ELEMENTS DE BIOMECANIQUE DE LA HANCHE

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L’os coxal (Figure 4 et 5) :

il s’agit d’un os plat contourné en hélice divisé en trois parties correspondant aux trois os primitifs : l’ilion (ilium) en position crâniale, le pubis en bas et en avant et l’ischion (ischium) en bas et en arrière. Ces trois os naissent de trois points d’ossification fusionnant au niveau d’un cartilage en « Y » au centre de la fosse acétabulaire.
 L’acétabulum (Figure 6) : situé au milieu de la face latérale de l’os coxal, l’acétabulum se forme à partir des trois os primitifs reliés par un cartilage en «Y» qui forment en se soudant une synostose. L’acétabulum comprend deux parties :
– la surface semi-lunaire encroutée de cartilage, ayant la forme d’un croissant ouvert en bas et surplombée par le limbus acétabulaire. Le plan de la surface semi-lunaire regarde en avant, en dehors et en bas. Le toit est la partie supérieure du limbus acétabulaire qui surplombe l’articulation.
– la fosse acétabulaire: c’est une dépression située au centre de la surface semi-lunaire. Elle n’est pas recouverte de cartilage mais comblée par un coussinet adipeux. Elle communique en bas avec le foramen obturé par une incisure acétabulaire comprise entre les deux cornes du croissant acétabulaire. Le ligament transverse de l’acétabulum est tendu entre les deux cornes de la surface semi lunaire au dessus de l’incisure acétabulaire. Il est encrouté de cartilage et complète la surface articulaire vers le bas.
 Le labrum ou bourrelet acétabulaire (Figure 6) : c’est un fibrocartilage, triangulaire qui s’insère par sa face osseuse sur le limbus acétabulaire; sa face axiale est recouverte de cartilage et sa face périphérique donne insertion à la capsule. Ainsi, la surface semi-lunaire et le bourrelet acétabulaire recouvrent les deux tiers de la tête fémorale.

La capsule articulaire:

elle s’attache sur l’os coxal, sur le limbus acétabulaire et sur la face périphérique du labrum acétabulaire. Sur le fémur, la capsule s’insère suivant une ligne circulaire au niveau de la ligne inter-trochantérique en avant, et à 1 à 2 cm de la crête inter-trochantérique en arrière. Le col est entièrement intra-capsulaire en avant.

Les ligaments : on en décrit habituellement 5

 Le ligament ilio-fémoral (dit de Bertin) (Figure 7) : c’est le plus puissant ligament du corps humain. Il renforce la capsule en avant en s’insérant sur l’épine iliaque ventro-caudale de l’os coxal et s’étale en éventail à la face antérieure de la capsule vers la ligne inter-trochantérique (partie latérale) et le petit trochanter (partie médiale). La partie latérale est parallèle au col fémoral, la partie médiale est parallèle à l’axe du corps expliquant ainsi leur rôle différent dans la mobilité de la hanche [4].
 Le ligament pubo-fémoral (Figure 7) : situé sous le précédent, il est tendu de l’éminence ilio-pubienne à la capsule dans le ligament annulaire [3].
 Le ligament ischio-fémoral (Figure 8) : il est sur la face postérieure tendu de l’ischion derrière le sourcil acétabulaire à la partie latérale du ligament ilio-fémoral et du ligament annulaire [4].
 Le ligament annulaire (Figure 9) : il forme un anneau circulaire entourant la partie la plus étroite du col fémoral, apparaissant comme un renforcement capsulaire recouvert par les ligaments précédents [4].
 Le ligament de la tête fémorale (Figure 9) : c’est le seul ligament intra-capsulaire. Il relie la tête du fémur à la fosse acétabulaire et au ligament transverse de l’acétabulum. Il est recouvert de son propre manchon de synovial et accompagné d’une artère intervenant dans la vascularisation de la tête du fémur [4].

Rapports internes : on distingue

 en dedans et en haut, le fond de l’acétabum répondant à la surface quadrilatère, au muscle obturateur interne et à la cavité pelvienne;
 en dedans et en bas : elle répond à la région obturatrice centrée par le trou obturateur et est traversée par le paquet obturateur (artère, veine et nerf).

