Elaboration de l’identité de l’espace public du quartier de la Courbe

Depuis de nombreuses années, les communes à proximité des grandes villes se sont transformées. La nature est profondément marquée par le développement urbain et la vie sociale entre les habitants est difficile à développer. De plus de plus de quartiers perdent leur identité et deviennent vide de sens au sein de leur commune. Cette identité pourrait être définie comme un caractère permanent et fondamental d’un espace forgeant sa singularité. Le quartier étudié se situe dans la commune de Bourg-des-Comptes, qui connaît une forte croissance par l’intermédiaire de l’agglomération rennaise. Cependant, elle est également victime de cette situation : nombreux sont les habitants qui ne sont pas attachés à la commune et les rapports humains sont plus individualistes.

Présentation de Bourg-des-Comptes 

Localisation de la commune

Bourg-des-Comptes est une commune de 23,4km² située au Sud de Rennes en Ille et-Vilaine dans la région Bretagne (Carte 1). Elle accueille près de 3 250 habitants. En 2014, elle a rejoint la communauté de communes des Vallons de Haute-Bretagne qui regroupe aujourd’hui 20 communes (soit près de 40 000 habitants). Par ailleurs, elle fait partie du pays des Vallons de Vilaine dont le Schéma de Cohérence Territoriale a été approuvé en 2011.

Accès à la commune

Bourg-des-Comptes se situe à proximité de la N137 reliant Rennes et Nantes (Carte 2). D’après le Conseil Général d’Ille-et-Vilaine, le trafic moyen journalier annuel en 2008 était de 101 246 véhicules sur le tronçon de la N137 localisé en Ille-et-Vilaine. La commune est également accessible par l’intermédiaire de la gare TER Guichen/Bourg-des-Comptes directement connectée à la ville de Rennes. Enfin, la commune est desservie par le réseau de transport inter-urbain « Illenoo » (Annexe 1), géré par le département d’Ille-et-Vilaine. Il permet notamment d’accéder à la gare routière de Rennes par la ligne 21 et de relier entre elles les principales villes du département. Bourg-des-Comptes est située à 20km au Sud de Rennes. Il est important de rappeler que Rennes est le chef-lieu de la région Bretagne et du département. De plus, il s’agit de la ville la plus peuplée en Bretagne avec plus de 210 000 habitants. Dans son ensemble, la communauté d’agglomération rennaise rassemble 43 communes soit 438 526 habitants. Elle constitue un pôle urbain majeur dans l’Ouest de la France. Au cours des dernières années, la commune de Bourg des-Comptes est devenue très dépendante de cette agglomération. La carte ci dessous témoigne de la proximité entre la communauté de communes des Vallons de Haute Bretagne (et donc de Bourg-des-Comptes) et celle de Rennes Métropole.

Caractéristiques de Bourg-des-Comptes

Évolution démographique

Suite à une diminution de la population au cours de la première moitié du 20ème siècle, la commune connaît une forte croissance démographique depuis les années 1975. La population est en effet passée de 1200 habitants en 1975 à plus de 3200 habitants en 2013, soit une augmentation de 166%.

Cette très forte croissance s’explique par l’essor de l’agglomération rennaise. En effet, depuis plusieurs années, le bassin rennais a de plus en plus un rôle de pôle moteur d’innovation technologique et accroît ses besoins en activité tertiaire. De ce fait, il attire une population jeune, active et dynamique. Ainsi, les communes situées à proximité de l’agglomération rennaise, en jouant un rôle de commune dortoir, se sont également développées, notamment au niveau démographique. Bourg-des Comptes étant située à une vingtaine de kilomètres au Sud de Rennes, elle bénéficie de l’attractivité de ce territoire, ce qui l’a conduit au cours des trente dernières années à multiplier sa population par 2,6 grâce à l’augmentation du solde naturel, cumulée à celle du solde migratoire. Le nombre de ménage est en lui aussi en augmentation, plus 30% entre 2007 et 2012. Malgré cette croissance, qui a permis une urbanisation en périphérie du bourg, l’essentiel de la commune reste à dominante rurale. On note toutefois que cette nouvelle population ne s’est pas vraiment identifiée à la commune. La population au sein de la commune est très hétérogène. On observe que plus de 65% de la population est âgée de moins de 45 ans, ce qui démontre l’arrivée d’une population jeune et active dans la commune (Figure 2). La majorité des ménages sont composés de couples avec enfants (près de 44% des ménages), de couples sans enfant (presque 30% des ménages) et d’un homme ou d’une femme seule (respectivement 11,4% et 11,1% des ménages).

Néanmoins, la population a tendance à légèrement vieillir due à une augmentation du nombre de retraités. La pyramide des âges de la commune (Figure3) rend compte de cette évolution démographique : on constate effectivement que les classes de 30 à 44 ans et de 0 à 14 ans sont prédominantes. La répartition entre les hommes et les femmes est équitable (respectivement 49% et 51% de la population).

Cette hétérogénéité s’observe également au niveau de la catégorie socio-professionnelle (Figure 4) : la classe des retraités devient prédominante (22,2% de la population) puisque toutes les catégories de professions sont représentées. Ainsi, cette multiplicité de situations et la diversité des profils des habitants de la commune font que les points d’intérêt de la population divergent.

