le plan des forces humaines que de potentialités économiques, matérielles, à l’initiative des acteurs locaux. Avec la territorialisation des politiques publiques, le développement local s’impose comme un nouveau modèle de développement plus apte à venir à bout des injustices sociales induites par la carence des modèles de développement verticaux longtemps préconisés par notre pays. Le développement local est un processus grâce auquel la communauté participe au façonnement de son propre environnement dans le but d’améliorer la qualité de vie de ses résidents. Cette démarche nécessite une intégration harmonieuse des composantes économique, sociale, culturelle, politique et environnementale. La composante économique devient souvent une priorité vu l’importance pour chacun d’être en mesure de gagner sa vie et de subvenir de manière satisfaisante à ses besoins et ceux de ses proches. Le développement local apparait donc comme une alternative s’appuyant sur une citoyenneté responsable et exigeante en vue d’impulser un développement équilibré. C’est dans ce contexte précis qu’Edgard Morin affirme que: « la prise de conscience de la carence des modèles est le préliminaire de tout progrès politique dans l’idée du développement. » .

De la pluralité des acteurs, il est nécessaire de bâtir des relations de confiance mutuelle entre les différents acteurs .On voit que ce chantier immense attend les élus locaux qui sont censés détenir les compétences transférées. Cependant le développement local repose sur des instances et mécanismes mis en places capables pour promouvoir la transparence et l’intégrité dans la gestion locale. C’est partant de ce postulat que nous sommes intéressés sur ce thème pour une bonne maîtrise des problèmes de la commune de KAFFRINE dans la décentralisation et le développement local pour pouvoir proposer des solutions afin de propulser un développement équilibré et harmonieux en dépit de cette situation économique alarmante.

CONTEXTE ET JUSTIFICATION 

CONTEXTE

Les disparités socio-économiques engendrées par les mesures et stratégies de développement initié par le pouvoir central dans le but d’impulser un développement équilibré sont les facteurs déclencheurs de la décentration au Sénégal durant la période de 1970.

En voulant corriger ces déséquilibres, l’Etat du Sénégal a souvent utilisé une politique macroéconomique et des projets sectoriels. Mais cela ne va régler le problème qui se repose à l’échelle locale en matière de développement social et économique, car ce modèle de développement caractérisé par l’absence de concertation et de dialogue avec les populations locales n’a pas manqué de démontrer ses limites .Il avait engendré la trop grande centralisation des appareils étatiques ,la concentration des pouvoirs ,la marginalisation voire même l’exclusion de la société civile ,l’absence de la démocratie à la base ,la corruption et l’inefficacité économique.

«Apres quelques décennies, force est de constater l’échec de cette politique de développement « par le haut » ou « descendant ».Cet échec se traduit par une crise sociale surtout en milieu rural et la situation macro –économique cumulant quatre handicaps majeurs : une stagnation de la production intérieure, un important déficit de la balance des paiements et des finances publiques, une détérioration des savoirs extérieurs et un endettement massif » (PNUD 2001) .

A ces problèmes d’ordre sectoriels s’ajoutent les facteurs conjoncturels mondiaux qui ont un impact négatif sur la situation économique du pays. Parmi ces facteurs on peut citer les conséquences des deux chocs pétroliers et les politiques d’ajustements structurels qui ont limités la marge de manœuvre des états Africains en terme de financement de nouveaux projets de développement.

Ce constat d’échecs des politiques descendantes a favorisé l’émergence d’une nouvelle vision en matière de développement. C’est ainsi que se sont imposés les concepts de décentralisation et de développement local pour impulser un développement économique et social du pays avec un processus qui vise la participation de tous les acteurs locaux avec comme finalité l’amélioration des conditions de vie des populations. Pour magnifier cette volonté politique l’Etat octroie aux collectivités locales l’autonomie de gestion et transfert de neuf domaines de compétences avec les lois 96-06 et 96-07.La décentralisation constitue la porte ouverte du développement local et dans ce cas, exige que les populations elles mêmes deviennent de véritables acteurs de développement de leur localité. Cependant quelque puisse être l’efficacité de cette rupture, certaines collectivités locales comme KAFFRINE peinent à mener de manière cohérente et harmonisée leurs politiques de développement à cause de leurs capacités financières limitées et d’un manque de personnel qualifié susceptible d’organiser et d’impulser le développement du territoire.

DISCUTION DES CONCEPTS 

DECENTRALISATION 

Le processus de la décentralisation est l’une des réformes institutionnelles les plus importantes mises en œuvre par les Etats africains depuis l’indépendance. Le concept de la décentralisation est répandu à partir des années 1990, suite à l’échec des politiques d’ajustement structurel qui étaient imposées par la Banque mondiale et le fonds monétaire international. Elle est le transfert de certains pouvoirs de l’autorité centrale à d’autres personnes morales administrées, ainsi le développement et la démocratie se délocalisent, ils cessent d’être l’affaire seulement de l’Etat pour devenir des citoyens.

Amadou Diaoune la considère comme « une redistribution des pouvoirs de la part d’un Etat unitaire et centralisé par le transfert de compétences et de moyens conséquents aux divers types des collectivités territoriales ».

