Enjeux de la maitrise des consommations d’électricité au regard de la précarité énergétique

Enjeux de la maitrise des consommations d’électricité au regard de la précarité énergétique

Les consommations d’énergie des ménages dépendent principalement du niveau d’équipements électriques (en nombre et en performance) en présence dans l’habitat, ainsi que de leur durée d’utilisation dans la pratique. On sait que le niveau d’équipement est fortement lié aux revenus des membres du ménage . Or, un niveau d’équipement important n’implique pas forcément une consommation d’énergie totale élevée. En effet, beaucoup d’équipements performants peuvent, au total, consommer moins d’électricité que peu d’équipements énergivores. Cette assertion conduit à penser que la facture énergétique induite (en termes économiques) ne soustrait pas une part identique du revenu à tous les ménages : selon l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE), entre 2001 et 2006 la part des dépenses énergétiques a augmenté –toute chose égale par ailleurs- de 4.7% pour les 20% des ménages les plus modestes passant de 10.2% à 14.9% des dépenses totales. Ainsi, la part de ce poste dans l’ensemble des dépenses des ménages les plus aisés pourrait rester égale voire inférieure à celle des plus modestes. En d’autres termes, les ménages à revenu élevé occupent des logements plus grands et plus équipés mais ne consacrent pas forcément la part de facture énergétique la plus élevée.

Plusieurs questions se posent alors :
– Quels seront les effets d’une augmentation annoncée du prix de l’énergie sur les ménages les plus modestes ?
– Quelles conséquences sur la précarité énergétique (plus de 10% des revenus dédiés à l’énergie) ?
– Quels effets apparaitront selon les territoires ?

En d’autres termes, sachant que quatre millions de français sont en situation de précarité et consacrent plus de 10% de leur revenu aux dépenses d’énergie (selon le médiateur de l’énergie), répondre à ce problème revient à répondre à des enjeux. En effet, l’enjeu de ce travail sera de réduire la part des dépenses consacrée à l’énergie par les foyers à faibles revenus.  On fait l’hypothèse que la consommation électrique est d’autant plus élevée que le revenu du ménage l’est aussi. Il s’agit dans ce projet de vérifier la validation d’une telle hypothèse. Ce travail se fond sur l’examen quantitatif des bases de données du recensement de 2008 réalisé par l’INSEE, notamment sur le département d’Indre-et-Loire.

Méthodes et principaux résultats des articles choisis

On peut regrouper les modèles utilisés pour la simulation des consommations des ménages au regard de leur revenu en deux grandes catégories : les modèles «ascendants » et « descendants ». Les modèles ascendants utilisent les consommations totales du secteur résidentiel et les données complémentaires qui caractérisent les consommations de l’ensemble du secteur. Les modèles descendants quant à eux calculent les consommations énergétiques d’une habitation ou d’un ensemble de maisons puis extrapolent ces résultats à une échelle supérieure.

L’approche descendante
Cette approche ne distingue pas les consommations individuelles. Ce sont des modèles qui déterminent l’effet de certain changement à long ou à court terme sur la consommation énergétique des ménages. Les variables souvent utilisées par ces modèles sont des indicateurs macro-économiques notamment les estimations du nombre d’appareils électriques dans les ménages.

Les points forts de cette approche descendante est une accessibilité simple des données et une possibilité d’intégrer les consommations de nouveaux logements lorsque le taux de pénétration reste faible. La limite est l’absence de données sur les consommations individuelles qui empêche d’identifier les points clés permettant de réduire les consommations électriques des ménages.

L’approche ascendante
Les modèles de l’approche ascendante peuvent rendre compte des consommations d’une habitation ou d’un ensemble de maisons. Ces résultats sont ensuite extrapolés à l’échelle supérieure en considérant que l’échantillon étudié est représentatif de l’ensemble.

Il existe deux groupes de modèle ascendant : statistique et ingénierie. Le premier utilise des données issues de la consommation d’électricité d’un échantillon d’habitations. Elle se base sur des techniques de régression permettant de créer des relations entre les utilisations d’énergies finales et la consommation totale. Cette méthode peut utiliser des indicateurs macroéconomiques tels que le prix de l’énergie, le revenu des ménages, bénéficiant ainsi des avantages de l’approche descendante citée précédemment. La méthode d’ingénierie repose sur des données caractérisant les logements qui permettent de calculer les consommations énergétiques grâce à l’apport d’autres données telles que les caractéristiques d’utilisation. L’approche ascendante se caractérise par un haut niveau de détail qui lui confère un avantage significatif. Cette catégorie a également l’avantage de déterminer les consommations individuelles, ce qui permet d’identifier les points à améliorer pour mieux consommer. Comme les modèles descendants, elle peut déterminer les consommations totales du secteur résidentiel.

