Élaborer un programme d’enseignement théâtral en cycle 3

LES ÉLÉMENTS SCIENTIFIQUES A PRENDRE EN COMPTE 

L’expression « faire du théâtre » servira de point de départ à notre propos, afin de définir certaines notions mais aussi de présenter plusieurs avancées historiques. Pour y parvenir, nous nous attacherons tout d’abord à démontrer que faire du théâtre nécessite, par sa définition même, le port d’une double casquette : celle de lecteur et celle de comédien (A). Puis, nous exposerons les grandes étapes qui ont permis à la pratique théâtrale et au système scolaire de s’apprivoiser mutuellement (B). Enfin, nous présenterons les différentes connaissances, compétences et attitudes transversales qui peuvent être retirées par les élèves lors de leur participation à un projet théâtre (C).

Faire du théâtre 

Tentative de définition 

Le texte théâtral est également nommé texte dramatique, en référence au sens originel grec du mot drame, qui signifie action. Que l’un ou l’autre soit employé, ce texte littéraire demeure atypique car s’il se prête à la lecture, il n’en demeure pas moins un texte spécifiquement conçu pour être mis en scène et donné à voir. La mise en scène est ici entendue, comme une mise en voix et en corps du texte, dans un espace scénique aménagé. Ainsi, comme le souligne Freddy Zucchet dans son œuvre Oser le théâtre, « les difficultés que rencontre cet enseignement tiennent à la dualité du texte de théâtre ».

En revanche, qu’il s’agisse de lire un texte théâtral ou de le mettre en scène, un principe commun demeure et permet de donner une ébauche de définition pour l’expression « faire du théâtre » : il s’agit de se placer dans une situation fictive, en donnant vie à un personnage fictif, le tout dans un contexte imaginaire. Nous pourrions également lui ajouter « qui est donné à voir », comme le révèle l’origine du théâtre. Effectivement, ce dernier a vu le jour au cours du cinquième et du sixième siècle avant Jésus Christ sur le territoire grec et ce afin de célébrer Dionysos, dieu du vin et de la fête, lors de cérémonies religieuses. Au départ, seules les tragédies étaient jouées puis d’autres genres émergèrent.

Les genres théâtraux au fil des siècles 

Depuis des siècles et de nombreux chefs d’œuvres laissés en héritage pour en témoigner, le théâtre est composé de trois grands genres : la tragédie, le drame et la comédie. Ces derniers ont cependant évolué au fil des décennies et des mouvements artistiques. Il est vrai que les comédies ou les tragédies de l’époque classique ne correspondent plus à celles qui prennent désormais place dans notre  société (sujets abordés, règles de mise en scène…). Voici donc une succincte présentation. La tragédie classique met en scène des personnages légendaires ou historiques, liés et soumis à un destin ou des divinités implacables. Elles louent l’ordre et la raison en donnant à voir une fin abrupte, conséquence des passions : la mort ou le suicide d’un ou plusieurs personnages. Elles. Ainsi, l’homme ne lutte plus contre les dieux comme c’était le cas dans les tragédies grecques, mais il est déchiré entre ses devoirs et ses passions. La tragédie classique a pour but d’inspirer « terreur et pitié » afin d’effectuer une purgation des mauvais penchants du spectateur. Selon Aristote, c’est la catharsis : expulser les passions en les vivant par procuration. L’illustre Racine peut être nommé, pour son œuvre Phèdre faisant partie de notre patrimoine culturel. Puis, le vingtième siècle va fortement inspirer les dramaturges en raison de la folie des hommes et des dérives du pouvoir, notamment par le biais de sources antiques adaptées aux préoccupations du monde contemporain. La pièce de Jean Cocteau, La machine infernale, présentée en mille neuf cent trente-quatre, illustre parfaitement cette adaptation des mythes antiques. De son côté, le drame classique met également en scène des passions humaines et se rapproche ainsi de la tragédie classique, à la différence près que la fin peut parfois être heureuse. En revanche, les divinités ou le destin ne sont pas en compétition avec les personnages. Victor Hugo, figure nationale et représentant du drame romantique peut ici être cité. Le drame a lui aussi évolué et fait l’objet de nombreux changements au fil des siècles, notamment en traitant des sujets en accord avec son époque. L’œuvre de Tennessee Williams, Un tramway nommé désir, datant de mille neuf cent quarante-sept, illustre bien cette évolution, de même que Ce printemps-là de Didier Barth.