Elle suppose l’idée d’une autonomie des collectivités locales en impliquant la population dans le développement de leur territoire. La décentralisation est l’administration et la gestion par une collectivité locale de ses propres affaires. C’est ainsi que Péemans (J .P), analyse le concept de la décentralisation comme « un moyen de réduire le déficit des finances publiques en transférant à la fois certaines recettes et certaines dépenses vers les collectivités locales ».

En somme nous pouvons déduire que la décentralisation est un moyen de renforcer la participation citoyenne aux instances structurantes des collectivités locales et la démocratie. Elle vise à transformer les conditions d’exercice de la décision et constitue la principale motrice de la participation de l’ensemble des acteurs d’un territoire à promouvoir leur développement local. Elle est donc un moyen d’impulsion du développement local dans la mesure où elle permet une gestion plus efficace de ressources et la répartition des services publiques et elle doit relever deux défis qui sont liés : l’adhésion des populations et la capacité des collectivités locales à satisfaire les demandes des populations.

DEVELOPPEMENT LOCAL 

L’analyse du concept de développement local revient d’abord à expliquer les termes qui sont : développement et local.

Le développement est une notion dont le sens diffère selon les, disciplines : les économistes dans leur définition mettent l’accent sur l’aspect quantitative en évoluant la productivité économique avec des critères d’évaluation telles que PNB. Il privilège l’aspect économique en se focalisant surtout sur la croissance matérielle. Les sociologues s’intéressent plus au côté sociale. Le développement local veut dire un développement impulsé à partir de l’échelon inférieur avec une concertation et une participation de tous les acteurs pour ainsi avoir un impact positif dans le territoire susceptible d’être mise en valeur. Dans le cadre de cette stratégie de développement, il doit y avoir donc un cadre de rapprochement, une concertation et une synergie entre les différents acteurs et une utilisation rationnelle des ressources du territoire.

Perroux (F) 1981, considère le développement comme « … la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui le rend apte à faire croitre cumulativement et aimablement son revenue réelle et globale ».

Pour Elong (M.J.P), il est « l’amélioration qualitative et durable d’une économie et son fonctionnement ». Ainsi que le local est un concept qui a été développé par les géographes pour exprimer la notion d’espace et de territoire. C’est un territoire où une ou plusieurs communautés ayant des relations de tous ordres et partagent une histoire et un destin commun. Le développement local un thème vague et ambigu qui porte les réalisations, les attentes et les significations les plus diverses. On retiendra la définition opérationnelle qu’en donne la DATAR (1984) : « le développement local se caractérise comme la mise en œuvre, le plus souvent mais pas exclusivement dans un cadre de coopération intercommunale, d’un projet global associant les aspects économiques, sociaux, culturels du développement ». Généralement initié par les élus locaux, un processus de développement local s’élabore à partir d’une concertation large de l’ensemble des citoyens et des partenaires concernés et trouve sa traduction dans une maitrise d’ouvrage commune. Combinant ainsi les définitions de ces deux concepts, on peut considérer le développement local comme une dynamique économique, sociale voire culturelle qui privilège les ressources locales ou endogènes .Ce concept est né au courant des années 1960 en France et est rattaché au monde rural et plusieurs auteurs ont tenté de l’expliquer.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
1) CONTEXTE
2) JUSTIFICATION
II. PROBLEMATIQUE
III-METHODOLOGIE
1-La revue documentaire
2-Les projets d’enquêtes
3-Traitement des données
une saison
Chapitre2 : Aspects Démographiques et Potentialités de la Commune
I. . Le Milieu humain
.2. La structure démographique
. La structure par sexe
La structure par âge
4. Les mouvements migratoires
2.6 : Activités économiques
A. HABITAT ET CADRE DE VIE
LES RESERVES FONCIERE
Chapitre 4. LES ACTIVITES ECONOMIQUES
L’Agriculture
A- Les facteurs de production
B. Les acteurs de l’agriculture
D. Conservation et Transformation
. L’Elevage
B. L’alimentation et l’abreuvement du bétail
C. Santé Animale
D. Les acteurs et les organisations du secteur
E. La production animalière
F. La sécurité du bétail
H. Les solutions préconisées
3.2.3. L’Exploitation forestière
II. COMMERCE, TRANSPORT ET ARTISANAT
1. Le Commerce
2. Le Transport
3.L’artisanat
4. les Infrastructures
o Les infrastructures sanitaires
DEUXIEME PARTIE : GOUVERNANCE TERRITORIALE
CHAPITRE 1 : LES ENJEUX ET INITIATIVES DE DEVELOPPEMENT LOCAL
I. Les enjeux du développement local
1. Les enjeux politiques
2. Les enjeux sociaux
3. Les enjeux économiques
II. Les initiatives de développement local
CHAPITRE 2 : STRATEGIE ET MODALITE DE GESTIONS DES EQUIPEMENTS
1 : la politique financière
2. La mise en œuvre du PIC
Chapitre 3 : Les acquis territoriaux en matière de gouvernance locale
1. Les acquis institutionnels
CHAPITRE : CONTRAINTES EN MATIERES DE GOUVERNANCE TERRITORIALE
I. Problèmes sociaux et politiques
III. Faiblesse des Ressources Economiques et Financières
CONCLUSION GENERALE
BIBLIGRAPHIE

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