La politique de l’Habitat s’est fortement traduite par la construction de lotissements en périphérie du centre bourg jusqu’au début des années 2010, favorisant ainsi l’habitat individuel qui nécessite d’importantes surfaces au sol (Images 1 et 2). Malgré l’essor des activités tertiaires et culturelles, ce type d’habitat ne favorise donc pas les interactions entre les habitants de la commune. Plus récemment, quelques logements collectifs ont été implantés ce qui témoigne d’un changement progressif de politique. Ces constructions permettent d’une part l’implantation d’une population jeune recherchant un habitat temporaire aux coûts moins élevés et d’autre part de favoriser les échanges humains. L’évolution en matière de bâti apparaît clairement sur la comparaison du centre-bourg entre le début des années 2000 et la morphologie actuelle.

Emplois
Dans une majeure partie du département, l’emploi est apporté par l’agglomération rennaise. La carte ci-dessous (Carte 4) permet de montrer que Bourg-des-Comptes appartient à l’aire urbaine rennaise. Ici, une aire urbaine est définie comme un ensemble de communes, constitué par un pôle urbain de plus de 10 000 emplois, et par des communes rurales (ou unités urbaines de la couronne périurbaine) dont au moins 40% de la population résidente travaille dans le pôle ou les communes attirées par celui-ci.

Cette proximité avec le bassin rennais explique le faible taux de chômage au sein de la commune proche de 6%, contre une moyenne nationale qui varie aux alentours des 10% de chômeurs. En effet, on remarque que seulement 17% des actifs travaillent au sein de la commune tandis que 79% des actifs exercent leurs activités dans une autre commune située dans le département et sont donc contraints d’effectuer des migrations pendulaires entre leurs domiciles et leurs lieux de travail. Les actifs sont essentiellement des ouvriers ou exercent des professions intermédiaires (Figure 5). Les données de l’INSEE révèlent que le salaire horaire net moyen des habitants de la commune, s’élevant à 13,0€ par heure, est supérieur à celui de la région Bretagne (12,3€ par heure) mais inférieur à celui de la moyenne nationale (13,8€ par heure).

Culture

Bourg-des-Comptes a fortement développé ses espaces culturels au cours de ses dernières années. Elle a en effet entrepris la construction d’une médiathèque en remplacement de l’ancienne bibliothèque, lui permettant de diversifier les activités proposées. On note aussi une augmentation du nombre d’association. Aujourd’hui on en dénombre plus d’une quarantaine. Ces associations proposent de plus en plus de manifestations qui permettant à la commune de devenir plus vivante et agréable pour ses habitants. Ces événements permettent également un mélange intergénérationnel en particulier en proposant des animations aux enfants car la commune compte deux écoles maternelles et primaires. Un espace jeune a été aménagé, offrant ainsi aux enfants et aux jeunes de la commune la possibilité de se retrouver dans un lieu qui leur est entièrement dédié. Sous l’effet de la crise économique, les dotations de la commune aux associations ont fortement chutées entre 2005 et 2008 (de 240 à 137 milliers d’euros), mais depuis cette période, elles restent stables (aux environs de 130 milliers d’euros) leur assurant une certaine pérennité. Néanmoins, les associations artistiques à proprement parler (théâtre, musique, expositions, littérature, peinture…) sont rares et se retrouvent plus à l’échelle de la communauté de communes.

Présentation du quartier de la Courbe

Localisation du site d’étude 

Le site d’étude est localisé au Sud de la commune, à proximité directe de la Vilaine qui forme à cet endroit une courbe très atypique (qui est d’ailleurs à l’origine du nom du quartier). Du fait de sa proximité avec ce cours d’eau, le quartier de la Courbe est situé à environ 7 mètres du niveau de la mer (correspondant à l’altitude minimale de la commune) soit une altitude très inférieure par rapport au reste de la commune dont la moyenne est d’environ 55 mètres. La surface totale est d’environ 3 300m² et se constitue uniquement d’espace public. Le Plan d’Occupation du Sol (Carte 5) indique cependant des disparités au sein du tissu urbain de la commune, en particulier entre le quartier d’étude et le centre-bourg. En effet, ce dernier possède une dynamique locale grâce aux divers commerces de proximité. La population est identifiée à la commune puisqu’elle y vit depuis de nombreuses années et les espaces publics sont aménagés de façon à permettre les échanges entre personnes. Ainsi, le centre bourg joue un rôle de micro-pôle au sein de la commune et possède une forte identité. Il s’oppose au site d’étude qui se situe en périphérie et qui manque d’une dynamique locale puisque les usages, que nous aborderons plus tard, y sont très différents. On remarque aussi que la population qui réside à proximité s’est implantée dans les lotissements depuis quelques années et interagit finalement peu avec le site d’étude. Par conséquent, cet espace, bien que public ne possède pas d’identité propre qui permettrait d’en faire un lieu fréquenté par l’ensemble de la population.

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Table des matières

Avertissements
Introduction
Contextualisation
I- Présentation de Bourg-des-Comptes
a) Localisation de la commune
b) Accès à la commune
II- Caractéristiques de Bourg-des-Comptes
c) Évolution démographique
d) Emplois
e) Culture
f) Patrimoine
Diagnostique ciblé
I- Présentation du quartier de la Courbe
a) Localisation du site d’étude
b) Accès au site d’étude
II- Un quartier au potentiel inexploité
a) Un quartier aux usages limités
b) Des activités variées à proximité
c) Une relation privilégiée avec la nature : un avantage conséquent
d) Des contraintes en matière d’urbanisme
e) Problèmes relevés
Projet
I- La notion d’espace public
II- Repenser l’accessibilité du quartier de la Courbe
III- Aménagement d’une péniche en café : l’originalité au service de l’identité
IV- La culture au service de l’identité sociale
Conclusion
I- Annexe
II- Fiche de lecture 1
III- Fiche de lecture 2
IV- Bibliographie

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