Emergence des plantules et formation des différentes classes d’émergence

MÉMOIRE DE FIN DE CYCLE
En vue de l’obtention du DIPLOME D’INGENIEUR DU DEVELOPPEMENT RURAL
Option : AGRONOMIE

DESCRIPTION ET IMPORTANCE DE L’IGNAME

Botanique de l’igname

Les ignames sont des Monocotylédones du genre Dioscorea qui fait partie avec trois autres genres (Tacca, Stenomeris et Trichopus), de la famille des Dioscoreaceae, de l’ordre des Dioscoreales et de la sous-classe des Liliidae (Mamy et al., 2006). Des 600 espèces qui constituent ce genre, on rencontre des espèces originaires d’Amérique tropicale (D. trifida), d’Afrique de l’Ouest (D. cayenensis, D. rotundata, D. bulbifera, D. dumetorum) et d’Asie du Sud-Est (D. alata, D. esculenta, D. opposita). Selon Mamy et al. (2006), il existe dans le monde huit espèces d’ignames cultivées provenant de la domestication d’espèces sauvages, dont les espèces les plus courantes sont Dioscorea alata (Lam., 1753), D. cayenensis (Lamarck, 1792), D. rotundata (Poiret, 1813) et de D. esculenta (Lour.).

Un plant d’igname comprend une partie souterraine, constituée d’un système racinaire et d’un tubercule, et une partie aérienne composée de lianes feuillées  qui fournissent les organes de la reproduction sexuée.

On distingue deux grands groupes biologiques chez les ignames selon que l’appareil végétatif et le tubercule se renouvellent périodiquement ou sont pérennes. Toutes les ignames cultivées pour l’alimentation ont un cycle biologique annuel. Les quatre phases de développement présentées ci-après sont couramment reconnues aux ignames annuelles (Craufurd et al., 2001) :

phase 1 : de la germination à la levée des premiers organes
La germination du tubercule est précédée de la formation d’un méristème primaire d’épaississement sous-cortical apparaissant le plus souvent dans sa partie proximale (tête) (Dumont et Marti, 1997). Son développement conduit à un méristème apical racinaire et à un méristème caulinaire dit de germination, qui sera à l’origine du complexe nodal primaire (Cornet, 2015). A ce stade, la plante est encore dépendante de la mobilisation des réserves du tubercule (Phase d’hétérotrophie) et les feuilles ne sont pas encore visibles. Cette première phase peut durer en moyenne cinq à huit semaines (Craufurd et al., 2001).

Phase 2: de l’établissement de la canopée à l’initiation du tubercule
La durée de cette phase varie entre trois et dix semaines. Les tiges et leurs ramifications s’allongent, des feuilles se mettent en place et la plante devient autotrophe. Plus le tubercule mère est petit, plus la plante passe rapidement à la phase d’autotrophie (Ferguson, 2008). A la fin de cette phase, la croissance maximum des feuilles est atteinte. La tubérisation intervient également au cours de cette phase, généralement entre neuf et quinze semaines après la germination.

Phase 3: Du développement maximum de la canopée au taux de croissance maximum du tubercule
Sa durée varie entre neuf et treize semaines. Elle est caractérisée par un développement maximum de la canopée, et un taux maximum de remplissage du tubercule. C’est la phase la plus critique pour la croissance du tubercule d’igname. Un quelconque stress affecte de façon drastique la croissance et le développement des plantes (Craufurd et al., 2001).

Phase 4 : de la sénescence de la canopée à la maturation du tubercule
Au cours de cette phase, une sénescence du feuillage de même qu’un déclin de l’accumulation en matières sèches sont constatés. Le tubercule atteint son volume et son poids maximum. Il est difficile de séparer les phases 4 et 5 dont la durée cumulée varie entre 12 et plus de 22 semaines (Cornet, 2005).

