Enfants en surpoids, quelles conséquences sur la vie scolaire ?

Enfants en surpoids, quelles conséquences sur la vie scolaire ?

Introduction

La santé est un thème qui préoccupe de plus en plus d’individus. De nombreux magazines, émissions télévisées, ouvrages et autres supports y consacrent des articles. Le surpoids a peu à peu pris sa place dans les médias et les ouvrages. Ce qui n’a rien d’étonnant car depuis 1980, le nombre d’individus atteints d’obésité a doublé. Cette maladie qui touche le monde entier dans des proportions inquiétantes peut être étudiée sous différents aspects. Les ouvrages proposent des cures de remise en forme, des ateliers pratiques, des régimes et bien d’autres solutions toutes plus rapides les unes que les autres. Afin de comprendre au mieux cette maladie, les ouvrages utilisés s’inspirent de deux des nombreux domaines du surpoids : premièrement l’incidence du surpoids sur le corps humain et, deuxièmement, les effets du surpoids sur la psyché. La documentation est constituée uniquement d’ouvrages sur le surpoids ou l’obésité pour les enfants ou adolescents étant donné qu’entre adultes et enfants des variations existent.
En plus des aspects présentés ci-dessus, le harcèlement moral sera décrit et ses répercussions seront présentées. Il s’agit d’une forme de discrimination qui est exercée envers des enfants en surpoids. La documentation utilisée sur le harcèlement ne se rapporte qu’aux enfants. Car, comme pour le surpoids, des différences peuvent être observées entre adultes et enfants.

 Problématique

 Définition et importance de l’objet de recherche
 Raison d’être de l’étude

La recherche porte sur le surpoids, un sujet qui m’intéresse particulièrement et ce pour deux raisons principales. Premièrement, j’ai toujours été fascinée et intriguée par le fonctionnement du corps humain ; ses capacités et ses limites en particulier. Deuxièmement, je me suis retrouvée plusieurs fois face à des problèmes directement liés au surpoids dont la solution m’est actuellement toujours inconnue. En effet, lors de plusieurs stages dans des classes de degré primaire, j’ai rencontré des élèves en surpoids, mal dans leur peau et se sentant inférieurs aux autres. De plus, j’ai moi-même observé et proposé quelques activités en éducation physique qui, selon moi, ont alimenté leur malaise.
Ces deux raisons ont guidé mon choix sur le sujet délicat qu’est le surpoids chez les enfants et les conséquences et souffrances qu’il peut engendrer en milieu scolaire.

 Présentation du problème

Actuellement, l’école primaire se centre sur un enseignement personnalisé et innovant dans lequel diverses adaptations sont aménagées pour permettre à tous les enfants d’atteindre, ou du moins de s’approcher le plus possible des objectifs dictés par le Plan d’Etude Romand1. Les adaptations mises en place peuvent être matérielles : un dictionnaire électronique pour aider un élève dyslexique, ou immatérielles : une extension de temps pour relire une dictée, par exemple. Ces différentes adaptations sont organisées afin de combler divers troubles qui peuvent affecter le travail des élèves. Parmi ces troubles, la dyslexie et l’hyperactivité, pour ne citer que les deux exemples les plus récurrents, le surpoids ne trouve pas sa place. En effet, ce dernier est peu abordé dans les écoles primaires et dans les cours dispensés à la haute école pédagogique. Or, selon Huerre (2005), les enseignants sont amenés à rencontrer un nombre croissant de jeunes en surpoids. En effet, Durrer et Schutz (2010) précisent qu’il y a vingt ans, environ un jeune par classe était en surpoids, actuellement un enfant sur cinq l’est en Europe. Huerre (2005) souligne également l’importance du problème du point de vue de la santé publique et des métiers qui touchent à l’éducation des jeunes. Il semble donc important pour l’enseignant de connaître ce qui se cache derrière le surpoids ; ses souffrances et ses conséquences dans la vie quotidienne et scolaire en particulier, afin d’éviter d’éventuelles maladresses faites à l’égard des élèves en surpoids. Par ailleurs, toujours selon Huerre, le surpoids engendre et/ou s’accompagne généralement d’un mal-être. Un des rôles de l’enseignant est de veiller à l’intégration de tous les élèves et proposer un climat de travail agréable. Il est donc envisageable d’apporter de légers changements dans sa pratique professionnelle afin d’alléger la sensation de mal-être ressentie par les jeunes en surpoids.