Vascularisation et innervation

La vascularisation artérielle (Figure 10) :

la vascularisation artérielle de l’extrémité proximale du fémur provient de l’artère fémorale profonde de la cuisse, branche de l’artère fémorale commune. Cette artère va donner les artères circonflexes médiale et latérale de la cuisse qui vont se diviser en rameaux vascularisant la tête fémorale à partir du col mais aussi la région trochantérienne et la partie proximale de la diaphyse fémorale. Cette vascularisation est de type terminal. Il existe une vascularisation moins importante assurée par l’artère du ligament de la tête fémorale [11].

ANATOMIE FONCTIONNELLE [7,16]

L’articulation de la hanche est une énarthrose très solide et mobile. Elle constitue le sommet d’un cône irrégulier de circumduction, résultante de trois mouvements élémentaires selon trois axes [5, 14].

Dans l’axe transversal (Figure 12) :

situé dans un plan frontal, il permet les mouvements de flexion et d’extension.
 La flexion: elle rapproche la face antérieure de la cuisse à la face antérieure du tronc. L’amplitude de la flexion active dépend de la position de la jambe : si elle est étendue, la flexion est de 90° ; si la jambe est fléchie, elle avoisine 120°. La flexion passive dépasse toujours 120°.
Les principaux muscles fléchisseurs sont le psoas iliaque, le muscle fléchisseur principal; les muscles accessoires sont: le sartorius, le droit du fémur et le tenseur du fascia lata.
 L’extension: elle porte le membre inférieur en arrière du plan frontal.
L’amplitude de l’extension active dépend de la position de la jambe : si la jambe est étendue, elle égale 20° et si la jambe est fléchie, elle est de 10°. L’extension passive peut atteindre 30°: c’est l’hyper-extension. Le principal muscle extenseur est le glutéal major. Les muscles accessoires sont les autres muscles glutéaux et les ischio-jambiers.

Dans l’axe antéro-postérieur (Figure 13) :

situé dans un plan sagittal, il permet l’abduction et l’adduction.
 L’abduction: il porte le membre inférieur en dehors et l’éloigne du plan
de symétrie du corps: 40 à 60° d’amplitude. Les principaux muscles abducteurs sont essentiellement le glutéal moyen mais également le glutéal minor, le glutéal major et le tenseur du fascia lata.
 L’adduction : il porte le membre inférieur en dedans et le rapproche du plan de symétrie du corps. Son amplitude est inférieure à 30°. Les principaux muscles adducteurs : le grand adducteur, le long adducteur, le petit adducteur, le gracile.

Dans l’axe vertical (Figure 14) :

il se confond avec l’axe longitudinal du membre inférieur permettant les mouvements de rotation.
 La rotation externe : elle porte la jambe en dedans quand la jambe est fléchie à 90° sur la cuisse. Son amplitude est de 40 à 60°. Les principaux muscles rotateurs latéraux : le piriforme, l’obturateur interne et le carré fémoral.
 La rotation interne : elle porte la jambe en dehors quand la jambe est fléchie à 90° sur la cuisse. Son amplitude est de 30 à 40°. Les principaux muscles rotateurs médiaux: les moyen et petit fessier mais également le tenseur du fascia lata.

ELEMENTS DE BIOMECANIQUE DE LA HANCHE

Il s’agit essentiellement de l’étude des mouvements et de l’équilibre de cette articulation au cours d’un appui uni ou bipodal et lors de la marche. Pour ce faire PAUWELS a décrit la hanche comme un modèle mathématique (modèle géométrique de PAUWELS) [27].

Éléments de l’équilibre

Avant de décrire ce modèle de PAUWELS, il faut insister sur un pré-requis permettant de supposer la fonction de la hanche normale; il s’agit de l’équilibre harmonieux qui doit exister entre trois protagonistes à savoir les formes, les structures et les forces s’exerçant sur elle :
– Les formes sont représentées par la tête fémorale et l’acétabulum solidarisées par le ligament de la tête fémorale, la capsule articulaire et les muscles ;
– Les structures : la synoviale, le cartilage et l’os spongieux jouent respectivement le rôle de lubrifiant, de transmetteur-répartisseur-amortisseur des contraintes et de renforcement des piliers ;
– Les forces qui sont de deux ordres : musculaire et pondérale.
 Les forces d’ordre musculaire : les muscles de la flexion, de la rotation externe et de l’abduction prédominent sur les muscles de l’extension, de la rotation interne et de l’adduction expliquant ainsi l’attitude antalgique de la hanche ;
 Les forces d’ordre pondéral : il s’agit du poids du corps s’exerçant sur la hanche.
En station bipodale, le bassin est horizontal et le poids du corps coïncide avec son centre de gravité ; le système est en équilibre avec une tension égale entre abducteurs et adducteurs. Par contre, en station unipodale le bassin tendant à basculer du coté déchargé est maintenu en équilibre par la contraction du muscle glutéal moyen (figure 15).
Ce modèle statique peut alors s’étendre à une hanche en mouvement si l’on considère la marche comme une succession d’appuis unipodaux. Il permet de calculer la résultante des forces R appliquées à la hanche.