La comédie classique, plus légère que les deux autres genres, a pour but de faire rire et ce par différents procédés : le comique de mot, le comique de geste, le comique de situation, le comique de mœurs ou le comique de caractère. Cependant, au-delà du divertissement, le rire est une arme pour dénoncer des comportements et des situations, afin de rendre les spectateurs « meilleurs ». Nous pouvons ici nommer un auteur célèbre et natif de notre pays : Molière. C’est un grand représentant du théâtre classique, qui a permis de revaloriser ce genre théâtral délaissé jusque-là au profit de la tragédie. D’après lui, la fonction principale de la comédie est de « corriger les hommes en les divertissant ». La comédie entendue dans cette définition la plus générale, est composée de plusieurs catégories : les comédies de caractères, de mœurs, d’intrigue, la comédie ballet mais également le vaudeville et la farce. Cette dernière est la plus ancienne, car si elle ne se fait connaitre du grand public qu’au moyen-âge, elle existe cependant depuis l’antiquité romaine et aurait même été une source d’inspiration permettant la création de canevas dramatiques à de nombreux auteurs. Au fil du temps, le théâtre comique a trouvé une place de choix jusqu’à s’imposer aujourd’hui sur les planches de manière prédominante, grâce à une multiplication de ses formes. En effet, d’autres aménagements scéniques plus épurés et d’autres structures textuelles sont désormais mobilisés au service du rire et de la réflexion, à l’image des sketchs notamment utilisés dans les one man show. Les pièces de théâtre actuelles sont donc un précieux mélange d’œuvres des siècles passés, revisitées et adaptées à notre monde moderne, à l’image de la tragédie Antigone de Sophocle, mise en scène par Adel Hakim. En revanche, d’autres œuvres contemporaines sont novatrices, que ce soit par la forme qu’elles adoptent, les lieux où elles sont présentées ou les sujets abordés. Les évolutions portent ainsi sur ce qui est donné à lire et à voir.

La structure d’un texte théâtral 

Qu’il s’agisse du drame, de la tragédie ou de la comédie, la structure textuelle d’un texte théâtral demeure identique et atypique, en raison de sa finalité. Les acteurs ont ainsi besoin d’être un minimum guidés dans l’interprétation (bien qu’elle soit relativement libre selon l’intention du metteur en scène), grâce à des composantes particulières. Les deux composantes principales d’un texte théâtral sont les didascalies et les répliques. Les premières regroupent toutes les informations fournies qui n’ont pas vocation à être dites (information sur la posture, le comportement, le titre, l’acte, la scène…). Elles sont utiles au metteur en scène et aux acteurs mais également aux lecteurs qui auraient bien du mal à imaginer et même à comprendre les évènements, les lieux ou les traits de caractère d’un personnage sans elles. Les secondes regroupent tout ce qui est dit par les personnages. Le texte théâtral ne fait pas intervenir de narrateur (contrairement au texte narratif) et l’intrigue fictive prend alors vie à travers des répliques. Enfin, le texte théâtral comprend d’autres composantes qui lui sont propres, comme la liste des personnages au début de l’œuvre et les liens les unissant. Concernant le style d’écriture, les pièces de théâtre peuvent respecter les règles de l’époque classique c’est-à-dire le recours aux alexandrins et aux procédés stylistiques de la poésie. Ce style d’écriture ne parait pas le plus adapté pour des élèves scolarisés à l’école élémentaire en raison de sa complexité et de procédés méconnus (assonances, allitérations, hémistiches…). Elles peuvent également être écrites en prose comme la majorité des pièces contemporaines. D’un point de vue didactique, il sera nécessaire d’aborder prioritairement la forme du texte théâtral avant de tendre vers une compréhension fine, qui mènera progressivement les élèves vers l’élaboration d’une mise en scène. Les définitions de base et les évolutions des genres théâtraux ayant été posées, il convient désormais de s’attacher aux relations historiques qu’entretiennent la pratique théâtrale et l’institution scolaire.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. LES ÉLÉMENTS SCIENTIFIQUES A PRENDRE EN COMPTE
A. Faire du théâtre
1. Tentative de définition
2. Les genres théâtraux au fil des siècles
3. La structure d’un texte théâtral
B. Les relations entre la pratique théâtrale et le système scolaire
1. Des évolutions législatives certaines
2. Des évolutions concrètement appliquées ?
3. Des genres théâtraux et des niveaux de classe à privilégier
4. Un enseignement interdisciplinaire
C. Quelles compétences transversales et générales seront développées ?
1. Les apports de l’étude littéraire du texte
2. Les apports de la mise en scène
II. ÉLABORATION THÉORIQUE D’UN PROGRAMME D’ENSEIGNEMENT
A. Le cadre du projet
1. Présentation générale
2. La finalité du projet
3. Le texte théâtral au cœur du projet
4. Le rôle de l’enseignant
5. Quelle démarche adopter ?
6. Quelle évaluation ?
B. La structure du projet
1. Phase de découverte de la pratique théâtrale
2. Phase de structuration du jeu théâtral
3. Phase d’entrainement et d’application
III. QUAND LA THÉORIE LAISSE PLACE À LA PRATIQUE
A. Un programme qui tient ses promesses
1. Une répartition temporelle efficace
2. Un climat scolaire amélioré
3. Le développement d’aptitudes
B. Un programme agrémenté d’imprévus
1. Des élèves récalcitrants
2. Des séquences qui entrent en résonnance
3. Un engouement inattendu
CONCLUSION

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