 Etat de la question
 Origine ou bref historique

Les modes de vies se sont énormément modifiés à travers les âges. Les Hommes préhistoriques se nourrissaient de chasse, de pêche et de cueillette principalement , et pratiquaient beaucoup d’activité physique : ils étaient nomades et devaient parfois parcourir plusieurs kilomètres afin de trouver du gibier. Puis, la sédentarisation s’est peu à peu installée par le biais de l’agriculture (Froguel, Sérog & Papillon, 2001). Dès lors, la sédentarité n’a fait qu’augmenter. L’expansion des téléviseurs et jeux vidéo a largement contribué à ce phénomène. Par ailleurs, les habitudes alimentaires se sont radicalement modifiées. Froguel, Sérog et Papillon (2001) précisent que l’augmentation vertigineuse d’acides gras “trans” dans l’alimentation dès 1910 a pu contribuer à la montée du surpoids.
Les goûts en matière d’apparence physique ont également beaucoup évolué. Dès le XVIème siècle et jusqu’au XXème siècle, les peintures des plus grands artistes n’affichent que des silhouettes généreuses. Celles-ci témoignaient d’une vie privilégiée et oisive dépourvue de tâches physiques encombrantes. Au début des années 1900, la mode change, l’abandon du corset pour les femmes en 1910 bouleverse les codes de la mode ; les vêtements deviennent plus serrés et nécessitent une silhouette et notamment des hanches fines (Vigarello, 2012). La gent masculine subit les mêmes changements quelques années plus tard, une silhouette athlétique est visée dans le but de mettre en valeur les vêtements désormais moulants.

 Champs théoriques et concepts
 Le surpoids

Le surpoids est généralement défini comme une surcharge pondérale, c’est-à-dire un poids trop élevé. Selon cette définition très largement répandue, seul le poids d’un individu peut définir sa forme physique. Or, si nous nous en tenons à cette définition et que seul le poids est connu, comment déterminer la limite entre un poids inscrit dans la norme et une surcharge pondérale ? Comment savoir si un individu pensant 70 kg est en surpoids, si cette unique variable est prise en compte?
Le poids n’est pas un indice suffisant pour déterminer une situation de surpoids. En effet, il n’existe pas une limite de poids qui indiquerait un surpoids. De plus le poids d’une personne dépend de plusieurs facteurs.
Dans leur ouvrage, Durrer et Schutz (2010) expliquent que le poids d’une personne peut varier selon :
• Sa taille ; plus la taille est grande plus le poids sera élevé.
• Sa composition corporelle ; plus la personne est musclée plus son poids sera élevé, sans pour autant provoquer des conséquences néfastes sur la santé (le muscle pesant plus lourd que la graisse corporelle, il est normal qu’une personne musclée ait un poids élevé).

La courbe de corpulence

L’IMC varie énormément pendant toute la période de 0 à 18 ans et la mesure isolée de l’indice à un certain moment de l’enfance, ne reflète pas la réalité. C’est pourquoi, la courbe de corpulence est utilisée pour les enfants, elle englobe l’IMC et l’âge. A ce propos, Soulié (2005) propose la définition suivante : « La courbe de corpulence est le dessin que l’on obtient en reliant point par point les IMC que l’on a reportés, au cours de l’évolution de l’enfant, sur une grille telle qu’elle figure dans son carnet de santé » . De plus, Borys et Treppoz (2004) précisent que l’intérêt se porte sur l’aspect général de la courbe, son évolution à travers le temps et non aux valeurs de l’IMC.
Dans le canton de Neuchâtel, les médecins scolaires et pédiatres se sont mis d’accord sur une courbe de corpulence type par sexe, (S. Latrèche, communication personnelle, 10 août 2016) celles-ci se trouvent sur les figures 2 et 3. La première est destinée aux filles de 0 à 18 ans et la seconde aux garçons du même âge. Les courbes sont séparées par genre pour des raisons physiologiques. En effet, selon Frelut (2003) à l’âge adulte, le taux de graisse chez les femmes se trouve entre 20 et 25% du poids total alors que celui des hommes se situe entre 15 et 20%. Les courbes diffèrent, surtout à la fin de l’adolescence. Cependant le fonctionnement est le même. Toujours selon Frelut, les courbes de corpulence sont généralement dressées par le pédiatre. Les parents peuvent également le faire à la maison.