Modèle géométrique de PAUWELS

On est en présence d’un système équilibré, c’est-à-dire que la somme des moments de force est nulle et que la résultante passe par l’intersection des deux forces précédentes. On est aussi en face d’une hanche équilibrée et le même vecteur résultant passe aussi par le centre de la hanche. Ainsi on a déterminé par le calcul des deux forces agissant sur le système la direction du vecteur résultant. Son module est déterminé :
 Soit par une analyse géométrique sachant que R2 = (G+M)2 d’où : R2 = G2+M2+2GM CosGM
= G2+M2+2GM Sin M Horizontal
sachant que G est le poids partiel et M la résultante musculaire.
 Soit par une analyse vectorielle en sachant que la somme des moments est nulle dans tout le système.
Cette étude aboutit à la schématisation : c’est la balance de Pauwels. O est le centre de la hanche ; M représente le muscle glutéal médius; G représente le poids du corps.

RADIOGRAPHIE STANDARD DU BASSIN

La radiographie standard du bassin est la base de toute exploration radiologique. Elle reste d’un grand intérêt malgré l’apparition de nouvelles techniques d’imagerie médicale (TDM, IRM) à condition d’être pratiquée selon des critères de méthode et de qualité rigoureux.

Technique du cliché bassin de face (Figure 17)

Le sujet est en décubitus dorsal, membres inférieurs en extension et rotation interne de 15 à 20 degrés. Les talons sont légèrement écartés et les gros orteils en contact. Le rayon directeur est vertical, centré sur la ligne médiane à deux travers de doigt au-dessus du bord supérieur de la symphyse pubienne. La distance foyer-film est idéalement de 1m 50 et au minimum de 1 mètre. La cassette est d’un format suffisant pour contenir sur le cliché toutes les structures osseuses du bassin (36 x 43 cm placée transversalement pour un adulte). Le cliché est réalisé en apnée. La rotation interne des membres inférieurs permet de bien « dérouler » les cols fémoraux qui sont ainsi vus de face sur le cliché. Toutefois, il ne faut pas essayer de forcer une rotation externe irréductible.

Critères de validité (Figure 18)

Le cliché doit être strictement symétrique.
– le bassin est visible en totalité (L4 et crêtes iliaques en haut, massifs trochantériens en bas),
– le bassin est symétrique : superposition de l’axe du sacrum et de la symphyse pubienne, le sacrum et les sacro-iliaques sont bien visibles, les cols fémoraux sont bien « déroulés
– les grands trochanters sont bien dégagés en position externe, les petits trochanters sont barrés par les corticales internes des diaphyses fémorales.

Anatomie radiologique On analyse successivement :

 la tête fémorale. On étudie la sphéricité de la tête fémorale, son recouvrement par le toit cotyloïdien, sa structure osseuse ;
 l’interligne articulaire coxofémoral ; il est visible, régulier, d’épaisseur égale à 5mm dans sa partie supéro-externe. Il disparait dans sa partie interne et verticale (arrière fond du cotyle) ;
 le cintre cervico-obturateur ; il est formé par le bord interne du colfémoral et le bord inférieur de la branche ilio-pubienne. Il forme une courbe régulière.
 le « U » radiologique de Calot ; il marque la limite inférieure du cotyle. Sa branche externe est constituée par l’arrière-fond du cotyle et sa branche interne par la ligne ilio-ischiatique du bassin. Elle est pincée voire inversée dans les protrusions acétabulaires ;
 le toit du cotyle ; il correspond à une courte bande de condensation cortico-spongieuse de 5mm d’épaisseur ;
 le petit trochanter est barré par le bord interne de la diaphyse fémorale.