Lorsque sa maturité est atteinte, le tubercule d’igname connaît une période de dormance pendant laquelle il est incapable de germer. Cela permet de maintenir la qualité organoleptique au cours du stockage, et aussi de faire coïncider la germination avec le début de la saison favorable (Craufurd et al., 2001). L’apparition de petites protubérances sous la couche de la peau, marque la levée de la dormance (Craufurd et al., 2001).

Ecologie de l’igname

L’igname est avant tout un taxon d’espèces tropicales qui a besoin de températures élevées. La température optimale dépend de la phase de développement, et varie entre 19 et 28°C chez l’espèce D. alata (Marcos et al. 2009, cité par Cornet, 2015). La photopériode influence également son développement : les jours courts, aux alentours de 12 heures, favorisent la tubérisation. A l’opposé, les jours longs (supérieurs à 12 heures) favorisent le développement de la partie aérienne (Cornet, 2015). Sa culture nécessite une pluviosité de 1000 à 1800 mm/an. Cependant, certaines ignames sont cultivées sous des climats où la pluviosité dépasse 3000 mm/an (Dumont et Marti, 1997). A l’opposé, d’autres ignames telles que celles cultivées dans la province du Passoré au Burkina Faso, peuvent être cultivées sous une pluviosité inférieure à 700 mm/an (Tiama, 2016). La culture de l’igname requiert au moins cinq mois de pluies sur les huit mois de croissance. En cours de cycle, elle peut tolérer de courtes périodes de stress hydrique avec de grandes différences variétales. Cependant, cela s’accompagne presque toujours d’une réduction du rendement (Onwueme, 1976, cité par Dumont et Marti, 1997). Une alimentation hydrique suffisante semble surtout nécessaire entre la 14ème et la 20ème semaine de croissance (Cornet, 2005).

La culture de l’igname n’est pas recommandée sur les sols marginaux (Somé et al., 1995). De bonnes capacités de drainage sont nécessaires pour éviter la compaction du sol et la stagnation de l’eau. Les sols convenant mieux à la culture se distinguent par leur capacité d’échange cationique (CEC) plus élevée, et un potentiel nutritionnel plus important, principalement pour le calcium (Ca), le magnésium (Mg) et le potassium (K). D. alata semble plus tolérante aux sols moins fertiles (Diby et al., 2009).

Production et importance de l’igname

Production de l’igname 

L’igname est cultivée dans les zones tropicales d’Afrique, des Caraïbes, d’Océanie et d’Asie du Sud. De façon plus spécifique, elle constitue l’aliment de base d’au moins 60 millions de personnes en Afrique occidentale et centrale (Asiedu et Sartie, 2010). La production mondiale en tubercules d’igname était estimée à plus de 50 millions de tonnes en 2014. Les cinq principaux pays producteurs en Afrique de l’Ouest sont par ordre d’importance, le Nigéria, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Benin et le Togo (FAOSTAT, 2016). Au Burkina Faso, l’igname est cultivée principalement dans quatre régions : le CentreOuest, le Sud-Ouest, les Hauts Bassins et les Cascades (MARH, 2015). Le rendement moyen est de 7,14 t ha-1 (MAAH, 2016). En termes de superficies cultivées, la région du Sud-Ouest vient en tête avec environ 3846 ha ; mais en termes de rendements, la région du Centre-Ouest (Sissili) vient en première position avec 9,2 t ha-1 (MAHRH, 2015). D. rotundata et D. alata sont les principales espèces rencontrées dans les différentes zones actuelles de production. D’une manière générale, une baisse de la production et des rendements en tubercules est constatée au Burkina Faso (Figures 2). De plus, les rendements nationaux sont en dessous de ceux de la sous-région Ouest africaine (12 t ha-1).