 Le tour de taille

Dans leur ouvrage, Durrer et Schutz (2010) considèrent le tour de taille de l’enfant comme un complément à l’IMC. En effet, toujours selon Durrer et Schutz, cette information joue un rôle important car elle mesure la graisse appelée profonde qui entoure les organes internes et peut entrainer des risques pour la santé. En 2013, Widmaier, Raff et Strang confirment : « […] ce n’est pas la quantité totale de graisse mais l’endroit du corps où elle se localise qui a une importance » (p. 573). Toujours selon ces auteurs (Widmaier, Raff & Strang), les individus “en pomme”, dont la graisse est principalement localisée autour de l’abdomen, s’exposent à plus de complications sévères que les individus en “poire” (graisse qui se dépose sur les cuisses et les fesses). Les raisons de cette différence restent partiellement méconnues, cependant il semblerait que ce soit dans la composition des deux sortes de tissus adipeux.

 Les risques du surpoids

Les spécialistes sont tous du même avis ; le surpoids et l’obésité sont des maladies à part entière à prendre au sérieux. A ce propos, Soulié (2005) s’exprime ainsi : « La notion de surpoids ou d’obésité ne relève pas uniquement de considérations esthétiques : les personnes dont le poids est trop important s’exposent à de véritables complications médicales » (p.59). Pour les enfants atteints de surpoids, le risque principal est de ne pas réagir et laisser le surpoids se transformer en obésité (c’est-à-dire laisser la courbe de corpulence grimper). Néanmoins, le surpoids a déjà des conséquences néfastes. Toujours selon Soulié, les conséquences se divisent en trois ; les troubles mécaniques, les troubles métaboliques et les troubles psychologiques.

 La vie scolaire

La vie scolaire est une notion vaste qui englobe de nombreux aspects de la scolarité. Une précision de ce terme est donc nécessaire : dans ce travail, cette notion est utilisée pour désigner la vie d’un élève au quotidien dans le périmètre scolaire. C’est-à-dire dans la salle de classe, la salle de gymnastique, les vestiaires, les couloirs de l’école, la cour de récréation, la cantine ; partout où l’enseignant peut agir en toute légitimité. Les relations élève-élève et enseignant-élève sont également prises en considération dans cette appellation. Tout comme le degré d’intégration de l’élève dans la classe.

 Controverses et ressemblances entre études

Dans l’ensemble, les études et théories sur le surpoids sont similaires, parfois même complémentaires. Néanmoins quelques différences sont à signaler. Les auteurs ne définissent pas tous le surpoids de la même manière; Borys et Treppoz (2004) ont supprimé la notion de surpoids chez l’enfant alors que Frelut (2003) et Durrer et Schutz (2010) incluent le surpoids dans leurs courbes de corpulence respectives. Par ailleurs, les normes françaises ne sont pas les mêmes que les normes suisses. Ainsi, les ouvrages français classent l’obésité en deux degrés de gravité alors que cette distinction ne se fait pas en Suisse (S. Latrèche, communication personnelle, 10 août 2016). C’est pourquoi les courbes de corpulence diffèrent entre ces deux pays.

 Point de vue personnel à l’égard de la théorie

J’ai rapidement trouvé de la documentation sur le surpoids et l’obésité chez les jeunes, ce qui n’est pas étonnant vue l’ampleur que prend cette maladie dans le monde. En revanche, j’ai rencontré plus de difficultés à trouver des ouvrages sur le harcèlement scolaire, car j’ai débuté mes recherches en partant de l’expression “stigmatisation sur le surpoids”. Ce n’est qu’en lisant les ouvrages sur le harcèlement scolaire que j’ai remarqué que la stigmatisation était inclue dans cette notion.
Contrairement à ce que je pensais, les livres récents ont permis de compléter les ouvrages plus anciens. Ceux-ci sont, d’après moi, plus complets et précis. Les ouvrages récents sont néanmoins intéressants car ils contiennent des études, recherches et découvertes qui ne figurent pas dans d’autres documents.
La théorie du surpoids est bien présentée et illustrée dans les ouvrages. J’étais déjà bien informée sur le sujet. Néanmoins les différences entre les théories font émerger des doutes. Le manque de coordination entre les théories sur le surpoids m’échappe car il s’agit de la même maladie, ne serait-il pas plus simple d’employer le même vocabulaire et les mêmes références au moins dans l’Union Européenne ?
J’ai trouvé les différentes théories sur le harcèlement scolaire très complètes, presque trop, ce qui a été problématique pour trier et restituer des informations et ne pas s’écarter du sujet.
 