Clichés de profil de hanche

 Profil urétral (Figure 19)
Ce cliché est facile à réaliser chez des sujets particulièrement algiques. Le patient est couché en oblique postérieure tourné du côté à radiographier, la cuisse homolatérale en flexion ; le rayon est vertical.
La tête fémorale est vue de profil ; le col est masqué par la superposition du grand trochanter. Cette incidence déroule le bassin et permet l’étude de la partie postéro-interne du cotyle.
 Profil médical
Variante du profil urétral, la position en diffère seulement par la surélévation de la cuisse d’environ 30° au genou.
La tête est vue de profil ; le col fémoral n’est plus superposé au grand trochanter.
 Faux profil de Lequesne (Figure 20)
Le sujet est debout ; l’axe transversal du bassin fait un angle de 65° avec le plan de la table ; le pied du côté à radiographier est parallèle au plan de la table ; le rayon est horizontal.
Les deux têtes fémorales doivent être à peu près sur la même horizontale et distantes entre elles de l’épaisseur d’une tête environ.
Cette incidence permet une analyse de l’interligne postérieur coxofémoral, qui chez un sujet normal s’épaissit régulièrement de sa partie postéro-inférieure à sa partie antérosupérieure. Elle permet de calculer l’angle de couverture antérieure ou VCA.
 Profil chirurgical (Arcelin)
Le patient est couché, le membre inférieur intéressé en extension, la cuisse opposée en flexion. Le rayon est horizontal, centré sur la tête fémorale. En cas de traumatisme, cette incidence est réalisable sans mobilisation du patient.
Elle dégage bien le col fémoral à la recherche d’une fracture.
 Profil de Ducroquet
Le patient est couché ; il faut une bonne mobilité de hanche car celle-ci est en flexion de 90° et en abduction de 40°. Le rayon est vertical.
Il permet une analyse du col et de la tête fémorale, ainsi que des parties molles antérieures et postérieures de l’articulation.

FRACTURE DE FATIGUE DU COL FEMORAL

Pathogénie

Une augmentation rapide et importante de l’activité physique, avec un risque maximum à partir de 96 km de course par semaine chez le coureur, et plus de 5 heures par jour d’entraînement chez la danseuse, sont des facteurs de risques classiques de fracture de fatigue.
Un surpoids, une densité osseuse basse et un IMC bas sont considérés comme des facteurs potentiellement aggravants. Mais aucune étude ne révèle de façon formelle un facteur de risque lié à une morphologie particulière du col fémoral ou de la hanche.

Diagnostic

Diagnostic positif

 Clinique
– Signes fonctionnels
 Des douleurs projetées, pubiennes, face antérieure, postérieure, interne ou externe de la cuisse, voire au niveau du genou.
 Début est classiquement progressif, lors de la course ou de la marche irradiant sur la face interne ou externe de cuisse, cédant au repos.
 Boiterie, parfois brutal, avec impotence fonctionnelle et attitude antalgique en flexion rotation externe (suspecter une fracture déplacée d’emblée).
– Signes physiques
 Douleur en appui monopodal ou au sautillement, du pli de l’aine, irradiant plutôt sur la face antéro-interne de la cuisse.
 Impossibilité en décubitus dorsal de décoller le talon du plan du lit.
 Douleur en flexion directe forcée et en flexion croisée rotation interne.
 En décubitus dorsal, il existe une douleur lors de la compression du grand trochanter.
 Amplitudes de mouvements de la hanche conservées.
 Absence de douleur à l’insertion du moyen fessier et des adducteurs.
 Imagerie
– La radiographie standard
 Incidences : face et profil
 En retard sur la clinique (2 à 4 semaines)
 Résutalts (Figure 18)
. fractures de la convexité (bord > externe du col fémoral) : le risque de déplacement et de complication est majeur. Au début, petite image de rupture corticale en coup d’ongle, perpendiculaire aux lignes de force de ce col fémoral.
. fractures de la concavité (bord < ou interne du col fémoral), risque évolutif faible avec une image de condensation.
. Parfois processus de guérison est visible sous forme d’une densification osseuse ou d’un discret épaississement de la corticale du col fémoral.

Diagnostic étiologique / Facteurs favorisants

– Sports d’endurance (coureur de fond, marathonien, marcheur)
– Sports avec impulsivité (danse, aérobic, step)
– Obésité

Traitement

Buts

 Restaurer une hanche indolore et fonctionnelle
 Eviter voire corriger les complications

Moyens et méthodes

-Médicaux
 Antalgiques
 Anti-inflammatoires
– Fonctionnels
 Repos au lit avec contrôle radiographique régulier
 Marche avec paire de cannes avec décharge
 Immobilisation surtout chez l’enfant
– Chirurgicaux
 Vissage
 Vis-plaque
 Enclouage multiple
 Arthroplastie