Exemples de modèles descendants
L’objectif de ce modèle est de comprendre le comportement de consommateurs face à l’évolution du prix de l’énergie. E.Hirst et ses collaborateurs initient la conception de ce type de modèle avec le calcul des consommations énergétiques du secteur résidentiel des Etats-Unis. Leur modèle est basé principalement sur des variables économétriques. Le nombre de logements est alors évalué par les données de recensement. Les applications sur le terrain ont permis aux auteurs d’estimer la sensibilité de leur modèle à l’évolution démographique, économique et technologique. Néanmoins, ils reconnaissent la nécessité de devoir constamment mettre à jour les données. Saha et Stephenson ont développé un modèle similaire pour la Nouvelle-Zélande avec une orientation plus technologique. Ils font une analyse séparée de la consommation par le chauffage, par l’eau chaude sanitaire et par les usages spécifiques. Leur capacité de prévision a été exacte tout au long des années 1960 et 1970 même s’il existe des divergences importantes durant la deuxième moitié des années 1970. J.Rosas et ses collaborateurs ont évalué la consommation d’énergie des ménages mexicains par déciles de revenu. L’inégalité en matière d’énergie entre les catégories de revenu des ménages au Mexique se révèle très importante. En effet, entre 1996 et 2006, le décile à revenus élevés a consommé six fois plus d’énergie que la moyenne des ménages du premier décile. Cette inégalité s’explique par une disparité dans la possession des appareils électriques qui elle-même est directement influencée par le revenu des ménages. Leur modèle a mis en relation le revenu et le nombre des équipements électriques. Cependant, leur étude pouvait tenir compte la durée d’utilisation de ces appareils qui semble être une variable importante dans le calcul des consommations électriques. Sawachi et.al (1997) démontre que la consommation d’électricité est liée non seulement au revenu annuel des ménages étudiés, mais aussi au nombre d’appareils électriques et celui des résidents. La consommation électrique annuelle est d’autant plus élevée que les trois facteurs cités précédemment. .Genjo (2005) et ses collaborateurs considèrent que bien que le nombre total des appareils électriques soit une variable importante dans le modèle de Sawachi et.al (2007), d’autres facteurs tels que le nombre de chaque appareil électrique, la taille de ces appareils sont aussi à prendre compte dans leur recherche. Leurs résultats indiquent que ces variables ont des effets considérables sur la consommation électrique. Tout comme ce qui a été fait au Mexique, la limite de cette recherche c’est qu’elle ne tient pas compte de la fréquence d’utilisation des appareils électriques.

Au Royaume-Uni en 2008, B.Norton et ses collaborateurs démontrent à travers leur recherche que les ménages ayant des revenus élevés utilisent deux fois et demi plus d’électricité en moyenne dans les soirées que les ménages à faible revenu. Et que la consommation pendant le reste de la journée est d’environ une fois et demie plus grande que celle du même type des ménages.

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Table des matières

1. INTRODUCTION
2. Etat de l’art
2.1 Enjeux de la maitrise des consommations d’électricité au regard de la précarité énergétique
2.2 Méthodes et principaux résultats des articles choisis
3. Objectifs et méthodologie
4. Définitions
4.1 Propension moyenne et propension marginale à consommer
4.2 Effets fixes et niveaux de consommation
4.3 Les données
4.4 Calculs préliminaires
5. Statistiques descriptives
5.1 Consommation moyenne par ménage et iris
5.1.1 Données de consommation (prix et quantité par appareil et par période, année 2008)
5.1.2 Représentations graphiques et indicateurs
5-2 Revenu moyen par ménage et iris
5.3 Modélisation et estimation de l’effet du revenu moyen sur la consommation moyenne
5.3.1 Modèle de durée globale
5.3.2 Modèle associé aux heures creuses
5.3.3 Modèle associé aux heures pleines
6. Inégalités de revenu et précarité énergétique
6.1 Régressions et analyse comparée
6.1.1 Groupe des « bas revenus »
6.1.2 Groupe des « hauts revenus »
7. Propension moyenne à consommer (PMC) et inégalités
7.1 Statistiques descriptives de la variable PMC
7.2 Inégalités
8. CONCLUSION

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