Question de recherche et objectifs ou hypothèses de recherche
 Identification de la question de recherche

De nombreuses questions ont trouvé des réponses grâce à la théorie sur le surpoids et le harcèlement moral. Cependant quelques questions restent toujours en suspens :
• La discrimination des enfants en surpoids existe, mais comment la limiter ?
• Les enseignants formulent parfois des expressions maladroites ou agissent de manière inconfortable auprès des élèves en surpoids, comment éviter ces deux actions involontaires?

Conclusion

La théorie, dans un premier temps, et les entretiens dans un second temps, ont permis une meilleure compréhension du surpoids et de ses effets sur la vie scolaire. Les entretiens ont été menés avec des enfants en surpoids qui participent activement à un programme visant l’équilibre ou la perte de poids. Cette dernière variable a légèrement modifié la recherche en restreignant certains résultats :
• Les participants apprécient le programme et les activités proposées ;
• Le sport est pratiqué avec plaisir par le groupe ;
• Chaque participant exerce un sport en dehors de l’école et du programme dont il dégage plus ou moins de plaisir ;
• Tous sont conscients de leur surpoids et motivés à changer certains de leurs comportements ;
• Le surpoids n’est pas un sujet tabou, bien que parfois il soit difficile d’en parler ;
• Les encouragements de la part des enseignants d’éducation physique ne dérangent globalement pas les participants.
Cependant, certaines données, notamment celles en lien avec l’école et l’éducation physique, ont permis d’éclaircir plusieurs points à propos des questions de recherche. Pour rappel, les questions de recherche étaient les suivantes :
• La discrimination des enfants en surpoids existe, mais comment la limiter ?
• Les enseignants formulent parfois des expressions maladroites ou agissent de manière inconfortable auprès des élèves en surpoids, comment éviter ces deux actions involontaires?
La discrimination et les moqueries existent malheureusement au-delà de la théorie et sont difficiles à déceler. Les entrevues l’exemplifient ; il faut parfois insister afin d’obtenir une réponse sur ce sujet sensible. Il a également été suggéré qu’il faudrait être à l’écoute des élèves sans faire preuve de surprotection en voulant agir directement et auprès de la classe entière.

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Table des matières

CHAPITRE 1. PROBLEMATIQUE
1.1 DEFINITION ET IMPORTANCE DE L’OBJET DE RECHERCHE
1.1.1 Raison d’être de l’étude
1.1.2 Présentation du problème
1.1.3 Intérêt de l’objet de recherche
1.2 ETAT DE LA QUESTION
1.2.1 Origine ou bref historique
1.2.2 Champs théoriques et concepts
1.2.3 Résultats de recherches, théories et synthèses
1.2.4 Controverses et ressemblances entre études
1.2.5 Point de vue personnel à l’égard de la théorie
1.3 QUESTION DE RECHERCHE ET OBJECTIFS OU HYPOTHESES DE RECHERCHE
1.3.1 Identification de la question de recherche
1.3.2 Objectifs ou hypothèses de recherche
CHAPITRE 2. METHODOLOGIE
2.1 FONDEMENTS METHODOLOGIQUES
2.1.1 Type de recherche
2.1.2 Type d’approche
2.1.3 Type de démarche
2.2 NATURE DU CORPUS
2.2.1 Récolte des données
2.2.2 Procédure et protocole de recherche
2.2.3 Echantillonnage
2.3 METHODES ET/OU TECHNIQUES D’ANALYSE DES DONNEES
2.3.1 Transcription
2.3.2 Traitement des données
2.3.3 Méthodes et analyse
CHAPITRE 3. ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS
3.1 LES BIAIS DE LA RECHERCHE
3.2 LA FREQUENCE DES THEMES
3.3 L’ORDRE D’APPARITION DES THEMES
3.4 LA COOCCURRENCE ET L’APPARITION REITEREE D’UN THEME DANS UN CERTAIN CONTEXTE
3.5 ET LES MOQUERIES ?
BIBLIOGRAPHIE

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