Indications

– Fractures par compression sans déplacement Le traitement est médical avec :
. un repos strict au lit jusqu’à la sédation des douleurs (10 à 20 jours)
. une reprise progressive de l’appui, avec deux cannes anglaises, puis une canne anglaise permettant un appui total entre 4 et 6 semaines.
Les contrôles radiographiques sont hebdomadaires et la remise en situation sur le terrain se situe en moyenne à 12 semaines. Si des radiographies consécutives montrent un déplacement secondaire (rare) ou un élargissement de la ligne fracturaire, une ostéosynthèse doit être réalisée.
– Fractures par distracsion sans déplacement
Une grande prudence s’impose car il y’a un risque élevé de déplacement. Il faut un repos au lit protégé et une radiographie quotidienne avec déplacement en brancard jusqu’à la sédation complète des douleurs.
Pour certains une traction est nécessaire afin d’éviter une déformation en coxa vara. A la moindre dérive, un traitement chirurgical s’impose devant une fracture déplacée ou devant l’apparition d’un problème sur une fracture par distraction de la convexité (chirurgie avec réduction, puis fixation par vis de compression).

Evolution

Les complications les plus fréquentes sont liées au déplacement secondaire ou au diagnostic tardif, avec : nécrose de la tête fémorale, refracture, retard de consolidation et pseudarthrose.
Chez le sujet jeune tout doit être tenté pour éviter le remplacement prothétique. En cas de pseudarthrose, une ostéosynthèse associée à une greffe osseuse peut donner de bons résultats. Chez le sujet plus âgé, la mise en place d’une prothèse de hanche biarticulée ou totale est préférable.

CADRE D’ETUDE

Notre étude a été réalisée au Centre Hospitalier de l’Ordre de Malte (CHOM) situé à l’intérieur du Centre Hospitalier Universitaire de FANN. Ce centre, autrefois consacré au traitement de la lèpre, conserve la totalité de son activité sur cette maladie, mais a développé une activité de chirurgie orthopédique.
Il est réparti en 18 bâtiments qui occupent une surface d’environ 8100 m2, au sein d’un oasis de verdure. Il dispose de 18 lits en médecine et de 21 lits en chirurgie. Il est équipé d’un bloc opératoire avec 2 salles. Le personnel est composé de 6 médecins dont 3 chirurgiens orthopédistes, une dermatologue, 2 anesthésistes, 60 employés (personnel paramédical, administratif et de soutien). Par ailleurs, cet hôpital reçoit 5 à 6 DES d’Orthopédie par semestre, 3 DES de dermatologie par trimestre.
Il participe donc, avec l’Hôpital Aristide Le DANTEC (HALD), l’Hôpital Principal de Dakar (HPD) et l’Hôpital Général de Grand-Yoff (HOGGY), à la prise en charge des patients porteurs de pathologie de l’appareil locomoteur de la région de Dakar mais aussi des patients référés des autres régions du Sénégal et de la sous-région ouest-africaine.

OBSERVATION

Il s’agit d’une patiente de 27 ans, sédentaire, sans antécédents pathologiques particuliers, reçue en septembre 2014, à 2 mois d’une douleur de la hanche gauche d’apparition spontanée avec réduction du périmètre de marche. L’examen clinique a retrouvé :
• une morphologie de type gynoïde avec une IMC à 32,4
• une marche avec une paire de cannes avec boiterie à gauche
• une absence d’inégalité de longueur des membres inférieurs
• une impotence fonctionnelle du membre inférieur gauche
• une douleur de la hanche gauche à la moindre mobilisation
• une force musculaire du moyen fessier gauche à 3/5
La radiographie standard du bassin de face et de la hanche gauche de profil ainsi que le scanner du bassin ont montré une fracture de fatigue du col fémoral gauche non déplacée cotée fracture en distraction selon DEVAS et type II de BLICKENSTAFF-MORRIS (Figure 24).
L’indication d’un vissage du col fémoral sous contrôle scopique a été posée et réalisée une semaine après la consultation avec la mise en place de 2 vis spongieuses de 6,5mm de 100mm de longueur avec des rondelles (Figure 25).
Figure 25 : Radiographie de contrôle post opératoire après vissage
Les suites opératoires étaient simples. La patiente avait été verticalisée avec une paire de cannes sans appui à gauche pendant 3 mois. Des séances de kinésithérapie de renforcement musculaire ont été prescrites.
A M4 post-opératoire, la hanche gauche était mobile et indolore et la marche sans cannes était possible avec une discrète boiterie. La radiographie de contrôle avait montré une consolidation du foyer de fracture avec des vis en place (Figure 26).

consolidation osseuse

La patiente a été revue à M27 post-opératoire. Elle marchait sans boiterie avec une hanche mobile et indolore. Le moyen fessier gauche était à 5/5. La radiographie du bassin de face de contrôle montrait une consolidation sur MOS sans signes de nécrose de la tête fémorale (Figure 27).