Importance de l’igname

L’igname joue un rôle important pour les peuples qui la cultivent aussi bien au Burkina Faso que dans toute la ceinture Ouest-africaine de production de cette spéculation, regroupant le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Nigéria et le Togo. Elle représente une plante alimentaire marquant l’identité des populations (Gibigaye, 2013). Elle entre non seulement dans leur alimentation quotidienne, mais elle est aussi très souvent associée à des rites culturels dans sa zone de culture (Dumont et Marti, 1997). Chaque année, sa consommation est subordonnée à des cérémonies entretenant la cohésion des groupes sociaux et activant leur identité (Gibigaye, 2013). La culture de l’igname est aussi une source de revenu pour la population qui la cultive. A cet effet, elle est de plus en plus perçue comme une culture de rente.

L’igname est une plante alimentaire dont le tubercule se consomme après cuisson, ou après dessiccation (cossettes) et transformation en farine. La valeur nutritionnelle de l’igname est liée à sa richesse en amidon. Selon Coursey (1965, cité par Dumont et Marti, 1997), un tiers des besoins énergétiques quotidiens de l’homme peut être couvert par 1 kg d’igname. L’espèce D. dumetorum possède la forme d’amidon la plus digestible. L’igname joue un rôle très important dans la sécurité alimentaire, aussi bien pour les populations des zones de production que pour celles des centres urbains. L’igname possède également d’importantes propriétés pharmaceutiques (Mamy et al., 2006). En effet, sa teneur élevée en stéroïdes fait qu’elle est utilisée dans l’industrie pharmaceutique pour la fabrication des contraceptifs oraux (Bell et al., 2000). Au Bénin, un effet hypoglycémiant est aussi reconnu aux espèces D. dumetorum et D. rotundata. Dans la partie Ouest de Madagascar, les ignames cultivées (D. alata) peuvent être utilisées en médecine traditionnelle. C’est ainsi que les jeunes feuilles violacées sont écrasées et étalées sur les brûlures de la peau pour les soigner. Les feuilles sèches tombées naturellement au pied de la plante sont utilisées en décoction pour traiter la fièvre et le paludisme. Enfin, les feuilles d’igname mélangées à d’autres plantes, peuvent diminuer les trop grandes hémorragies pendant la menstruation (Mamy et al., 2006).

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR L’IGNAME ET PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
CHAPITRE I : ETAT DE L’ART
1.1. DESCRIPTION ET IMPORTANCE DE L’IGNAME
1.1.1. Botanique de l’igname
1.1.2. Ecologie de l’igname
1.1.3. Production et importance de l’igname
1.2. AGRONOMIE DE L’IGNAME
1.2.1. Systèmes de cultures et gestion de la fertilité des sols de l’igname
1.2.2. Importance de la date d’émergence des plantules d’igname
1.2.3. Elaboration du rendement de l’igname
1.2.4. Besoins en nutriments et réponse de l’igname à la fertilisation
Conclusion partielle
CHAPITRE II : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
2.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE
2.2. CLIMAT
2.3. VEGETATION
2.4. SOLS
2.5. MILIEU HUMAIN ET ACTIVITES AGRICOLES
Conclusion partielle
DEUXIEME PARTIE : EXPERIMENTATION AU CHAMP
CHAPITRE III : MATERIEL ET METHODES DE L’ETUDE
3.1. MATERIEL
3.2. METHODOLOGIE
3.2.1. Dispositif expérimental
3.2.2. Pratiques culturales
3.2.3. Collecte des données
CHAPITRE IV : RESULTATS ET DISCUSSION
4.1. RESULTATS
4.1.1. Emergence des plantules et formation des différentes classes d’émergence
4.1.2. Effets de la fertilisation et de la date d’émergence de la plantule sur la croissance et le développement de l’igname
4.1.3. Effets de la fertilisation et de la date d’émergence de la plantule sur les composantes de rendement et le rendement en tubercules frais de l’igname
4.2. DISCUSSION
4.2.1. Emergence des plantules
4.2.2. Effets de la fertilisation et de la date d’émergence de la plantule sur la croissance et le développement de l’igname
4.2.3. Effets de la fertilisation et de la date d’émergence de la plantule sur les composantes du rendement et le rendement en tubercules frais de l’igname
CONCLUSION GENERALE
RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Annexe

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