COMMENTAIRES

La fracture de fatigue du col fémoral est une maladie rare associée le plus souvent à une pratique sportive intense. En milieu militaire, elle représente 0,3 à 4,7% de l’ensemble des fractures de fatigue diagnostiquées.[1,3]. Sur une série de 142 sportifs reçus pour fracture de fatigue, Orava [19] en a retrouvé 20 cas au niveau du col fémoral. Une telle lésion survenant sur un os sain est due à un stress répété ou excessif [3]. La pathogénie de la fracture de fatigue du col fémoral n’est pas entièrement connue [10]. L’accumulation des contraintes mécaniques sur certains points de l’os stimule l’activité des ostéoclastes, augmente la résorption osseuse et donc sa fragilité pouvant aboutir à une fracture incomplète ou complète.
Les facteurs de risque sont généralement décrits comme intrinsèques (sexe, âge, race), extrinsèques (caractéristiques de l’entrainement, type de sport, matériel de sport), biomécaniques, hormonaux (densité minérale, ménarches, troubles menstruels) et nutritionnels (carence en calcium et en vitamine D). Dans notre cas, la patiente ne pratiquait pas de sport. La fracture serait liée à son obésité. Les fractures de stress chez les athlètes de sexe féminin sont souvent liées à des perturbations menstruelles ayant des effets sur la densité osseuse. Le rôle du traitement hormonal dans ces fractures n’est pas encore bien défini à ce stade [18].
Le symptôme le plus fréquemment observé est une douleur inguinale, d’apparition spontanée et progressive pendant ou après l’exercice physique et disparaissant au repos. L’examen physique est peu spécifique, pouvant expliquer le retard de plusieurs semaines entre l’apparition des premiers symptômes et le diagnostic étiologique [17,18].
L’étude radiographique précoce a une sensibilité réduite de 10% dans les deux premières semaines symptomatiques et de 30 à 70% dans les semaines suivantes [10, 23]. Ceci est conforté par le diagnostic à la radiographie à huit semaines de la fracture de notre patiente.
Dans le passé, la scintigraphie ossseuse permettait de faire le diagnostic précoce dans 96% des cas en montrant des signes d’hyperfixation entre la 4ème et la 6 ème semaine. L’IRM permet dorénavant de visualiser précocement une lésion et faire le diagnostic en éliminant les étiologies péri-articulalires
[14]. Ainsi, Lambert [14] a retrouvé à l’IRM une fracture de fatigue du bord inférieur du col fémoral chez une femme médecin pratiquante de course à pied alors que la scintigraphie s’était révélée négative.
Le déplacement secondaire représente le facteur révélateur d’une complication d’une fracture de fatigue du col fémoral en cas de retard diagnostique [1,21]. Le traitement des fractures de fatigue du col fémoral dépend du type. Le traitement des fractures en distraction , le cas de notre patiente, est de préférence chirurgical, compte-tenu du risque de déplacement. Une fracture en compression consolide généralement avec un traitement conservateur ; le risque de déplacement est faible et la décharge axiale contrôle rapidement le contexte symptomatique [3,15]. Sur une série de 19 fractures déplacées revue en moyenne à 18 ans, 74% des patients ont présenté des complications majeures à type d’ostéonécrose ou d’arthrose sévère [14]. Ainsi en l’absence de déplacement, le pronostic est favorable d’où l’intérêt d’un diagnostic précoce [23].

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
ANATOMIE DE LA HANCHE
1. Anatomie descriptive
2. Anatomie fonctionne lle
ELEMENTS DE BIOMECANIQUE DE LA HANCHE
1. Éléments de l’équilibre.
2. Modèle géométrique de PAUWELS.
RADIOGRAPHIE STANDARD DU BASSIN
1. Techniques
2. Critères de validité
3. Anatomie radiologique
FRACTURE DE FATIGUE D
U COL FEMRAL
1. Pathogénie.
2. Diagnostic
3. Traitement et évolution.
DEUXIEME PARTIE
CADRE D’ETUDE.
OBSERVATION
COMMENTAIRES
CONCLUSION
REFERENCES

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